La presse anglaise met une grosse pression sur Mikel Arteta avant la demi-finale retour de Champions League PSG/Arsenal, estimant qu'il s'agit du match le plus important de son règne londonien et qu'une élimination à Paris viendrait gâcher la saison de son équipe et ternir considérablement son bilan à la tête du club.
Mikel Arteta n'a eu de cesse de répéter depuis mardi dernier que les marges étaient étroites entre le PSG et Arsenal et que son équipe venait à Paris pour écrire sa propre histoire et se hisser en finale de la Champions League, 19 ans après la seule finale du club londonien dans cette épreuve.
Mais à l'aube de cette demi-finale retour face au PSG, qui a bluffé toute l'Angleterre depuis le début de l'année 2025, la presse anglaise met une grosse pression sur les Gunners et plus particulièrement sur son entraîneur espagnol. Jason Burt, du Daily Telegraph, estime ainsi qu'il s'agit du « match le plus important du règne de Mikel Arteta jusqu'à présent » et qu'en cas d'élimination face au PSG, « la saison d'Arsenal serait un échec ».
Si Arsenal est retourné en Champions League en 2023 sous Arteta, après sept années d'absence, le club londonien n'a plus soulevé le moindre titre depuis 2020 et une FA Cup glanée quelques mois seulement après l'arrivée de l'Espagnol sur son banc. Une élimination ce soir à Paris signifierait donc une nouvelle saison blanche pour les Gunners.
« S'ils s'inclinent à Paris, ils auront régressé »
« S'ils parviennent à renverser la vapeur et à atteindre la finale de la Ligue des champions, ce sera une nouvelle saison de progrès. S'ils s'inclinent, ils auront régressé, poursuit Jason Burt. Dur ? Ce sont les marges. L'ensemble du travail d'un manager ne peut pas être défini par un seul match, et cela ne devrait jamais être le cas - surtout lorsqu'il s'agit de discuter de son avenir - mais un match peut faire la différence, pour le meilleur ou pour le pire. »
Le journaliste anglais estime également qu'il faut juger la saison d'Arsenal à travers le prisme de la Premier League et que même si les Gunners sont actuellement 2es, comme lors des deux dernières saisons, ils comptent 15 points de retard sur Liverpool et n'ont pas réussi à profiter de la mauvaise saison de Manchester City pour remporter un titre derrière lequel ils courent depuis 2004.
Jason Burt estime aussi que Mikel Arteta a eu de gros moyens pour bâtir son équipe. « Les 13 matches nuls d'Arsenal en championnat l'ont tué et son recrutement de l'année dernière n'a pas été assez bon. Ils ne se sont pas attaqués aux bons secteurs », critique-t-il, estimant également que l'Espagnol « s'est contenté d'invoquer les décisions arbitrales - de manière fastidieuse - et les blessures » pour justifier les contre-performances récentes de son équipe.
« L'avenir d'Arteta n'est pas remis en question, mais... »
« C'est donc un autre moment décisif. L'avenir d'Arteta n'est pas remis en question, mais il subira une pression énorme si cette saison se termine par un recul plutôt qu'un bond en avant. Comme toujours lors des grands matchs, l'histoire nous appelle et un autre moment potentiellement décisif arrive, entre le succès et l'échec. La marge est tellement mince », conclut le journaliste du Daily Telegraph, qui n'est pas le seul à estimer que Mikel Arteta joue gros ce soir à Paris.
Barney Ronay, du Guardian, estime lui aussi que ce match à Paris sera un vrai marqueur de la saison d'Arsenal et du bilan global du technicien espagnol : « La saison a tout de même été impressionnante, avec une probable deuxième place (en Premier League) et une demi-finale de la Ligue des champions, le tout avec 14 joueurs seniors en forme pendant la majeure partie de l'année. Mais Arsenal n'a pas de trophées à faire valoir. Et le football reste un business très terre à terre », écrit-il, estimant aussi que la manière dont Arsenal jouera ce soir, et perdra potentiellement, aura son importance pour juger sa progression ou à l'inverse sa régression.
« Arteta peut-il apprendre et s'adapter en l'espace d'une semaine à la façon dont le PSG a coincé les latéraux d'Arsenal dans leur propre moitié de terrain et vidé le milieu de terrain, en jouant avec la façon de presser d'Arsenal pour créer le genre d'espace qui a conduit à l'unique but ? se demande aussi Barney Ronay. Arteta n'est pas un gambler (quelqu'un qui parie, ndlr), ni un défenseur de la liberté de création. Mais parfois, il s'agit aussi de pragmatisme. La défaite en quart de finale de la saison dernière contre le Bayern Munich s'est résumée à de petits détails, à la recherche d'un seul but en fin de match, à l'adaptation dans l'instant. C'est ce qu'il faut à Paris, autant que le résultat, ne serait-ce que pour montrer que cette équipe peut encore se développer et s'améliorer. »
Arsenal, loser magnifique ?
Dans The Independent, Richard Jolly met aussi la pression sur Arteta et Arsenal et estime que les Gunners, en cas de défaite ce soir, pourraient bien devenir « la meilleure équipe de Premier League à ne gagner aucun trophée majeur », une sorte de loser-magnifique, d'éternel deuxième, à l'image de Tottenham dans un passé récent.
Si Richard Jolly se veut malgré tout plus optimiste que ses confrères, soulignant le fait que cette équipe d'Arsenal est assez jeune et qu'il y a des raisons de croire « qu'avec quelques ajouts judicieux, comme un vrai buteur, elle puisse encore grandir », il se demande aussi si cette fin de saison des Gunners est la « fin d'un voyage ou l'avant-dernière étape » avant le succès. Vu d'Angleterre, ce PSG/Arsenal est donc un vrai tournant dans l'histoire récente d'Arsenal et dans le projet développé par Arteta depuis plus de cinq ans maintenant.
