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La sensation Eddy Doué, le réveil de Housni, retour sur les performances des U21 contre Chelsea

Publié le jeudi 4 décembre 2025 à 18:33 par Philippe Goguet
Dans cette semaine à un seul match pour l'équipe première, les U21 jouaient mercredi soir à Chelsea un match de Premier League International Cup, avec quelques noms connus dans le onze de départ, de David Boly à Ilyes Housni en passant par Noham Kamara, Eddy Doué (photo) ou encore Khalil Ayari. Retour sur leurs performances individuelles au cas par cas.
Dans cette semaine à un seul match pour l'équipe première, les U21 jouaient mercredi soir à Chelsea un match de Premier League International Cup, avec quelques noms connus dans le onze de départ, de David Boly à Ilyes Housni en passant par Noham Kamara, Eddy Doué (photo) ou encore Khalil Ayari. Retour sur leurs performances individuelles au cas par cas.

Avant de se plonger dans les performances des uns et des autres, il faut bien comprendre le contexte du match. Ce PSG Espoirs, groupe à l'avenir toujours incertain, jouait dans le petit stade de Kingsmeadow dans des conditions très britanniques. Le terrain était bon mais très mouillé vu qu'il avait plu la majeure partie de la journée, dont une grosse averse une heure avant le match. Il faisait plutôt froid et l'équipe en face était du Chelsea pur jus : physiquement au-dessus des Parisiens, collectivement en-dessous et composée en immense majorité de joueurs trop justes pour la Premier League, mais qui ont tous été de vrais espoirs à un moment donné. Pour tous les joueurs sur le terrain, ces matches sont un moyen de se faire voir pour se sortir de là et (re)lancer une carrière professionnelle, d'où plusieurs scouts dans les tribunes en train d'observer. C'était donc un match dur à jouer et il faut saluer l'état d'esprit des jeunes Parisiens qui ont fini exténués mais ont fait preuve d'un remarquable état d'esprit et d'une abnégation impeccable.

En défense, du bon et du moins bon

Dans le but parisien, Martin James a longtemps été impeccable, confirmant au passage sa campagne de Youth League positive dans l'ensemble. Même dans le jeu aérien, si important face à une équipe anglaise, il a été au niveau. Mais il gâche un peu sa partie avec cette faute de main sur la but de Chelsea, une frappe qui lui passe entre les mains de façon à peine croyable. James, malgré son nom très britannique, a été trompé par la pluie locale.

Sur le côté droit, David Boly a connu un match irrégulier, avec une première période parfois compliquée et d'autres moments plus positifs en cours de partie. Dans l'utilisation du ballon, le jeune latéral peut probablement faire mieux mais il a apporté une réponse remarquable sur le plan athlétique pour un joueur de 16 ans. Morphologiquement, Boly semble clairement prêt pour le niveau du dessus vu la façon dont il a tenu tout le match, répondant dans les contacts et le rythme.

Dans l'axe, la charnière constituée de Lavenette et Kamara a été très sollicitée de par le jeu direct de Chelsea et elle a parfois eu du mal face au jeu en pivot des Anglais, l'appui étant souvent accompagné d'un appel dans le dos d'un autre joueur. Dans la gestion de la profondeur, ce fut donc régulièrement compliqué, sans être catastrophique pour autant. Kamara était évidemment plus attendu et le jeune Parisien a assez bien montré pourquoi il ne joue pas en pros actuellement. Ses qualités sont évidentes, que ce soit dans le registre défensif ou avec le ballon, mais il fait trop de petites erreurs qui coûtent cher au niveau supérieur. On peut citer des relances trop dangereuses ou encore des sorties de sa ligne défensive à contre-temps, et même ce Chelsea U21 très quelconque a su les exploiter.

Sur le côté gauche, Thomas Cordier a livré un match comme il sait si bien en faire, avec abnégation et courage pour gommer quelques lacunes. Il manquera toujours probablement d'explosivité mais le gaucher sait s'accrocher et défend parfois brillamment dans les situations d'urgence, notamment sur un un-contre-trois en seconde période où il parvient à gérer les deux joueurs derrière lui tout en n'ouvrant pas l'axe au porteur du ballon.

La sensation Eddy Doué

En sentinelle évoluait la sensation du soir, Eddy Doué (qui n'est pas du tout le cousin de Désiré). L'Ivoirien de 19 ans a livré une partie hors-normes, dans tous les sens du terme. Dans son rôle devant la défense, le n°22 a été à la fois sensationnel et dangereux pour sa propre équipe balle au pied, capable de perdre le ballon dans ses 20m comme de lancer le troisième but parisien d'une passe en profondeur magistrale avant de venir claquer la passe décisive finale dans la surface d'un hallucinant centre de l'extérieur du pied droit. Une action brillante que lui seul sur le terrain pouvait réussir vu tout ce qu'elle réunit en termes de prises de risque et de maestria technique.

Rien de ce que fait Doué n'est facile, le droitier a même parfois des choix de jeu très compliqués, qui deviennent donc géniaux lorsque cela passe. Mais il a aussi des pertes de balle devant sa surface qui sont totalement éliminatoires à un niveau plus élevé. Lorsque les espaces se sont comprimés, il a aussi eu plus de difficultés. Mais face à une équipe anglaise qui a ouvert le jeu, Doué s'est régalé, il nous a régalés et les Anglais ont apprécié ce footballeur aussi talentueux qu'hors-normes, jouant un football pétillant et offensif. Dans le football de Luis Enrique où la perte de balle est l'ennemi n°1, pas certain qu'il puisse avoir un rôle malgré tout, en tout cas probablement pas en sentinelle. Mais quel footballeur flamboyant.

Les deux relayeurs du soir se nommaient Mathis Jangeal à gauche et Mohamed-Amine El Idrissi à droite, ce dernier étant même capitaine. Les deux ont souffert de l'impact athlétique des Anglais mais ont su tirer leur épingle du jeu de façon régulière, dans du jeu combiné notamment. Le jeune Jangeal a été parfois un peu bousculé, ce qui est positif pour son apprentissage, mais a parfois un peu trop disparu sans le ballon. El Idrissi a été un modèle de combativité, venant sans cesse au pressing, et a su utiliser son pied gauche à bon escient. Entré à la place de Jangeal, Abo El Nay a par exemple eu du mal à se glisser dans ce combat.

Housni comme à ses plus belles heures

En attaque, Ilyes Housni a été excellent, et pas seulement parce qu'il a marqué un superbe doublé. Face à un adversaire d'un calibre incertain, on a revu le formidable attaquant qui planait sur la Youth League il y a quelques saisons, au point d'en être le meilleur buteur en 2023. Première touche de balle parfaite, ambidextrie parfaitement utilisée pour tromper l'adversaire, déplacements toujours aussi intéressants et pertinents, sens du but, le Franco-Marocain de 20 ans dont les débuts dans le football professionnel sont si compliqués a montré toutes les qualités qui avaient fait de lui un immense prospect il y a quelques années. Un vrai bonheur pour les yeux.

Sur le côté gauche, Noah Nsoki a peu touché le ballon, Housni venant régulièrement occuper sa zone d'ailleurs, mais il a su marquer le premier but d'une frappe superbe. Mais à 18 ans, se frotter à un environnement pareil est toujours une bonne chose. Son alter ego sur le côté droit était le fameux Khalil Ayari, jeune Tunisien de 20 ans prêté l'été dernier par le Stade Tunisien. Bien que très fatigué en fin de partie, il a joué toute la partie, ce qui est un signe de confiance de la part du coach puisque Jangeal et Nsoki n'ont par exemple joué qu'une heure.

Khalil Ayari face au défi du jeu européen

Physiquement, le Tunisien a beaucoup souffert, que ce soit par rapport au rythme du match ou à l'intensité dans les duels. On peut sentir un certain déficit sur ce point, qui sera facile à combler pour peu qu'il fasse les efforts. Sur le plan technique, ce gaucher a eu une excellente première touche de balle mais n'est pas gêné par son pied droit, ce qui est loin d'être évident sur ce genre de profils. Ayari aime le dribble, le un-contre-un, au point d'en jouer possiblement un peu trop puisqu'il est à la limite du joueur unidimensionnel alors qu'il a beaucoup plus à proposer en lui vu certaines autres actions.

Ce qui est plus gênant pour Ayari est probablement le manque d'explosivité. Un peu à la manière d'un Lee Kang-in avec l'équipe première, il semble manquer d'un peu de punch et de vitesse une fois qu'il a commencé à dribbler. A un niveau supérieur, auquel il ne peut pas prétendre aujourd'hui vu ses matches, il risque d'avoir du mal à placer ses dribbles s'il ne peut pas les accompagner par un peu plus d'explosivité. A voir ce qu'il va être en mesure de proposer dans la durée, étant donné qu'il faut bien rappeler qu'il est à Paris depuis trois mois à peine.


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