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Silva revient sur son année difficile

Publié le mardi 10 mars 2015 à 23:59
Le capitaine du PSG Thiago Silva s'est longuement confié dans le journal l'Équipe du jour. Il revient sur son année difficile et se projette sur le futur.

La trêve :

« Nous, les Brésiliens, quand nous rentrons au pays pour une semaine, deux ou trois jours même, cela nous fait un bien fou. On oublie un petit peu le foot. On va à la plage avec nos enfants, on passe du temps en famille. C’est une cure de jouvence. À Noël, mais surtout après la Coupe du monde, ma famille a été d’un soutien immense. Je n’étais pas très bien sur le terrain jusqu’à la trêve. Les fêtes de fin d’année m’ont complètement changé. Avec l’appui du club, des coéquipiers, je suis aujourd’hui de retour à mon niveau. »

Son processus pour se reconstruire :

« Après tous les matches, à la maison, j’ai regardé ce que je faisais de bien et de moins bien. Je pense être un joueur de qualité ( il sourit ) mais j’ai besoin de revoir à la télé ce que je peux améliorer. Souvent, j’entends des choses très dures à l’égard des joueurs. Si cela arrive à un jeune, il peut s’effondrer, mais mon expérience m’a donné un petit peu plus de tranquillité pour penser, travailler encore plus et revenir au top. »

Son année 2014 :

« Elle a été spéciale et surtout difficile. C’était le rêve de tous les Brésiliens de gagner la Coupe du monde à la maison et on perd la demi-finale contre l’Allemagne 7-1 ! Ce match était insensé. J’avais besoin de l’oublier, mais c’était difficile, parce qu’il est en permanence dans ma tête. Parfois, j’y repense. C’est dur, mais cela me donne aussi des forces pour travailler. Après un match comme celui-là, si tu restes à la maison avec la tête dans le sac, c’est impossible de revenir. Or, je pense qu’après la Coupe du monde et jusqu’à Noël, je suis resté un peu dans cet état-là. Et puis il y a eu un déclic. »

Le déclic :

« Quand tu traverses une période aussi difficile, tu as besoin de temps pour récupérer. Mentalement, je pensais que tout était terminé après la Coupe du monde. Puis il a fallu revenir à Paris pour tout recommencer. Je pensais chaque jour à la Coupe du monde. C’était très difficile. Puis je me suis blessé contre Naples ( 11 août, cuisse droite ). J’ai fait une grosse erreur en disputant ce match amical, et ç’a été encore plus dur pour moi. Mentalement surtout. Mais le club m’a beaucoup aidé, le président aussi. Nasser est souvent venu me voir, il m’a envoyé des messages ( il mime des textos ), on parlait beaucoup. Il m’a toujours dit : “Thiago, tu es le meilleur ! ” Aujourd’hui, nous parlons beaucoup moins parce que je n’en ai plus besoin (sourire). »

Le soutien de Blanc :

« Je me souviens d’une conférence de presse où un journaliste lui a demandé pourquoi il continuait de me faire jouer alors que je n’étais pas à mon niveau. Le coach a répondu : “Thiago Silva ? C’est le meilleur défenseur central du monde ! ” Il m’a accordé toute sa confiance et il m’a donné la force pour revenir. Quant à ce but, je suis allé le voir parce que ce matin-là, justement, il m’avait dit que j’avais besoin de marquer. Lors du match précédent, j’avais eu deux occasions que je n’avais pas transformées. »

Paris en progrès depuis son arrivée ?

« On a effectué un travail de très bonne qualité avec lui. Si nous sommes l’unique équipe européenne encore engagée sur quatre fronts cette année, c’est aussi grâce aux qualités du staff technique. Il accorde beaucoup d’attention à tous les joueurs. Rendez-vous compte que l’on joue tous les trois jours, c’est difficile ! Parfois, tu as besoin de faire tourner parce qu’untel ou untel est fatigué. Or, il fait toujours de bons choix pour l’équipe ou pour la confiance de ceux qui ne jouent pas beaucoup. »

Le PSG a-t-il atteint sa plénitude ?

« Je pense que oui. Le groupe du PSG, cette année, est très fort même si on doit améliorer notre rendement devant le but. L’année dernière contre Chelsea, on a gagné 3-1 à la maison et paradoxalement, je pense que l’on a moins bien joué que cette année où on a fait match nul (1-1). C’est pour ça que je suis très confiant pour ce match retour. »

La résistance en L1 :

« Sincèrement, je pensais que cette année serait plus facile que l’an passé… Finalement, elle est beaucoup plus difficile. C’est important pour le pays qu’il y ait des équipes capables de gagner le Championnat. Mais Lyon et Marseille ont eu l’avantage de ne pas disputer la Coupe d’Europe. Quand vous avez quatre compétitions, ça plaît aux joueurs, au club, mais ça oblige parfois à changer d’hommes, de tactique et ça peut compliquer la saison. Mais je suis très confiant. On sera là jusqu’à la fin, il le faut car Lyon et Marseille vont continuer et Monaco arrive doucement… »

Paris champion ?

« J’espère (rire). Mais ça ne dépend pas que de nous. Nous avons déjà rencontré deux fois Lyon et on ne peut donc pas lui reprendre des points dans des confrontations directes. En tout cas, on va supporter un petit peu Marseille lors du prochain match (rire). »

Chelsea /PSG :

« C’est LE match de la saison. La motivation en Ligue des champions n’est pas la même qu’en Championnat. Si on joue tous les matches de Championnat comme ceux de C 1, on les gagne tous, je pense. Mais ce n’est pas comme ça... L’atmosphère du stade, la tension, l’adversité sont différentes. Contre Chelsea, au Parc à l’aller, l’atmosphère était vraiment très bonne. C’était la première fois que je ressentais ça. Quand les supporters sont comme ça, sur le terrain, tout devient plus facile. D’accord, on n’a pas gagné mais on est tombés sur un extraordinaire Courtois. Je pense que c’était notre meilleur match de la saison, meilleur que celui contre le Barça (3-2 ) en poules. »

Un message à passer à ses équipiers ?

« Aucun. Comme moi, ils n’ont pas besoin de discours de motivation. Je sens déjà dans leur regard la volonté de jouer, d’être là. Quand je les vois, je sens que l’équipe sera présente. Regardez ( il montre ses bras comme pour exprimer ses frissons ). Je pense qu’on est beaucoup plus forts que l’an passé sur ce genre de match. Chelsea est une grande équipe mais on a la possibilité de passer. L’an dernier, le match aller (3-1) nous a peut-être donné beaucoup de confiance. Et quand nous sommes arrivés là-bas, l’équipe n’était pas bien concentrée. À mon avis, on se disait : “On a déjà gagné ! ” Aujourd’hui, c’est différent. Nous avons besoin d’un résultat, et c’est mieux qu’on aille là-bas dans cet état d’esprit. »

Sa concentration avant un match important :

« Quand j’entre sur un terrain, je suis complètement différent. Avec vous, je suis très timide, mais si je le suis sur le terrain, on va perdre le match ( sourire ). J’ai besoin de transmettre de la confiance à tout le monde, j’ai besoin de parler. Et c’est naturel, je ne me force pas. Juste avant de pénétrer sur la pelouse, j’écoute beaucoup de chansons brésiliennes, et je me rappelle ma vie, quand j’étais petit au Brésil… J’ai traversé aussi beaucoup de difficultés et ces images de ma jeunesse me donnent de la force. Je pense à la maladie, à ma tuberculose en 2005 à Moscou... C’était très, très difficile pour moi, cette période. Chaque fois que je suis en difficulté, je pense à ça, à mon fils, à ma femme qui m’a tellement aidé dans ces instants-là. »

Ses émotions :

« Je suis un joueur très émotif, c’est pour ça que j’ai beaucoup pleuré après la Coupe du monde. Car on aurait pu écrire l'histoire du Brésil en remportant l’épreuve chez nous... »

Chelsea, un match pour passer un cap :

« J’entends toujours ce discours : “Au PSG, il y a beaucoup de bons joueurs, mais ils ne vont pas en demi-finales, donc ce n’est pas une bonne équipe .”Ça me fait mal d’entendre ça. Nous, joueurs, on connaît la difficulté de réussir en Ligue des champions. Mais on va aller le chercher, ce résultat, même si j’ai beaucoup de respect pour Chelsea et son entraîneur. En tant que capitaine, j’ai besoin de communiquer cela au groupe. Si le capitaine a la tête baissée, c’est très difficile pour les autres. »

Le niveau de Chelsea au match aller :

« C’est difficile à dire… Ils ont moins bien joué que l’an dernier. Ils ont des hommes de qualité qui peuvent faire la différence à tout moment, comme Diego ( Costa ), Hazard, Willian. C’est pour ça qu’ils sont leaders de Premier League. On devra rester très concentrés. Ils sont aussi forts sur les coups de pied arrêtés, très dangereux, mais nous aussi ! On pourra marquer de la tête. »

Le PSG plus proche des grands clubs ?

« Oui. Je disais à Papus Camara que cette équipe de Paris était la meilleure dans laquelle j’avais évolué. J’ai été au Milan avec des Seedorf, Nesta, Pirlo… Mais ce PSG est plus fort... On doit maintenant le démontrer, gagner, donc faire plus que ce qu’on a déjà réalisé. Il faut du concret. La C 1, c’est l’objectif du club et le nôtre. On a la possibilité de marquer l’histoire du club. Et je suis très confiant qu’on puisse y parvenir. »

NB : Propos recueillis par l’Équipe.


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