Souvent pointé du doigt pour son jeu au pied, Gianluigi Donnarumma possède des chiffres encourageants au PSG cette saison. Cependant, le portier italien prend encore peu de risques.
Depuis son arrivée, Luis Enrique n’a pas hésité entre Gianluigi Donnarumma et Keylor Navas. Si Mauricio Pochettino avait tenté une alternance entre les deux entre championnat et Ligue des champions il y a deux ans, Christophe Galtier, lui, avait déjà privilégié l’Italien, poussant le Costaricien, qui n’avait joué que deux petits matches de Coupe de France, à partir en prêt à Nottingham Forest en janvier. L'entraîneur espagnol et la direction sportive de la capitale lui ont reconduit cette confiance cette saison.
Titularisé à tous les matches du PSG par Luis Enrique cette saison, Gianluigi Donnarumma est toujours à l’origine de doutes auprès des observateurs du football et des supporters parisiens. Dans un style de jeu basé sur la possession de l’Espagnol, le jeu au pied du gardien de la sélection italienne pose questions. Pourtant, les statistiques du champion d’Europe 2021, exposées par Le Parisien dans son édition du jour, contredisent les clichés qui l’entourent.
L’un des meilleurs pourcentages de passes réussies d’Europe
En douze matches de championnat, Gianluigi Donnarumma a réussi 356 passes sur 395 tentées et, en Ligue 1, il affiche le plus haut pourcentage de passes réussies (90,1%) juste devant Marcin Bulka (89,8%). Les longues phases de possession instaurées par Luis Enrique permettent davantage à l’ancien Milanais de participer au jeu parisien puisqu’il est souvent trouvé par ses coéquipiers, notamment les défenseurs, afin de faire tourner le ballon et faire courir l’adversaire.
S’il est facile d’avoir de bonnes statistiques en Ligue 1 tant le PSG domine le championnat par la qualité de ses joueurs, parmi le gratin des portiers en Europe, ceux des cinq premières équipes des cinq grands championnats, le gardien de 24 ans reste bien classé. Seul Marc-André ter Stegen du FC Barcelone affiche un meilleur pourcentage de passes réussies avec 91,9%, soit 1,8% de plus que le Parisien.
Des meilleures statistiques que la saison passée
S’il était le gardien numéro un sous la houlette de Christophe Galtier la saison passée, Gianluigi Donnarumma apparaissait bien plus frileux que cette saison et sa bourde de la saison précédente face à Karim Benzema en huitièmes de finale de Ligue des champions semblait planer au-dessus de sa tête. Cette saison, ses coéquipiers n’hésitent pas à jouer avec lui et l’Italien touche 9 ballons par match de plus que la saison passée (35,2 contre 26,9).
En écho avec son haut pourcentage de passes réussies exposé précédemment, Gianluigi Donnarumma réalise également 8 passes de plus par match que la saison passée (32,7 contre 24,2). S’il est davantage exposé et donc davantage poussé à l’erreur, le joueur formé en Lombardie tient son rang puisqu’en plus de faire plus de passes, il en réussit 8 de plus que lors du dernier exercice également (29,5 contre 21).
Une zone de jeu limitée à sa propre surface
Néanmoins, malgré de bonnes statistiques en termes de passes et des chiffres en progrès par rapport à la saison passée, le style de jeu du PSG lui permet de ne pas prendre trop de risques. Luis Enrique lui demande toujours de relancer court - l’Espagnol s’était d’ailleurs énervé contre son gardien après un dégagement dans une zone désertée par ses coéquipiers malgré le quatrième but marqué face à Lyon -, et il n’a d’ailleurs fait gagner "que" 3620 mètres à son équipe contre 6400 pour ter Stegen à titre de comparaison.
Autre aspect où Gianluigi Donnarumma continue de montrer quelques fébrilités balle au pied, c’est sa zone de jeu. Le dernier rempart des Rouge et Bleu touche 86,3% de ses ballons dans sa propre surface cette saison, soit le 4e plus haut total du gratin des 25 gardiens des 5 équipes les mieux placés dans les 5 grands championnats. Alisson, par exemple, touche seulement 65,1% de ses ballons dans sa surface à Liverpool contre 75% pour ter Stegen au Barça.
