Entre le contexte, les absents et l'adversaire, tout est en place pour que le PSG vive une après-midi très compliquée en Bretagne.
A l'issue de la large victoire contre le TFC il y a 15 jours, Lucas avait été le premier à vendre la mèche et révélé l'autre objectif du PSG en championnat, rester invaincu toute la saison. Face à Lorient, le PSG va pourtant fort à faire pour atteindre cet objectif.
Lorient, jamais effrayé, toujours joueur
La première des raisons concerne bien évidemment l'adversaire, pas du tout enclin à se laisser dominer tranquillement puis punir comme la plupart des équipes de L1. Dans le discours, les ambitions lorientaises sont bien loin de celles des Rennais ou des Bastiais, pas loin d'être contents d'avoir perdu après avoir passé leur match à défendre. Du côté des Merlus, on évoque plutôt l'envie d'être les premiers à faire tomber le PSG et un dispositif offensif.
L'an dernier, ils avaient parfaitement su le faire et avaient fait vivre un cauchemar aux joueurs parisiens sur la pelouse du Moustoir avec un stat qui avait marqué les esprits : à la mi-temps, Lorient avait tiré 14 fois au but contre seulement 2 fois pour le PSG. Les Merlus avaient craqué après la pause et le 1-0 en leur faveur s'était terminé par une défaite 2-1. Cette année, rebelote, le fameux 4-4-2 lorientais sera comme toujours en place et les hommes de Ripoll comptent bien emballer la rencontre, comme ils le font depuis quelques semaines, le FC Lorient n'ayant plus perdu depuis la fin septembre. Sur les trois derniers mois, Lorient est même le club le plus performant de L1 derrière le PSG et la sensation niçoise.
Le onze et rien d'autre
Si ce scénario d'un PSG qui retourne le score en seconde mi-temps après avoir peiné pendant la première période est également un grand classique de cette saison, il ne faudra toutefois pas trop compter dessus cette après-midi vu la cascade d'absents. Là où Paris s'était payé le luxe de faire rentrer Cavani à Nantes et Reims pour revenir au score, la situation est bien différente ce samedi puisque les absents sont très nombreux dans le secteur offensif avec les forfaits de Di Maria, Pastore ou encore Lavezzi. Sur le banc, Blanc ne verra qu'Augustin et Ongenda, deux jeunes joueurs dont le pedigree est bien loin des habituels remplaçants.
L'an passé, c'est l'entrée d'un petit génie nommé Marco Verratti qui avait largement permis de changer la face du match, l'Italien servant Bahebeck d'une superbe ouverture pour le but de la victoire avant d'assurer aux Parisiens une possession de balle qui avait empêché tout retour des Lorientais. A Rennes, il y a quelques semaines, c'est encore lui qui avait tout changé suite à son entrée, bien aidé par un Motta aussi redoutable au coup d'envoi que lorsqu'il entre en jeu. Mais pour le grand frère italien, la situation est rendue compliquée par le terrain synthétique de Lorient et son entraîneur a rappelé hier qu'il voulait faire attention au physique de ses joueurs un peu âgés. Autant dire qu'avec un banc de touche très réduit et une moitié d'équipe qui a joué dans la semaine en équipe nationale, le PSG n'a pas intérêt à être mené au score s'il veut repartir de Lorient invaincu, voire avec les trois points.
La tête ailleurs, forcément
Entre des Lorientais affamés et des Parisiens décimés, le match paraît soudainement plus équilibré au coup d'envoi et ce n'est pas le contexte très particulier de la rencontre qui va faire pencher la balance en faveur du PSG. Certes, les deux joueurs les plus touchés par le drame de la semaine passée, Sirigu et Pastore, ne devraient pas jouer tandis que David Luiz, un moment préoccupé à l'idée de revenir en France, est quant à lui blessé. Pendant que Lorient tentait d'organiser une fête commémorative mais sécurisé, le club parisien gérait les états d'âme bien légitimes de ses troupes. Hier, en conférence de presse, si Laurent Blanc a tenté de mettre le jeu au centre des débats, il s'est également énervé assez vite concernant le contexte du match, une rareté pour lui alors que tout va bien d'un point de vue sportif.
Il est également intéressant de rappeler qu'une des dernières défaites du PSG remonte au 10 janvier dernier, à Bastia (2-4). A l'époque, la région parisienne venait de subir sa première vague d'attentats de l'année avec les attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. En Corse, le PSG avait réussi un match de 30 minutes avant de déconnecter complètement de façon incompréhensible et de sombrer. Si personne au PSG n'avait osé utiliser les circonstances du moment pour justifier la prestation sportive, le contexte du jour rappelle forcément celui du mois de janvier et il reste désormais à espérer une meilleure fin.
