C'est un Luis Enrique forcément satisfait de la victoire 3-2 face à l'OL qui s'est présenté en conférence de presse, mais le coach du PSG n'a pas tout apprécié pour autant comme il l'a signalé dans son analyse. Il a malgré tout apprécié la gestion émotionnelle de son équipe et l'a vue grandir en cours de partie. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Que retenez-vous de ce match ?
« Quand on joue trop avec son cœur, la tête cesse de fonctionner »
« Tout d'abord, je pense que nous avons fait une très bonne première mi-temps face à un Olympique Lyonnais qui était replié et qui essayait de ne pas prendre de but. Je pense que nous avons eu deux ou trois occasions très nettes de prendre l'avantage et nous n'avons pratiquement rien concédé. Et nous avons également commencé la deuxième mi-temps avec une très bonne intensité. Nous avons marqué deux buts et, pour moi, il y a eu deux moments très importants dans le match où, avec deux buts d'avance, nous avons continué à accélérer le jeu, nous avons continué à vouloir marquer plus de buts. Et quand on joue trop avec son cœur, la tête cesse de fonctionner.
Nous devons contrôler le jeu. A 0-2 et à 1-3, vous devez contrôler le jeu. Il y a eu plusieurs actions au cours desquelles nous avons continué à accélérer le jeu. Et quand un match est joué, qu'une équipe a déjà perdu, il y a des risques, vous commencez à générer des situations de jeu différentes qui ne nous intéressent pas. Le match est devenu compliqué à la fin et les cinq dernières minutes ont donné un peu une sensation de défense par accumulation (de joueurs), ce qui n'est pas la meilleure façon de défendre à mon avis. »
Comment vous expliquez que, de manière générale, le PSG fait surtout la différence en seconde période ?
« Pour pouvoir jouer à ce niveau en deuxième mi-temps, vous devez épuiser l'adversaire en première mi-temps »
« Parce que pour pouvoir faire la différence en deuxième période, il faut faire une grande première mi-temps. Ce soir, nous avons eu pratiquement 2 expected goals et l'adversaire 0,08 (à la pause). Cela signifie que, si vous ne regardez que quand ils marquent des buts... Non, pour pouvoir jouer à ce niveau en deuxième mi-temps, vous devez épuiser l'adversaire en première mi-temps, être bon avec le ballon, être bon sans le ballon, presser. Ne regardez pas seulement le résultat, ni quand le but est marqué. Le but est marqué parce que vous avez fait une excellente première mi-temps et que vous avez épuisé votre adversaire. »
Au-delà de la maîtrise, que vous inspire en tant qu'entraîneur la construction de vos trois buts, surtout le dernier en termes d'implication par rapport à ce que vous demandez à vos joueurs ?
« Je pense que dès le premier jour où nous sommes arrivés à Paris, notre idée était de jouer de façon offensive. Nous voulons le ballon et nous voulons attaquer dès le début. Depuis le début, nous avons toujours recherché des joueurs avec un profil pour offrir à nos fans non seulement des victoires et des titres, mais aussi pour jouer d'une manière attrayante. Nous ne spéculons sur aucun domaine, nous allons essayer de gagner sur tous les terrains que nous avons fréquentés et à partir de là, il y a beaucoup de choses que l'équipe peut continuer à améliorer.
« En termes de personnalité, l'équipe a grandi aujourd'hui »
Mais, surtout, je pense qu'en termes de personnalité, l'équipe a grandi aujourd'hui parce que c'était un match qui devenait un match tendu et dans lequel il pouvait facilement arriver qu'un joueur soit expulsé. La deuxième partie (du match) a été merveilleuse, en termes de contrôle émotionnel, de contrôle des émotions, de contrôle au niveau physique. Je n'ai pas aimé la fin du match parce que c'est devenu fou et quand tu gagnes, cela ne t'intéresse pas que ça devienne fou, mais je pense que l'équipe a encore grandi aujourd'hui en termes de personnalité et de caractère. »
Êtes-vous inquiet pour Fabian Ruiz ?
« C'est un coup, un coup très fort sur le mollet. Il a réussi à revenir. Espérons qu'il n'y ait pas de blessure au-delà du coup. »
Khvicha Kvaratskhelia a-t-il réussi l’un de ses meilleurs matchs avec le PSG ? En quoi son match peut influer votre réflexion pour Liverpool ?
« Dans la même mesure pour lui que pour ses coéquipiers, tous les entraîneurs veulent que leurs joueurs soient dans la meilleure forme possible. Je pense qu'il est encore en pleine croissance et c'est normal qu'il ne soit pas encore adapté à 100%, mais l'objectif est, en équipe, de résoudre le problème et d'être dans les meilleures conditions pour disputer tous les matchs.
Vous avez parlé de maîtrise des émotions, étiez-vous en colère contre Achraf Hakimi après son carton jaune ?
« (en français) Bonsoir ! »
Il sourit, pivote sur sa chaise et s'en va.
