Après la polémique de ce week-end sur la non-expulsion de Verratti, retour sur un fait qui a échappé à beaucoup d'observateurs. Si le PSG prend peu de cartons, il en provoque également bien peu.
Ce week-end, Marco Verratti a fait LA faute du week-end, celle qui crée la polémique et fait parler. En empêchant Georges-Kevin Nkoudou de filer au but par un tacle plus maladroit que spécialement dangereux, il a coupé une action et récolté un carton jaune. Les Nantais ont évidemment crié au scandale et ont rejoint le clan de ceux qui voient un PSG avantagé par l'arbitrage pour expliquer les bonnes performances du PSG. La polémique ne s'est d'ailleurs pas limitée à ce carton contre Verratti puisque le but refusé à Djilobodji pour une faute préalable a également été discuté.
Djilobodji, mauvaise faute mais vrai coup de sifflet
Un site internet est spécialisé sur l'arbitrage, arbitresL1.fr, et il a d'ailleurs écrit un article sur cette journée de championnat plutôt ratée au niveau arbitral. Voici ce qui est écrit concernant le but refusé :
« Le but de Djiloboddji était bien à refuser
Car au Parc, contrairement au débat animé sur la faute ou non de Vizcarrondo sur Thiago Silva, que ce dernier a peiné à confirmer après le match, les images montrent une position de hors-jeu du même Nantais au départ du coup franc. Si M.Bastien a clairement refusé le but à Nantes, il l’a fait par erreur, car il a signalé une faute et non le hors-jeu, puisque, comme l’a relevé l’ancien arbitre Bruno Derrien, aujourd’hui consultant pour plusieurs médias, le juge de touche n’a pas levé son drapeau. C’est donc justement, mais sans le vouloir, que M.Bastien a refusé le 0-2 en faveur de Nantes.
Par ailleurs, toujours sur le PSG-Nantes, M.Bastien a bien interprété les deux autres litiges dans la surface nantaise, en première période sur le duel Lavezzi-Djolobodji, puis en seconde sur le geste de Djilobodji sur Rabiot qui a pu tirer au but. Dans la continuité, Lavezzi a d’ailleurs tenté une simulation face à Veigneau avec une semelle qui aurait pu lui rapporter un carton. »
Au moins, on ne pourra pas l'accuser d'être pro-PSG et cela donne déjà un autre éclairage de l'arbitrage de samedi, mauvais mais chanceux.
Paris, pas loin du sommet des rouges
D'après les dires des Nantais, le PSG ne serait pas arbitré comme les autres. Effectivement, on peut dire ça puisque le PSG fait partie des cinq équipes avec Caen, Lens, Monaco et Reims à avoir eu trois joueurs expulsés cette saison. Il s'agit de Cabaye à Evian (par le fameux Monsieur Bastien qui arbitrait samedi...), de Cavani contre Lens et de Van der Wiel contre Bordeaux. Sur ces trois expulsions, une seule concerne un geste violent, celle de Van der Wiel, bien méritée. Celle de Cavani reste un des mystères de la saison tandis que celle de Cabaye était logique.
Si Verratti avait été sanctionné d'un rouge, Paris aurait donc pris la tête de ce fameux classement des expulsions. Ce qui fait sourire dans ce classement, c'est la différence entre le nombre de cartons rouges qu'a pris le PSG (en tête du classement) et le nombre de cartons jaunes qu'a reçu le PSG. Avec 21 cartons jaunes, il est le 4ème club le moins averti de la L1 derrière Caen (17 jaunes), Marseille et Montpellier (19 chacun). Ainsi, un des clubs les plus calmes du classement des avertissements se serait retrouvé seul en tête de celui des expulsions directes. Cela permet de relativiser l'argument comme quoi le PSG est jugé différemment des autres. Effectivement, il l'est, mais pas forcément dans le sens que l'on croit.
Le seul club qui est dans un cas pire que Paris est d'ailleurs Caen et ses 3 expulsions pour 17 avertissements seulement. Le club normand est donc à la fois le plus sanctionné en cartons rouges et le moins en cartons jaunes, une drôle de logique.
Le PSG, peu générateur d'avertissements
Comme on vient de le voir, le PSG reçoit peu de cartons jaunes mais beaucoup de rouges, au moins par rapport aux autres. Ce qui est amusant, c'est que le PSG est aussi dans ce cas là en terme de cartons provoqués. Avec seulement 21 cartons jaunes provoqués, il est seulement le 3ème club dans ce classement, derrière Metz (12) et Lens (19), deux promus, et à égalité avec l'OM. En nombre de cartons rouges, il est par contre n°2 derrière Lens et ses 4 rouges avec 3 expulsions provoquées. Après Caen pour les cartons reçus, le PSG est donc plus ou moins dans le cas de Lens pour les cartons provoqués : peu de jaunes mais beaucoup de rouges. Paris serait donc arbitré de la même façon qu'il attaque ou qu'il défende, sans pitié.
Si le PSG est visiblement dirigé de la même façon que les promus, regardons les autres clubs de tête. Marseille a un différentiel de deux cartons en sa faveur (21 provoqués/19 reçus), Lyon de +14 (37/23), Bordeaux de +9 (32/23) tandis que Saint-Etienne (30/30) et Rennes (29/27) sont presque à égalité. A part les matches de l'OM qui sont arbitrés avec peu de cartons (peu de jaunes et un seul rouge), absolument tous les autres clubs ont provoqué plus d'avertissements que le PSG, c'est dire si le PSG est avantagé. Au contraire, l'arbitre a tendance à tout de suite sortir des rouges.
Pour conclure, si le PSG n'a effectivement pas reçu de carton rouge ce samedi, ce n'est pas parce qu'il est avantagé en toutes circonstances, c'est aussi parce que l'arbitre n'avait pas envie de sortir plus de cartons. Sur le match, seuls trois avertissements ont été distribués et, pour une fois, il n'a donc pas joué au sheriff. Et si Paris avait reçu un rouge, rien ne dit qu'il n'aurait pas été plus sévère avec les Nantais, comme c'est souvent le cas lors des matches du PSG, deux des trois matches que Paris a fini à 10 ayant vu au moins une expulsion dans le camp d'en face.
NB : Un immense merci à ArbitresL1.fr pour les chiffres et son expertise en général.
