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[Exclu] Hansen : « Cette année, les joueurs ont pris leurs responsabilités »

Publié le jeudi 30 avril 2015 à 8:00
Il est scandinave, a joué au Barça, porte le PSG sur ses épaules depuis plusieurs saisons et est une star dans son pays. Non, ce n'est pas Zlatan mais Mikkel Hansen, son alter ego du PSG Hand, et il nous a accordé une interview exclusive.

CulturePSG.com a eu l’opportunité de rencontrer la figure emblématique du PSG Handball, le danois Mikkel Hansen. Caution sportive dès le début du projet de placer le club parisien tout en haut de la hiérarchie européenne, le meilleur joueur du monde 2011, habituellement très rare dans les média français, nous a fait l’honneur de répondre à toutes nos questions. Élégant dans la vie comme sur le terrain, nous avons rencontré une personne hyper-positive, très lucide sur lui-même et sur son sport et qui, comme un joueur d’échec, se souvient avec précision de chaque match qu’il a joué. Voici la première partie de cet entretien :

Enfance

CulturePSG : Tu as suivi l’exemple de ton père, Flemming Hansen, international danois de handball. A quel moment t’est venue cette vocation ?
Mikkel Hansen : « J’ai commencé par le football mais comme tu sais, à cette âge on fait plus ou moins les mêmes activités que ses amis. Mes copains de classe jouaient au handball donc je les ai suivis mais il n’y avait pas beaucoup de joueurs et j’ai tout de suite été surclassé. Quand on a 8 à 10 ans, 2 ans c’est énorme quand tu joues avec des joueurs qui sont déjà développés. C’était un peu étrange à l’époque mais j’ai passé beaucoup de bon temps, j’ai pris énormément de plaisir et la plus grande motivation dans la vie c’est quand on prend du plaisir. C’est un peu ma philosophie, le but dans la vie c’est de prendre du plaisir. Quoique tu fasses, si tu prends du plaisir et que tu aimes ce que tu fais, tu es capable de faire de grandes choses. Dans le handball, ce n’est certes pas drôle tous les jours, tu dois travailler dur mais d’un autre côté tu fais ce que tu aimes.

C : Est-ce que tu aurais pu jouer un autre sport qu’au handball?
MH : Quand j’étais petit, j’ai joué au handball, au football et au tennis. Le tennis n’était pas mon sport mais je n’étais pas mauvais au foot. Après, je m’amusais vraiment au handball et je ne me suis jamais demandé « et si j’avais joué au football ». Je suis à l’endroit où je voulais être.

Plaisir et compétition

C : Tu parlais de prendre du plaisir mais comment arrives-tu à combiner le fait de prendre du plaisir et d’être un grand compétiteur ?
MH : Mais la compétition, c’est aussi mon plaisir. Quand on rencontre les meilleures équipes, avec les meilleurs joueurs, il n’y a pas mieux pour moi. Un match dur où on doit montrer son caractère c’est là où on prend du plaisir. Gagner de 15 buts, tout est facile pour toi, il n’y a pas d’enjeu.

« Je veux garder cette volonté de devenir meilleur »

C : Mais travailler dur ce n’est pas si agréable, non ? Quand on revient de blessure par exemple.
MH : Bien sûr la vie n’est pas simple parfois. Il y a plein de situations difficiles, par exemple quand tu es blessé, quand tu perds ou quand ton équipe perd à cause de tes mauvaises décisions. Mais moi, en tant que joueur de handball, quand je joue, je fais mon possible pour être en bonne forme quand je suis sur le terrain et c’est mon bonheur. J’essaye de m’en souvenir tout le temps pour me pousser moi-même à être toujours le meilleur possible. Et je veux garder cette volonté de devenir meilleur que ce soit aussi bien sur le terrain, qu’en dehors, dans la vie et en tant que personne. On ne peut pas toujours être en train de rire quand on s’entraine dur mais il faut garder des moments de décompression et prendre les choses avec le sourire.

Statistiques

« Les statistiques, parfois, elles mentent »

C : Tu recherches l’amélioration constamment dans ton jeu. Aux Jeux Olympiques de Pékin tu avais une distribution de tir très différente de celle que tu avais après 6 mois à Barcelone. C’est assez impressionnant de voir la régularité de ton shoot à chaque coin du but.

MH : Si tu veux vraiment analyser ces statistiques, je pense qu’il faut aller plus loin, par exemple de quelle position sur le terrain je tire, où sont les blocks, est-ce que les arbitres ont le bras levé. Il y a beaucoup de choses à analyser. C’est comme les statistiques en fin de match, parfois elles mentent. On peut tirer 5 fois en situation de refus de jeu et on est à 1/5 pourtant ce n’est pas forcément un mauvais match. Les statistiques sont intéressantes quand elles permettent de voir comment on réagit suivant la situation.

C : Mais avec une telle distribution de tir tu deviens beaucoup moins prévisible pour un gardien comme Omeyer qui étudie beaucoup les tireurs adverses.
MH : Bien sûr, c’est plus facile quand on peut tirer à n’importe quel endroit du but. C’est plus difficile pour le gardien de but mais d’un autre côté, les attaquants étudient aussi les gardiens de but. Si je sais qu’un gardien a des points faibles, par exemple des difficultés sur les tirs au pied droit, je vais tirer beaucoup sur son côté droit et c’est la même chose pour lui, comme il sait que c’est son point faible il va s’attendre à ce que je tire beaucoup à cet endroit-là. C’est un jeu psychologique entre le tireur et le gardien, ça va être à qui va deviner ce que va faire l’autre, c’est très intéressant.

Le penalty de la gagne contre Aix

Cette interview a été réalisée début avril, d'où une question qui peut paraître « dépassée » aujourd'hui.

C : Jeudi quand tu as tiré le dernier pénalty du match, ça a dû être un vrai casse-tête. Tu rates un pénalty un peu plus tôt dans le match et tu as la balle de la gagne, le match est très important pour ton équipe. 
MH : Bien sûr !

« Si on te donne la balle c’est qu’on croit en toi »

C : Parfois ça doit être difficile.
MH : Oh ! Au contraire c’est un plaisir. Si on te donne la balle c’est qu’on croit en toi. J’ai toujours pensé qu’il fallait prendre la pression comme quelque chose de positif plutôt que comme quelque chose de négatif. Si tes coéquipiers attendent quelque chose de toi c’est que tu es bon dans ce que tu fais. Donc quand ils me donnent la balle, c’est qu’ils pensent que je peux marquer. Oui j’ai raté un pénalty avant mais j’ai eu cette opportunité après et j’ai su quoi faire. Et c’était manifestement un but important. Si on avait fait nul à Aix on aurait eu potentiellement 4 points de moins que Montpellier avec le match à jouer là-bas et peu d’équipe à rencontrer. D’un autre côté nous aurions pu jouer beaucoup mieux en tant qu’équipe mais nous étions venus chercher les deux points et nous les avons obtenus. C’est le plus important.

Duel à distance contre Montpellier

C : Montpellier aura quand même 3 matches très compliqués à jouer, celui contre Paris et les deux matches à l’extérieur contre Chambéry et Dunkerque.
MH : Bien sûr mais ils doivent perdre et on doit gagner. Contentons-nous de se concentrer sur nous-même, il ne faut pas penser à Montpellier.

C : Si Montpellier fait un match nul, Paris aura son destin entre ses mains.
MH : Bien sûr mais aujourd’hui nous ne l’avons pas et nous attendons un faux pas de Montpellier, nous devons nous occuper de nous. Si nous ne gagnons pas nos matches, nous ne nous rapprocherons pas donc il nous faut gagner nos matches. Et je pense que le match contre Aix l’a montré plutôt bien, non ? Nous n’étions pas suffisamment concentrés et quand on n’est pas concentré on peut perdre contre n’importe quelle équipe de la Ligue.

C : C’est plutôt bien que ça tombe contre Aix avant de rencontrer Chambéry au Phare ou Veszprèm
MH : Bien sûr. C’est bien d’avoir un match qui, espérons-le, sonne l’alarme et que ça pousse chacun à être meilleur. Toute l’équipe sait qu’elle n’a pas été assez bonne contre Aix, nous sommes très contents d’avoir gagné mais nous avons beaucoup de travail devant nous. L’équipe contre Aix n’est pas l’équipe que nous voulons voir, tout le monde doit s’améliorer et je pense que l’effectif est suffisamment professionnel pour voir ça.

C : Et toi, est-ce que tu crois que Paris va gagner le championnat ?
MH : Bien sûr que je le crois, sinon je ne serais pas là.

C : Mais même si vous gagnez tous les matches ce ne sera peut-être pas suffisant.
MH : J’ai gagné le championnat d’Europe et c’était beaucoup plus difficile. Nous sommes revenus de beaucoup plus loin pour gagner ce titre (NDLR : Lors des Championnats d’Europe 2012, le Danemark est rentré dans le tour principal en dernière position avec 0 point, elle enchainera cinq victoires pour remporter le titre). Tout est possible, j’ai déjà vécu ça donc je chasse ce titre comme un fou et tous mes coéquipiers sont pareils. Tant qu’il reste une chance tu dois la poursuivre. Il reste des matches et comme tu l’as dit, ils auront certains matches difficiles. Donc bien sûr que c’est possible mais nous devrons mieux jouer que ce que nous avons fait contre Aix. Être bien meilleurs. Mais tous les joueurs le savent.

Le 1/4 contre Veszprèm

Il s'avère que le PSG a été éliminé lors de ce 1/4 de finale de Champions League qui a eu lieu entre l'interview et la publication. Son analyse reste intéressante et nous vous la proposons donc.

« Nous avons une équipe très explosive »

C : Tu as déjà joué deux Final Four. Est-ce que tu penses que cette année sera l’année où Paris va jouer son tout premier Final Four ?
MH : Bien sûr que je le pense sinon je ne serai pas dans un club comme Paris. Tu dois accepter certaines choses quand tu es dans un grand club. Dans un grand club tu as beaucoup de pression, tu as des très bons coéquipiers mais tu te dois aussi de bien figurer dans toutes les compétitions, le championnat, les deux coupes, aller au Final Four. Tous ceux qui sont allé au Final Four savent ce que ça représente en termes de travail mais on a une grande équipe et on va avoir deux matches passionnants à jouer contre une grande équipe et tout peut arriver, surtout avec Paris. De mon point de vue, nous avons une équipe très explosive.

C : Est-ce que tu penses que Veszprèm sera surpris par l’adversité parisienne par rapport à l’année dernière ?
MH : On a quand même mené au match aller. Mais on s’est beaucoup amélioré en tant qu’équipe, on a de meilleurs joueurs qui sont arrivés, notre gardien par exemple. Tout le monde sait comment il réagit dans les grands matches où il est parfaitement concentré et préparé. De plus, l’équipe s’est renforcée avec de très bons renforts comme Barachet ou Willy. Nous avons grandi comme équipe et puis l’an dernier nous avions été malchanceux, en faisant nul ou en menant d’un but ou deux, ça aurait changé beaucoup de choses. Ils ont été brillants en fin de match à Carpentier, nous avons raté des tirs ouverts et j’espère que nous avons retenu la leçon de ce match. Dans ce genre de match il faut être à 100% tout le match et ne pas faire d’erreur.

C : Comme cette année contre Kiel.
MH : C’était mieux. Le premier match, nous n’avions pas Titi et nous étions très proche de remporter le match.

C : Oui, à la mi-temps Paris menait même.
MH : Oui et Kiel est revenu et a mené de 2-3 buts à 15 minutes de la fin. Ils ont commencé à bien jouer, nous avons fait des erreurs, certaines décisions était aussi un peu litigieuses. Et puis nous n’étions pas assez bons à la fin du match et Kiel a gagné. Nous devions gagner le premier match (NDLR : à domicile)

C : Mais Omeyer n’était pas là…
MH : Nous avons quand même eu les opportunités de gagner ce match. De toute façon contre des équipes du niveau de Kiel ou Veszprèm, quand on fait même des petites erreurs, on le paye tout de suite. Donc on doit minimiser les erreurs et être concentré pendant l’intégralité des deux fois 60 minutes parce que chaque but compte. On l’a vu l’an dernier, imagine qu’on mène d’un ou deux buts à l’aller contre Veszprèm, on aurait pu aborder le match retour en deuxième mi-temps de façon complétement différente, ça change tout. Gagner ou perdre de deux buts, ça fait toute la différence.

C : C’est ce qu’il s’est passé contre Dunkerque
MH : Bien sûr, ils devaient faire quelque chose au retour comme nous avions deux buts d’avance.

C : Pour le moment nous n’avons pas de match référence, contre Barcelone et Veszprèm l’an dernier ou contre Kiel cette année. Contre Barcelone l’an dernier, nous avions vu une classe d’écart entre les deux équipes.
MH : Pas pour le match à domicile de mon point de vue. Par contre ils ont très bien joué le deuxième match où ça a été difficile.

« C’est plus facile avec un gardien comme Titi »

C : Mais si on compare les matches contre Kiel et Barcelone. On a senti le PSG impuissant lors du match contre Barcelone de l’an dernier où les barcelonais semblaient faciles quand ils décidaient d’accélérer. Aujourd’hui, nous aurions moins d’impuissance.
MH : Je pense que nous avons une année de plus comme équipe, les joueurs jouent mieux cette année que l’an dernier. Nous avons plus de force, nous pouvons plus facilement changer des joueurs sans que le niveau de l’équipe n’en pâtisse. Nous travaillons vraiment bien en groupe cette année, et comme tu le disais, si on excepte Aix, nous avons réussi à minimiser les erreurs sur beaucoup de match. Et c’est plus facile avec un gardien comme Titi et on doit le reconnaitre, quand il est dans le but ce n’est pas la même chose pour l’équipe adverse. On a beaucoup progressé sur la compréhension de la façon de jouer en attaque, en défense, en contre-attaques rapide. Et on le voit dans les statistiques. Contre Kiel, on l’a vu aussi. La première rencontre les deux équipes n’ont pas produit leur meilleur jeu mais on a très bien travaillé au match retour pendant 45-50 minutes. Et puis c’est devenu assez dur.

C : Physiquement ?
MH : Non ! Enfin bien sûr que c’est physique quand on rencontre ces équipes, c’est normal.

C : Mais à ce moment vous arrêtez de marquer.
MH : Oui, on jouait vraiment parfaitement bien et il y a eu des coups de sifflet bizarres quand Kiel en avait besoin et que Paris était devant. Comme quand Willy [Accambray] écope d’une faute offensive quand l’ailier saute sur lui alors qu’il ne bouge pas. Après cette faute ils marquent en contre-attaque… Ou un un-contre-un où le parisien fait ses trois pas, saute et il est poussé comme un fou. Il tombe, l’arbitre siffle marché, contre-attaque et but. C’était dur parce que contre Kiel vous prenez ces deux buts, le public commence à réagir et c’est d’autant plus difficile. Après le match qu’on doit gagner c’est celui à Paris et nous n’avons pas travaillé comme il le fallait.
Mais tu as raison, cette année les choses vont mieux que l’an dernier. Je voudrais que nous gardions avec stabilité un haut niveau de performance. On peut avoir un match de temps en temps ou ça ne va pas mais il ne faut pas en avoir trois à la suite. Même les meilleurs joueurs ont un match où ils sont moins bien de temps en temps mais le problème c’est quand on a trois mauvais matches d’affilée. Ce qui est bien dans cette équipe, c’est que quand un joueur est dans un jour sans, un autre joueur peut rentrer.

C : Mais, on parlait de Kiel, c’est compliqué quand on joue sans Omeyer mais aussi Honrubia et Abalo
MH : De toute façon, quand une personne est blessée tu ne peux rien y faire. On a une grande équipe, si ces personnes ne sont pas là il y a d’autres grands joueurs qui peuvent les remplacer. 

C : Mais quand on voit Abalo contre Aix, on voit que c’est un joueur majeur de l’équipe. Et il a manqué
MH : Luc a été blessé 3-4 mois et il a pris beaucoup de plaisir à rentrer contre Aix. On était très contents de le voir revenir et on espère qu’il va continuer de jouer à un très haut niveau. Bien sûr, ce sera bon pour l’équipe.

Surnom approprié ?

C : Quand tu jouais pour l’AG Copenhague (NDLR : 2010-2012) tu étais appelé le « Hammer » (NDLR : le marteau). Est-ce que tu aimes ce surnom ?
MH : On m’a appelé de plein de façons différentes (rires)

C : Est-ce que tu aimes les surnoms ?
MH : Je m’en fiche un peu, je n’en pense pas grand-chose. Quand vous jouez dans une équipe et que vous jouez bien, on vous donne des surnoms. Il faut l’accepter, ça ne me rend ni triste ni heureux.

« Je veux être la meilleure version de moi-même »

C : Ce que je voulais dire c’est que parfois les commentateurs parlent de la rapidité de ton tir et peu de ta technique. Est-ce que tu préférais être connu pour être le Hammer ou est-ce que tu préférerais être connu pour la façon dont tu tires en donnant beaucoup de rotation à la balle ce qui rend le tir très imprévisible pour le gardien de but ?
MH : Je veux être connu comme celui que je suis, quelqu’un qui veut toujours gagner et qui travaille dur pour gagner tout le temps. Je suis capable de faire plein de choses avec la balle, de bien tirer de différentes façons, mais je veux être connu comme la personne qui veut toujours gagner et qui fait les choses bien. Et j’espère que je serais respecté pour ça. Je veux être la meilleure version de moi-même. Je me pose souvent la question de savoir ce que je peux améliorer le plus, ce que je peux faire pour m’améliorer et quand j’ai déterminé ce que je dois faire pour m’améliorer, pendant l’été et quand je suis en congés, je travaille sur ces points.

Nouveauté cette année, les penalties

C : Cette année, tu es devenu le tireur attitré des penalties, c’était un objectif pour toi ?
MH : Non, en fait je m’en fiche. La seule chose qui compte c’est qu’il y ait quelqu’un qui les marque. Bien sûr c’est du bonus, ça m’amuse beaucoup. Si on me demande de les tirer je ne dirais pas non, maintenant s’il y a un spécialiste des tirs à 7m qui arrive, je lui laisserai la place. Par contre il devra les mettre.

C : Tu travailles pour devenir meilleur au tir ?
MH : Bien sûr, je travaille pendant la saison à tirer sur différents gardiens de but. On doit s’entrainer sur les tirs comme sur le reste.

C : L’an dernier tu tirais beaucoup moins de penalties
MH : J’ai eu l’opportunité de tirer et comme ça a fonctionné, j’ai continué de les tirer. 

C : Quand on regarde les buts marqués en championnat, les deux premières saisons tu as marqué 103 buts et cette année tu es bien au-dessus avec 137 buts. Es-tu dans ta meilleure forme depuis que tu es à Paris ?
MH : Bien sûr ! La première saison je me suis blessé au genou lors du dernier match de pré-saison et j’ai joué toute la saison blessé, je n’étais pas handicapé mais quand même. La deuxième année, j’ai été opéré à l’intersaison et donc je suis arrivé plus tard que les autres et je n’ai pas pu faire correctement la préparation. Et puis nous avions de grosses difficultés pour savoir comment jouer l’an dernier. On fait du meilleur travail cette année et bien sûr les penalties nous aident avec quelques buts dans les matches. Mais pour moi, ce n’est pas qu’une question de but. Je peux faire un excellent match en marquant deux buts et en faisant sept ou huit bonnes passes ou en créant le décalage en situation d‘un-contre-un qui fait qu’en deux passes on marque un but. Pour moi, le but c’est de bien défendre, aider mes coéquipiers, porter la balle et imprimer un rythme au match. C’est facile de mettre 10 buts si tu prends tous les tirs et si tout le monde travaille pour toi. En handball on entend souvent : « il n’a marqué que 4 buts »… Mais il a fait 7 passes décisives et autant d’avant-dernière passe décisive, il a bien défendu etc... 

Une équipe en progression

« On a appris à travailler pour les autres plutôt que de façon individuelle »

C : Tu as souvent un traitement spécial lors des matches. Ta façon de gérer ces situations c’est de moins marquer et de faire jouer un peu plus tes partenaires ?
MH : Quand je joue avec Daniel [Narcisse], je joue d’une certaine manière. Quand je joue avec Willy [Accambray], je joue d’une autre manière. Si je veux obtenir le meilleur résultat je dois leur apporter ce dont ils ont besoin. C’est sur cette compréhension que nous nous sommes beaucoup améliorés cette année. On a appris à travailler pour les autres plutôt que de façon individuelle.

C : Le staff a changé quelque chose dans la façon d’entrainer ?
MH : Ce sont surtout les joueurs qui se sont posés la question de savoir ce qu’ils pouvaient faire de plus. Nous recherchons constamment des axes d’amélioration et ça va dans la bonne direction.

C : Nous voyons, lors des matches télévisés, que dans certains temps-morts les joueurs sont très impliqués cette année. Par exemple, Daniel Narcisse a pris le dernier temps-mort contre Dunkerque pour expliquer la combinaison, « toi tu passes à lui qui me la passe ». Les joueurs ont pris leurs responsabilités ?
MH : Je le pense. Ça fait un moment maintenant, et bien sûr nous sommes sur le terrain. Si nous faisons une mauvaise production nous perdons, c’est donc d’abord à nous de prendre nos responsabilités. Mais nous avons aussi un entraineur qui nous fait confiance dans notre capacité à résoudre ces soucis.

C : Mais parfois quand vous êtes dans le feu de l’action, vous ne pouvez pas tout voir.
MH : Bien sûr c’est pour ça que nous avons un coach, pour tout voir.

C : Est-ce que c’est difficile de prendre la responsabilité en tant que joueur mais de considérer dans le même temps ce que l’entraineur veut ?
MH : Je ne pense pas, on a une minute pour déterminer ce qu’on choisit de faire. C’est avant tout d’être bien préparé, de savoir ce qui marche bien ce jour-là et d’en profiter. »

A suivre, la suite de notre entretien avec notamment son avenir au PSG, la rumeur Karabatic et ses attentes pour les Jeux Olympiques de Rio 2016

Nous vous avons posté sur Youtube quelques parties de l'interview ci-dessus :

Plaisir et compétition :

Le duel avec Montpellier : 

Ses buts et ses débuts à Paris : 

La progression de l'équipe : 

Merci à notre forumeur Houdini pour son aide dans l’organisation de l’interview.

Yorgos Bonos


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

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