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Saint-Etienne/PSG (0-1), fragile sursaut

Publié le jeudi 15 janvier 2015 à 15:35
Le PSG a gagné à Saint-Etienne mardi soir et a montré un visage parfois séduisant. Mais tout reste fragile. Analyse.

Remaniement tactique, nouvelle édition

Pour ce troisième match officiel de 2015, Laurent Blanc avait encore changé ses plans au niveau tactique. Si l’incorporation de Marquinhos comme arrière droit est un simple remplacement poste pour poste avec Van der Wiel, les positions de Matuidi et Pastore avaient été inversées par rapport au match à Bastia. Le mix étrange entre 4-2-3-1 et 4-3-3 vu en Corse avec Matuidi pas vraiment ailier et Pastore pas vraiment relayeur a disparu et le Français a retrouvé son poste habituel de relayeur gauche, forçant l’Argentin à jouer un cran plus haut, sans pour autant longer la ligne, loin de là.

Reste aujourd’hui à savoir ce qui a causé ce recentrage de Matuidi après deux matches sur le côté : est-ce que Blanc a enfin compris l’aspect irréel de ce positionnement (bien que compréhensible dans le contexte montpelliérain) ou est ce qu’il a préféré renforcer son milieu de terrain face à celui de Saint-Etienne, très travailleur ?

Il y a peu de chances de revoir Matuidi sur l’aile dans l’immédiat, tant parce que le PSG va jouer à domicile et devra plus attaquer que parce que les bannis reviennent mais il faudra voir à l’avenir ce que cette idée devient. Marquinhos n’avait pas été aligné côté droit depuis plus de 6 mois et il a redécouvert ce poste courant janvier. Revoir Matuidi sur une aile n’est donc pas utopique et on craint même que Laurent Blanc nous ressorte cette trouvaille pour les matches à l’extérieur dans un contexte compliqué. Comme à Chelsea par exemple…

Verratti, chef d’orchestre trop vite abandonné

Ce replacement de Pastore un cran plus haut n’a pas empêché le PSG de faire un très bon début de match, avec notamment 20 premières minutes réussies malgré un nombre réduit d’occasions. Les multiples hors-jeu de Zlatan n’ont pas aidé et Saint-Etienne a très bien défendu, n’hésitant à laisser à laisser le seul Ricky devant pour se concentrer sur la partie défensive du programme. On a ainsi vu les deux ailiers Mollo et Hamouma redescendre très bas pour contrer les montées des latéraux parisiens, particulièrement du côté de Marquinhos, et Mollo a ainsi passé plus de temps autour de sa surface que vers la parisienne.

On peut d’ailleurs regretter le manque d‘empressement des Parisiens à servir leurs deux latéraux, souvent en avance sur leurs adversaires respectifs et obligés d’attendre la balle, permettant ainsi les retours adverses. Malgré cette légère mollesse dans le rythme, Paris avait le ballon, en position haute voire très haute et affichait une domination sur le plan du jeu qu’on n’a que trop peu souvent vue cette saison, particulièrement à l'extérieur.

A la base de tout, il faut bien évidemment souligner le rôle de Marco Verratti, une nouvelle fois très précieux à la construction. Mais ce qui fait la différence dans ses 20 à 30 (premières) minutes convaincantes, ce n’est justement pas Verratti. Le petit Italien n’est pas un plus dans le jeu du PSG, il est la base de (presque) tout et ce sont les autres autour qui donnent de la vie au système. Tant que les joueurs autour ont proposé des solutions autour et surtout devant lui, notamment Motta, Pastore ou Ibra, le jeu parisien a fonctionné.

Limites physiques ou psychologiques ?

A partir de la demi-heure de jeu, Saint-Etienne revient dans le match. Certes, les Verts ne sont pas une équipe de peintres mais la rupture assez soudaine dans le jeu semble aussi venir du PSG. D’un côté, il semblerait que l’effet du speech présidentiel se soit tassé (ce qui est logique) et que le physique ait décliné. Pour un joueur comme Motta qui jouait son premier match depuis près d’un mois, cela semble même évident et cela s’est mesuré sur ses imprécisions techniques. Pour Zlatan, cela s’est vu dans les duels mais pour quelques autres, les explications physiques sont dures à trouver et on a retrouvé le PSG très stéréotypé et lent en tout, trop souvent vu cette saison.

L’explication psychologique plus que physique prend d’ailleurs de l’ampleur en début de seconde période. Alors que les joueurs venaient pourtant de se reposer, jamais le jeu parisien n’a été aussi mou et dénué de déplacements, laissant Verratti devoir se débrouiller avec le ballon, à attendre un improbable déplacement d’un des joueurs devant lui. Signe caractéristique de cette fébrilité dans le jeu, les latéraux ont également commencé à moins se montrer et se trouvaient souvent derrière le ballon plutôt que devant. A ce moment précis, la fébrilité parisienne est palpable, chacun refusant de prendre le moindre risque, ne souhaitant pas être celui qui commettra l’erreur. Et ce n’est pas forcément un hasard de voir Verratti tenter de jouer long vers Lucas pour la première fois du match à la 68ème.

Paradoxalement, alors que Paris patine et que les Verts sont dangereux sur des actions rapides vers l'avant mais ne sortent que très peu, c’est sur une action placée que le PSG va réussir à marquer, preuve que le talent s’exprime encore côté PSG. Verratti trouve Zlatan verticalement qui remise à Pastore, un décalage sur le côté et l’affaire était entendue grâce à l’excellent centre de Lucas, bien lu et conclu par Zlatan.

Le match est ensuite arrêté pendant près de 10 minutes, offrant un repos physique inattendu aux deux équipes. Si cette pause inattendue a probablement fait du bien au physique des Parisiens, le but a probablement fait encore plus pour l’état d’esprit des Parisiens, comme soudainement guidés par un but précis : conserver cet avantage. Si une équipe en crise peine logiquement à attaquer car hantée par la peur de désarticuler son système, défendre au courage n’est pas spécialement compliqué et c’est ce que les Parisiens ont fait, avec plus ou moins d’efficacité vu le nombre d’occasions franches pour Saint-Etienne. Les limites physiques avaient soudainement disparu (même Zlatan courait) et un poids, mental, s’était enlevé. Alors que la prise de risque était minime avant le but, on a d’un coup retrouvé Matuidi faire des appels jusque dans la surface adverse ou Verratti être dépossédé du ballon dans les 20m adverses, sans que les deux oublient pour autant de revenir ensuite. La tentative interceptée de relance propre de Silva peut également être interprêtée comme un signe de la confiance soudainement revenue dans le camp du PSG. Même si cette confiance n'a tenu qu'à un fil, celui d'un arrêt de Douchez.

Du mieux mais à confirmer

Malgré les sueurs froides de fin de match, Paris s’impose plus ou moins logiquement, le PSG ayant eu la maîtrise du jeu pendant une grande partie du match tandis que Saint-Etienne s’est surtout contenté de défendre, jusqu’au moment où ils sont menés. Malgré tout, le PSG a encore montré un nombre important de faiblesses et si le but a été un immense soulagement pour Paris, il a également été inscrit à un moment où le PSG était complètement embourbé, ne sachant que faire alors que le temps passait et que les occasions ne venaient pas. Dès dimanche contre Evian, ce scénario va se répéter, à moins que Paris n’ouvre rapidement le score. La patience et le nombre de déplacements des Parisiens en phase offensive seront alors une excellente unité de mesure de la « crise » au PSG. Et en cas d'ouverture du score, la qualité de la résistance parisienne sera également à évaluer. Si l'état d'esprit est évidemment nécessaire dans la situation actuelle, la maîtrise sera la deuxième étape du PSG pour redevenir une équipe conquérante.


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