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Messi, Neymar, Kimpembe, Kurzawa, l'état du projet de jeu, etc, Pochettino se confie avant Bordeaux/PSG

Publié le vendredi 5 novembre 2021 à 21:05 par Fouzia
À la veille de Bordeaux/PSG, Mauricio Pochettino s'est très longuement confié en conférence de presse, sur des thèmes très variés. Il a notamment été question de quelques cas individuels (Messi, Neymar, Kurzawa ou encore Kimpembe) mais aussi de l'avancement collectif de son équipe ou de la façon dont les jeunes joueurs sont traités. Et l'entraîneur parisien a été bien moins langue de bois que d'habitude.

AU MICRO DE PSG TV

A l’approche de la trêve internationale, faut-il être encore plus vigilant pour que toute l'équipe soit concentrée sur le terrain ?

« Oui, nous sommes passés par là les fois d’avant. Nous n’avions pas fait assez pour gagner le match contre Rennes [N.D.L.R. : défaite 2-0]. C’est important de rester concentrés. Évidemment, les circonstances sont différentes. Nous avons joué mercredi, nous rejouons déjà samedi, c’est très rapproché. Nous devons être vigilants et concentrés pour débuter le match du mieux possible. »

On parle souvent du calendrier. Est-ce une bonne chose que les matchs soient très proches les uns des autres pour permettre de rebondir très vite après une rencontre ?

« On ne sait jamais, tout dépend du résultat en fait. Nous serons responsables du résultat et de la performance bien sûr. (Les matchs) arrivent quand ils arrivent, nous ne pouvons rien y changer. Mais nous devons rester concentrés, et jouer peut-être avec du sang neuf en piochant dans notre effectif fourni. Ça nous permettra peut-être de montrer notre meilleur visage. »

Votre adversaire demain, Bordeaux, n’a pas forcément fait un bon début de saison mais commence à se reprendre. Ils n'ont perdu qu’un seul match depuis sept rencontres. C’est un match un peu spécial pour vous, vous attendez-vous à un réveil de la bête blessée ?

« Oui, bien sûr. Bordeaux est une très bonne équipe, avec un très bon coach que je connais très bien, Vladimir Petkovic, et de très bons joueurs. C’est un club incroyable dans lequel j’ai pu jouer il y a près de vingt ans. J’y ai évidemment de très bons souvenirs mais nous devons rester concentrés. Ce sera un match difficile et j’espère que nous réaliserons une bonne prestation et que nous gagnerons à la fin, parce que c’est notre objectif. »

EN CONFÉRENCE DE PRESSE

Messi a poursuivi les soins ce matin, son absence demain est-elle actée. Et est-il apte à aller en sélection ?

« Non, il ne sera pas dans le groupe demain et nous verrons s'il pourra rejoindre la sélection puisque c’est une obligation internationale. Nous espérons qu'il pourra être disponible pour jouer en équipe nationale et qu’il pourra nous revenir dans la meilleure forme. »

Depuis votre arrivée au Paris Saint-Germain, vous n'avez jamais pu aligner deux fois la même équipe, comment voyez-vous ça, et cela peut-il expliquer parfois l'inconstance des performances de votre équipe durant les rencontres ?

« (Il se retourne vers son adjoint) En 10 mois, nous n’avons jamais aligné... ? (Son adjoint confirme) Oui, c’est possible que ce soit au moins l’un des facteurs qui ont un impact. Les conditions dans lesquelles nous sommes arrivés en janvier, dans des circonstances collectives et individuelles très marquées par la pandémie de Covid que nous vivons, en plus des blessures en cours au sein de l’équipe. Nous n’avons peut-être pas eu la possibilité de maintenir une certaine continuité. C’est un des paramètres à prendre en compte dans l’analyse : les circonstances et le contexte que nous avons vécus. (Il complète) En plus, à cause du calendrier chargé, il était parfois impossible pour les joueurs de récupérer d'un match sur l'autre. »

Depuis un mois et demi, vous avez mis en place une rotation entre Navas et Donnarumma. Etes-vous satisfait du résultat ? Est-ce un fonctionnement qui peut tenir jusqu'à la fin de la saison ou faudra-t-il choisir un numéro 1 à un moment donné, en Ligue des Champions notamment ?

« Jusqu’à présent, je suis convaincu que nous avons pris la bonne décision d’alterner dans les cages »

« Oui, je suis satisfait. Les deux gardiens répondent de façon magnifique. Nous parlons de deux portiers de premier rang, pour Keylor comme pour Gigio. Leur niveau de compétitivité est incroyable, ils sont en train de le démontrer. Jusqu’à présent, je suis convaincu que nous avons pris la bonne décision d’alterner dans les cages. Évidemment, c’est possible qu’un jour ou l’autre, nous devions opter pour l’un des deux mais pour le moment, je pense que les choses se passent bien, il y a un très bon état d’esprit entre eux. Sur le plan sportif, bien sûr qu’ils veulent toujours jouer (tous les matchs) mais leurs performances sont très bonnes. »

Cette semaine, face à Leipzig, votre équipe a été souvent, ou en tout cas par moments, dominée. Après analyse du match, est-ce une prestation de nature à vous inquiéter dans le style de jeu ?

« C’est clair qu’après les matchs ou même pendant, nous parlons souvent de notre ressenti, de ce qui se passe. C’est vrai que nous n'avons pas bien commencé la partie. Et nous ne l’avons pas bien commencée parce que deux actions, qui étaient clairement hors-jeu, ont pu se poursuivre. Nous avons été un peu surpris, un peu déstabilisés, et ça s’est traduit à l’extérieur par cette sensation que nous réalisions une mauvaise entame de match. Enfin, c’est vrai que nous avons réalisé une mauvaise entame mais il y a eu deux actions, et vous pourrez les revoir, avec deux hors-jeu pourtant évidents qu’on a laissé se dérouler et qui ont créé cette atmosphère.

Je pense qu'ensuite, après le but encaissé et l’arrêt du penalty par Donnarumma, nous avons pris le contrôle du match, après 15/20 minutes ; et que le Paris Saint-Germain l’a gardé jusqu’à la fin, s’est créé des actions, et surtout les occasions plus franches, pour passer en tête et creuser l’écart au tableau d’affichage. C’est vraiment dommage d’avoir concédé un penalty et un but dans la dernière action, à la dernière minute. Nous aurions tous espéré un autre résultat que le match nul mais de façon générale, nous devons continuer à travailler, à nous améliorer, à identifier les points à améliorer et ceux qui marchent bien, à nous consolider. Nous poursuivons, nous poursuivons notre progression, nous poursuivons nos efforts dans les conditions et la réalité qui sont les nôtres en essayant toujours de faire mieux pour nous rapprocher, à chaque match, de la victoire. »

Vous disiez mardi “nous avons un projet, nous avons des idées”. Pourriez-vous décrire la manière dont vous aimeriez voir votre équipe jouer dans les mois à venir quand vous aurez mené à bout ce projet ? Quel est précisément votre projet de jeu ?

« Je crois que nous sommes en plein processus d’amélioration et de priorisation de l’individuel. Vous qui suivez ce processus au sein du PSG depuis le début de saison, vous connaissez les circonstances, la réalité dans laquelle nous vivons, et qui font que les priorités sont ce qu’elles sont, à savoir, la progression individuelle, l’adaptation de beaucoup de nouveaux joueurs, l’intégration de 33 joueurs dont certains sont satisfaits de leur situation et d’autres non. Cette gestion ne se voit peut-être pas dans les prestations ou le résultat final, mais pour un club et un staff technique, elle fait toujours partie des priorités. 

« Il faut commencer par les fondations pour construire un projet. Nous sommes à ce stade-là »

Il y a beaucoup de choses, d’éléments, sur lesquels nous travaillons, en tant que staff technique, pour trouver des solutions. Mais ce sont là les priorités à adresser. Dans tous les processus, il faut toujours détecter d’abord les priorités pour ensuite arriver à la partie la plus importante : la manière de jouer et le fonctionnement de l'équipe sur le terrain. On dit toujours que pour qu'une équipe fonctionne sur le terrain, elle doit se reposer sur une structure de base qui la porte individuellement et collectivement. Il faut commencer par les fondations pour construire un projet. Nous sommes à ce stade-là. Nous n’arrêtons pas de le répéter donc ça donne l’impression que nous cherchons une excuse nouvelle à chaque fois alors que c’est la réalité que nous vivons. 

Il est évident que je j'adorerais que l'équipe gagne 5-0 à chaque match, qu’elle tourne parfaitement, que nous ayons 75-80 % de possession de balle, que nous jouions dans le camp adversaire, que nous ayons l’énergie nécessaire pour presser et gagner tous les duels, et que les adversaires n’atteignent pas notre surface. Ce serait la perfection footballistique, pas seulement pour moi mais pour n’importe quel entraîneur je pense. 

« Et ça m’arrive souvent de ne pas trouver le sommeil quand je pense à tout ça »

Mais malheureusement, les circonstances nous imposent d’adresser d’autres thématiques et nous sommes contents de la façon dont les choses évoluent dans ces domaines. Pour moi, tout cela fait partie de la phase de construction et la seule chose qui puisse se passer dans le futur c’est d’en récolter les bénéfices espérés. (Il complète) Et ça m’arrive souvent de ne pas trouver le sommeil quand je pense à tout ça. »

Messi et Paredes sont convoqués en équipe nationale argentine alors qu'ils sont indisponibles avec le Paris-Saint-Germain. Est-ce que ça vous préoccupe ?

« J’ai un doute pour Leandro, je ne crois pas qu’il voyagera (pour rejoindre la sélection). Je pense que non, qu’il n’ira pas. Leo, oui  parce qu’il est à un stade où il est disponible et que c’est une obligation légale de le mettre à disposition de sa sélection. Je pense, je n’en mettrai pas ma main à couper parce que je ne suis pas avocat mais je crois que c’est ça. »

Presnel est le joueur le plus utilisé au PSG cette saison avec 17 matchs et 1436 minutes, sans compter les matchs joués avec l'équipe de France. Avec le recul, avec cette blessure, pensez-vous l'avoir trop utilisé cette saison ?

« Que Kimpembe ait un petit souci qui ne lui permette pas d’être là demain ne veut pas dire que nous avons pris de mauvaises décisions »

« Non ! Non, parce que les décisions ont toujours été prises conjointement avec notre service performance et bien sûr notre équipe médicale, nous travaillons de concert. Qu’il ait un petit souci qui ne lui permette pas d’être là demain ne veut pas dire que nous avons pris de mauvaises décisions. Si ça avait été le cas, que nous avions forcé pour un joueur, j’ai suffisamment d’humilité, et un égo très équilibré, pour pouvoir reconnaître une erreur et l’assumer ouvertement. Mais dans ce cas précis, ça fait juste partie des choses qui arrivent dans le football et qui font qu’il ne pourra malheureusement pas être disponible demain, mais il ne s’agit pas d’un gros problème. »

Comptez-vous sur Kurzawa cette saison ? Va-t-on le revoir prochainement ou fait-il partie des joueurs qui auront du mal à se refaire une place dans le groupe ?

« Peut-être qu'aujourd'hui on compte davantage sur d’autres que Layvin »

« J'ai parlé avec Layvin en début de saison. C'est clair que c’est un joueur supplémentaire de l'équipe et que pour la suite, nous comptons peut-être plus sur d'autres joueurs. Il s’entraîne bien, il se montre très professionnel en aidant l'équipe comme il le peut. C’est évident qu’à ce poste nous avons de multiples options et peut-être qu'aujourd'hui on compte davantage sur d’autres que lui. »

Beaucoup de supporters sont frustrés de ne pas voir Xavi Simons avec les professionnels alors qu’il brille avec les U19, on l'a encore vu cette semaine. Y a-t-il une explication sur le fait qu'il ne soit même pas appelé avec le groupe professionnel ?

« Oui, il y a une explication pour Simons : nous avons 33 joueurs pro dans l’effectif que nous entraînons »

« Oui, il y a une explication : nous avons 33 joueurs pro dans l’effectif que nous entraînons. Au poste de Xavi Simons, c’est peut-être là où c’est le plus engorgé en termes de concurrence. Nous répétons toujours la même chose : nous avons besoin de faire une place aux jeunes mais ce n’est malheureusement pas possible aujourd’hui. Nous n’avons pas la place pour leur permettre d’avoir une chance. Nous espérons qu’à l’avenir, avec un peu de patience, il en aura. C’est un joueur sur lequel nous avons compté en pré-saison mais maintenant que c’est bouché au milieu de terrain avec le grand nombre de joueurs à son poste… Il est évident qu’un joueur jeune a besoin de compétition, de temps de jeu, et non pas de s’entraîner pour finir par jouer à la Playstation le week-end venu. Nous pensons que le mieux pour son évolution est de faire ce qu’il fait aujourd’hui.

« Si vous avez suivi notre parcours à l’Espanyol, à Southampton, à Tottenham, vous savez que nous aimons travailler en donnant leur chance aux jeunes »

(Il complète après traduction) Mais c’est une très bonne question parce que si vous avez suivi notre parcours à l’Espanyol, à Southampton, à Tottenham, vous savez que nous aimons travailler en donnant leur chance aux jeunes. Les jeunes ont besoin non seulement d’avoir une place mais aussi d’y croire, d’avoir le sentiment qu’ils peuvent y arriver au sein de l’équipe première. Dans un effectif comme le nôtre, dans une équipe comme le Paris Saint-Germain aujourd’hui, c’est souvent compliqué pour les jeunes. La motivation initiale se transforme souvent en frustration quotidienne et au bout du compte, ils ne s'entraînent pas correctement et ils ne jouent pas non plus le week-end. Nous sommes très attentifs à cela. 

« Ce n'est pas de leur faute, mais plutôt un problème au niveau de notre structure et de la façon dont nous avons organisé l’équipe première »

Ce n'est pas de leur faute, mais plutôt un problème au niveau de notre structure et de la façon dont nous avons organisé l’équipe première. Si nous voulons compter sur les jeunes, nous devons leur faire la place qu'ils méritent pour pouvoir se développer. C'est pour cela que je dis souvent que prendre des jeunes à l’entraînement pour les prendre génère de la frustration et qu'au lieu d’être une évolution, c'est une involution (régression, N.D.L.R.). Nous pensons donc qu'il est parfois bien mieux qu'ils s’entraînent avec leur équipe, qu’ils participent à des compétitions, qu’ils se sentent importants dans la catégorie dans laquelle ils évoluent quotidiennement, pour ne pas vivre cette frustration.  

(Il précise encore après traduction) Ca existe à l’Espanyol, Southampton, à Tottenham. Ce ne sont pas que des mots, nous pensons vraiment, à partir du travail réalisé là-bas, que pour qu’un jeune progresse, il faut lui faire une place. Nous avons accumulé beaucoup d’expérience là-bas. Mais évidemment que pour répondre à ta question initiale, nous aimerions que des jeunes du Paris Saint-Germain puissent intégrer l’équipe chaque année. C’est l'identité que beaucoup de supporters réclament au Paris Saint-Germain. 

(De nouveau, il reprend après traduction !) Pour finir, parce que sinon je ne vais jamais m’arrêter sur le sujet (rires) : nous sommes un staff technique qui aime le risque, qui aime prendre des risques. C’est évidemment surtout une question de respect pour les joueurs pro. Quand ils signent dans un club, c’est parce qu’il y a un accord mutuel. Les effectifs doivent toujours avoir quatre ou cinq joueurs avec le potentiel de pouvoir compléter l’équipe première. Pour cela, il faut réduire l’effectif pour atteindre 18 à 22 joueurs pro, pas plus, pour pouvoir donner une vraie chance à quatre ou cinq joueurs chaque année de monter, des joueurs qui peuvent atteindre ce niveau, montrer sur une saison qu’ils peuvent atteindre le niveau pour jouer, confirmer en compétition qu’ils l’ont parce qu’il y a toujours des suspensions ou des blessures qui leur permettront de jouer et prouver alors qu’ils peuvent être titulaire au PSG, avec l’exigence et la pression qui existent ici. Sinon, nous serons toujours embêtés parce que nous ne saurons jamais si nos jeunes sont prêts pour jouer en équipe première ou pas. Voilà, j’en ai terminé, merci (rires). »

Qu'avez-vous pensé de la prestation de Neymar contre Leipzig après une performance assez intéressante contre Lille ? Êtes-vous satisfait de son état de forme de ces derniers matchs ?

« Oui, je suis satisfait. Je suis un entraîneur qui est toujours satisfait tant qu'il y a de l'engagement, de l’implication et de la volonté. La performance arrive ensuite en fonction d'autres paramètres mais je crois que le minimum que chaque joueur doit montrer à l'entraînement ou en match, c'est l'engagement, la volonté, la joie, la responsabilité. Il y a des obligations pour tout joueur professionnel, comme pour nous le staff ou pour vous lorsque vous travaillez dans vos médias, il y a certains minima requis qui doivent toujours être respectés. Je pense en cela que l'équipe démontre toujours qu'elle existe. Ensuite, concernant la performance, nous devons évidemment progresser et nous cherchons toujours à mieux faire les choses. Et même quand ils marquent trois buts, nous voulons qu'ils en marquent quatre. Et quand ils jouent un bon match et qu'un gardien arrête un penalty, nous voulons qu’il en arrête deux. C’est cette exigence qui nous fait grandir. 

« Quand les choses se calmeront, et surtout quand nous atteindrons l'état de forme souhaité pour chaque joueur, je pense que le collectif correspondra à ce que tout le monde attend. »

Je suis content de Neymar mais je suis également content de l'implication de tous les autres joueurs. Nous obtenons des résultats grâce à nos efforts, nos sacrifices, notre combativité, notre façon de surmonter les vents contraires. Quand on dit ça, ça fait rire parce qu’on se dit que le Paris Saint Germain ne peut pas citer ce genre de choses, qu’il devrait en citer d’autres. Mais il faut un début à tout, nous devons commencer par ça et le reste suivra parce que le talent est là. Quand les choses se calmeront, et surtout quand nous atteindrons l'état de forme souhaité pour chaque joueur, je pense que le collectif correspondra à ce que tout le monde attend. »


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