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Patrice Lair : « Avoir une équipe compétitive dans plusieurs domaines»

Publié le jeudi 16 juin 2016 à 11:21 par Bruno Hermant
Le nouvel entraineur du PSG féminin, Patrice Lair, a été l'invité de l'émission Grand Angle sur Yvelines Première, chaine de télévision locale. Interviewé par le journaliste Cédric Chasseur, il est revenu notamment sur son arrivée au PSG, ses ambitions, le recrutement en cours et le possible retour du PSG sur le terrain du Stade Georges Lefèvre de Saint-Germain-en-Laye.

Ou en est l'effectif ?

«L'effectif prend forme petit à petit, je vais repartir la saison prochaine avec une base de jeunes, je vais me servir de l'équipe Championne de France U19, je pense qu'il y a de la qualité, je suis allé à Tarbes il y a deux semaines, j'ai été agréablement surpris de la qualité de cet effectif. Maintenant, il faut peupler autour, parce qu'il y a pas mal de départ, notamment au niveau des étrangères. C'est de prendre trois joueuses Françaises (NDR : Sarah Palacin et Aminata Diallo ont déjà rejoint le PSG, il en reste donc une) déjà pour étoffer le groupe. Puis après aller essayer de recruter du grâal européen pour nous apporter du plus dans le jeu et surtout pour faire la différence dans les grands matchs.»

Dans quel secteur ?

«Défensivement, il faut qu'on soit un peu plus costaud, mieux équilibré. Sur les côtés, dans l'axe aussi. Au milieu, je pense que j'aurai des joueuses à la récupération mais en tant que meneuse de jeu, il faut peut être que je trouve quelqu'un. Il faut prendre son temps. Mais offensivement, je pense qu'on a des solutions, puis aussi des petits paris, comme Sarah Palacin devant, je pense que ce sont des filles qui ont faim et qui peuvent apporter quelque chose en plus et surtout une motivation supplémentaire pour bouger peut-être certaines à en faire un peu plus.»

Une âme à créer autour de cette équipe ?

«Un peu plus d'identité Parisienne à créer, dans mon recrutement, Palacin est Parisienne (NDR : née dans la région), j'essaye avec les jeunes aussi d'avoir une identité maillot. C'est à dire qu'on mouille le maillot aussi du PSG pour essayer de gagner des titres, parce que l'objectif sera d'aller chercher un titre au moins. Je pense que cette année, la Coupe de France peut être un objectif important. Pour l'instant, disons que nous n'avons pas encore l'effectif pour la Ligue des Champions aujourd'hui et le championnat, il faut quand même être réaliste, mais j'espère qu'au cours de la saison, on fera le nécessaire pour avoir une équipe qui nous permettra de rivaliser et surtout, à un moment donné, peut être avoir des ambitions en Coupe d'Europe. »

Assurer la deuxième place et décrocher la Coupe de France ?

«Ce sera bien oui, mais c'est surtout d'avoir un titre. Cela ferait du bien au club. Ca fait un moment que l'équipe n'a pas gagné de trophée. Le PSG a gagné un Challenge de France il y a longtemps. je pense qu'il serait temps de faire quelque chose à ce niveau la. Le club invetit, mais je ne suis pas trop d'accord avec ce qui est dit à ce niveau la. J'ai entrainé Lyon, je pense que Lyon, de ce que côté la, au niveau des salaires, tout est largement supérieur. On a un fonctionnement différent au Paris Saint-Germain, on paye aussi la location de Bougival. Ce sont des choses qui rentrent en ligne de compte et aujourd"hui, il y a quand même une différence entre les salaires du PSG, qui à mon avis, sont quand même raisonnables dans le football féminin et ceux de Lyon, qui sont au plus haut niveau. »

Quel message donné aux joueuses ?

«Ambition. Et surtout du plaisir aussi. C'est à dire d'avoir une équipe compétitive dans plusieurs domaines. Aussi d'avoir cette identité club pour pouvoir, je pense, attirer un peu plus de spectateurs. Je pense que c'est un petit peu juste. Avoir notre lieu de match, j'espère que ce sera au Camp des Loges. Et j'espère aussi décider un petit peu les personnes du dessus pour que l'on puisse jouer les matchs de Ligue des Champions au Parc des Princes dès les seizièmes de finale.»

Le choix du retour au Camp des Loges ?

«Pour avoir un vrai public, qu'on soit plus proches de nos supporters. Un stade comme le Stade Charléty, avec 20000 personnes, ce n'est pas un stade de football, c'est très bien pour les meetings, les événements de ce genre. Mais avec la piste, il manque quelque chose. Il faut que l'on se rapproche de notre public et quelques fois, quand on est proche de son public, pour avoir eu la chance de connaitre ça avec Lyon, ca nous fait gagner des matchs. La qualité de la pelouse également, celle du Camp des Loges est la même que celle du Parc des Princes, je pense que ça peut être quelque chose d'intéressant. »

Comment construire ?

«Le problème, c'est que je suis arrivé un peu tard. Des filles s'étaient déjà mises d'accord avec Lyon. D'autres, du fait de leur vie privée, voulaient repartir dans leur pays. C'est compliqué, pas facile. Après, il y aussi un choix de ma part de me séparer de joueuses qui ne rentrent pas dans mon schéma. Et d'apporter par la suite dans mon recrutement, quelques joueuses qui, elles, iront un peu plus avec mes conceptions. »

Relancer Délie et Mittag ?

«Anja Mittag, il lui reste un an de contrat, j'espère qu'elle va redevenir l'attaquante qu'elle a été, je l'ai souvent rencontré avec l'Olympique Lyonnais, c'était une attaquante de haut niveau, je ne pense pas qu'elle a perdue toutes ses qualités. Puis Marie-Laure, elle va retrouver du temps de jeu d'abord. Puis de la confiance, puis elle nous marquera des buts, j'en suis persuadé. »

La réussite du PSG par l'attaque ?

«Bien sûr ! Il faut essayer de se projeter un peu plus vers l'avant. Il y a de bonnes joueuses dans ce groupe. Katoto, qui est vraiment une joueuse de qualité. Elle a des qualités de percussion, de dribble, capable d'éliminer, et d'amener du danger dans la surface adverse. Il y a de bonnes jeunes. Il y a Morroni, qui pour moi, à mon avis, peut jouer devant aussi. Il y a Sarr, on a des filles de qualité devant. Ce n'est pas la que je suis trop inquiet. C'est surtout un peu plus dans l'assise défensive de l'équipe, dans l'équilibre un petit peu à la perte du ballon. Et au milieu de terrain aussi. Je pense qu'en connaissant bien Shirley Cruz, pour nous tenir le ballon, il faudra bien meubler autour d'elle. Et une fille comme Erika, je pense la faire jouer aussi au milieu de terrain. »

Des joueuses déjà convaincues de rester ?

«C'est bien parti. Je ne détiens pas tout. Le côté financier ne dépend pas de moi. Je fais des choix. J'ai des souhaits, j'espère que le club va me donner tout ça, qu'il les entendra et me donnera l'occasion d'avoir ces joueuses là sur le terrain.»

Difficile première partie de saison ?

«Non ca ne va pas l'être, mais on va y aller par petites touches. On va reprendre le 25 juillet, on ne sera peut être pas beaucoup. Après, on va partir en stage à Ploufagran (Bretagne), on sera 18. Les filles reviendront des Jeux Olympiques, Fraçaises et étrangères, et on ira à la Valais Cup. La déjà, on verra un peu plus le profil de l'équipe. Il ne faut pas s'inquiéter .Je suis d'un naturel assez optimiste, on sera prêt le 11 septembre (NDR : Date de reprise du championnat de France de Division 1). Il ne faudra pas perdre de points dans cette première partie de championnat pour pouvoir taquiner l'ogre Lyonnais. 
Ce sera à moi de faire attention à cela, Puis il faurdra regarder aussi par rapport au calendrier, il est sûr que si on joue un gros match dès le début, peut être qu'il faudra un peu plus vite dans le recrutement.»

Un plus grand fossé creusé avec l'OL ?

«Il ne faut pas oublier que Lyon a recruté des joueuses mais il en a perdu aussi, Lotta Schelin est partie, Louisa Necib a arrêté, Amandine Henry est partie aux Etats-Unis, croyez-moi, j'ai eu ses joueuses là, ce sont quand même de gros calibres. Je ne pense pas que Lyon sera meilleur, peut-être même plus faible. Parce que je connais le vestiaire, je sais que si certaines se retrouvent sur le côté, ca peut leur poser des problèmes.»

Moins d'écart avec Montpellier ?

«Peut être oui, mais franchement, pour avoir fait partie du staff de Montpellier en tant que conseiller, je pense que le club a manqué le coche face au PSG l'an dernier. Il y avait une bonne occasion de passer devant le Paris Saint-Germain. L'équipe n'a pas su négocier le match début 2016 (NDR : Victoire 3-0 du PSG sur la pelouse de Montpellier), je pense que même un match nul aurait été bon pour le Montpellier Hérault et la Coupe d'Europe n'aurait pas été si facile à atteindre pour le PSG. Tant mieux pour moi aujourd'hui puisque le PSG est Européen et j'en profite. »

Une pression différente de celle de Lyon ?

«C'est différent. Quand je suis arrivé à Lyon, il y avait un effectif en place. Il y avait une certaine qualité. J'avais fait venir Sonia Bompastor et Camille Abily pour renforcer ce groupe au niveau de la maturité. C'était forcément un plus. Et ca s'est bien enchaîné. Aujourd'hui c'est forcément un peu plus compliqué, le groupe subit quand même pas mal de départs, mais c'est palpitant aussi. Je pense que c'est un super challenge. Je repars quand même avec un effectif très jeune. Ca, c'est une chose qui ne m'est pas forcément déjà arrivé. »

Une remise en question personnelle ?

«Non, je n'ai pas de pression. J'arrive içi pour mettre le Paris Saint-Germain en orbite. C'est à dire de le mettre dans les meilleures dispositions possible pour aller remporter des titres. Mais vous savez, j'ai eu la chance déjà de tout gagner avec mes joueuses, ce qui peut m'arriver, c'est de ne pas gagner quelque chose sur deux ans ? un petit échec ? Non, je pense que le PSG va remporter quelque chose.»

Le principal manque du PSG, un entraineur qui a gagné ces trophées ?

«Vous savez, Farid Benstiti qui est passé au club avant moi, je pense qu'il a fait de bonnes choses aussi. Il a eu la malchance de perdre une Ligue des Champions avec Lyon, et une autre avec le PSG. Ca s'est joué à peu de choses, la première se joue aux pénalties alors qu'elles menaient 2-0, c'est très difficile. Avec le PSG, j'y étais, ca se joue dans les dernières minutes. Vous savez, il faut une petite partie de chance à un moment donné. Moi, je l'ai peut-être eue avec Lyon, lui ne l'a pas eue. On verra aujourd'hui comment cela se passera. Tout le malheur que je lui souhaite c'est d'en remporter une à un moment donné. Aujourd'hui, je ferais tout pour en gagner une troisième, avec le PSG.»

Quel type d'entraineur ?

«Je suis rigoureux, je ne me pose pas de questions, je peux aussi être arrogant de temps en temps. Je suis là, je fonce. Je réussis, tant mieux, j'échoue, tant pis, mais au moins, je vais tenter. C'est comme une équipe. Mon équipe sera comme moi. Une équipe qui attaquera. Qui se fera peut être contrer de temps en temps, mais je pense que la plupart du temps, on aura un but d'avance. »

L'équipe qui se façonnera à votre image ?

«Je l'espère. J'ai un effectif. C'est aussi pour cela que je n'ai pas retenu certaines joueuses. Parce qu'elles ne rentraient pas dans mon système. Je veux des joueuses qui bossent. Qu'on ait un effectif très très costaud. Et après, naturellement, que l'on ait confiance, que l'on croit en nous-mêmes. Et que l'on ne s'adapte pas forcément à notre adversaire, que l'on soit capable de poser des problèmes avec nos qualités. Et surtout croire en nous pour gagner un maximum de choses.»

Le PSG, votre dernier club féminin ?

«Non, je ne pense pas. Je ne resterai pas dix ans au PSG. J'ai fait quatre ans à Lyon. C'est déjà énorme. Peu d'entraineurs durent autant d'années à Lyon que ce soit chez les masculins que chez les féminines. Ici, je verrais bien, je ferais peut être trois ans, peut-être quatre ans maximum. J'ai un accord avec le président de Montpellier, je pense que je retournerai dans cette région, entrainer les jeunes, pas forcément l'équipe première. La formation n'est pas trop mon truc, mais j'irai pour aider, donner un coup de main, distiller des conseils. Comme je l'ai fait un peu l'année dernière avec Montpellier, c'était intéressant. Aujourd'hui, je retrouve un peu le terrain, c'est une bonne chose aussi, je suis très motivé pour atteindre mes objectifs. »

Le banc de touche, un vrai plaisir ?

«Oui, c'est un plaisir, ca me manquait un petit peu. La saison dernière, ça m'a démangé de temps en temps, de retrouver l'odeur du terrain, mais le terrain, lui, n'est agréable que lors que l'on gagne.»


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