Luis Enrique « n'a rien d'un dictateur », mais crispe parfois certains joueurs

La presse française a (re)découvert cette semaine le visage de Luis Enrique face aux médias, avec cette réponse cinglante à Margot Dumont de Canal+ qui critiquait sa tactique après Arsenal/PSG (2-0). L'entraîneur parisien n'a pas exprimé le moindre regret ni formulé, au moins publiquement, la moindre excuse. Mais le Luis Enrique face aux médias n'est évidemment pas le même face à ses joueurs, même s'il a été tout aussi froid au moment de trancher le cas d'Ousmane Dembélé, accusé d'être sorti du cadre collectif et privé de voyage à Londres.

Humainement apprécié, mais intransigeant sur la discipline

Humainement, l'ancien joueur du Real Madrid et du Barça serait même plutôt apprécié par ses joueurs comme le rappelle L'Equipe ce dimanche. La plupart connaissent sa vie, son parcours professionnel, ses drames personnels et lui se sent comme le capitaine du navire sur lequel ils sont tous embarqués, avec de gros objectifs à atteindre. L'Espagnol sait avoir des mots réconfortants pour ses joueurs dans le dur, même s'il est peu coutumier des entretiens individuels, et défend en permanence ses joueurs devant la presse.

Luis Enrique ne transige en revanche nullement avec la discipline comme l'explique un proche d'un des internationaux français du groupe à L'Equipe mais « il n'a rien d'un dictateur là-dessus. Le PSG a un passif délicat en la matière mais ce que demande Luis Enrique est la base du très haut niveau. » Après la colonie de vacances de l'ère Pochettino puis Galtier, le club est surtout revenu à la normale, et l'entraîneur espagnol a parfois fermé les yeux lui aussi sur certaines sorties nocturnes quand il estimait que cela ne valait pas la peine de sanctionner.

Tactiquement inflexible

Mais le coach du PSG n'est pas apprécié en tout par ses joueurs, forcément. Certains joueurs aguerris n'apprécient guère de voir la composition d'équipe être dévoilée à quelques heures du match le jour-même. L'ancien du Barça n'est pas non plus du genre à transiger ni même à débattre de ses choix tactiques avec ses ouailles. Les joueurs ont des tâches et des directives précises qu'il convient de respecter sous peine de sérieux recadrages. Une façon de faire « qui, selon certains, tétanise une partie de l'effectif et les bride dans leur expression » comme l'explique L'Equipe.

Il n'est pas vraiment question non plus de justifier ses choix auprès des joueurs et certains grands noms de l'effectif ont pu se retrouver sur le banc sans la moindre explication. Quand il s'agit de diriger l'équipe, il est seul maître à bord, assumant d'ailleurs frontalement ses responsabilités, et même le président Nasser Al-Khelaïfi et le directeur sportif Luis Campos ne vont pas le remettre en question sur ses choix, un privilège rare à Paris.