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Invincibilité, idée de jeu, supporters : l'interview complète de Luis Enrique à PSG TV (partie 1)

Publié le lundi 8 avril 2024 à 17:32 par Jean Chemarin
Souriant et loquace, Luis Enrique s'est longuement confié au site officiel du PSG à deux jours du choc face au Barça. Nous vous avons retranscrit l'intégralité de son intervention, que nous avons divisé en deux parties. Dans cette première partie, l'entraîneur espagnol évoque la victoire à Marseille, la série d'invincibilité de son équipe (27 matches), sa philosophie de jeu ou encore l'osmose avec les supporters parisiens.

Cela fait cinq mois maintenant que le PSG n'a plus perdu. Quelle est la clé d'une telle dynamique ?

« Je ne sais pas (sourire). Je ne sais pas, mais ce qui est clair, c'est qu'au fur et à mesure que nous apprenons à connaître les joueurs, au fur et à mesure que nous nous développons, parce que nous sommes arrivés avec une idée claire dès le début de la pré-saison, avec une idée claire de notre philosophie : jouer offensif, ne pas spéculer, ne pas penser que nous jouons différemment à domicile et à l'extérieur, donner à nos supporters une idée de jeu attrayante et offensive. Cette idée n'a pas changé, c'est toujours la même, mais la façon dont elle est mise en œuvre a évolué en fonction de ce que les joueurs nous ont donné, des joueurs qui sont arrivés, de l'évolution de leurs performances. Cette évolution se poursuit. Pour l'instant, nous sommes sur une série incroyable, très positive, mais nous souhaitons la prolonger. Nous voulons atteindre cette partie clé de la saison dans les meilleures conditions. »

Vous avez aussi eu cette capacité à concerner tout le monde. C'est un de nos axes forts cette saison. On a l'impression que tout le monde a contribué à cette série.

« Il faut être très intelligent pour pouvoir aider son équipe même si on ne joue pas »

« C'est possible. C'est juste que nous travaillons toujours comme ça. Je n'ai jamais été dans une équipe où il n'y avait pas un sentiment d'appartenance à l'équipe plus important que vous en tant qu'individu. C'est un sport d'équipe. Bien sûr, il y a des individualités. Bien sûr, tous les joueurs veulent jouer. Mais il faut que l'idée de l'équipe l'emporte sur la vôtre. C'est difficile, parce qu'il faut être très généreux. Il faut être très intelligent pour pouvoir aider son équipe même si on ne joue pas. Il faut être très généreux et c'est très difficile dans le monde professionnel. Mais je pense qu'il est important que tous les joueurs sentent la confiance du staff. C'est clair que certains jouent très peu ou moins, mais je pense que nous avons montré que nous faisons confiance à tout le monde et nous donnons plus ou moins de minutes en fonction des performances. Mais je pense que tous les joueurs peuvent voir qui jouera demain. La plupart d'entre eux pensent qu'ils peuvent jouer. C'est très important et cela peut être l'une des clés, mais pour moi, ce n'est pas une nouveauté. »

On a vécu un moment fort récemment avec cette victoire à Marseille, dans un contexte incroyable. Quel enseignement principal gardez-vous de ce match ?

« Nous savons que même si nous perdons un match, nos supporters sont là »

« Dans tous ces matches, il y a toujours une composante émotionnelle pour moi. Il ne s'agit pas seulement de jouer au football, il y a une composante émotionnelle où vous devez faire attention parce que l'arbitre, les supporters, tout influe, surtout quand vous jouez à l'extérieur. Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la capacité de l'équipe à changer le cours du match. En effet, nous nous sommes retrouvés avec un joueur en moins en raison des circonstances du match et nous avons pu être une équipe efficace, dans un rôle différent. Notre philosophie est claire : nous ne spéculons pas, nous voulions aller à Marseille pour gagner, jouer et avoir le ballon. Nous en sommes capables et nous restons une équipe difficile à battre. C'était un grand test et une grande démonstration. Je crois que lors du match face à Rennes, nous supporters ont sorti une banderole "victoire en infériorité, mentalité de guerrier" (Luis Enrique prononce la phrase en français). C'est merveilleux ! La communion avec nos supporters, depuis le premier jour, a été telle que nous avons pu compter sur leur soutien. C'est très important pour nous car cela nous rend plus forts et nous savons que même si nous perdons un match, nos supporters sont là. Pour nous, il était important de pouvoir offrir aux supporters une victoire comme celle-là, avec des joueurs de qualité, mais en se battant et en défendant les couleurs du club. Je pense que c'est très bien pour eux et très bien pour nous. »

(Le PSG montre à Luis Enrique des images de la communion entre ses joueurs et les supporters après la victoire à Marseille)

« L'essentiel est qu'ils continuent à avoir la même mentalité. Et je n'en doute pas, car ce sont des supporters très fidèles à leurs couleurs et c'est leur mode de vie. Mais parvenir à cette communion et à ce sentiment que ceux qui se battent pour le club sont là et que ceux qui souffrent le font tous ensemble est un sentiment parfait, merveilleux, et nous essayons simplement de leur rendre cette affection et cette aide par des résultats, comme nous l'avons fait. Mais ce sont les joueurs qui ont besoin de ce soutien, surtout ceux qui sont sur le terrain, quand les choses vont mal ou quand elles ne marchent pas. Nous le ressentons déjà et c'est très agréable pour nous. »

Parlons de la Coupe de France. Vous dites souvent que chaque match est une finale. Préparez-vous cette compétition différemment ?

« A chaque fois que nous récupérons le ballon dans la moitié adverse, le public applaudit et s'enthousiasme »

« En principe, non, parce que vous avez aussi 90 minutes pour gagner le match en championnat. C'est vrai que c'est une compétition tellement courte que si vous avez une partie du match où vous n'êtes pas bon, il est possible que vous soyez éliminé ou que vous alliez aux tirs au but. Je pense que l'équipe continue à évoluer. Nous le remarquons chez nos adversaires. Nous commençons à nous rendre compte que les adversaires sont également conscients que si vous nous pressez haut sur le terrain et que vous laissez des espaces, nous pouvons vous poser des problèmes. Si vous restez derrière, nous pouvons et nous avons des arguments pour vous faire mal. Nous pressons et défendons de manière très agressive et c'est quelque chose que j'aime parce que je vois que les supporters sont capables de comprendre et d'assimiler les risques que nous prenons. Mais à chaque fois que nous récupérons le ballon dans la moitié adverse, le public applaudit et s'enthousiasme. Je pense que cela rend les choses encore meilleures et qu'il est plus difficile pour nos adversaires de nous battre. »

C'est vrai que cette saison, le Parc des Princes réagit sur les phases d'attaque, mais aussi systématiquement sur les gestes défensifs...

« C'est l'objectif. Qu'il y ait des joueurs avec une capacité offensive, des créateurs, des artistes, pour vous faire une toile et un beau tableau. Par exemple, pour vous peindre l'écusson du Paris Saint-Germain comme ici (il y a un gros écusson du PSG derrière lui en salle d'interview), magnifique. Mais il faut aussi des joueurs capables de prendre le pinceau et de peindre tout le mur. Qu'on soit prêts à tout. »

Retrouvez la deuxième partie de l'interview de Luis Enrique à PSG TV ici (ou en vidéo ci-dessous).


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

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