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Camara : « J'essaye d'avoir cette culture PSG »

Publié le vendredi 6 février 2015 à 17:34
Zoumana Camara s’est confié à Sport Confidentiel sur l’Equipe 21. Il a expliqué son rôle au PSG, son amitié avec Ibra et est revenu sur sa carrière. Il aborde également son enfance modeste.

L'émission Sport Confidentiel, sur l’Equipe 21, a diffusé hier une longue interview de Zoumana Camara, défenseur central présent au PSG depuis l'été 2006. Interrogé par Sébastien Tarrago, il est revenu sur toutes les étapes de sa carrière au PSG, de la galère des années maintien au rêve éveillé actuel. Il a également raconté son enfance à Colombes et ses regrets liés à l'équipe de France.

Son rôle actuel :

L'entretien commence par l'évocation de son rôle au sein de l'effectif du PSG : « Ces dernières années, j’ai un peu moins de temps de jeu mais, de par mon ancienneté, j’ai pris un autre rôle où je conseille et je guide ceux qui arrivent. Il y a pas mal de joueurs étrangers, j’essaye d’avoir cette culture PSG, cette culture club, et de leur expliquer comment cela se passe. Je connais mon rôle et j’essaye de m’y tenir. »

Malgré ce qu'on pourrait penser, le joueur revendique son statut de joueur comme les autres : « J’ai cet esprit de compétiteur, toujours. La preuve, quand j’ai du temps de jeu, j’essaye toujours de donner le maximum et d’être performant sinon je pense qu’on ne ferait plus appel à moi, même dans les moments où il y a des blessures ou des suspensions »

Son rôle n'est pas forcément évident et le joueur admet cette difficulté, sans pour autant s'apitoyer : « Ce n’est pas toujours évident et ce n’est pas forcément à la maison [que j'ai des coups de blues]. J’ai quand même conscience que j’ai de la chance d’être où je suis aujourd’hui. La preuve, quand je vois des adversaires ou des joueurs que je connais, ils me disent : « T’as de la chance d’être là, profites-en, continue, ne lâche pas. » »

La question d'un départ au début de l'ère QSI, à l'époque où il a compris que son temps de jeu allait diminuer, est évoqué : « Quand [les Qataris] sont arrivés, il y avait la possibilité de signer à Montpellier mais j’avais eu la chance de gagner la Coupe de France et la Coupe de la Ligue et je voulais être champion avec Paris. Je suis né et j’ai grandi à Colombes dans le 92, pourquoi aller ailleurs au moment où Paris allait commencer à triompher et gagner des choses ? »

Le rêve après les années galères :

Il justifie notamment ce choix de rester par les moments difficiles vécus avant : « Avec toutes les galères que j’avais connues, maintenant que des beaux jours arrivaient, pourquoi quitter le club ? J’ai connu ce fameux match Sochaux/PSG [pour le maintien en mai 2008], où il s’était passé des moments pas faciles à vivre dans une carrière [voitures cassées au Camp des Loges]. On était à deux doigts de descendre et on est allés s’imposer à Sochaux, on a fait quatre ou cinq mois, voire même plus, sans gagner à domicile, en 2007. Chaque fois qu’on venait jouer au Parc, c’était… [il laisse sa phrase en suspens, comme soulagé] »

Aujourd'hui, il est le plus ancien joueur de l'effectif et savoure : « Je ne prends pas [cette ancienneté] comme un poids aujourd’hui parce que je sens ce capital sympathie de la part des supporters. Cela me fait très plaisir parce que je me souviens aussi de moments très difficiles. Je déconne parfois avec les joueurs et  je leur dis « l’arrivée de QSI, c’est comme un grand changement dans un appartement et, moi, je suis l’ancien meuble ». Il y a cette nostalgie, il a toujours été là avant, il y a eu changement mais ce vieux vase est toujours là, on le pose toujours et il nous rappelle des souvenirs de l’ancien appartement. »

Il compare d'ailleurs les deux époques, celle du maintien et l'actuelle ère dorée : « Ce n’était pas facile. Quand tu compares l’arrivée aujourd’hui avec le tapis rouge, la mascotte qui te tape dans la main, les supporters qui veulent prendre des photos et la période où, quand on arrivait, c’était des policiers en survêtement qui couraient à côté du bus pour nous faire descendre dans le Parc des Princes. J’ai toujours eu ce sentiment de voir des détenus dans un bus qu’on transfère d’une prison à une autre. On venait pour un match de football et déjà là, il y avait cette atmosphère. Ce n’était pas propice au football. Ce sont des moments qu’on n’oublie pas mais cela rend aussi beaucoup plus forts. »

Son amitié avec Ibra :

Zoumana Camara est également connu pour son amitié avec Ibra, parfois citée comme la raison de sa présence : « Je suis moi et Ibra est Ibra. Cette amitié, ou le fait qu’on accroche, c’est quelque chose qui s’est fait naturellement. Je suis Zoumana Camara, je ne m’appelle pas « le copain d’Ibra » ou « le copain de Zlatan. » Quelqu’un comme Maxwell a dû vivre ça pendant plus de 10 ans. Eux, c’est vraiment une amitié de longue date et très forte. Ce n’est pas que ça m’agace mais, parfois, on essaye de passer par moi pour avoir des choses avec lui mais il faut lui demander directement. »

Interrogé sur la fréquence des questions liés à à Ibra, il répond franchement : « Souvent. Ce que je réponds toujours, c’est que c’est un mec cool, avec qui on peut déconner. C’est vrai que cela surprend parfois mais c’est pourtant la vérité. »

Sa situation particulière de joueur qui joue peu mais est apprécié de la star suédoise lui vaut d'ailleurs quelques critiques et Papus répond en toute tranquillité : « Je pars du principe que c’est difficile de faire l’unanimité dans la vie. Il y aura toujours des gens pour et des gens contre. Il y aura toujours des gens qui diront « il est encore au club parce que c’est l’ami d’Ibra. » J’ai même entendu que c’était parce que je faisais l’interprète et que je parlais plusieurs langues. Si je peux être l’interprète le mieux payé au monde, je continue dans cette voie [il rigole] Ma réponse est au quotidien et, quand je joue, c’est important. Quelque fois, on me dit « c’est bien pour toi, tu joues sans pression, tu joues une fois de temps en temps » mais je sais que si je me manque la fois où je joue, je sais que je vais encore droit à « Il est là parce que c’est l’ami d’Ibra, parce qu’il fait la traduction, il n’a rien à faire sur le terrain, il est cuit. » Toutes les choses-là, il faut pouvoir les assimiler et les dompter, montrer qu’on est toujours là pour rendre service et c’est la meilleure des réponses à ses détracteurs. »

L'équipe de France :

L'entretien enchaîne ensuite sur un bilan de sa carrière : « On fait la carrière qu’on mérite de faire, on peut toujours avoir des regrets sur certaines choses. Personnellement je n’en ai pas. Il n’y a qu’une chose, c’est de n’avoir eu qu’une sélection. Il y a un peu de frustration mais j’étais dans la génération de 98. C’était très costaud. »

Interrogé sur sa discrétion pendant ses 15 ans de carrière, il répond : « On fait un métier collectif mais il y a des joueurs qui intéressent et sont plus mis en lumière que d’autres. Cela a toujours existé et cela existera toujours »

Son enfance :

La dernière partie est consacrée à la jeunesse de Zoumana Camara, celui qui a grandi à Colombes avant de partir en centre de formation à Saint-Etienne : « C’était une bonne enfance, je n’ai manqué de rien, on était heureux avec ce qu’on avait, je pense avoir reçu une bonne éducation. La preuve, j’ai aujourd’hui deux filles et j’essaye de les éduquer comme mes parents l’ont fait. J’ai vécu une enfance heureuse, je n’avais pas tout mais je ne manquais pas de beaucoup de choses. J’en garde un bon souvenir. »

Il aborde également les petits moyens financiers de sa famille, composée de 8 enfants : « Ce n’était pas toujours pas évident. Mon père était ouvrier et ne gagnait pas énormément. Ma mère bossait par moment et faisait des ménages. Allez expliquer à mon père qu’aller acheter une paire à 300 ou 400 francs à l’époque pour du loisir… Il avait du mal à concevoir ça. Et quand on est jeunes, on veut toujours le meilleur produit. Ce n’était pas toujours évident pour m’acheter des crampons et toutes ces choses. Avant Saint-Etienne, j’ai été au Racing et j’ai eu des éducateurs formidables qui m’ont toujours fourni des chaussures qui appartenaient à leurs fils. Ils se sont toujours débrouillés pour me filer des affaires alors que je ne demandais rien mais cela leur faisait plaisir. Cela me gênait même de devoir prendre ce qu’ils me donnaient. »

Sa fin de carrière :

L'interview se termine sur la fin de carrière annoncée du joueur : « J’ai annoncé que c’était terminé, j’ai dit que je faisais ma dernière saison mais, si le club veut continuer avec moi dans ce rôle et me redonner une saison, j’ai dit que je prenais. Sinon, j’arrête. »

La dernière question le place dans le contexte imaginaire d'un PSG finaliste de Champions League, finale durant laquelle Camara joue à cause des blessés : « Je ne vais pas souhaiter ce genre de scénario mais finir sur une Ligue des Champions, ce serait exceptionnel, vraiment. » Et quand on lui demande si cette finale de Champions League est vraiment imaginable, Camara répond : « C’est possible, moi, j’y crois. »


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