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L'impact de la CAN sur les gros de Ligue 1

Publié le samedi 17 janvier 2015 à 13:24
La Coupe d'Afrique des Nations commence aujourd'hui en Guinée équatoriale et 52 joueurs de L1 ont été appelés, dont plusieurs joueurs parmi les gros clubs de L1. Pour quel impact ?

Qui chez les gros ?

19 des 20 clubs de L1 ont au moins un point commun : ils ont un joueur à la CAN, entre 1 (PSG, Nantes, Rennes ou Caen) et 5 (Lyon ou Bordeaux). Le leader actuel de L1 est ainsi le plus dépourvu en quantité à l'heure où le calendrier est bien rempli avec les coupes. Si l'OL est déjà éliminé en Coupe de la Ligue, il joue encore le championnat et la Coupe de France, dès la semaine prochaine. Mais il faut également prendre en compte le statut des joueurs. Sur les 5 lyonnais absents (Zeffane, Yattara, Koné, Njie et Bedimo), seul le dernier est un titulaire, les autres étant sur le banc. Parmi les autres clubs sur le podium, Marseille et Saint-Etienne n'ont que trois joueurs absents, mais des joueurs plus importants. Du côté de l'OM, il s'agit de Nicolas Nkoulou et d'André Ayew tandis que l'ASSE a perdu Max-Alain Gradel et Florentin Pogba parmi ses titulaires. Le 3ème larron de chaque club (Ndoumbou côté OM, Diomandé pour l'ASSE) est en revanche moins important, même si les blessures de Cohade et Corgnet à l'ASSE auraient offert du temps de jeu à Diomandé. Avec un, deux ou trois titulaires absents, c'est toujours plus que le seul Serge Aurier du côté du PSG, habituel remplaçant.

Mais si ces joueurs vont manquer du côté des gros, il faut aussi considérer que les petits sont également fortement désavantagés. Un club comme Nantes n'a qu'un joueur qui part à la CAN (le Sénégalais Djilobodji) mais c'est tout le système défensif nantais qui est perturbé et un milieu défensif (Lucas Deaux) fait des piges en défense. Du côté d'Evian que le PSG affronte ce week-end, c'est toute la charnière centrale qui s'est envolée à la CAN et le club se retrouve fort dépourvu. Certes Paris va être privé de son latéral droit le plus fort offensivement mais cela reste un moindre mal par rapport à la situation de ses adversaires. On peut notamment citer le cas de l'OL qui va affronter cette après-midi le seul club qui n'a aucun joueur à la CAN, le RC Lens.

Durant les quinze prochains jours, le PSG va affonter des clubs parmi les plus touchés par la CAN avec Evian, Bordeaux et Saint-Etienne notamment. Une partie des internationaux reviendra alors vu que le premier tour sera fini mais cela fait tout de même trois matches où l'adversaire est plus pénalisé que le PSG par la compétition africaine. De son côté, l'OL va affonter Lens, Nantes et Metz et seul le dernier club a beaucoup de joueurs absents (4). Du côté de Marseille, avec des matches face à Guingamp, Nice et Evian, les absences se valent plus ou moins, seul Nice étant réellement moins touché que l'OM (Palun seul absent niçois).

Un impact sur la durée ?

Pour l'instant, on ne peut pas dire que le plus dépourvu des clubs de tête, l'OL, ait spécialement souffert de ces multiples absences, bien au contraire. Le club n'a connu que la victoire en 2015 et même les joueurs qui ont dû être relancés (Dabo arrière gauche, Ghezzal en attaque) donnent satisfaction. La situation est d'ailleurs plus ou moins la même du côté du PSG avec un Marquinhos très à l'aise sur le côté droit quand il faut faire souffler Van der Wiel. Mais ce départ massif du banc se fait déjà sentir du côté de Lyon. Ce week-end, Bisevac est touché et c'est Koné, à la CAN avec le Burkina-Faso, qui aurait dû le remplacer. A sa place, l'OL doit relancer Lindsay Rose, arrivé cet été et si peu performant qu'il n'a pas joué depuis 4 mois en L1. La ligne défensive de l'OL se retrouve avec seulement deux de ses titulaires (Jallet et Umtiti) pour accompagner deux joueurs habituellement bien loin du onze de départ... Et cette situation arrive alors que la compétition n'a même pas encore officiellement débuté.

Remplacer des titulaires est justement le problème qui est posé à l'OM de Bielsa. Le Cameroun a réquisitionné Nkoulou et l'absence du patron défensif de l'OM tombe bien mal. Après avoir encaissé trois buts à Grenoble avec lui, l'OM n'a pas fait beaucoup mieux sans en encaissant deux nouveaux buts à Montpellier. Et la charnière Morel/Fanni qui tient actuellement la corde ne fait pas spécialement rêver les supporters olympiens. En plus de ce patron défensif absent, c'est un des leaders moraux du groupe, André Ayew, qui est manquant. Le milieu offensif ne s'est pas inventé une blessure comme lors de la CAN précédente et va donc jouer avec le Ghana. Son remplaçant naturel est déjà blessé (Alessandrini) et l'OM se retrouve à déporter un attaquant axial sur le côté. A Montpellier, c'était Batshuayi et le joueur s'était perdu dans les consignes défensives de son exigeant coach. 

L'impact de la CAN est donc déjà quantifiable selon les clubs et, plus que la compétition en cours qui est prévue de longue date, ce sont les blessures des joueurs restés dans les clubs qui pourraient bien mettre les gros en difficulté. Le PSG a vécu cette situation durant l'hiver dernier avec la blessure de Jallet. Van der Wiel s'est retrouvé à enchaîner tous les matches pendant près de deux mois et a fini éreinté la saison, au point de louper la Coupe du Monde sur blessure. Aujourd'hui, pour éviter cette situation, Laurent Blanc a déjà commencé le turnover avec une alternance sur ce poste entre le Hollandais et le Brésilien Marquinhos. Mais une blessure d'un des défenseurs centraux pourrait supprimer cette possibilité de rotation et le coach parisien se retrouverait alors dans le même cas que ses collègues.

Jusqu'à quand ?

La CAN se finit le dimanche 8 février, soit après la 24ème journée (OL/PSG) et les joueurs des deux équipes qui iront au bout auront loupé jusqu'à neuf matches en intégrant la préparation (5 de L1, 2 de Coupe de France, 2 de Coupe de la Ligue). Un joueur comme Serge Aurier n'a par exemple même pas joué en 2015 avec le PSG et pourrait revenir seulement à l'occasion du match contre Caen le 14 février. Les huitièmes de finale de la Coupe de France sont bien prévus le 10 et 11 février mais imaginer un joueur enchaîner comme si de rien n'était après une finale de compétition internationale est plutôt utopique.

Mais encore faut-il que le joueur et sa sélection aillent aussi loin dans la compétition. Pour l'instant, toutes les équipes sont assurées de disputer les trois matches du premier tour, entre le 17 et le 28 janvier. Les premières équipes à jouer (Congo, Burkina, Guinée équatoriale et Gabon) finissent même leur premier tour dès le dimanche 25 janvier et on peut alors imaginer les joueurs revenir pour la journée de championnat suivante. Dans le cas d'Aurier qui joue son dernier match de poules le mercredi 28, le match du vendredi 30 contre Rennes est en revanche à oublier.

Bien évidemment, toutes les équipes n'ont pas les mêmes chances de gagner. Aujourd'hui, le grand favori est l'Algérie de Gourcuff mais peu de ses joueurs évoluent en France (Mandi de Reims, Zeffane de l'OL et Kashi de Metz) donc un parcours long impacterait peu en L1, Zeffane étant remplaçant à l'OL. Le Sénégal et le Ghana sont considérés comme les équipes les plus à même de les perturber et ces deux sélections ont en revanche des joueurs qui comptent en L1, notamment André Ayew à l'OM, Djilobojdi à Nantes et surtout le duo Souaré/Gueye de Lille que le PSG doit affronter début février en Coupe de la Ligue...
Un cran derrière, selon les bookmakers, on retrouve le Cameroun et la Côte d'Ivoire, deux pays avec de nombreurs joueurs de L1 dans leurs rangs. Un parcours long du Cameroun arrangerait tout particulièrement le PSG puisque Nkoulou le Marseillais et les Lyonnais Bedimo et Njie seraient éloignés de leur clubs respectifs. Au contraire, un long parcours ivoirien toucherait particulièrement Monaco (Lacina Traoré), le PSG (Serge Aurier) mais surtout l'AS Saint-Etienne (Gradel et Diomandé). 

Au final, les dés sont jetés pour les clubs qui n'ont plus qu'à attendre que la compétition se déroule. Désormais, il faut attendre puis il sera l'heure d'évaluer l'état des joueurs à leur retour, tant d'un point de vue physique que psychologique. Le PSG a déjà expérimenté les retours difficiles cet été avec la Coupe du Monde, d'autres pourraient bien payer le prix de la CAN dans les mois qui viennent.

Bonus : 


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