Le PSG s'est imposé 3-0 à Reims grâce à un triplé de Kylian Mbappé mais il n'a connu un samedi tranquille pour autant, Reims secouant sacrément Paris. Retour sur les performances individuelles des Parisiens au cas par cas.
Donnarumma : Mais qui aurait pu le tromper ce samedi après-midi ? Pas un Rémois en tout cas, vu à quel point les locaux ont tout tenté sans réussite. C'est surtout sur sa ligne que Donnarumma a brillé de mille feux, réalisant plusieurs parades absolument insensées pour empêcher la balle de franchir sa ligne. Sur des corners, avec foule de joueurs devant lui, il a été étourdissant dans ses réflexes, repoussant même ce qui semblait voué à finir au fond. Au pied, il y a bien une erreur mais elle est largement à partager avec Ruiz tandis qu'il a été propre pour le reste, voire même bon sur certaines passes. L'essentiel était ailleurs, et phénoménal.
Soler : De nouveau positionné en arrière droit quelques semaines après le test initial contre Strasbourg (3-0), l'Espagnol a encore su être décisif avec une passe décisive pour Mbappé marquée du sceau de l'intelligence. Cette offrande dans les 6m concrétisait un excellent début de seconde période, une mi-temps dans l'ensemble très réussie avec un bel apport offensif, notamment grâce à une entente meilleure avec Dembélé, et une prestation défensive plus aboutie. La première période avait été plus compliquée, surtout défensivement avec des dribbles subis et des fautes grossières concédées, et Luis Enrique a régulièrement dû le recadrer. Avec bonheur vu la suite.
Hernandez l'a remplacé pour la fin de partie, entrant dans la bataille avec son énergie habituelle, et il a failli donner une balle de but à Mbappé.
Marquinhos : Le capitaine parisien était heureusement présent dès le début pour repousser les tentatives adverses et couvrir le malheureux Soler en pleine phase d'adaptation. Il a logiquement été moins sollicité par la suite, même s'il réalise un sauvetage exceptionnel juste après le 2-0 pour éviter de relancer le match, et on l'a aussi beaucoup vu dans les airs sur les corners et centres rémois pour dégager son camp. Avec le ballon, il a parfois eu des passages difficiles en première période mais a été très sollicité sur ce point et a évité les grosses bévues malgré tout.
Skriniar : Le Slovaque a un peu tangué en début de partie face à la tempête rémoise mais il s'est finalement bien mis dans le match et a pu apporter sa taille de façon régulière, ce qui n'est pas si courant, mais aussi son sens du combat au sol. Au final, il n'a que rarement été débordé et il a même su utiliser ses pieds à bon escient. Après quelques tentatives intéressantes en première période, il est monté en gamme en seconde période et a été l'origine du second but d'une passe pied gauche superbe.
Mukiele : Attendu à droite pour suppléer Hakimi, c'est finalement à gauche comme contre Montpellier qu'on l'a retrouvé et il a un peu plus souffert. Mais il n'a jamais rien lâché dans les duels, concédant des corners quand il était proche de céder plutôt que de s'avouer vaincu. Dans son positionnement défensif, il a eu franchement du mal au début, se trompant complètement sur la première grosse occasion de Munetsi, mais s'est bien repris par la suite et a été franchement solide dans la durée. Avec le ballon, il était clairement gêné par le fait de jouer à gauche et a donc fait ce qu'il a pu.
Fabian Ruiz : Luis Enrique l'avait de nouveau privilégié à Ugarte et l'Uruguayen n'est pas sorti du banc, signe que l'Espagnol a encore signé un bon match. A l'exception de son attentisme sur une passe de Donnarumma, il a signé une belle première période dans l'ensemble. Solide devant sa surface face à la tempête, habile techniquement pour se sortir du pressing, l'un des rares à ne pas être embarqué. Il a été moins en vue en seconde mi-temps quand le collectif a mieux tourné, ce qui n'est pas forcément mauvais signe, mais a conservé un bel impact sur le jeu de par sa touche technique. Depuis un mois, il est devenu un titulaire en Ligue 1. Et bientôt en C1 ?
Zaïre-Emery : Avant de rejoindre Clairefontaine, le néo-international a connu ce qui est probablement sa plus mauvaise mi-temps depuis bien longtemps. Peu en vue à la récupération, beaucoup moins bon que d'habitude face au pressing avec des pertes de balle inhabituelles le concernant, il a heureusement été très recadré à la pause par son coach et offert une seconde période digne de son statut. De l'impact devant la défense, des percées qui font mal et même presque un but sur une dernière action où son coup de rein dévastateur a encore failli payer. Sa capacité à transformer un mauvais début en bon match plutôt que de se perdre est bluffante.
Dembélé : En trois minutes, il avait déjà fait basculer la rencontre d'un beau rush côté droit avant de centrer de façon victorieuse. Toute sa première période ne sera pas de cette qualité mais c'est régulièrement de ses prises de balle et de ses percées que la lumière est venue dans l'obscurité globale, malgré des pertes de balle régulières. Sa seconde période est plus juste en tout, même si moins décisive dans les stats, mais il a offert quelques actions et gestes absolument incroyables, même s'il n'a toujours pas marqué. Le contenu de son match, avec en plus pas mal d'efforts défensifs, rend toutefois cette statistique anecdotique.
Barcola l'a remplacé pour le dernier quart d'heure et il est entré côté droit, ce qui n'est pas si courant le concernant. Après des premières minutes timides, il s'est mis en route et a réussi un gros travail sur le troisième but, puis encore sur d'autres actions après. Du bel ouvrage en peu de temps.
Lee Kang-in : Positionné dans le coeur du jeu plus que réellement à gauche à la Vitinha, le Sud Coréen a connu un début compliqué, ne parvenant pas à vraiment à s'extraire de la machine à presser rémoise, et il a signé un premier acte moyen malgré quelques actions intéressantes, comme cette frappe puissante en début de match. Repositionné en faux n°9 après la pause, donc plus haut et plus axial, il a touché moins de ballons mais a pourtant été plus utile car permettant de meilleurs sorties de balle, à l'instar de son implication sur le second but. Il sait jouer juste dos au but et a su en faire profiter ses partenaires. Dans le dernier tiers, il doit encore progresser dans ses choix en revanche.
Ndour l'a remplacé pour le dernier quart d'heure dans le même rôle de fausse pointe et il n'a pas eu le même rendement. Un peu partout et nulle part à la fois sur le terrain, il s'est même retrouvé très bas à défendre sans réellement y arriver. Plein d'envie mais brouillon.
Gonçalo Ramos : Aligné en pointe, il n'a pratiquement jamais été trouvé dans son registre d'avant-centre, sa volée ratée du gauche juste avant la pause étant son dernier ballon touché. Auparavant, il avait été trop insuffisant sur le jeu direct et n'avait donc jamais réussi à servir d'appui alors que ses partenaires en avaient bien besoin. Il compensait au moins par une certaine activité défensive, nécessaire vu la pression adverse mais qui n'était pas vraiment ce qui lui était demandé pour autant.
Vitinha est entré dès la mi-temps et il a retrouvé son poste proche du couloir gauche qu'il connaît bien. Il a vite apporté du mieux techniquement, notamment dans la sortie de balle, même s'il a lui aussi souffert face au pressing adverse. Mais pour construire, il est tout de même bien plus utile. A noter aussi des frappes intéressantes, notamment une de peu au-dessus.
Mbappé : Positionné très à gauche en début de partie, c'est d'ailleurs depuis ce côté qu'il ouvre le score d'une volée parfaite et pourtant loin d'être simple. Il marquera deux autres buts, dont l'un après une merveille d'appel/contre-appel, et aurait même pu en marquer deux ou trois de plus vu les occasions qu'il s'est créé (frappe sur la barre transversale, duels face au gardien, etc). Pour autant, et s'il a été propre techniquement dans l'ensemble, on comprend aussi bien ses réserves que celles de Luis Enrique sur son match avec pas mal de mauvais choix proche du but adverse sur les contres parisiens durant la première partie du match. Trois buts, un montant, plusieurs autres énormes occasions franches et Mbappé a toujours beaucoup de marge, c'est dire l'envergure du joueur...
