C'est un Luis Enrique dans l'ensemble satisfait qui s'est présenté en conférence de presse après la qualification de son équipe à Dortmund (1-1). L'entraîneur est conscient que tout n'est pas parfait mais il apprécie la tendance générale de son équipe. Et il a aussi longuement commenté les dernières minutes très prudentes de son équipe.
Quel bilan faites-vous de cette phase de groupes très irrégulière et qu'est-ce qui vous fait dire que le PSG peut nourrir des ambitions fortes pour la suite de la compétition ?
« Tout d'abord, je dirais que je suis très content parce qu'au cours de ces six matches de Ligue des champions, nous avons montré une idée claire d'aller chercher la victoire dans tous les matches. Vous n'avez pas vu un match du PSG dans lequel nous n'avons pas attaqué ou dans lequel nous n'avons pas créé des occasions de but. La plupart du temps, nous en avons eu plus que notre adversaire. Ce qui me rend optimiste, c'est qu'on a fait onze recrues l'été dernier, en plus du staff. Nous avons même inauguré un nouveau centre d'entraînement. Tout est donc relativement nouveau pour nous et je n'ai aucun doute sur le fait qu'en février, nous serons beaucoup plus forts. »
À quel point ce match a-t-il été stressant pour vous et avez-vous regardé le score de l'autre match (Newcastle/Milan) ?
« Jusqu'à la 85e minute et le moment où on a appris que Milan gagnait, on a joué notre match sans aucune retenue »
« Je n'ai pas vu le score de l'autre match jusqu'à... je ne sais pas. J'étais concentré sur mon match. L'objectif était de gagner ce match. Nous en avons parlé à la mi-temps en se disant qu'il fallait gagner ce match car si on commençait à penser à l'autre match, ça allait certainement se transformer en désastre. Jusqu'à la 85e minute et le moment où on a appris que Milan gagnait, on a joué notre match sans aucune retenue. À 1-1 à la 85e, le match nul nous qualifiait et nous avons décidé de plus garder le ballon, de ne pas prendre de risques excessifs mais d'exploiter les occasions qu'on pouvait avoir et bien sûr de gagner le match si on pouvait le faire.
Notre objectif était de terminer premier, mais dans un groupe de cette difficulté dans lequel je n'ai pas vu une équipe au-dessus d'une autre, se qualifier même en étant deuxième me semble être une bonne chose. Cela va nous faire grandir. Nous devons nous améliorer, clairement, il y a beaucoup d'aspects du jeu à améliorer. Je le dis depuis le début, mais j'aime ce que je vois, j'aime l'attitude de mes joueurs et de mon équipe. Quand nous avons connu des difficultés, j'ai aimé la façon dont nous les avons surmontées. Et d'ici à février, nous verrons qui est le plus fort. »
Sur quels aspects du jeu pensez-vous que votre équipe va s'améliorer d'ici février et quelles sont vos attentes à ce sujet ? (Le traducteur a traduit la première partie de la question en demandant à Luis Enrique sur quoi il se basait pour affirmer que son équipe allait être plus forte en février)
« Je me base sur mon expérience, sur le fait que j'entraîne depuis plus de 12 ans des équipes de haut niveau. Toutes mes équipes s'améliorent avec le temps. Je me base aussi sur le nombre de recrues qui sont arrivées au club, sur notre idée de jeu, qui est totalement différente de ce qu'il se fait dans le football français. Je crois aussi en la qualité de mes joueurs, à l'ambition du club, au professionnalisme de tous ceux qui travaillent au sein du club. Et si je me trompe, ce n'est pas grave. On se relèvera et on retentera une nouvelle fois. Mais personne ne va me reprocher d'être positif, pas vrai ? »
Mbappé a montré des signes de frustration en fin de match, il semblait vouloir aller chercher la victoire. Est-ce que vous en avez parlé avec lui. Est-ce que vous confirmez ça ?
« Qu'est-ce qu'on aurait été stupides si à la 85e minute nous avions pris un but parce que nous avions continué à prendre des risques... »
« C'est normal qu'après un match les joueurs soient frustrés. Nous avons eu quatre ou cinq occasions très franches de but, vraiment très franches. Mais qu'est-ce qu'on aurait été stupides si à la 85e minute nous avions pris un but parce que nous avions continué à prendre des risques... nous aurions été éliminés. Donc un joueur est forcément frustré après un match durant lequel il voulait marquer plus de buts. Nous n'avons pu en mettre qu'un.
Mais c'est le moment où moi je dois demander aux joueurs, en prenant en compte le panorama général, d'aller chercher la victoire mais sans prendre de risques excessifs. Ça c'est mon rôle en tant qu'entraîneur : gérer le groupe et la tension des joueurs. Et je crois que quand les émotions se calment après le match, c'est le moment de réaliser qu'il s'agit d'une grande qualification dans le groupe le plus difficile de la compétition. Beaucoup auraient aimé nous voir mourir, mais nous sommes encore vivants et en bonne santé. »
Un mot sur Warren Zaïre-Emery, qui est revenu plus vite que prévu et qui a été décisif ce soir. Que pensez-vous de sa montée en puissance ?
« La progression de Warren, il ne la doit qu'à lui. Nous avons souvent parlé de son poids spécifique, de son professionnalisme, de sa personnalité à l'heure de jouer. C'est un joueur très spécial, unique, qui sait marquer, tirer des deux pieds, délivrer des passes décisives, beaucoup de personnalité. C'est une merveille. »
Ayant terminé deuxième du groupe, redoutez-vous vos adversaires potentiels en 8e ?
« Comme je suis toujours positif, je suis persuadé qu'il n'y a pas un seul premier de groupe qui souhaite tomber contre le PSG. Sinon, posez leur la question. Et si je me trompe, pas grave. Nous verrons. En février, nous serons plus forts. »
Comment travailler et régler le problème de l'inefficacité offensive ?
« L'inefficacité offensive, ce n'est pas quelque chose qui m'inquiète »
« L'inefficacité offensive, ce n'est pas quelque chose qui m'inquiète. Quand une équipe se crée autant d'occasions, je ne suis pas inquiet. Surtout avec la qualité de nos joueurs, qui peuvent marquer n'importe quand. Qu'ils aient plus ou moins de réussite sur un match, ça ne me préoccupe pas du tout. Nous sommes l'une des équipes qui marquent le plus dans son championnat et en Ligue des champions, nous avons marqué à tous les matches. Je ne suis pas inquiet de ça.
Je m'inquiète plus du contrôle du match, du fait de perdre le ballon si rapidement, du fait que le match se transforme parfois en partie de ping-pong. Ce sont des aspects que je souhaite améliorer, que je tente d'améliorer. Nous n'avons pas encore atteint le niveau que je souhaite. Et nous allons insister jusqu'à ce que mon équipe ait le contrôle du match dans le camp adverse, génère des occasions sans en concéder. Mais je ne suis pas non plus naïf. En Ligue des champions, il y a des équipes aussi fortes que nous, voire meilleures. Il faut qu'on s'améliore sur ces aspects-là. »
