Clément Chantôme va être dans le camp d'en face cette après-midi et il s'est confié au Parisien avant le match. Il revient sur sa carrière parisienne et notamment ses différents coaches.
Son sentiment après être parti de Paris sans s'imposer :
« Je suis un peu déçu, forcément. Le PSG est mon club de coeur, donc j’aurais aimé m’imposer et jouer plus. Mais tout a été clair quand je suis revenu à Paris l’été dernier. Le coach m’a dit qu’il n’allait pas trop me faire jouer, donc j’ai tout fait pour être disponible pendant les six premiers mois. Mais, dès que janvier est arrivé, j’avais envie de partir. Je peux considérer ça comme un échec mais ça ne me prend pas la tête. »
Ce qui lui a manqué pour s'imposer :
« J’ai essayé de tout donner mais il aurait fallu que je sois plus décisif. Le meilleur exemple qu’on doit suivre, c’est celui de Blaise Matuidi. Lui a su saisir les opportunités que Carlo Ancelotti lui a données et il a progressé. Le Blaise de 2011, quand il est arrivé, et celui d’aujourd’hui n’ont rien à voir. »
Son meilleur souvenir à Paris :
« Il y en a deux. D’abord, il y a le titre de champion de France des 18 ans contre Monaco, le premier du club dans cette catégorie. Ce jour- là, j’ai vu des intendants pleurer, c’était assez marquant. Ensuite, c’est le titre de champion de France de Ligue 1 en 2013. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu des moments peu évidents cette saison- là et, malgré ça, nous sommes restés soudés. »
Son entraîneur parisien le plus marquant :
« Ancelotti. Bon, il y a aussi Lacombe, qui m’a lancé, mais ce qui m’a marqué avec Ancelotti, c’est cette capacité qu’il a de faire la part des choses entre l’humain et le football. Le soir, il peut sortir et aller dîner avec l’équipe et le lendemain se retrouver sur le terrain dans la peau du coach et ne rien laisser passer. C’est très rare dans un vestiaire qu’un coach fasse autant l’unanimité. »
Pourquoi les Français partent du PSG ?
« Pas forcément. Matuidi se reconnaît très bien dans le projet. Si les Français quittent Paris, c’est simplement une question de niveau. Si j’étais titulaire chaque week- end à Paris, je ne serais pas venu à Bordeaux. Si beaucoup de Français sont partis, c’est qu’ils ne jouaient plus trop. »
Ibrahimovic le patron du vestiaire ?
« Je pense que oui. C’est lui qui a amené cette culture de la gagne. C’était le plus important pour ce club afin d’obtenir des titres. Et puis, il est capable de pousser des coups de gueule à la mi- temps d’un match. Ce n’est jamais agressif, mais il sait se faire entendre, que ce soit en italien ou en anglais. De toute façon, tu comprends vite. »
Impressionné par quel joueur ?
« Marco Verratti. Quand il est arrivé, personne ne le connaissait, mais quel sacré joueur ! Le plus impressionnant à son âge, c’est qu’il ne doute pas. Lors de sa première saison au club, il joue un quart de finale au Camp Nou et il fait un match extraordinaire. Il faudrait qu’il soit juste un peu plus décisif. S’il passe ce petit cap, il peut devenir un des joueurs les plus importants du monde. »
Un nouveau Laurent Blanc en 2015 ?
« Oui, il laisse passer moins de choses. Par exemple les retards à l’entraînement. Avant, pour un entraînement programmé à 11 heures, si tous les joueurs n’étaient pas sur le terrain, tout le monde s’en fichait. Ensuite, un système d’amendes a été mis en place. Les joueurs l’ont signé. Il s’est remis en question car il a laissé trop de liberté aux joueurs. Il y a certains matchs qu’on aurait dû gagner en début de saison mais on était trop tranquilles. Aujourd’hui, l’équipe joue mieux, comme on l’a vu face à Chelsea, et c’est certainement lié. »
NB : Propos recueillis par Le Parisien.
