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Verratti : « Je ne suis ni un ange ni méchant »

Publié le vendredi 17 avril 2015 à 18:40
Marco Verratti s'est longuement confié dans l'Équipe Magazine à paraître demain sur l'arbitrage, le PSG, son jeu, son statut ou encore lui-même. Voici quelques extraits.

Sa relation avec les arbitres :

Il évoque tout d'abord sa relation avec les arbitres français : « Avant, je ne maîtrisais pas bien le français, je me trompais sur certains mots et ça pouvait offenser l’arbitre. Maintenant, je réussis à m’expliquer et on se parle mieux. [...] Au début, je parlais italien en espérant qu’il allait me comprendre. Les Italiens gesticulent beaucoup et l’arbitre croyait toujours que je faisais quelque chose de mal. C’était un problème. [...] On est en France, donc il faut parler français. En Italie, pendant les matches, il y a beaucoup de dialogue avec l’arbitre et il nous explique beaucoup ses décisions. Ici, c’est un peu différent et je l’ai un peu payé. Ici, l’arbitre tient à son pouvoir, donc je ne discute plus. Quand il a pris sa décision, je dis encore quelque chose mais je n’approfondis plus. »

Verratti développe ensuite l'évolution de son rapport avec les arbitres : « Souvent, ils me parlent au début. Je les connais, je sais avec lequel je peux parler un peu plus. Chacun d’entre eux a sa façon de diriger un match. Il y en a qui sortent le carton jaune dès que tu prononces un mot. Et puis il y a ceux qui t’expliquent. Et moi, je préfère ceux-là. [...] On se connaît un peu maintenant [avec les arbitres]. Il y en a beaucoup qui viennent me voir et me disent : « S’il te plaît, ne parle pas autant. » Mais une fois que je suis sur le terrain, je peux oublier. »

Les avertissements et les expulsions :

Il revient ensuite sur ce qu'implique cette relation, notamment les cartons : « Un avertissement pour contestation, je n’en ai pas pris depuis très longtemps. Depuis Marseille, il y a un an (le 6 octobre 2013). J’ai pris des cartons pour des fautes, mais pas pour contestation (1). [...] J’ai toujours été comme ça. » Après les avertissements, il passe ensuite aux expulsions : « En Championnat, je n’ai été expulsé qu’une seule fois en trois saisons, à Évian, la première année. Les gens en parlent beaucoup, mais en réalité ça ne m’arrive pas souvent. J’ai été expulsé deux fois en trois ans. J’ai des coéquipiers qui l’ont été plus souvent, mais dont on ne parle pas. C’est plus une histoire d’attitude. Je ne suis ni un ange ni méchant. Je prends des cartons jaunes quand j’essaie de récupérer le ballon et, dans ma position, l’arbitre juge souvent que c’est une faute tactique, donc que ça vaut avertissement. Mais ça me plaît d’en prendre si ça permet d’aider l’équipe. »

Son jeu :

Le petit hibou (un surnom donné par sa copine comme il l'explique dans l'interview) répond à une question sur l'aspect provocateur de son jeu : « Je suis provocant ? Alors ça veut dire que je mets l’adversaire un peu en difficulté, et c’est un compliment. Ayew ou Messi aussi sont provocants parce qu’on n’arrive jamais à leur piquer le ballon. » Et il s'imagine jouer face à lui-même :  « Ah oui. J’aimerais bien mettre des coups à Messi quand je n’arrive pas à lui prendre la balle. Il est tellement fort. Mais je finis chaque match avec des marques de coups un peu partout. Je subis beaucoup de fautes…[...] Mes adversaires font plus de fautes sur moi que l’inverse (c’est vrai : en L1, il tourne à 1,7 faute par match, contre 3 fautes subies). »

Il explique aussi ce qui lui déplaît sur le terrain : « C’est quand le match est fini et que je ne me suis pas amusé. À notre niveau, le résultat compte plus que tout, mais parfois je ne suis pas content même quand on a gagné parce que je ne me suis pas amusé. Ça veut juste dire que ce n’était pas un grand match. »

Un peu plus loin dans l'interview, il revient aussi sur ce dont il a peur sur un terrain : « Ce qui me fait le plus peur, c’est quand il y a un ballon en hauteur et qu’un adversaire et moi on doit jouer le ballon de la tête. Quand le gars d’en face est beaucoup plus grand que moi, je fais un peu semblant d’y aller, de sauter, mais je me mets sur le côté. Enfin quand je sais que ce n’est pas une action décisive. Parce que si c’est pour marquer ou pour empêcher un but, je ne recule pas. »

Son statut dans la presse et au stade : 

Après avoir évoqué les fameuses notes de la presse (« Ça entre par une oreille et ça sort par l’autre [...] à chaque fin de match, je fais mon examen de conscience et je sais si j’ai été bon ou non » ), il évoque son rôle dans l'équipe : « Dans le foot d’aujourd’hui, il n’y a pas de patron. Le foot a changé. Il faut avoir une grande équipe, pas seulement un joueur. Plus personne ne peut faire la différence tout seul. »

Il évoque aussi ce statut de chouchou du stade, déjà connu à Pescara : « Quand tu entends ton nom, comme ça, au stade, tu te dis que tu as fait le bon choix en signant ici. Et la meilleure façon de remercier le public, c’est de jouer le mieux possible et de rester le plus longtemps possible. »

Les risques qu'il prend :

Marco Verratti est connu pour son jeu à risques et il se justifie sur cet aspect : « J’ai toujours pensé que le foot était un jeu et se sortir d’une situation dangereuse en essayant tout de suite de construire une contre-attaque, c’est ce qu’il y a de mieux. Il y a des moments où ça vaut vraiment la peine de prendre des risques. C’est mon style de jeu. » Et il explique ce qu'il se passe quand il prend des risques à Paris : « J’entends surtout Sirigu qui m’engueule. C’est vrai que pendant ces quelques secondes, si vous perdez le ballon, c’est dangereux. Mais si vous réussissez, vous pouvez aussi faire très mal à votre adversaire. Et ce sont quelques secondes pendant lesquelles le plaisir de jouer va crescendo. [...] Thiago Silva [me faisait souvent des remarques au début]. Mais maintenant, ils me disent souvent – même quand je me rate – que je dois continuer à faire ça parce que ça aide les défenseurs ou les attaquants à récupérer le ballon et à construire une action. »

Pescara :

Il évoque longuement son rapport avec son club formateur de Pescara, dont il a été un ultra, mais nie toute nostalgie de sa ville : « Non, ça voudrait dire que je ne suis pas bien ici. Pour le club comme pour moi, c’était un choix qu’il était impossible de refuser. Les dirigeants ont pris beaucoup d’argent pour reconstruire une équipe et moi j’ai eu la possibilité de me confronter à de grands champions, et c’est ce dont je rêvais depuis que je suis gosse. Je n’ai pas de regrets, seulement de grands souvenirs. »

Coup-francs et positionnement :

Après avoir une nouvelle fois évoqué la comparaison avec Pirlo, l'interview revient sur le PSG et le fait qu'il ne tire pas les coups-francs : « Parce qu’on a Ibra. Quand je sais qu’il y a quelqu’un de plus fort que moi, je le laisse volontiers tirer. Avec tous les buts qu’il met… Chacun a son rôle et le sien consiste aussi à tirer les coups francs. [...] (à Pescara) on était plusieurs à tourner, mais j’en tirais, oui. »

L'éventualité de le voir également évoluer plus haut est abordée : « En fait, ton jeu dépend plus de ce qu’en attend ton entraîneur que de ta position sur le terrain. Tous les entraîneurs que j’ai eus ont toujours fait en sorte que je donne le maximum. Après, je jouerai peut-être plus haut un jour si le Mister (il parle de l’entraîneur, à la façon des Italiens) me le demande. »

Chelsea, une expérience positive :

Le joueur revient ensuite sur le match contre Chelsea, un match qui l'a fait grandir : « Certainement, comme les deux matches contre Chelsea de l’année passée, même si on avait été éliminés. Alors, une qualification comme cette année, ça vous donne confiance. Tu comprends qu’en abordant ce genre de match avec une certaine implication, tu peux mettre en difficulté n’importe qui. Ce sont des matches qui apportent une confirmation au projet qu’on a bâti ici, qui nous confortent dans l’idée qu’on peut faire partie des grands d’Europe. [...] La C1 est un des objectifs du club, mais c’est difficile de programmer une victoire en Ligue des champions. On accumule de l’expérience, on se rapproche de plus en plus des grands. »

Carlo Ancelotti, le mentor :

Avant la fin de l'interview où il parle de sa vie en France, il évoque également Carlo Ancelotti, son coach quand il est arrivé à Paris : « Il m’a tout de suite compris et m’a mis dans les bonnes conditions pour que je m’adapte au plus vite. J’avais 18 ans et, à cet âge, c’est difficile. Il m’a beaucoup aidé en dehors du terrain aussi. Il m’a conseillé sur la façon de se comporter, on peut dire qu’il a été un père pour moi dans le monde du foot. C’est quelqu’un de bien, quelqu’un qui avait d’excellents rapports avec tous les joueurs. Souvent, quand un joueur est écarté des titulaires, il est un peu laissé de côté. Lui, il s’adressait à chacun en tant que personne, pas seulement dans un rapport d’entraîneur à joueur. Ça n’arrive pas souvent, dans le foot. »

Verratti le Français :

La fin de l'entretien est consacrée à l'adaptation de Verratti à la France : « À mon âge, on est toujours en train d’apprendre, donc je commence à avoir des habitudes françaises. Et puis, mon fils est né ici, donc c’est un Français AOC (appellation d’origine contrôlée). C’est une ville qui restera toujours dans mon cœur. »
 

NB : Propos recueillis par l'Équipe Magazine. Nous avons coupé beaucoup de passages de l'interview (au moins la moitié) et elle est à découvrir demain dans l'Équipe Magazine (ou dès aujourd'hui sur le site de l'Équipe). Nous vous la conseillons vivement.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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