C'est un Luis Enrique comme toujours concentré et ambitieux qui s'est présenté en conférence de presse à la veille du quart de finale de Coupe de France entre le PSG et Saint-Brieuc. Déjà beaucoup interrogé sur Liverpool, l'entraîneur espagnol s'attend à souffrir demain. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Senny Mayulu pourrait avoir du temps de jeu demain. Que pensez-vous de ce joueur au quotidien et quelle est sa marge de progression pour devenir un élément encore plus important du PSG dans les mois et années à venir ?
« Bonjour (en français). Mayulu est un joueur du Campus PSG. Il fait partie des jeunes avec le plus de potentiel. C’est déjà sa seconde saison avec nous. Il a déjà eu presque 1000 minutes de jeu avec nous (en cumulant les deux saisons, ndlr). J’aime beaucoup son profil, ses qualités avec ou sans ballon. C'est déjà un joueur de présent pour nous. »
Les joueurs du PSG finissent très fort les matches, physiquement il n’y a pas de blessés. Leur condition physique est très bonne. Comment avez-vous préparé la saison de ce point de vue ? Est-ce que vous avez mis l’accent en début de saison sur les performances athlétiques ?
« Nos joueurs ont toujours beaucoup couru parce qu’ils prennent du plaisir en jouant au football »
« Non. C’est une constante dans nos équipes. C’est un élément constant au fil des années. L’importance que nous donnons à la préparation physique fait partie d’un contexte global. Nous continuons sur la même ligne, nous prenons soin des joueurs, nous ne prenons pas de risques avec les joueurs. Très souvent, les blessures sont une question de malchance, il peut y avoir des coups, je dis souvent que le football est un sport de contacts. Il y a des risques, des blessures, il faut les accepter. Pour le reste, nous essayons toujours de prendre grand soin de l’aspect physique et nos joueurs ont toujours beaucoup couru. Je pense que c’est aussi parce qu’ils prennent du plaisir en jouant au football, ils s’amusent. Je pense que c’est l’une des clés. »
Votre équipe a beaucoup progressé cette saison, on a vraiment senti une montée en puissance. Où mettez-vous votre curseur par rapport à votre idéal dans le jeu ? Est-ce qu’on s’en approche, est-ce qu’on y est ou est-ce qu’il y a encore pas mal de choses à améliorer ?
« Je n’ai pas d’idéal parce que cela n’existe pas dans le football. Le football demande des efforts continus, une exigence continue. Quand un joueur ou une équipe se relâche, tout part en vrille. Anticonformisme total donc de ma part et de mes joueurs. On doit toujours s’améliorer. »
En quoi la fin de match face à Lyon, où vous avez été un peu bousculé malgré la victoire, peut vous servir pour les prochaines échéances ?
« Il n’y a que cinq minutes durant lesquelles nous n’avons pas su comment défendre à Lyon »
« Tous les aspects qui peuvent s’améliorer dans un match sont utiles pour l’avenir. Mais après avoir analysé le match à froid, il n’y a que cinq minutes, pas plus, durant lesquelles nous n’avons pas su comment défendre. Mais le reste du match a été exceptionnel sur un terrain difficile. Nous avons déjà parlé de cela, mais je pense que l’équipe a véritablement fait un match très complet à Lyon. »
Comment allez-vous gérer les temps de jeu lors des deux matches avant Liverpool ? Quand un joueur comme Gonçalo Ramos rentre bien en fin de match, est-ce que vous vous dites que c’est bien et que c’est un bon joker, ou au contraire qu’il mérite autre chose ?
« Gonçalo Ramos a un super état d'esprit, il est au service de l'équipe »
« Je n’ai dit ni l’un ni l’autre sur Gonçalo Ramos. On va le gérer comme on l’a fait jusqu’à maintenant. Il y a un plan. Évidemment le match de demain est le plus important, mais bien sûr qu’il y a une vision générale. Le plan est malléable. Nous sommes très nombreux, nous avons beaucoup de joueurs qui peuvent jouer à différents postes donc ces changements peuvent se faire de façon très naturelle. On va donc négocier ce match comme on l’a fait jusqu’à maintenant. Pour jouer contre Liverpool dans les meilleures conditions, il faut arriver avec le temps de jeu adéquat, c’est ce que nous allons rechercher. Gonçalo Ramos ? Je n’ai rien dit de particulier sur lui. Il est important quand il joue 10, 30 ou 90 minutes. Et même quand il ne joue pas, il est important parce qu’il a un super état d’esprit, il est au service de l’équipe. Il a un ratio but/minutes jouées exceptionnel. J’espère qu’il pourra continuer comme ça et l’améliorer. Je suis enchanté d’avoir un joueur comme Gonçalo Ramos dans mon équipe. »
Face à une équipe de division inférieure, quelles sont les précautions tactiques et mentales que vous mettez en place pour éviter tout excès de confiance de la part de votre équipe ?
« C’est sûr que nous allons souffrir demain »
« Je crois que c’est relativement facile, surtout en Coupe de France, parce que si tu vois les autres équipes de Ligue 1, elles sont quasiment toutes éliminées. Nous avons joué conte Espaly et Le Mans et nous avons souffert contre ces deux équipes, en particulier contre Espaly. Donc il n’est pas possible de se relâcher. On espère que le terrain permettra de jouer un bon match. Mais c’est sûr que nous allons souffrir demain, il n’y a aucun doute là-dessus. C’est la difficulté de la Coupe de France. »
Comment ce match face à Lyon va vous aider pour la préparation du match contre Liverpool ?
« Il n’y a pas de transmission ou de référence d’un match à l’autre, ce sont des compétitions différentes. Nous voulons toujours être compétitifs, quelle que soit la compétition. Peu importe contre qui on joue, peu importe qui joue chez nous, l’équipe montre un comportement positif. Nous jouons tous les trois jours et nous mettons la même intensité à chaque fois. On peut avoir des résultats moins bons, mais on est toujours compétitif, c’est ce qui définit cette équipe. »
Désiré Doué disait dimanche à Téléfoot que vous lui demandiez souvent d’agrandir le terrain. Qu’est-ce que cela signifie ?
« Plus le terrain est grand, plus c’est difficile pour l’adversaire de défendre »
« C’est quelque chose de très basique pour ceux qui aiment avoir le ballon. C’est l’une de mes priorités en tant qu’entraîneur et l’un de mes objectifs quand je prépare un match. C’est très important d’utiliser la tête, d’avoir un physique puissant, une capacité technique totale comme la majorité de mes joueurs, mais il faut comprendre le jeu. Plus le terrain est grand, plus tu l’agrandis, plus c’est difficile pour l’adversaire de défendre. C’est un concept très simple, mais c’est vrai que c’est difficile pour beaucoup de joueurs. Ce n’est pas le cas pour Désiré Doué. »
Un journaliste repose la même question à Luis Enrique, qui fait la même réponse, mais en plus long. On vous épargne cette redite.
Sur le papier, on a l’impression que ce match face à Saint-Brieuc a tout du match piège. Est-ce que c’est votre avis ?
« Sans aucun doute. Ce sont tous des matches pièges. Contrairement à d’autres sports, le favori ne gagne pas toujours en football. N’importe quelle équipe peut gagner, même en attaquant très peu. »
Il pourrait y avoir des tirs au but demain. Est-ce que c’est un exercice qui se travaille à l’entraînement selon vous ou au contraire un exercice particulier qui dépend de la fin de match et ne répète pas forcément à l’entraînement ?
« Bien sûr qu’on peut entraîner tous les aspects du football, mais on ne peut pas répéter le scénario d’un match. Le public, la pression… C’est difficile de recréer tout cela à l’entraînement. Donc on ne se prépare pas spécialement aux tirs au but. Nous espérons gagner le match avant les tirs au but, même si on sait qui sont les joueurs susceptibles de les tirer. Si on doit aller aux tirs au but, nous demanderons aux joueurs ceux qui se sentent en confiance pour les tirer, parce que parfois tu peux être un spécialiste, mais ne pas te sentir. Il y a beaucoup de conditions qui dépendent du moment et du match. »