Luis Enrique était en conférence de presse ce mardi à la veille de la finale de Coupe intercontinentale PSG/Flamengo. L'entraîneur espagnol a insisté sur l'importance de ce match face à un adversaire qu'il estime beaucoup et a également donné des nouvelles de son capitaine Marquinhos. Voici ses propos en intégralité retranscrits et traduits par nos soins.
Vous pouvez devenir le premier club français à remporter ce trophée et le troisième club dans l'histoire à réaliser un sextuplé. Est-ce que vous avez conscience de pouvoir marquer l'histoire de votre sport demain soir ?
« Je ne savais pas. Je pense qu'il y a peu d'occasions où tu peux jouer à cette finale et on est conscients de l'importance de ce match. C'est beau de jouer la finale intercontinentale, ça représente beaucoup pour nous et on est contents d'être ici. »
Il y a un an, on ne savait pas encore si vous alliez vous sortir de la phase de poule de Ligue des Champions. Un an après, vous êtes en finale de la coupe intercontinentale. Quel regard vous avez sur la trajectoire et à quel moment de la saison vous avez l'impression d'être aujourd'hui ?
« On est contents d'avoir cette opportunité car c'est toujours difficile de jouer cette finale intercontinentale »
« Il y a un an, on était dans le parcours, dans le chemin, pour arriver à ce moment. Et il y a des souvenirs de cette dernière saison qui sont très positifs. Je pense que ça a été important pour surmonter ce que on a eu au cours de l'année passée. Et en ce moment, je pense plus à une continuité. Cette saison, c'est une continuité de ce qu'on a vu les dernières années. Et ça arrive, c'est le moment de jouer cette finale. Comme on l'a dit, c'est important pour nous en tant qu'équipe, en tant que club et pour nos supporters. On est contents d'avoir cette opportunité car, je me répète, c'est toujours difficile de jouer cette finale intercontinentale. »
C'est votre quatrième finale internationale en 2025. Est-ce que vous ressentez toujours la même adrénaline ? Est-ce que c'est un parfum particulier dans les heures qui précèdent ces événements ? Et est-ce que le fait d'en avoir fait plusieurs auparavant, ça vous donne plus de capacité à pouvoir appréhender l'événement ?
« Flamengo est une très bonne équipe et ce sera une finale serrée »
« Je pense que c'est une motivation très claire. Marquer l'histoire à Paris, ça a été un objectif la saison dernière. Et continuer à marquer l'histoire, c'est l'objectif de cette saison. Chaque finale est différent. Ce sont des matchs particuliers parce qu'il faut être prêt et attentif pendant tout le match. Toutes les actions peuvent être importantes et décisives dans la finale et avoir ce contrôle, avoir la motivation juste pour le match, c'est important et on est prêts. Je pense qu'en début de championnat, on a eu des problèmes. L'équipe a montré cette mentalité qu'elle avait montrée l'année dernière. Demain, ce sera difficile parce que le Flamengo est une très bonne équipe et ce sera une finale serrée. »
Est-ce que vous pouvez nous faire un petit point sur l'état des troupes, notamment Marquinhos qui revient de blessure ? Est-ce que de ce qu'il vous a déjà montré sur ces derniers jours qu'il est apte selon vous à débuter le match de demain ?
« Il manque la séance d'entraînement aujourd'hui, mais il est prêt. Après l'entraînement, on va voir quel est son état. Demain, on va décider s'il sera là dès le début du match ou pas. »
Nous sommes fin 2025. Est-ce que vous avez le sentiment que votre équipe est enfin sortie de cette période intense, de fatigue intense qu'elle a connue depuis le début de saison avec beaucoup de blessés ? On a l'impression que vous récupérez presque tout le monde à part Hakimi. Est-ce que la période difficile est passée maintenant ?
« C'est impossible de savoir ça ! Ce que nous avons montré dans ces quatre derniers mois, c'est notre capacité à surmonter différentes situations. Et après ce calendrier (de la fin 2025), je ne peux rien assurer mais on est content de voir ariver Noël, les vacances, et d'avoir ce moment pour profiter avec la famille. Pour le début de l'année 2026, qu'on ait toute l'équipe ensemble et qu'on profite de ça parce que, dans toutes les compétitions, le moment important arrive. »
Dans sa conférence de presse, Filipe Luis, tout à l'heure, a parlé du fait que Flamengo soit en fin de saison, puisque ce sera leur dernier match demain. Vous, vous êtes à la mi-saison. Est-ce que ça change quelque chose dans votre préparation du match, d'affronter une équipe qui arrive vraiment en fin de saison, avec pleine de confiance, là où vous, vous êtes à la trêve de Noël bientôt ?
« Oui, c'est différent. Bien sûr, ils arrivent après après avoir gagné beaucoup de trophées, ils sont dans un très bon moment. J'aime la manière dont ils jouent au football avec le ballon et sans le ballon. C'est une équipe très bien préparée et tu peux le voir. Je me rappelle de l'été dernier, quand ils ont joué la Coupe du monde des clubs, et on a vu des matchs très intéressants. Ils ont une équipe très intéressante et très difficile (à jouer). On savait la difficulté avant le match et on va chercher à être prêts demain. »
Au Brésil et en Amérique du sud, ce trophée a beaucoup de valeur, quand bien même les Européens l'ont toujours gagné depuis 2013. Pour le PSG, qui ne l'a jamais gagné, est-ce un trophée très important, important ? Où le situez-vous ?
« Je ne pense pas qu'ils seront plus motivés que nous »
« C'est très difficile de valoriser la place de ce trophée. Ce qui est certain, c'est que quand tu es dans un grand club et que tu perds, on va toujours dire que c'était important. Quand tu gagnes, ça dépend... Donc c'est important parce que c'est la première fois de l'histoire que nous pouvons jouer cette finale. Normalement, les clubs européens ont toujours eu l'habitude de le remporter parce qu'il y avait une différence (de niveau) lors de ces matches. Mais aujourd'hui, ce match est très important pour Flamengo, très important pour nous. Alors où situer ce trophée... Nous, cela fait longtemps que nous essayons de continuer sur la même voie et d'écrire l'histoire de notre club. Ce serait historique de remporter la première (Coupe intercontinentale). C'est déjà une grande motivation pour nous, pour le club, et en ce sens, je ne pense pas qu'ils seront plus motivés que nous. »
Vous avez eu l'occasion d'affronter trois équipes du continent américain l'été dernier. Habituellement, les équipes européennes sont favorites. Est-ce que selon vous l'écart s'est réduit entre les équipes européennes et les équipes du continent américain ? Autre question, Dembélé pourrait gagner le trophée The Best ce soir. Est-ce que c'est un sujet de discussion au sein de l'équipe et pensez-vous qu'il le mérite ?
« Nous allons devoir montrer notre meilleure version »
« Oui, sans aucun doute. Mais comme ce n'est pas moi qui attribue les trophées, cela n'a pas vraiment d'importance. Depuis l'été dernier, vous vous préoccupez beaucoup de cette histoire de niveau entre les Européens et les autres, mais cela n'a pas vraiment beaucoup d'importance non plus selon moi, pour ne pas dire aucune. Mais je le répète, habituellement, ce sont plutôt les équipes européennes qui s'imposent. J'ai pu en disputer une il y a dix ans (le Barça avait battu River Plate 3-0, ndlr). Est-ce que le vainqueur de la finale sera forcément une meilleure équipe que son adversaire ? Non. Sur un match, tout peut arriver. Quand je vois Flamengo, je vois une équipe de très haut niveau, de top niveau, elle l'a démontré l'été dernier. Ils ont joué et battu Chelsea. Ils ont joué contre le Bayern Munich et ont été tout le match en capacité de le gagner. Demain, leurs joueurs d'expérience vont montrer toute cette expérience qu'ils ont acquis en Europe. Nous savons tous que chaque fois qu'il y a un joueur prometteur d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale, d'Amérique du nord, il vient en Europe. Et à partir de là, je ne crois pas que ce soit très important. Personne ne doute du niveau des joueurs sud-américains. Personne ne doute de leur qualité historique. Et jouer une finale contre une équipe brésilienne n'est pas une bonne nouvelle. Et c'est clair que nous allons devoir montrer notre meilleure version. Une équipe termine sa saison, l'autre en est à la moitié, mais au final, ce sont les petits détails qui comptent dans une finale. Je le répète, notre objectif est de nous donner à 100% et d'avoir l'envie et l'espoir de gagner cette finale. »
Une longue question est posée en arabe à propos d'Achraf Hakimi et le journaliste n'est visiblement pas au courant de l'absence du Marocain.
« Hakimi est blessé, il ne peut pas jouer. Il se rétablit en ce moment. Demain, il ne va pas jouer. »
Je voulais savoir si la défaite contre Flamengo aux Etats-Unis l'été dernier avait influencé votre façon d'aborder cette finale de demain contre Flamengo ? J'imagine que vous avez étudié Flamengo ces derniers jours. Quelle est la grande différence entre Flamengo et Botafogo au niveau du jeu selon vous ?
« Flamengo ne joue pas contre Botafogo »
« Nous avons joué contre Botafogo, qui a joué enfermé dans sa moitié de terrain et n'a fait que défendre. Et c'est typiquement le genre de match que nous avons l'habitude de jouer, contre des équipes qui défendent bas et qui attaquent peu. Mais Flamengo ne joue pas comme ça. Flamengo est une équipe qui, avec le ballon, joue très bien au football, sait ressortir le ballon depuis l'arrière. Sans ballon, ils pressent très bien. C'est une équipe très intéressante, physiquement très forte. Ils ont des joueurs très expérimentés, qui savent ce que c'est de jouer des matches importants. Ils ont des joueurs avec beaucoup de qualités. Demain, ça va être très difficile de leur prendre le ballon. Donc je pense que cela va être une finale passionnante parce que les deux équipes ont un style très proche. Je pense qu'on va voir une grande finale. »
Vous avez un très bon oeil avec les jeunes joueurs. Je ne sais pas si c'est le cas aussi avec les jeunes entraîneurs. Quel futur voyez-vous pour Filipe Luis ?
« Je ne sais pas. Je ne pense pas à la carrière ou au futur des autres entraîneurs. Ce que je peux dire de Filipe Luis, c'est que je le connaissais déjà en tant que joueur. Il a commencé sa carrière d'entraîneur depuis un an et demi à Flamengo. Il le fait brillamment. J'aime beaucoup, non seulement la façon dont son équipe joue, attaque et défend, mais aussi son langage non verbal sur le banc. Il me semble très intéressant et ce sera un plaisir de revoir Filipe Luis sur un terrain de football, cette fois comme entraîneur. Je ne sais pas ce que l'avenir lui réserver, mais je lui souhaite beaucoup de succès, sauf quand il affrontera mes équipes. »
La conférence de presse se termine par une question en arabe sur les récentes déclarations de Luis Enrique sur le Pyramids FC. L'entraîneur du PSG avait déclaré avant le match Flamengo/Pyramids FC qu'il préférait affronter le club égyptien en finale plutôt que le club brésilien, qu'il connaissait déjà et redoutait.
« La vérité, c'est qu'une télévision brésilienne m'a interviewé et j'ai dit que je ne voulais pas affronter Flamengo. Je n'ai pas eu l'opportunité d'analyser (Pyramids) au-delà de ce match que nous avons vu. Je ne peux donc pas donner d'opinion sur Pyramids. Mais je n'ai pas été très bon parce qu'à chaque fois que tu donnes ton opinion, il va toujours y avoir une partie adverse à qui cela ne plaît pas. Ce qui était clair pour moi en revanche, c'est que je ne voulais pas voir Flamengo, une équipe que je connais, en finale. C'est ce que j'ai répondu et je peux le confirmer. »
