C'est un Luis Enrique forcément très heureux d'avoir remporté la première Champions League de l'histoire du club qui s'est présenté en conférence de presse après PSG/Inter (5-0). L'Espagnol a rendu hommage à Ousmane Dembélé spontanément et salué le fair-play de l'Inter Milan, tout en évoquant déjà la suite et son ambition de continuer à gagner des titres importants, dont la prochaine Coupe du Monde des clubs. Voici ses propos en intégralité traduits par nos soins.
Bonsoir et félicitations pour cette victoire. Est-ce que cette finale gagnée 5-0 est un chef d'oeuvre.
« Nous avons pressé l'Inter avec une intensité très élevée »
« Il y a tellement de tension autour du match que je ne peux pas savoir avec certitude s'il faut définir ce match ainsi. Je crois que nous sommes très bien entrés dans le match, que nous avons très bien géré la semaine d'entraînements, en essayant de chercher un état d'esprit qui nous permette de ne pas être trop au-dessus du niveau requis. Je crois que l'équipe a été exceptionnelle. Nous avons pressé une équipe du niveau de l'Inter avec une intensité très élevée. Ousmane Dembélé a pressé Sommer et Acerbi, ainsi que tous les centraux, avec une intensité incroyable qui a permis de leur empêcher d'avoir le temps de penser, qui a permis de raccourcir l'équipe et leur mettre la pression. Nous avons été très heureux sur les buts. Quand nous avons eu des occasions, nous avons marqué, ce qui nous a permis d'avoir le contrôle en première période. Je crois que c'est un grand match, mais pour en parler avec plus de rigueur, il faudra que je le revoie. »
Que signifie pour vous ce trophée à titre personnel, dix ans après celui remporté avec Barcelone ?
« Nous voulons continuer à remporter des trophées importants pour le club »
« Le simple fait d'être en finale est déjà très spécial. Je crois qu'on a eu beaucoup de mérite. L'Inter a aussi fait une grande saison. Et dans notre cas, c'est important. Le jour où je me suis présenté au Campus, j'ai dit lors de ma première conférence de presse, dans un français pire que celui que je parle aujourd'hui, que mon objectif ici était de remporter des trophées importants. Le seul trophée important qui manquait au PSG était la Champions League. Nous avons été les premiers à la remporter. Cela signifie que nous voulons être ambitieux et continuer à remporter des trophées importants pour le club. C'est très agréable quand tu es professionnel de pouvoir rendre heureux de nombreuses personnes que tu ne connais même pas. Et aujourd'hui, nos supporters ont encore montré l'intensité qu'ils pouvaient mettre sur le terrain. L'équipe reflète ce que sont les supporters du PSG. Ils ne s'arrêtent jamais de presser, de courir et de jouer au football, quel que soit le résultat. Je suis donc très content, je ne peux pas dire autre chose. »
Je voulais vous poser une question sur le très beau tifo que les supporters du PSG ont fait pour vous et votre fille Xana. Qu'avez-vous ressenti ?
« C'était évidemment très émouvant cette bannière des supporters sur ma famille, mais je n'ai pas besoin de gagner une Champions League ou un match pour me souvenir de ma fille. Ma fille est toujours présente, elle soutient la famille. Je le ressens surtout quand nous perdons ou quand les choses tournent mal. On essaye de se focaliser sur tout ce qu'on a vécu de beau avec notre fille et tirer le positif du négatif. C'est un peu la mentalité de ma famille. Je suis très content de cette attention des supporters, mais je le répète, je n'ai pas besoin de gagner un trophée pour penser à ma fille. Elle est tous les jours avec moi. »
En continuant sur le thème des émotions, à quel moment vous êtes vous dit que cette finale était gagnée ?
« Il faut savoir perdre et montrer du respect à l'adversaire, ce que l'Inter a fait aujourd'hui »
« Un entraîneur doit contrôler ses émotions à chaque instant, sinon tu ne peux pas gérer la pression, tu ne peux pas aider l'équipe. Je crois que sur ce point, mon staff comme moi-même et surtout les joueurs, nous avons préparé cette finale de manière consciente, avec le calme nécessaire pour que toute l'excitation qu'il y avait autour de l'équipe... (il ne finit pas sa phrase et enchaîne sur une autre). Parce que gagner la première Champions League était quelque chose de très important pour le club et nos supporters. Eh bien ça y est nous l'avons, elle est déjà à Paris, du moins nous l'apporterons à Paris demain. Il faut désormais en profiter et accepter qu'on ne gagne pas toujours en football et dans la vie. En ce sens, je crois que nous avons été superbes. »
J'aimerais aussi souligner et féliciter chaudement l'Inter Milan, tous ses joueurs et son staff. Malgré leur peine, ils ont attendu de manière respectueuse pendant que nous célébrions le titre. Je crois que c'est un grand enseignement pour les enfants. Dans la vie comme dans le football, tu gagnes et tu perds et il faut savoir perdre et montrer du respect à l'adversaire, ce que l'Inter a fait aujourd'hui. Je les félicite. »
Vous parliez de continuer à gagner des titres importants. Que pensez-vous de la Coupe du Monde des Clubs à venir ? Revêt-elle une importance similaire à la Champions League ?
« La Coupe du Monde des clubs va devenir une référence »
« Je crois que c'est une compétition incroyable (il insiste sur incroyable). Elle ne le sera pas lors de cette première édition, enfin si elle le sera en terme d'importance que représente ce titre. Mais que tous les quatre ans, on puisse voir quelle est la meilleure équipe du monde dans une compétition similaire à une Coupe du Monde des pays ou un Euro, cela va devenir une référence, je n'ai aucun doute là-dessus. Nous voulons terminer cette saison de la meilleure manière et le projet est clairement d'être compétitif et d'être en mesure de gagner le cinquième titre de cette saison. »
Bonsoir, je viens d'Equateur. Je vous félicite vraiment pour le pressing et cette sensation que vos joueurs ne pouvaient pas perdre le moindre ballon. Que leur avez-vous dit ? Willian Pacho est le premier Equatorien à gagner la Champions League et sur le deuxième but, il est à l'origine de l'action en sauvant ce ballon. Que pouvez-vous me dire sur lui ?
« Je donnerais le Ballon d'Or à Dembélé rien que pour la façon dont il a défendu lors de cette finale »
« C'est difficile quand tu recrutes un jeune joueur et que tu l'intègres dans un club de la dimension du PSG. Je crois que Pacho, Désiré Doué et João Neves ont beaucoup apporté. Ce sont des joueurs qui ont été déterminants dans cette finale et je crois qu'en tant qu'équipe, nous montrons l'idée que nous avons. Au niveau défensif, nous avons été exceptionnels aujourd'hui. J'aimerais rappeler que tout le monde se préoccupe sur qui va gagner le Ballon d'Or. Moi je donnerais le Ballon d'Or, rien que pour la façon dont il a défendu lors de cette finale, à Monsieur Ousmane Dembélé. C'est ça diriger une équipe avec humilité, avec leadership. Je crois sincèrement qu'il mérite le Ballon d'Or et pas seulement pour les trophées gagnés et les buts marqués, mais aussi pour la manière dont il a pressé toute la saison et particulièrement lors de cette finale. »
Vous avez prouvé ce soir à quel point vous êtes un grand entraîneur. Dans mon pays, la République tchèque, on parle de démolition ce soir. Qu'avez-vous pensé après le 4e but ? Vous étiez déjà si proche de la victoire à ce moment, mais il restait encore 20 minutes et vous deviez rester concentrés.
« Je crois que le début de match a été exceptionnel pour nous. Nous avons profité de nos premières occasions pour marquer. Et à 2-0, on continuait de dominer le match, ce qui est clairement notre objectif à chaque match que nous jouons. Mais tant que tu n'as pas marqué le troisième but, rien n'est joué. Et après quand tu marques le troisième, il faut mettre le quatrième parce qu'une finale reste ouverte jusqu'au bout. En ce sens, les joueurs ont été superbes, mais nous n'avons fait que répéter ce que nous faisons depuis le début de saison. L'équipe continue de performer à un très haut niveau, nous sommes heureux et nous allons célébrer désormais. »
