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Les joueurs en régression de 2017/2018, selon les stats

Publié le jeudi 9 août 2018 à 19:58 par Thibaut B. / ParisStatsGermain.fr
Après avoir analysé les joueurs du PSG ayant enregistré la plus forte progression entre les deux dernières éditions du championnat de Ligue 1, cet article va se pencher sur ceux qui ont au contraire connu les plus fortes baisses de leurs performances (évaluées par le site Whoscored selon leurs statistiques individuelles).

Sur les 10 joueurs qui ont une évaluation inférieure en 2017-2018 par rapport à 2016-2017, figurent la quasi-totalité de la défense et une majorité des milieux de terrain, signe que les attaquants du PSG ont véritablement marqué de leur empreinte le dernier exercice.

Si les présences dans ce classement de Meunier, Marquinhos ou encore Kurzawa ne surprennent pas tant elles sont conformes à l’impression visuelle qui s’est dégagée de leur saison, voir Thiago Silva et Verratti parmi les trois baisses relatives les plus importantes interroge. Cet article va donc décortiquer les statistiques des trois joueurs ayant enregistré les plus fortes baisses, à savoir Thomas Meunier, Thiago Silva et Marco Verratti.  

1. Thomas Meunier

Thomas Meunier est donc le joueur du PSG qui connaît la baisse relative la plus importante entre les saisons 2016-2017 et 2017-2018 en Ligue 1. Son évaluation mesurée par Whoscored est en effet passée de 7.39 à 7.09.

Un premier constat explique ce classement (et cela s’applique également à Thiago Silva et Verratti) : il connaît une forte baisse parce qu’il partait d’un niveau très haut. En effet, le Belge, avec cette note de 7.39 était ni plus ni moins que le 3ème « meilleur » joueur de l’équipe en 2016-2017 (derrière Verratti et Lucas). 

2ème constat : ce ne sont pas les statistiques « classiques » qui expliquent cette chute puisqu’il a plus marqué (4 buts contre 1) et fait autant de passes décisives (4) que la saison précédente. Il est donc nécessaire d’entrer dans le détail des performances du latéral belge pour essayer de comprendre cet écart, tout en sachant que son nombre de matches (24 vs 22) et de minutes (66 par match contre 77) diffèrent peu d’une saison sur l’autre.

Les statistiques compilées dans le graphique ci-dessus fournissent des explications à la baisse de performance chiffrée de Thomas Meunier. Tout y passe, que ce soit au niveau offensif : les tirs (qui sont passés de 21 à 11), les passes clés (de 24 à 21), et les dribbles réussis (de 27 à 19) ; ou au niveau défensif, où la baisse de production est la plus marquée : moins de tacles réussis (de 45 à 38), de dégagements (de 46 à 43) et d’interceptions (de 26 à 18). 

Tout n’est évidemment pas à jeter dans la saison de l’ancien joueur de Bruges (ses 4 buts en 11 tirs sont mêmes assez remarquables) mais ses statistiques dans le jeu sont quasiment toutes orientées à la baisse. Après sa très belle saison 2016-2017 (3ème joueur du PSG), il est donc rentré dans le rang en 2017-2018 en se classant 10ème de ce classement interne. Avec l’absence prolongée de Dani Alves et l’éventualité de jouer avec 3 défenseurs, il a donc un boulevard devant lui (lui qui les aime tant) pour regagner le cœur des supporters parisiens.  A moins que les dirigeants parisiens ne décident de recruter à son poste…

2. Thiago Silva

Cela ne nous avait pas sauté aux yeux durant la saison que l’on avait plutôt trouvé bonne de la part du capitaine parisien, mais Thiago Silva connaît, selon Whoscored, la 2ème baisse la plus importante de l’équipe entre les deux saisons écoulées. Surtout, cette évaluation est la plus basse qu’il ait jamais connu sur une saison de championnat depuis son arrivée à Milan en 2009-2010 (cf. graphique ci-dessous). 

D’une incroyable régularité, à un très haut niveau, lors de ses huit premières saisons européennes (avec un pic en 2015-2016), il vient de connaître, à 33 ans, sa plus mauvaise saison européenne sur le plan statistique, et de loin. Essayons de comprendre pourquoi.

Une théorie parfois entendue dans les médias est qu’il n’aurait pas fait une bonne première partie de saison, expliquant ainsi qu’Emery ne le fasse pas jouer à Madrid, mais qu’ensuite, comme piqué au vif, il ait réagi. Il semble y avoir un fond de vérité à cette assertion, si l’on en croit la courbe de son évaluation moyenne mensuelle. Sur les six premiers mois de la saison (d’août à janvier), sa note moyenne est inférieure à 7, soit un niveau très en-deçà de sa moyenne de la saison précédente (7.38). Son meilleur mois semble être mars (pour mémoire Real-PSG s’est déroulé le 14 février) avec une évaluation mensuelle de 7.53 (avec deux gros matches de sa part contre Metz et Angers).

Premier élément d’explication donc : un début de saison au ralenti

Deuxième élément d’explication : une production offensive quasi inexistante. Malgré son très bon jeu de tête, cela n’a jamais été un grand buteur (record à 3 buts sur une saison de championnat) ou passeur décisif (record à 2). Mais l’année 2017-2018 est particulièrement faible de ce point de vue puisqu’il n’a marqué qu’un but (en fin de match contre Metz au Parc de la tête sur un corner de Lo Celso) et délivré aucune assist, surtout comparativement à l’année précédente où il avait marqué trois fois et réussi deux passes décisives. Par ailleurs, son nombre de tirs par match diminue (de 0.8 à 0.4) ainsi que son nombre de passes clés (de 0.4 à 0.2 par match).

Troisième et dernier élément d’explication : des interventions défensives moins réussies. Le différentiel avec la saison précédente n’est pas énorme, mais beaucoup d’indicateurs sont en baisse : moins d’interceptions (de 1.9 à 0.8 par match), de duels aériens gagnés (de 75 % à 67%) et de frappes contrées (de 0.9 à 0.7 par match). Peut-être plus inquiétant : le nombre de fautes commises, comme un révélateur de ses difficultés croissantes dans les duels, n’a jamais été aussi élevé depuis son arrivée dans la capitale (1 par match contre 0.5 l’an passé). Il a d’ailleurs récolté 5 cartons jaunes sur la saison de Ligue 1, contre jamais plus de 3 dans sa carrière européenne.

On le voit, rien de dramatique dans une saison qui, à côté de cela, a comporté de nombreux points positifs (96.1 % de passes réussies, leader de toute la Ligue 1) et s’est conclut par une coupe du monde où il fut rayonnant, mais plusieurs signaux sont désormais à l’orange pour O Monstro. Là aussi, l’arrivée d’un nouvel entraîneur aux nouvelles méthodes (avec possiblement le passage à une défense à 3 centraux) nous dira si le déclin s’annonce pour Thiago Silva ou si l’année 2017-2018 fut un simple accident. 

3. Marco Verratti

Un peu comme pour Thiago Silva, la présence de Verratti parmi les plus beaux « gadins » entre les deux saisons écoulées peut surprendre tant il a semblé parfois régner sur l’entrejeu parisien et s’explique en premier lieu par son excellente saison 2016-2017 (évaluation de 7.54, soit le meilleur joueur parisien).

Pour relativiser sa baisse, on relèvera aussi qu’avec un rating de 7.28, il se classe quand même parmi les meilleurs Parisiens de la saison 2017-2018 (6ème exactement). Il domine d’ailleurs certaines catégories statistiques comme le nombre de passes réussies (85 par match, personne ne fait mieux en Ligue 1).

Plusieurs éléments expliquent néanmoins cette baisse entre les deux saisons. En premier lieu, son irrégularité. Le petit Italien a réalisé quelques récitals en championnat cette saison (2 passes décisives en 71 minutes contre Metz, 11 dribbles réussis et 162 ballons joués avec 96.9 % de passes réussies contre Angers notamment) mais, comme le montre la courbe ci-dessous, il n’a jamais réussi au cours de la saison à répéter ce type de performance sur la durée. En évaluation chiffrée, cela se traduit par jamais plus de 2 matches consécutifs à plus de 7 (or, cette évaluation de 7 est assez basique pour lui). Cela veut dire qu’il a certes été l’auteur de grands matches, mais aussi de prestations très moyennes compte tenu de son immense talent (par exemple à Monaco, et lors des deux matches contre Nice).

L’autre élément qui pénalise Il Gufetto dans sa note annuelle est l’indigence de ses stats offensives. Il a certes inscrit 2 buts en Champions League, mais est resté muet en Ligue 1 alors qu’il avait marqué 3 fois la saison précédente. Le graphique ci-dessous rappelle à quel point le milieu italien dispose d’une grande marge de progression dans ce secteur de jeu. Son évaluation annuelle souffre donc de la comparaison avec la saison passée où il avait été un peu plus décisif devant le but adverse. 

Il est cependant difficile de marquer des buts si on ne tente pas sa chance. Or, l’an passé, Verratti a tiré 7 fois au but en championnat en tout et pour tout (soit un tir tous les trois matches) et a cadré une seule fois ! En six saisons à Paris, il a cadré 17 tirs en championnat, soit même pas 3 tirs cadrés par saison…

Dans plusieurs autres domaines, les productions de l’Italien sont orientées à la baisse par rapport à 2016-2017, que ce soit au niveau offensif (moins de passes clés et de dribbles réussis) que défensif (moins de tacles réussis : de 3.1 à 2.3).

Enfin, et cela le pénalise également dans son évaluation, l’ancien de Pescara semble être retombé dans les travers de ses débuts parisiens en terme de cartons (8 jaunes en tout et 1 rouge contre Toulouse) alors qu’il n’avait plus été expulsé en Ligue 1 depuis avril 2013 (à Evian). Il a d’ailleurs réussi la performance la saison dernière d’être plus averti en faisant moins de fautes. Impossible en outre de passer sous silence son expulsion face au Real Madrid en Champions League.

On voit donc les axes de progression dont dispose le petit Italien et nul doute que Thomas Tuchel saura exploiter l’immense talent de Marco Verratti, allant jusqu'à le propulser en tête de notre classement des meilleures progressions la saison prochaine.


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