Affiche de la 17ème journée, Nice/PSG promet, à défaut d'une opposition en présence de toutes les forces, d'être un match ouvert et offensif.
Le grand écart en trois jours
En trois jours à peine et deux déplacements consécutifs, la Ligue 1 va réussir à offrir au PSG le plus grand écart possible, ce qui fait en quelque sorte sa spécificité et son charme désuet. Mardi à Angers, le PSG a (re)découvert les joies du 4-1-4-1 taillé à la règle et le bon vieux match sur un demi-terrain face à une équipe qui aime et sait défendre. Un 0-0 plus tard, il a vu dans ses adversaires la joie d'une victoire à l'issue d'un match qui n'aura probablement réjoui qu'eux.
Pour Paris, heureusement, le déplacement à Nice offre de toutes autres perspectives et au duel entre les deux meilleures défenses de L1 va succéder celui entre les deux meilleures attaques. Avec respectivement 37 et 30 buts marqués en 16 journées, les deux équipes font partie de celles qui régalent en L1, et l'exploit n'est pas mince dans un championnat où on est plus angevin que niçois dans la mentalité. L'écart ne se situe toutefois pas qu'au niveau de la mentalité, le talent aide aussi et il faut reconnaître qu'il est plus simple de trouver le chemin des filets quand on a le pied gauche de Ben Arfa que le droit de Gilles Sunu. Pour une fois, le PSG va donc affronter une équipe dont l'espoir réside ailleurs que dans la densité de joueurs dans ses 30 derniers mètres.
Le PSG chez des chasseurs de gros
Malgré ce profil de match un peu différent, le match de ce soir n'oppose que le 1er au 5ème de la Ligue 1, une équipe qui est même seulement la 14ème à domicile avec autant de victoires que de défaites (3). Si Monaco s'est imposé d'entrée à l'Allianz Riviera, d'autres équipes plus modestes ont également réussi comme Guingamp ou Nantes, deux équipes de deuxième partie de tableau à l'attaque médiocre (12 buts pour l'un, 16 buts pour l'autre). Pour autant, il ne faut pas condamner l'OGC Nice pour ses erreurs de jeunesse car les jeunes Aiglons ont les défauts de leur jeune âge : ils aiment le clinquant. Et faire tomber les gros.
En Ligue 1, cela reste certes dans le domaine de l'abordable mais les troupes de Puel ont tout de même un nombre conséquent de performances collectives majeures à leur actif cette saison. Après quelques bribes de coups d'éclat montrés durant l'été, la première grosse victime s'est appelée Bordeaux, balayé sur la Côte d'Azur dans un des plus gros scores de la saison (6-1). Quatre jours plus tard, la hype niçoise allait réellement commencer à Saint-Etienne quand les Verts se firent étriller 4-1 chez eux un dimanche soir, avec une démonstration collective des joueurs de Puel. Rebelote au match suivant à Rennes, toujours sur le même score. S'en suit alors une période moins faste face à des adversaires pourtant plus faibles mais deux autres gros budgets de la L1 vont malgré tout tomber : c'est tout d'abord l'OM qui s'incline chez lui, avec un 1-0 qui aurait dû être bien plus lourd. L'autre Olympique, celui de Lyon, se fera lui scalper sur un score plus juste, à l'issue d'une rencontre pleine des hommes de Puel (3-0).
Un duel de milieux amputé ?
Dès que l'adversaire est joueur et réputé, le Niçois devient donc soudainement performant et il reste désormais à faire de même contre le seul ogre du championnat, celui qui ne voit pas son coach partir après un match ni son vestiaire exploser à la moindre augmentation de salaire. Lors de tous ces matches références des Aiglons, c'est d'abord au milieu du terrain que se sont construits les triomphes niçois et le trio Koziello/Mendy/Seri apparaît comme une des références du championnat. Loin des clichés de la L1, les trois petits gabarits exploitent parfaitement leur qualité technique pour mettre en place le jeu niçois. Et alors que la plupart des équipes françaises ne jurent que par la projection rapide vers l'avant, c'est tout le contraire qui ressort du jeu niçois. La préparation est méthodique, utilise la largeur, les redoublements de passe, sollicite l'ensemble du collectif et parvient au final à mettre en position deux attaquants qui ne sont pas des avant-centres formatés.
Cette préparation dans le jeu rappelle forcément celle du PSG, référence française absolue avec ses joueurs irréprochables techniquement, sa passion pour la possession et sa capacité à imposer son rythme au match. Pour autant, ce qui aurait pu être la plus belle bataille de milieux de terrain de la saison sera forcément tronquée. Côté parisien, le créateur ultime, Marco Verratti, est toujours absent tandis que l'OGC Nice doit oublier son fameux losange du milieu en raison d'une absence au poste d'arrière gauche. L'équilibre niçois est aussi brillant que fragile et chaque blessure le remet en cause. Sans le titulaire Ricardo, c'est Hult qui devient l'homme du côté gauche et le Suédois n'est pas vraiment un homme que l'on aligne dans une défense en quatre et en duel direct face à Di Maria.
Puel va donc changer ses plans et aligner le même 3-5-2 que face à Lyon, Seri passant de milieu relayeur gauche à un poste légèrement plus avancé pour compenser la sortie de l'habituel n°10, Wallyson, au profit d'un défenseur central supplémentaire. Côté parisien, avec Rabiot à la place de Verratti, le style du milieu sera toujours là mais on ne peut que regretter que l'affrontement ne se fasse pas avec chacune des deux équipes au complet. Pour se consoler, il faudra compter sur le talent des joueurs restants et avec des techniciens de la trempe d'Ibra, Di Maria ou encore Ben Arfa, l'affiche garde tout de même un bel éclat.