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Brest/PSG, Lee, Gonçalo Ramos, Vitinha, etc, la conf' complète de Luis Enrique avant Brest/PSG

Publié le samedi 28 octobre 2023 à 19:22 par Philippe Goguet
C'est un Luis Enrique de bonne humeur mais méfiant concernant le prochain match qui s'est présenté en conférence de presse avant Brest/PSG. Le coach parisien craint le déplacement en Bretagne, notamment en raison du contexte et de l'horaire inhabituel, et il ne s'en est pas caché. Il a également été très transparent à propos des cas individuels qu'il a évoqués: Gonçalo Ramos, Vitinha et Lee Kang-in.

Gonçalo Ramos donne l'impression d'être un joueur qui aime bien participer au jeu qui revient beaucoup chercher les ballons mais il est peu utilisé par son jeu de tête. Est-ce que c’est ce que vous attendez de lui ?

« Ce que vous voyez de Gonçalo Ramos c’est ce que l’entraîneur et le staff lui demandent »

« Ce que vous voyez de Gonçalo Ramos c’est ce que l’entraîneur et le staff lui demandent. On a besoin que notre numéro 9 revienne en appui afin de laisser des espaces pour que ses partenaires puissent attaquer en profondeur. À cause du type de jeu que l’on pratique, quand on fait des attaques rapides et qu'il y a beaucoup d’espaces, il bouge très très bien selon moi. Il est vrai qu’on n’est pas une équipe qui va faire beaucoup de centres, à cause du type d'attaques que l'on a donc peut-être qu’on ne voit pas les meilleures caractéristiques de Gonçalo Ramos. Mais je dois dire que mes deux attaquants Ramos et Kolo Muani sont tous les deux des joueurs top et ils font un travail pour l’équipe en attaque et en défense spectaculaire. On peut rajouter des joueurs, Asensio peut jouer là, Barcola peut jouer là, Lee Kang-in peut aussi jouer là. J’ai beaucoup d’options pour moi en tant qu’entraîneur et c’est une merveille. »

La dépense physique et mentale a été importante en Champions League, l'horaire est particulier, est-ce match piège contre Brest ?

« Brest est un adversaire très compliqué pour nous »

« Ce sont tous des matchs pièges mais spécialement à cause d’un horaire bizarre, à 13 h. On n’a jamais joué à cette heure et je pense qu’eux non plus. On joue à l'extérieur, donc cela ajoute toujours une difficulté, parce qu'il y aura des supporters à fond derrière leur équipe. C’est un match qui réunit toutes les conditions pour se disperser et ne pas être concentré, et c’est ce qu’on doit éviter. C’est une équipe qui n’a pas perdu à domicile donc qui défend très bien, qui centre beaucoup, qui sait de quelle manière elle veut jouer.  C’est un adversaire très compliqué pour nous, particulièrement quand on sort d’un match très motivant comme celui de Champions League. Ce sont des choses auxquelles on doit être attentifs pour bien les gérer. »

Comment allez-vous stimuler vos joueurs dans un match un peu moins prestigieux que d'autres ?

« C’est la difficulté qui se présente à nous malheureusement. C’est la difficulté que rencontrent tous les entraîneurs avec des équipes comptant 20 joueurs internationaux. Je ne vais pas m’en plaindre, c’est un grand plaisir d’entraîner des joueurs internationaux, mais je pense qu’il n’y a pas de doute : les trois points contre Marseille ou contre une équipe de haut niveau, sont les mêmes que contre une équipe moins bien classée. Tous les matchs valent le même nombre de points et notre objectif est de gérer le match de façon à être meilleurs que l’autre équipe, à se créer davantage d'occasions de buts et de subir le moins d'opportunités de l’adversaire. 

C’est le travail d'entraîneur d’une grande équipe et c’est mon travail, c’est ce que j’essaie de faire. J’essaie de trouver la meilleure composition pour demain avec les joueurs les plus motivés et les mieux préparés pour ce match. Ce sera une rencontre très difficile. J’ai vu le terrain, le stade, c’est comme un stade anglais, les tribunes sont très près de la pelouse et les supporters vont pousser leur équipe. Pour l’horaire, ce n’est pas tant qu’il ne soit pas idéal mais c’est surtout qu’il est inhabituel. Ce n’est pas une excuse, je ne m'en plains pas, et, nous nous devons, en tant qu'équipe, de  passer outre ces circonstances. »

Vous avez pris le dessus mentalement sur les Milanais au dernier match et c'est un aspect que vous travaillez avec un membre de votre staff. Comment travaille-t-on l’aspect mental ? Avez-vous un exemple d'exercice ?

« Une équipe qui prend un but subit un choc pendant 5 minutes si elle a de la chance »

« Non, non, il n’y a rien de cela. Vous pensez que nous avons été supérieurs psychologiquement en deuxième mi-temps ? Pourquoi vous dites cela ? (Le journaliste lui répond en mettant en avant la façon dont ils ont marqué les buts et Luis Enrique semble sceptique) Ce qui est clair, c’est qu’il n’y a pas besoin de s’y connaître en psychologie ou d’avoir Joachin Valdes pour cela. Un but apporte un supplément mental pour l’équipe qui le marque et tire vers le bas celle qui le subit et va perdre confiance. Notamment une équipe qui encaisse un but subit un choc et peu importe comment l’équipe s’appelle, si elle a un psychologue ou pas, ou si elle travaille avec un psy de la NASA ou je ne sais quoi. 

Une équipe qui prend un but subit un choc pendant 5 minutes, si elle a de la chance. Cela peut aussi durer 10, 15, 20 ou 30 minutes. Au contraire, une équipe qui marque un but est excitée, en confiance, pleine d’envie. Les matchs de foot changent constamment au gré de ces actions.

Le but que nous avons marqué nous a fait du bien moralement mais ce n’est pas parce que j’ai un psychologue, juste parce que cela arrive à toutes les équipes même avec ou sans psy. Le fait d’avoir un psychologue permet un travail conjoint avec le staff qui peut identifier un joueur qui a besoin de travailler tel ou tel aspect de manière individuelle. Il le travaille alors avec Joachin (Valdés) de manière confidentielle et secrète évidemment si le joueur ne veut pas que cela se sache. Il n’y a aucun secret. 

Au 21e siècle, celui qui ne travaille pas psychologiquement, celui qui ne dédie pas du temps à respirer, à se concentrer sur lui-même, à visualiser tout ce que cela signifie d’être un joueur professionnel, perd une partie de son potentiel en route et je crois que les joueurs de façon générale, peu importe le championnat, font très attention à cela. Ils travaillent l’aspect psychologique avec ou sans professionnel. »

Qu’avez-vous pensé de l’entrée de Lee Kang-in mercredi contre le Milan AC ? Il apparaît comme une nouvelle option en attaque ou au milieu.

« Le retour d’un joueur, c’est toujours une bonne nouvelle, pour n’importe quel joueur. Dans le cas de Lee, nous avons beaucoup d’illusions et d’espoirs parce qu’on connaît parfaitement le niveau du joueur. En plus de sa qualité individuelle, il ne perd pas le ballon, il génère des supériorités grâce à ses dribbles. C'est joueur qui a des qualités physiques importantes en défense et en attaque et je crois qu’il peut nous apporter beaucoup de choses, en plus de ses possibilités de jouer à plusieurs positions. Il peut jouer en tant qu’ailier droit ou gauche, à l'intérieur, excentré, il peut être au milieu ou en faux neuf, en ailier. Pour moi en tant qu’entraîneur c’est très attirant et c’est quelque chose que l’on doit souligner : sa polyvalence peut faire une différence. »

Vitinha a joué à gauche en début de match contre Milan puis plus dans l’axe en seconde mi-temps et on l’a senti plus à l’aise. Est-ce que c’est une demande de votre part ou simplement le fait qu'il y avait plus d'espace ?

« Vitinha doit savoir quel espace il doit occuper selon qu’il joue sur le côté ou plus resserré dans l’axe »

« Non, c’est simplement que c’est un joueur similaire à Kang-In : il peut jouer en tant qu’ailier ou à l’intérieur, ou même comme pivot (NDLR : milieu défensif axial) selon le match. Nous, selon la position de la balle, on doit être à un endroit ou à un autre. Vitinha doit savoir quel espace occuper selon qu’il joue sur le côté ou plus resserré dans l’axe. Et il y a d’autres aspects que je ne vais pas dire publiquement parce que ce n’est pas dans mon intérêt que les autres équipes le sachent. Je crois que Vitinha a cette capacité à assumer ce rôle polyvalent pour déterminer, en fonction de la position de la balle, s’il doit jouer plus à l’extérieur ou plus dans l’axe. Il y a plusieurs joueurs qui peuvent le faire mais celui qui l'a le plus fait jusqu’à maintenant, c’est lui. Warren peut également le faire, Fabian (Ruiz) aussi, Soler aussi, Lee également. Pour l’entraîneur que je suis, ça m’ouvre un panel de possibilités très intéressant. »

Au micro de PSG TV

Vous avez déclaré ne pas avoir apprécié les 25 premières minutes de la rencontre contre Milan. En revoyant le match, qu'en avez-vous pensé ? Quels enseignements en avez-vous tiré ?

« La première chose à dire est qu'il ne faut pas accorder tant d’importance aux analyses à chaud juste après le match parce qu’étant donnée notre position sur le terrain, nous sommes clairement biaisés. Après avoir revu la rencontre, je pense que ces 25 premières minutes n'étaient pas si mauvaises finalement. En fait, les dix premières sont très bonnes même, on est meilleur que Milan. Pour le reste, durant les 15 minutes suivantes, nous perdons quatre ou cinq ballons simples et faciles, que nous n’avons pas l’habitude de perdre, et qui se sont terminées par un corner ou un coup-franc qui nous ont fait douter. Mais je pense que ces 25 premières minutes n’étaient pas si mauvaises. Le reste du match, je pense que nous étions bien meilleurs que Milan. »

La plupart des joueurs du Paris-Saint-Germain sont des joueurs internationaux qui enchaînent donc les matchs avec Paris et avec leur sélection. En tant que coach, comment fait-on entre la nécessité de faire jouer les joueurs et de ne pas trop faire jouer les joueurs ?

« Eh bien, c'est justement la difficulté à laquelle je suis confronté, comme tous les entraîneurs, surtout quand on entraîne le PSG. Mais j'y suis toujours parvenu dans les clubs dans lesquels j'ai évolué, en essayant toujours de penser à l’intérêt de l'équipe et non aux intérêts individuels. C'est vrai que tous les matchs sont importants mais il y a des rencontres qui présentent plus de difficultés. Par exemple, pour le match à venir (contre Brest), en termes de motivation, après avoir joué Milan en Ligue des Champions, jouer un match de championnat, à l’extérieur, contre un adversaire très compliqué mais certainement moins motivant, nous devons être très, très inspirés et très motivés. Ce n'est pas facile à faire mais c'est mon travail. »

Brest n'a pas perdu un seul match à domicile cette saison. A quelle ambiance et quel match vous attendez-vous ? 

« Ce que j'ai vu de Brest, c'est une équipe très intense, qui sait très bien défendre, qui encaisse très peu de buts et qui défend de manière agressive et avec de très bons fondamentaux. (Une équipe) très compliquée (à jouer). Ce n'est pas un match où il faudra être attentiste, comme pour tous nos autres matchs mais a fortiori quand on joue à l'extérieur (parce que) l’adversaire, avec le soutien de ses supporters, se montre plus courageux, plus audacieux, plus agressif. Si nous n’arrivons pas inspirés et motivés, il sera difficile de gagner là-bas. 


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