En français d'abord puis en espagnol, Luis Enrique a livré en conférence de presse son analyse de la défaite 1-0 du PSG face à Botafogo dans la nuit de jeudi à vendredi. L'entraîneur espagnol a rendu hommage à la prestation défensive de son adversaire et à l'attitude de sa propre équipe, malgré le résultat. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Êtes-vous surpris par cette défaite face à Botafogo ?
« Surpris, non. Nous savions que ce serait un match très serré, très difficile. Ils ont très bien défendu. On a eu l'opportunité de marquer, mais on ne l'a pas fait et le match est devenu plus difficile. On connaît les difficultés de cette compétition. On doit penser au dernier match du groupe, qui sera compliqué. »
Le résultat est-il d'abord dû à la prestation de votre équipe ou à celle de votre adversaire, qui a proposé une opposition très différente de l'Atlético Madrid ?
« Peut-être l'équipe qui a le mieux défendu contre nous »
« C'est une compétition très intense. Tout le monde est très motivé quelle que soit l'équipe en face, et spécialement contre nous. C'est peut-être l'équipe qui a le mieux défendu contre nous. Cela a été difficile de se créer des occasions de but. C'est une phase de jeu qu'on connaît bien mais aujourd'hui, on a eu des complications. »
Vous avez connu des difficultés contre une équipe en bloc bas, comme l'Inter Milan face à Monterrey (1-1). Est-ce la formule des équipes sud-américaines contre les européennes ?
« Nous n'avons pas généré autant d'occasions de but que d'habitude »
« Je crois que Botafogo a été l'équipe qui a le mieux défendu contre nous de toute la saison, que ce soit en championnat ou en Ligue des champions. Ils ont été très bons. Ils n'ont pas mis un bloc bas dès le début de match. Ils ont été très efficaces, très solidaires. Et après, ils ont toujours été en position de jouer des transitions. Ils nous ont marqué un but sur une grande action d'Igor Jesus. Ce but a boosté leur moral. Et je le répète, je crois qu'ils ont très bien défendu. Nous, à l'inverse, nous n'avons pas généré autant d'occasions de but que d'habitude. Nous sommes habitués à jouer contre des blocs bas, mais c'est toujours difficile d'attaquer une équipe qui défend bas. Dans ce cas précis, je crois que Botafogo l'a très bien fait. Je les félicite. »
Après le nul de Monterrey contre l'Inter Milan et votre défaite contre Botafogo, êtes-vous surpris par le niveau des équipes latino-américaines dans cette compétition ?
« Nous savions déjà en amont la difficulté de cette compétition »
« Non, nous savions déjà en amont la difficulté de cette compétition. C'est une compétition très courte dans laquelle tu peux te faire éliminer rapidement. J'ai déjà vécu plusieurs Coupes du monde et je sais ce que cela signifie en tant que joueur et entraîneur. C'est une compétition courte, difficile, et maintenant, il pourrait y avoir trois équipes avec le même nombre de points dans notre groupe. Trois équipes à 6 points ou une équipe à 9 points et deux à 3 points. Personne ne peut savoir ce qui va passer. Ce groupe est très ouvert et il faudra donc préparer ce troisième match comme nous avons préparé les autres, mais la difficulté va être présente. »
Vous et vos joueurs n'êtes pas des machines. Pourtant, les gens aimeraient que le PSG joue toujours à 100% de ses capacités. Que dit cette défaite selon vous ? Que vos joueurs peuvent être fatigués, épuisés par la pression, l'émotion de cette grande saison et de tous les titres remportés ?
« S'il y a une équipe qui est capable de retourner une situation, c'est la nôtre »
« S'il y a une équipe qui est capable de retourner une situation, c'est la nôtre. Et il n'y en a pas beaucoup. Il faut analyser le match, l'étudier, voir ce sur quoi on peut s'améliorer. Mais sur l'attitude et le comportement, mon équipe a été très bien. Nous avons manqué de finesse et contre un adversaire qui défend comme l'a fait Botafogo aujourd'hui, ça nous a coûté cher. Le résultat ne peut pas tout effacer. Nous devons analyser ce que nous avons fait de bien, et nous avons fait pas mal de choses correctement. Nous devons aussi regarder ce que nous pouvons améliorer et c'est évident que nous pouvons améliorer beaucoup de choses. Par exemple, nous avons concédé aujourd'hui plus de transitions que dans beaucoup de matches. Cela signifie que nous devons êtes plus vigilants et que nous pouvons nous améliorer. Mais ces tournois courts nécessitent d'être performant dans les moments clés. Aujourd'hui, on ne l'a pas été et on l'a payé. Maintenant, on prépare le troisième match avec la plus grande des ambitions et la claire intention de ne dépendre que de nous. Si nous gagnons, nous passerons à la phase suivante. »
Vos adversaires ne vont pas vous laisser de répit et vont jouer à 200 ou 300% contre vous, parce que vous êtes l'équipe à battre désormais. Comment faire, parce qu'on a vu que la qualité ne suffisait pas ?
« Celui qui pensait que cela allait être facile ne savait évidemment pas de quoi il parlait »
« C'est évident, mais ça ne concerne pas que nous. C'est aussi le cas contre l'Atlético, ils ont aussi joué avec beaucoup d'intensité (en parlant de Seattle). Je crois que cette compétition va donner un extra de motivation à tous, aux Européens, aux Africains, aux Asiatiques, aux Sud-Américains... aux équipes de tous les continents parce que cette compétition est ouverte. Nous ne savons pas qui va remporter le trophée. Nous ne savons pas qui va le mériter ou pas. C'est donc très intéressant, passionnant. Celui qui pensait que cela allait être facile ne savait évidemment pas de quoi il parlait. On va essayer de tirer du positif de ce résultat pour nous améliorer car pour gagner cette compétition, il faudra être à un très haut niveau. »
Depuis que vous êtes ici, vous n'avez jamais cherché d'excuses, malgré la chaleur et la fin de saison chargée en Europe. Hier, vous disiez à quel point c'était intéressant de voir le champon d'Amérique du Sud affronter le champion d'Europe. Que pouvez-vous nous dire à nous les Brésiliens sur cela ?
« Rien (rires). Que voulez-vous que je vous dise ? Cette compétition réunit un mélange assez équilibré de ce qui se fait de mieux à travers le monde. Je pense qu'à l'avenir cela peut devenir un tournoi de référence mondiale pour voir différents styles, différentes équipes, les meilleures équipes de chaque continent et de chaque pays. Voir aussi comment chaque supporter vit le football. Je trouve donc que pour les supporters comme pour moi en tant qu'entraîneur, c'est très intéressant d'affronter d'autres équipes. Et je le répète, nous étions déjà au courant de la difficulté de la compétition. »
Cela faisait 13 ans qu'une équipe sud-américaine n'avait pas gagné une équipe européenne dans un match officiel. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps et quelle est la distance qui sépare aujourd'hui le football sud-américain du football européen ?
« La distance ? Je ne sais pas trop quoi vous dire. Aujourd'hui, Botafogo a gagné et peu importe si cette victoire est méritée ou non, ils ont fait un très bon match. Je les félicite et à partir de là, peu m'importe qui mérite de gagner le match. Le résultat est ce qu'il est et va rester. Nous n'oublions pas que c'est une compétition très courte et que nous allons devoir être très bons sur le dernier match pour nous qualifier et après lors de la phase éliminatoire, nous verrons. Je trouve cela passionnant. J'espère que nous passerons et que nous jouerons pour gagner le trophée comme nous l'avons fait tout au long de la saison. »
