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Le Bayern, Ramos, l'IA, le système, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant PSG/Nantes

Publié le vendredi 29 novembre 2024 à 15:10 par Jean Chemarin
C'est un Luis Enrique optimiste et confiant qui s'est présenté en conférence de presse ce vendredi, trois jours après la défaite face au Bayern Munich et à la veille de PSG/Nantes. L'entraîneur espagnol a beaucoup été interrogé sur la défaite en Allemagne et a réaffirmé sa confiance envers son équipe et son projet. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
C'est un Luis Enrique optimiste et confiant qui s'est présenté en conférence de presse ce vendredi, trois jours après la défaite face au Bayern Munich et à la veille de PSG/Nantes. L'entraîneur espagnol a beaucoup été interrogé sur la défaite en Allemagne et a réaffirmé sa confiance envers son équipe et son projet. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.

Est-ce que la Ligue 1 est suffisante pour préparer à l'intensité de la Champions League ?

« Nous avons une marge de progression dans toutes les compétitions »

« Sans aucun doute. De plus, qu'est-ce qui vous fait penser que la Ligue 1 n'a pas le niveau suffisant ? Regardez où sont Brest, Monaco et Lille dans le classement de la Champions League. Cela fait pas mal de temps que tout ce qui nous entoure est assez négatif et moi j'essaye toujours de voir les choses de façon positive. Cela me suffit pour savoir que demain, contre Nantes, sera un match où nous devrons répéter des comportements que nous voulons voir en Champions League. Et je les vois déjà en Champions League. C'est évident que les résultats ne sont pas ceux que l'on souhaite, mais nous avons une marge de progression dans toutes les compétitions. »

Vous dites que les résultats en Champions League ne sont pas ceux que vous espérez. Cela raconte quoi de la construction de votre équipe ? Estimez-vous être en retard ? Cela prend-il plus de temps que prévu ? Êtes-vous un peu impatient ou agacé ? Où en êtes-vous du projet ?

« Je pense que nous devrions avoir au minimum 9 points en Champions League »

« Je me sens super confiant. Le classement en Champions League n'est absolument pas mérité. Je pense que nous devrions avoir au minimum 9 points. Je ne veux pas non plus me cacher derrière ça. Nous avons les points qui reflètent nos scores, mais je ne suis pas négatif. Ce que je vois me plaît. Ce que j'ai vu à Munich m'a plu. C'est évident que cela n'a pas été suffisant pour obtenir quelque chose de positif. Malgré la dernière demi-heure à dix, nous avons continué à être compétitifs et à la hauteur. Oui, nous pouvons améliorer tous les aspects, mais en aucun cas je ne suis pessimiste. Je suis très optimiste. »

Est-ce que les contre-performances en Champions League ont un impact sur le moral de vos joueurs et comment faire pour les relancer dans une dynamique un peu plus positive ?

« Il y a des répercussions, c'est sûr, même si sur moi, il n'y en a pas parce que moi je ne lis pas la presse, ça ne m'intéresse pas. Je ne regarde ni quand nous gagnons, ni quand nous perdons. Tout ce qui se dit à l'extérieur affecte les joueurs parce que ce sont des êtres humains. Mais moi je m'en tiens à ce que mon équipe doit faire selon moi. En ce sens, je continue de penser que c'est une situation probablement similaire à celle de l'an dernier. Je pense que notre rendement est meilleur cette année que l'an dernier. L'an dernier, nous avons été l'une des quatre meilleures équipes d'Europe. Qui peut dire que ce ne sera pas encore le cas cette année ? Nous verrons bien. »

Une des clés de ces prochains mois sera la patience, aussi chez les supporters, concernant ce nouveau projet du club. Certains ont du mal à faire confiance à ce projet. Qu'avez-vous à leur dire ?

« Si un joueur ne donne pas son maximum, il sort »

« Je n'ai rien à dire aux supporters. Nos supporters font partie des meilleurs. Au Parc des Princes, ils sont spectaculaires. Il n'y a pas eu un seul jour où ils nous ont sifflé ou affecté négativement. Ils ont toujours été parfaits de la première à la dernière minute. Moi ce que je peux garantir, c'est que les joueurs qui vont porter le maillot du PSG vont tout donner sur le terrain. Comme je veux rester longtemps ici, il n'y aura jamais de problème par rapport à ça. Si un joueur ne donne pas son maximum, il sort et un autre joueur prend sa place. Ce que je peux dire aux supporters, c'est "merci de nous soutenir" et on fera en sorte qu'ils continuent de le faire. »

Gonçalo Ramos a fait son retour à la compétition cette semaine. Qu'est-ce qu'un véritable numéro neuf comme lui peut apporter de différent à votre équipe par rapport à un faux numéro neuf comme Marco Asensio ou Lee Kang-in ?

« Jouer avec un neuf ou un faux neuf n'est pas la panacée »

« Ce sont des situations de jeu différentes. En fonction de ce que fait l'adversaire, de ce qui nous intéresse, ce sont des aspects très différents. Pour moi, jouer avec un neuf n'est pas la panacée. Jouer avec un faux neuf ne l'est pas non plus. Il n'y a pas de cas idéal. Cela dépend aussi de la forme du fameux neuf dont il est question, des situations dans chaque match, donc je continuerai à jouer avec un vrai ou un faux neuf quand je considérerai l'un ou l'autre plus opportun. C'est assez simple, il n'y a rien de compliqué là-dedans. »

Vous dites depuis le début de saison que vous voulez une équipe qui a le ballon, qui attaque, qui est imprévisible aussi pour l'adversaire. Pourtant sur certains matches, en Champions League, notamment, vous vous adaptez beaucoup à l'adversaire. On l'a encore vu sur le pressing contre le Bayern Munich. N'est-ce pas un peu contradictoire ?

« On est allé à Munich pour gagner le match »

« Non, non, je ne m'adapte pas à l'adversaire. Gagner au Bayern, chez lui, est compliqué. C'est probablement l'un des favoris pour gagner la Champions League. Je crois qu'on a exercé le même pressing que d'habitude et en fonction de notre état et des circonstances du match, j'ai essayé de changer des choses. Pour moi, l'équipe a été digne de confiance, ils ont réussi à récupérer le ballon dans la moitié de terrain adverse. On a compliqué les choses pour le Bayern. Je n'ai pas vu d'équipe avoir plus gêné que nous le Bayern chez lui. Moi j'ai plus confiance que vous. Vous, vous jugez sur les résultats et je le comprends et je sais qu'on me juge sur les résultats, mais je répète que j'ai aimé mon équipe. Et non ce n'est pas contradictoire. On est allé à Munich pour gagner le match. »

Trois jours après cette défaite à Munich, comment l'analysez-vous, à froid ?

« Je vous le répète, vous allez insister sur ce qui vous intéresse. Mais après avoir analysé le match, j'estime que mon équipe a fait bonne figure. On a réussi à résister, à presser, à les gêner. C'est sûr qu'on aurait pu faire un meilleur début de match face à leur pressing qui était très agressif, très puissant. Mais en première période, on a eu deux bonnes occasions avec Warren (Zaïre-Emery) et Ousmane (Dembélé). Eux aussi ont eu des occasions claires et nous avons encaissé ce but. En début de deuxième période, nous avons tenté de changer les choses, mais l'adversaire, avec un joueur de plus, a dominé, mais nous sommes restés dans le match. Pour moi, c'est un match positif, avec plus de choses positives que négatives, mais le résultat conditionne évidemment l'interprétation finale. Je suis satisfait de ce que j'ai vu. A la fin du match, j'ai dit quelque chose de vital : toutes les défaites et tous les matches donnent beaucoup d'informations à l'entraîneur. Toutes ces informations auront de l'importance sur les décisions que je vais prendre au présent et à l'avenir. »

Vous indiquez depuis votre arrivée que vous êtes dans un processus pour faire grandir le club, avec un effectif très jeune et un nouveau projet. A quelle étape du projet êtes-vous et à quel moment intégrez-vous la responsabilité des joueurs ?

« Tous les joueurs ne peuvent pas jouer au PSG »

« Je précise que moi je prends la responsabilité des défaites. Les victoires ne sont pas les miennes, ce sont celles des joueurs et je l'ai dit depuis le début. Le plus difficile, c'est ce que font les joueurs. Quand il y a un problème, c'est moi le responsable parce que mes décisions sont importantes. La victoire appartient aux joueurs. Ma responsabilité, avec mon staff, ce sont les défaites. On le sait et c'est comme ça que ça fonctionne. Moi je responsabilise mes joueurs depuis le premier jour, mais je le fais dans le vestiaire, face à eux, ligne par ligne. Jamais publiquement car cela n'a pas de sens et ce n'est pas ma manière de voir les choses. Mais que personne ne croit que les joueurs n'ont pas de responsabilités. Ils ont une grande part de responsabilité. Ce que l'équipe répète au fil des matches et des saisons, ça c'est ma responsabilité. Mes décisions, que très souvent personne ne comprend, s'appuient sur des performances à l'entraînement, en match, sur le comportement personnel. Ce n'est pas seulement bien jouer au football, mais aussi bien représenter un club, une ville. Tous les joueurs ne peuvent pas jouer au PSG. Il ne s'agit pas seulement d'avoir une qualité technique et physique, il faut avoir du courage, des valeurs, le bon comportement. Pour répondre à la question, je ne sais pas à quelle étape du projet je me situe, mais le principal, c'est que je suis au début de la seconde saison. C'est ça la réalité. Combien de temps cela va durer ? Je ne sais pas. Cela peut durer 4, 5, 6 ou 7 ans. Peut-être 2 ans ou 3-4 ans. Je ne sais pas. Mais ce n'est pas quelque chose qui me pose problème ou m'inquiète. Moi je suis là pour faire en sorte que l'équipe ait une identité, qu'elle gagne ou qu'elle perde. »

Quel est votre point de vue sur la place de l'IA et des données dans le football, que ce soit pour analyser les performances des joueurs, élaborer des tactiques, prévenir les blessures ou même marquer des buts ? On sait que Liverpool a mis en place sa propre IA avec Google. Pensez-vous qu'elle complète, au risque de la supplanter, l'expérience humaine dans la prise de décision, notamment pour un entraîneur ?

« Le PSG l'a déjà, après est-ce qu'on le rend public ? Cela fait bien longtemps qu'on travaille avec les données, le big data. Il y a David Pajon (data expert dans le staff de Luis Enrique, ndlr) qui se charge de toutes ces données. On a le contrôle sur beaucoup de choses. Ensuite, quelle partie de cette IA peut-on adapter et est réellement utile ? On est dans ce processus et on est en train de le découvrir. Pour moi, en tant qu'entraîneur, pour mon staff et la direction sportive avec Luis Campos, on aime beaucoup les données. On utilise aussi l'IA pour les signatures des joueurs. On essaye de voir comment les joueurs se comportent dans leurs autres équipes. Tous les jours on travaille. La différence, c'est est-ce qu'on le montre et est-ce qu'on en fait l'apologie ? Non. Que ce soit public ou non n'est pas quelque chose qui m'intéresse, ce n'est pas important. Ce qui est important, c'est d'en sortir des choses positives. Il y a encore beaucoup d'incertitude là-dessus, mais nous travaillons déjà avec ces outils. »

Comment analysez-vous les difficultés de Mbappé au Real Madrid ?

« Bien tenté. Vous savez que je ne parle jamais de joueurs qui ne portent pas le maillot du PSG. »

Vous l'avez dit après le Bayern, c'est un match qui va vous donner beaucoup d'informations pour vos futurs choix. Pouvez-vous nous en dire plus et nous donner des exemples ?

« Le linge sale se lave à l'intérieur du vestiaire »

« Je pourrais le faire, mais cela romprait le pacte que j'ai avec les joueurs. Le linge sale se lave à l'intérieur du vestiaire et en ce sens je suis très transparent avec l'information que je donne aux joueurs. Il y a des choses que je leur dit, je leur donne des directions. Je reçois aussi les informations qu'ils me donnent, mais ensuite, je sais très clairement vers où je me dirige, quels sont les objectifs du club. Je crois qu'il n'y a pas de marge de négociations, cela va être comme ça. Et vous, vous devez attendre que le temps passe pour voir les décisions que je vais prendre. »

Vous aimez la polyvalence. Comment cela se passe au quotidien avec les joueurs ?

« Lors du dernier mercato, avec deux des quatre joueurs recrutés, nous avons encore apporté de la polyvalence à notre effectif. Cela ajoute plus que cela n'enlève. C'est très positif d'avoir des joueurs qui peuvent jouer à plusieurs postes. C'est très dangereux pour un joueur de ne pouvoir jouer qu'à un seul poste, comme arrière droit par exemple. Parce que si je recrute un autre arrière droit qui est meilleur que toi, tu ne joues plus du tout. Je crois donc que c'est plus intéressant d'avoir des joueurs polyvalents. La polyvalence va être l'une des caractéristiques de cet effectif au cours de ma présence au club. C'est quelque chose que j'aime. Ce n'est pas parfait, mais encore une fois, cela donne plus que cela n'enlève. Imaginez une finale de Champions League avec nos meilleurs joueurs qui ne peuvent pas jouer parce qu'ils sont blessés ou suspendus. Alors qui tu mets ? Nous, on a des joueurs qui peuvent jouer à très haut niveau à plusieurs postes. Je crois encore une fois que cette polyvalence apporte plus qu'elle n'enlève. »

Pourriez-vous passer en 4-2-3-1 cette saison ou à une attaque à deux attaquants ?

« Les définitions des systèmes, 4-3-3, 3-5-2, etc, sont des mécanismes que nous avons pour identifier les systèmes, mais nous, cela fait des années que nous ne travaillons pas de cette manière. Nous travaillons par rapport à l'occupation des espaces, à la fois en attaque et en défense. En défense, oui, on s'adapte à l'adversaire puisqu'on veut lui prendre le ballon le plus rapidement possible. Et en fonction de ce que fait l'adversaire en attaque, nous changeons notre structure. C'est pour ça que vous pouvez voir parfois Hakimi défendre dans la moitié adverse. Pour tout le reste, on occupe l'espace en fonction de là où est le ballon. Ce sont des espaces qui tournent. Je ne parle jamais de système aux joueurs. Je leur dit : "Aujourd'hui, nous occupons les espaces de telle manière". Parfois je leur donne plus de liberté. Parfois, je leur dit que l'ailier joue à l'intérieur ou à l'extérieur. Cette variété, à laquelle nous nous préparons tous les jours à l'entraînement, rend les choses fluides et cela fait que les joueurs peuvent jouer à différents postes. Et quand tu as des joueurs de la qualité de mes joueurs, cela fait que l'adversaire ne sait jamais où il doit marquer nos joueurs. Cette saison, nous avons encore plus d'occasions de buts, nous marquons plus de buts que la saison passée, à l'exception de la Champions League bien sûr, l'adversaire crée moins d'occasions. »

A quelle opposition vous préparez-vous face à Nantes, qui est dans l'obligation de prendre des points ?

« Nantes devrait être en milieu de tableau »

« Après avoir analysé Nantes, ce que nous voyons, c'est qu'ils ont moins de points que ce qu'ils mériteraient. Ils sont dans une situation délicate, mais ils devraient être en milieu de tableau. Quand on voit tout ce qu'ils ont créé sur les derniers matches, je m'attends à un match difficile. L'année dernière, ils ont été durs à jouer. Je considère qu'ils n'ont rien à perdre et que vu qu'ils viennent jouer chez le leader, c'est une motivation pour eux. Je m'attends à un match difficile parce que nous devons continuer à accumuler des victoires et de bonnes habitudes pour nous préparer aux matches importants de Champions League qui arrivent. Je m'attends donc à un match compliqué, mais j'espère qu'on va montrer un visage intense. »

Vous dites que vous êtes confiant, optimiste. Votre plus grand défi n'est-il pas de le faire croire à votre groupe pour que tous vos joueurs soient aussi confiants et optimistes que vous ?

« Bien sûr que moi j'ai confiance, parce que moi je n'ai raté aucune passe durant la saison. Est-ce que je me suis trompé ? Probablement, mais les décisions, il faut les prendre avant les matches. A posteriori, quand on voit qu'il pleut, c'est facile de dire qu'il aurait fallu prendre un parapluie. Mais ce n'est pas grave, c'est mon travail. J'adore prendre des décisions quand il faut les prendre. Je n'ai pas de difficultés à prendre des risques. J'aime le risque. Cela veut dire que les joueurs, en fonction du résultat, peuvent avoir plus ou moins confiance. Mais avec tout ce qui nous entoure, c'est normal qu'il y ait plus de doutes en Champions League. Ce qui est mal fait, on essaye de le changer, mais le foot est un sport si passionnant qu'il permet tous les scénarios. Il ne va pas y avoir une seule minute lors des matches que nous allons jouer à l'avenir durant laquelle nous n'aurons pas la même ambition et la même intention d'être meilleur que nos adversaires. »


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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