Le mercato, l'après-Mbappé, Moscardo, les gardiens, etc, la conf' de Luis Enrique avant Le Havre/PSG
Publié le jeudi 15 août 2024 à 14:45
par Jean Chemarin
C'est un Luis Enrique en forme et plutôt détendu qui s'est présenté en conférence de presse ce jeudi, à la veille du premier match officiel de la saison Le Havre/PSG. L'entraîneur espagnol a fait un point sur le mercato du PSG, évoqué la vie sans Mbappé, quelques cas individuels comme celui de Gabriel Moscardo ou encore la situation de ses gardiens.
Vous commencez votre saison demain au Havre. Vos adversaires se sont renforcés, notamment l'OM avec un entraîneur de très haut niveau et des joueurs de qualité. Il y a aussi Monaco, qui n'a pas perdu beaucoup de joueurs de qualité. Considérez-vous que la concurrence est plus forte que l'an dernier alors que vous, parallèlement, vous avez perdu un joueur majeur ?
« Je suis très content et très satisfait de l'équipe que j'ai »
« Bonjour à tous, pour commencer. On ne sait jamais. Dans un premier temps, on a toujours l'impression que des équipes se sont renforcées, que nos adversaires directs sont plus forts. Je ne crois pas que le championnat fut facile l'an dernier, bien au contraire. J'espère que mon équipe va continuer d'évoluer. Que les autres se soient améliorés ou pas, on verra au fur et à mesure de la saison. Ce sont des doutes qui s'envoleront natuellement. Je suis très content et très satisfait de l'équipe que j'ai. La saison passée, on avait eu 11 recrues, 9 en été et 2 en hiver, avec un nouveau staff. Notre objectif est d'améliorer l'effectif et on veut de bons joueurs pour cela. »
Est-ce que pour vous la présence d'une star ou d'un leader médiatique est quelque chose d'important sachant que pour le moment, le mercato n'a pas vraiment répondu à cette équation ?
« Le leader de l'équipe, c'est le club »
« Le mercato est ce qu'il est. C'est un mercato difficile pour toutes les équipes, en particulier pous nous parce qu'on a déjà une grande équipe. Je répète que l'an dernier, on a eu beaucoup de recrues et on n'a pas recruté des joueurs pour six mois, pour un an. On a essayé de faire en sorte qu'il y ait un projet, une idée à développer. Je suis très content de tous les joueurs, de l'immense majorité en tout cas, que nous avons recruté et nous avons entièrement confiance en notre capacité à développer notre projet. On a pratiquement recruté un joueur par ligne. C'est possible qu'il y ait encore d'autres recrues, mais c'est dur de trouver des joueurs capables d'améliorer notre effectif. J'ai une pleine confiane en mon équipe. Le leader de l'équipe, c'est le club, le Paris Saint-Germain. Tous les joueurs donneront le maximum. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'en tant qu'équipe, on sera plus solide en attaque comme en défense. »
L'effectif n'est complet que depuis lundi. Est-ce que cela complique la préparation du championnat, où il faudra être prêt tout de suite ? Et combien de recrues attendez-vous encore d'ici la fin du mercato ?
« Je commence par la dernière question. Je ne sais pas (pour le nombre de recrues). Jusqu'au dernier jour, on restera ouvert pour améliorer notre équipe, mais je le répète, c'est une tâche très difficile.
Concernant la préparation, nous avons priorisé le repos des joueurs, les vacances, pour qu'ils puissent être en condition tout au long de la saison, qui va être très longue. Cela signifie que nous n'avons pas pu nous entraîner autant que nous l'aurions souhaité, mais ce n'est pas une excuse. Les joueurs ont eu la pré-saison qu'ils ont eu. Les joueurs sont arrivés petit à petit, mais tous ensemble, on jouera le mieux possible le match à venir. »
Qu'avez-vous pensé des internationaux français durant l'Euro, notamment Randal (Kolo Muani), Ousmane (Dembélé) et Bradley (Barcola), qui deviennent maintenant les fers de lance de ce PSG 2024/2025 ?
« Je pense qu'on a un gros potentiel offensif »
« Durant l'été, je ne me rappelle presque plus de ce que j'ai vu entre l'Euro et les JO, mais je ne vais pas me mettre à analyser ce que font mes joueurs dans d'autres équipes. Moi mon devoir, c'est de voir tout ce que mes joueurs ont de positif, en particulier la ligne d'attaque. Je suis très content de Kolo Muani, Gonçalo Ramos, Marco Asensio, Bradley Barcola, Ousmane Dembélé, Kang-in Lee, Mbaye. Je suis ravi car je pense qu'on a un gros potentiel offensif. »
Parmi les trois arrivées, le PSG s'est tourné vers des joueurs au profil plus jeune. Pouvez-vous nous expliquer ce changement de cap sur le mercato ?
« Parfois, on ne peut pas forcément choisir. Tout dépend aussi de ce que le mercato offre comme possibilités. Parfois tu es intéressé par des joueurs, mais leurs clubs ne les vendent pas. Tous les joueurs que nous avons recruté - Safonov, Pacho et Neves - sont des joueurs que nous considérons comme des renforts, indépendamment de leur âge. Maintenant, il faut qu'ils s'adaptent à une nouvelle ville, un nouveau club, un nouveau pays. Je le répète, c'est un projet à moyen et long terme et nous voyons les choses avec beaucoup de tranquilité. »
Vous avez permis à Bradley Barcola de beaucoup progresser, vous lui avez donné beaucoup de temps de jeu. Il est arrivé en équipe de France en fin de saison dernière. Qu'attendez-vous de lui cette saison ?
« Je vous réponds la même chose que pour tous les autres jeunes joueurs de notre effectif. Je veux le voir progresser de manière constante, avoir une adaptation encore plus grande, un apport encore plus grand à l'équipe. Il a toutes les qualités, la volonté et les possibilités pour le faire. J'ai une exigence maximale car nous sommes dans un club unique qui veut toujours être candidat pour tous les titres. On veut être protagoniste dans chaque compétition. On a besoin de son implication totale comme il l'a fait depuis le début. En tant qu'entraîneur, j'attends une progression individuelle et collective. »
Cela va être une longue saison avec la nouvelle Champions League et la Coupe du monde des clubs. Est-ce que l'effectif est assez fourni pour toutes ces compétitions ?
« Notre effectif est numériquement suffisant »
« Oui, sans aucun doute. Je crois que notre effectif est numériquement suffisant. Il est encore possible que certaines recrues arrivent, que d'autres partent. Je considère qu'avec le calendrier et la nouvelle Coupe du monde des clubs l'été prochain, ça va être passionnant, un défi pour tous les clubs du monde. La saison va être longue, mais je suis satisfait du nombre de joueurs à ma disposition. »
Quand on voit partir un joueur qui met plus de 40 buts par saison, il y a deux solutions : soit le remplacer par un joueur qui met plus de 40 buts, soit répartir les rôles et les tâches. Êtes-vous plutôt dans l'optique de la première ou de la deuxième solution ?
« Celle que je pourrai trouver. Si quelqu'un marque 40 buts, on ne lui fermera pas la porte. Si je m'appuie sur mon expérience, il vaut mieux qu'il y en ait quatre qui marquent 12 buts, car cela fera 48 buts et c'est mieux que 40. »
Désiré Doué va bientôt arriver. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur lui ?
« J'ai pour règle de ne jamais parler de joueurs qui ne sont pas encore dans notre effectif. Si vous voulez poser une autre question, n'hésitez pas, mais tant qu'il n'est pas au PSG, je ne peux pas en parler. »
Est-ce que votre grand défi est que tous vos attaquants marquent beaucoup de buts cette saison ? Parce que c'est vrai que l'an passé, Mbappé phagocytait un petit peu la ligne d'attaque...
« Oui, c'est un défi passionnant. Un défi de montrer que le foot est un sport collectif. C'est évident que nous connaissons ici les caractéristiques des joueurs, mais moi, en tant qu'entraîneur, je trouve que c'est un défi passionnant. Nous voulons êtes des acteurs majeurs de toutes les compétitions donc il faut améliorer à la fois l'attaque et la défense. »
João Neves est arrivé au milieu de terrain. Comment peut-il s'imbriquer dans ce milieu qui a déjà été mis en place avec Vitinha, Warren Zaïre-Emery et Fabian Ruiz ? Comment vous l'imaginez et quel va être son rôle ? Plutôt devant la défense ou un peu plus haut ?
« Avant, on allait vers le but en cherchant toujours le même joueur »
« Cette année dans l'équipe, il y a eu des circonstances peu habituelles avec le fait d'avoir des joueurs qui peuvent jouer dans plusieurs positions. J'ai un milieu de terrain exceptionnel. Tous les joueurs que vous avez cité, il y a aussi Kang-in, Asensio, Ugarte qui est toujours là. J'ai une infinité de joueurs à ces postes-là et une infinité de possibilités en attaque avec des joueurs capables de jouer à plusieurs endroits. Ma difficulté en tant qu'entraîneur, c'est de pouvoir interpréter ce dont a besoin l'équipe et de choisir la manière dont l'équipe va jouer. Il va falloir changer des choses par rapport à la saison précédente. Avant, on allait vers le but en cherchant toujours le même joueur car on avait Kylian qui avait cette facilité à marquer des buts. Maintenant, il y a tout un éventail de possibilités incroyables et il va falloir exploiter cet éventail. J'ai déjà vécu cette situation dans d'autres équipes et aussi en sélection espagnole. Pour moi, c'est très excitant. »
Une journaliste brésilienne prend la parole.
En plus de Marquinhos et Beraldo, qui étaient déjà là, comment pensez-vous utiliser Moscardo ?
« Pour Moscardo, on va voir »
« On est encore en train d'apprendre à connaître le joueur. Il y a ce qu'on voit d'un joueur avant de le recruter, et on avait beaucoup aimé ce qu'on avait vu. C'est clairement un joueur d'avenir, avec beaucoup de qualités. On a aimé ce qu'on a vu, mais comme on est en pleine phase finale de notre confection d'effectif, on a encore besoin de peaufiner notre réflexion et de décider combien de joueurs on garde. Car on a beaucoup de jeunes joueurs et on pense que pour progresser, ils doivent jouer et pas seulement attendre leur chance. Pour Moscardo, comme pour les autres jeunes joueurs qui ne jouent pas, on va voir si on les prête ou si on les fait jouer dans une catégorie d'âge inférieure. »
Un journaliste espagnol, Dani Gil, pose une question à Luis Enrique.
Est-ce que vous avez vu les débuts de Mbappé avec le Real Madrid et que doit faire votre vestiaire pour que Kylian ne lui manque pas trop ?
« Qu'ils sont ennuyeux ces Espagnols, mon Dieu. Mon Dieu, t'es encore là. Pfff... Jusqu'à quand ? J'ai l'impression que tu vis ici. Tu as aimé les JO ? Bon... Je n'imaginais pas que vous alliez encore me poser une question sur Kylian. Mais je n'ai rien à cacher. Moi Kylian je l'ai toujours adoré. Je pense que c'est une personne et un joueur absolument unique et exceptionnel. J'ai adoré jouer avec lui et avec son frère Ethan à qui j'envoie un grand bonjour. Et je leur souhaite le meilleur, je lui souhaite le meilleur et que le Real Madrid perde contre nous si on est amené à les affronter. »
Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des JO et de la sélection espagnole ?
« J'ai adoré les JO. J'ai adoré la cérémonie d'ouverture. On dit toujours que la France et l'Espagne sont fâchés, mais j'étais content que Nadal soit porteur de la flamme pendant la cérémonie d'ouverture. J'ai trouvé que c'était des JO exceptionnels et j'ai pu visiter Paris grâce aux images encore plus que ce que j'ai pu visiter l'année dernière et j'espère pouvoir visiter plus Paris cette année. On aurait aimé avoir plus de médailles pour l'Espagne, mais je félicite nos représentants. »
Safonov, Neves, Moscardo, ce que les recrues du #PSG ont donné lors du premier amical https://t.co/whv3cPAJeJ
Vous avez recruté un gardien, Safonov. Dans une interview en juin, il a expliqué qu'il avait toujours été numéro 1 et que personne ne lui avait dit qu'il serait numéro 2. Quelle est la situation des gardiens aujourd'hui au PSG ? Est-ce que Donnarumma est toujours numéro 1 ou allez-vous installer une concurrence entre vos gardiens ?
« Je ne dis jamais à personne qu'il sera numéro 1, 2 ou 3 »
« Je ne dis jamais à personne qu'il sera numéro 1, 2 ou 3. Je veux voir mes joueurs en compétition, à l'entraînement et il faut qu'ils soient prêts quand je les appelle. Je veux que tous mes joueurs soient prêts quand je fais appel à eux. »
Vous démarrez votre deuxième saison face au Havre. On avait eu le droit à un match assez épique au Havre la saison passée. A quel type de match vous attendez-vous demain ?
« La compétition commence et même si on a eu de bons résultats à l'extérieur la saison passée, nous avons souffert plusieurs fois loin de chez nous. Le Havre était un de ces matches. Et je suis sûr que demain, on rencontrera les mêmes difficultés qu'à chaque fois qu'on joue à l'extérieur chez un adversaire hyper motivé. Cela va être un match difficile, mais on l'intention de commencer de la meilleure manière possible et de rendre nos supporteurs heureux dès la première journée. On est prêts pour la compétition et ravis que cela débute. »