Article 

ASM/PSG (0-3), quand la préparation du PSG déforme la zone mixte de Monaco

Publié le jeudi 3 septembre 2015 à 0:23 par Philippe Goguet
Le PSG a largement dominé le match au sommet de dimanche dernier à Monaco (0-3) et cette victoire s'est construite sur la qualité de la préparation des actions du PSG, cette dernière déréglant la défense en zone mixte de l'ASM. Le blog tactique PremièreTouche.com a décrypté cette rencontre et nous livre son analyse.

Entre deux équipes à la personnalité opposée, le visage du match était plutôt prévisible : 4-3-3 contre 4-2-3-1 ; possession et jeu placé, contre attaque rapide et contre-attaque. Avec la longue préparation qui le caractérise, le PSG a pris son temps pour créer le danger face au bloc monégasque, en utilisant les bons ingrédients pour le déformer.

La zone mixte mise à mal par le mouvement… 

Défensivement, le système de Monaco est à mi-chemin entre le marquage individuel et la zone (zone mixte). S’il est impossible de voir le bloc monégasque être aussi « déformé » par les mouvements adverses que celui d’un Bielsa par exemple, la première logique défensive de l’ASM est quand même celle du marquage. Quand un joueur parisien « entre » dans la zone d’un monégasque, il est pris au marquage jusqu’à temps qu’il soit contrôlable par un autre joueur.


Les « matchups » en schéma – sans tenir compte de l’animation offensive du PSG : 2 centraux sur Ibra, 2 attaquants monégasques contre 3 relanceurs parisiens

Pour mettre à mal l’équilibre monégasque et annuler ce schéma, les Parisiens ont utilisé plusieurs ingrédients : mobilité, permutations (Ibra-Lucas-Verratti-Motta), décrochages (Ibra-Lucas) et appels verticaux (Aurier – Maxwell – Matuidi – Lucas – Cavani).  

Au cœur du jeu, Verratti, Motta et Matuidi n’ont cessé d’inter-changer leurs positions respectives. Devant, le décrochage d’Ibra loin des centraux (assignés à son « marquage ») et le dézonage de Lucas ont mis à mal la zone mixte monégasque. Le Brésilien – « pris » en théorie par Echiejile – s’est positionné pile entre les 4 zones des 4 joueurs qui l’entouraient (Echiejile – Carvalho – Traoré – El Shaarawy).

Positionné dans l’intervalle – ou « inter-espace » – entre les 4 zones des joueurs qui l’entouraient, Lucas a posé de gros problèmes aux monégasques, hésitant au moment de s’échanger son marquage

Lui et Ibra sont devenus à tour de rôle -en décrochant- le 8e joueur investi dans la préparation de l’action, alors que Cavani et Lucas (ou Ibra, donc) faisaient planer la menace de la profondeur devant. Attirés et fatigués par cette longue préparation sur la largeur, les monégasques sont passés à la caisse dans leur dos.

… L’alignement détruit par les marquages : la profondeur attaquée

Au cœur du jeu Ibra a fait la même chose que le Brésilien entre les 2 centraux et les 2 milieux défensifs. En n’offrant aucun point de repère aux centraux monégasques, il les a attiré loin de leur zone, appliquant ainsi à la lettre le rôle « (ré)-inventé » par Guardiola pour Messi lors du 6-2 de Mai 2009. D’ailleurs, sa bonne forme physique (-3 kg) n’est sûrement pas étrangère à sa mobilité et son efficacité dans ce (vrai) poste de faux 9.


Carvalho, attiré par les décrochages d’Ibra, offre à Lucas l’occasion d’attaquer la profondeur. Derrière, les artilleurs ne manquent pas pour le servir

Sur le deuxième but de Cavani, Matuidi attaque la zone de Raggi. L’Italien le prend alors le Français au marquage, sortant ainsi de sa zone et créant un énorme gap entre Fabinho et Carvalho. Espace que Cavani ne manquera pas d’attaquer pour ôter tout suspense à la rencontre. (voir vidéo ci-dessous)

En attirant Carvalho loin de sa zone, Ibra a souvent ouvert l’espace à Lucas pour attaquer la profondeur. Avec une défense globalement trop haute (car attirée par les marquages de la zone mixte) les Monégasques n’ont jamais vraiment été en maitrise, et Paris a semblé pouvoir marquer quand il le voulait, à l’image de sa préparation parfois très lente, alors que les possibilités existent en profondeur (voir la première séquence de la vidéo). 

Conclusion : la zone mixte en question / victoire de la préparation longue

L’ASM de Jardim avait sûrement réalisé sa meilleure performance défensive à Turin, lors du quart aller de Ligue des Champions l’an denier (0-1). Ce jour-là, dans une configuration extrêmement zonale, l’équipe de Jardim avait fait preuve d’une énorme discipline défensive.

Si l’ASM défend en mixte, à cheval entre la zone et l’individuelle, son erreur aura sûrement été d’avoir trop penché du côté de l’individuelle, au détriment de la zone, et donc de l’alignement. Particulièrement en ce qui concerne ses 2 centraux, assez naïfs sur certaines séquences. Attirés par les positions des joueurs du PSG, les monégasques ont finalement défendu très haut.


L’ASM aspirée : malgré 72% de possession, la position moyenne des centraux est la même

Sur l’ouverture du score du PSG, on retrouve cette confusion entre la zone et l’individuelle (propre à la zone mixte, forcément) : Cavani est hors-jeu par rapport à toute la défense, mais il est couvert d’un mètre par Echiejile, dont la position est motivée par l’appel vertical de Lucas, qu’il est censé marquer lorsqu’il entre dans sa zone. Marquage individuel et zone se sont mélangés dans les esprits des Monégasques, mettant à mal leur alignement.

Avec la qualité technique de ses relanceurs, et la verticalité de ses attaquants, le PSG en a profité, sans jamais perdre la maitrise de la rencontre.

Vous pouvez aussi retrouver cette analyse en audio, dans notre podcast de lundi dernier.

Victor / PremièreTouche.com

NB : Cet article a été intégralement recopié avec l'autorisation de son auteur.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
Match lié 

News 

Aujourd'hui

dimanche 28 avril

samedi 27 avril

vendredi 26 avril

jeudi 25 avril

mercredi 24 avril

mardi 23 avril

lundi 22 avril

dimanche 21 avril

samedi 20 avril

 

Soutenez CulturePSG 
Soutenez CulturePSG sur Tipeee