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Où va le PSG ? (1e partie)

Publié le vendredi 6 janvier 2017 à 7:58 par Olivier Guiol
Six mois après l'arrivée d'Unai Emery et de Patrick Kluivert au Paris Saint-Germain, c'est le moment de faire un point sur la situation au sein du club parisien et tenter de comprendre la dynamique actuelle. Ce tour d'horizon devrait permettre d'y voir plus clair sur l'état du projet initié par QSI à son arrivée en 2011.

Le point sur la situation actuelle

Ligue 1 : une troisième place qui ne doit pas générer d'affolement

Le PSG compte 39 points en championnat à mi-parcours, soit un rythme d'un peu plus de deux points par match. S'il traverse la phase retour au même rythme, le PSG finira à 78 points en fin de championnat, total qui aurait permis d'être champion 4 fois sur les 6 dernières éditions. Pas si mal pour un groupe qui a perdu son joueur le plus important cet été, Zlatan Ibrahimovic.

Si le PSG a connu une très bonne série après la défaite à Toulouse (22 points pris sur 24), les défaites contre Montpellier et Guingamp et le match nul contre Nice ont marqué un coup d'arrêt. Ces résultats négatifs sont toutefois à nuancer : les adversaires ont marqué sur tous leurs tirs cadrés (mise à part la frappe de 40m en plein but de Balotelli) et ont donc bénéficié d'une réussite maximale, tandis que Paris n'est pas parvenu à concrétiser ses occasions : efficacité minimale. Le (très bon) papier des Chroniques Tactiques à ce sujet démontre très bien cela :

Aussi, la perte d'Ibra, le manque visible de confiance de certains joueurs parisiens et quelques mauvais résultats ont redonné du courage aux adversaires de Ligue 1. Alors que le PSG affrontait l'an passé des équipes résignées qui semblaient déjà commencer le match à 0-1 (une domination mentale qui rappelle celle de l'OL d'Houllier), ces dernières n'ont plus peur d'attaquer la bête affaiblie qu'est le PSG. Ce championnat est bien plus difficile que le précédent du fait de l'adversité qui s'est réaffirmée.

Au niveau du classement, le PSG rencontre deux adversaires coriaces cette saison : Nice, formidable machine à jouer mise en place par Lucien Favre et ses dirigeants, et Monaco, qui ne doit son avance de trois points qu'à sa victoire contre Paris pendant le mois d'août. Cependant, le club parisien dispose d'une marge de progression importante dans le jeu, et certains éléments clés (Rabiot, Verratti, Pastore voire Thiago Motta) n'ont pas été épargnés par les blessures. Ses adversaires azuréens tournent eux à plein régime et voient leur infirmerie plutôt désertée. 

Sur le plan du jeu comme sur la capacité à avoir ses meilleurs éléments, le PSG semble donc en avoir bien plus sous le pied que ses adversaires principaux. C'est porteur d'espoir pour la suite du championnat de Ligue 1.

Champions League : un PSG fort contre le gros, en difficulté contre les faibles

Si le tirage du Barça a sévèrement sanctionné le match nul contre Ludogorets, le PSG a offert des visages contrastés. 

Lors des matchs contre Bâle et Ludogorets, Paris a été globalement dominateur mais s'est souvent retrouvé en difficulté contre des équipes douées en contre-attaque. Bilan des courses, trois victoires pas malheureuses (but improbable de Meunier à Bâle, penalty arrêté par Areola à 2-1 pour les Parisiens en Bulgarie, trois poteaux pour Bâle au Parc) et un nul frustrant, mais qui guettait ce PSG tant les transitions défensives étaient laborieuses et laissaient la porte ouverte à une sanction qui a fini par se concrétiser. Si le PSG peut nourrir des regrets à l'issue de la phase de poules, ce n'est pas tant le match contre Ludogorets que la double confrontation contre Arsenal qui doit laisser un goût amer.

Contre les Gunners, le PSG a montré un excellent visage en dominant son rival londonien dans les grandes largeurs par deux fois, mais a terriblement manqué de réussite dans les deux surfaces. Paris a beaucoup gâché (notamment Cavani au match aller), tandis qu'Arsenal a bénéficié d'une réussite extrême, notamment au retour avec un but sur un penalty bêtement donné par Krychowiak et un autre sur un CSC improbable de Verratti. 

Si la prestation parisienne fut très encourageante contre le plus gros adversaire de sa poule, le manque d'efficacité offensive comme défensive coûte finalement très cher au PSG puisque c'est contre le Barça et au Camp Nou qu'il faudra aller chercher le ticket pour les 1/4 de finale. La mission est de taille pour les parisiens.

Les joueurs : un vestiaire fidèle au club mais orphelin de son patron

Nasser Al-Khelaifi évoquait récemment dans Le Parisien un manque de motivation de la part de ses joueurs pour expliquer certaines contre-performances. Si le choix de mots détonne, il semble néanmoins pertinent. Lors des récentes défaites, les Parisiens ont abordé les rencontres sans réelle détermination et avec un pressing relatif par rapport aux gros matchs. Dépourvus d'esprit de conquête, les Parisiens ne montrent pas plus de caractère. À chaque fois que le PSG a concédé l'ouverture du score contre plus faible que lui, il est reparti avec une défaite en jetant toutes ses forces dans les dernières minutes. Cette tendance à la procrastination fut confirmée par les propos de Marco Verratti après la défaite à Guingamp : «Nous devons nous mettre en tête que le match n'est pas gagné quand nous entrons sur la pelouse.» Preuve que si la domination absolue du PSG était jadis actée par les adversaires, elle l'était aussi par les Parisiens eux-mêmes. Ce nouveau PSG doit réapprendre à se dépenser pour gagner contre plus faible que lui. 

Cette énergie et cette hargne nécessaires devraient être insufflées par les patrons du vestiaire. Ibra en était le boss incontestable, mais personne n'a pris sa relève. Le capitaine Thiago Silva aurait dû reprendre ce rôle, mais il semble effacé et l'expérience de la Coupe du Monde au Brésil a prouvé qu'il était friable sous pression. Blaise Matuidi a un peu perdu en légitimité maintenant qu'il a répété à l'envi ses regrets de ne pas être parti à la Juve l'été dernier. Quant à Thiago Motta, ses prestations en demi-teinte ne font plus de lui un titulaire indiscutable. Au fond, les deux indiscutables qui paraissent les plus impliqués dans l'aventure parisienne sont Edinson Cavani et Marco Verratti. Mais Cavani semble trop égoïste, et Verratti trop jeune. 

Bilan des courses : en l'état actuel, personne ne semble habilité à devenir le patron du vestiaire parisien. 

Quant aux performances individuelles, nombre de joueurs semblent très loin de leur niveau optimal : c'est criant pour Krychowiak, Di Maria, Lucas et le vieillissant Maxwell. C'est plus nuancé mais aussi vrai pour Thiago Silva, Marquinhos, Matuidi, Motta ou même Verratti par moments (qui revient de sa pubalgie).

Un groupe parisien fidèle et jeune mais qui n'évolue plus

Le projet de QSI s'illustre bien dans la composition de l'effectif parisien. Le noyau stratégique du groupe, garant de la crédibilité du projet QSI, est constitué de jeunes et grands talents : Marquinhos, Rabiot, Pastore (quand il peut jouer), Verratti et même Lucas (dans une moindre mesure, certes). Dans un deuxième cercle, des joueurs de très haut niveau qui ont encore quelques années de bon football devant eux : Thiago Silva, Cavani, Di Maria voire Matuidi. Viennent ensuite les cadres proches de la retraite mais importants pour l'expérience du groupe : Motta et Maxwell. Les autres joueurs, jeunes, doivent encore prouver pour accéder à ce très haut niveau : Kurzawa, Aurier, Meunier et les jeunes de la formation. Enfin il y a les flops du dernier recrutement qui ne jouent pas : Jesé, Krychowiak, Ben Arfa.

Di Maria mis à part, la totalité des joueurs importants pour le projet sont là depuis plus de 3 ans. En effet, et c'est bon signe : aucun joueur important pour le projet PSG (à part Zlatan qui n'incarnait plus l'avenir à 34 ans) n'a jamais quitté le navire. Il faut y voir une bonne gestion du club, alors que Thiago Silva, Marquinhos ou Verratti notamment ont été courtisés par le Real et le Barça. Cela induit aussi une deuxième donnée troublante : tous ces joueurs ont été recrutés par Leonardo. 

Depuis le départ du Brésilien en 2013, 6 mercatos se sont écoulés et seul Di Maria a enrichi l'effectif parisien ; les autres recrues furent le fruit d'une politique de recrutement calamiteuse.

La 2ème partie sera diffusée en fin d'après-midi, avec la direction sportive, Al-Khelaïfi et Unai Emery au programme.


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