Meilleur buteur du championnat de France avec 10 réalisations en 12 matches, Bradley Barcola n'a pas encore marqué le moindre but en Champions League. Un réel problème pour son équipe, qui s'explique aussi par un contexte plus compliqué dans la compétition européenne.
Il représente à lui seul ce PSG qui marque de façon très régulière en Ligue 1 (trois réalisations par match de moyenne) mais rate énormément en Champions League, avec à peine trois buts en quatre matches dont aucun inscrit par un attaquant : Bradley Barcola n'a pas marqué dans la compétition reine depuis le mois de février dernier. Plus globalement, il n'a trouvé le chemin des filets dans cette compétition qu'à une reprise en quatorze matches.
Un rendement très éloigné de celui du championnat où l'ancien de l'OL en est à 10 buts en 12 matches. Le niveau est largement supérieur à l'échelle européenne, ce qui est logique, mais Barcola se retrouve aussi avec des miettes : en L1, il tourne à 0,8 expected goal par match pour à peine 0,16 en Champions League, soit pile cinq fois moins. C'est déjà un souci, car cela signifie que les occasions sont moins nombreuses et moins qualitatives, mais Barcola n'a pas réussi non plus à diviser par cinq ses dix buts en L1 puisqu'il court encore après son premier en Europe cette saison.
- Barcola en L1 : 12 matches, 832 minutes, 10 buts
- Barcola en C1 : 4 matches, 324 minutes, 0 but
Faire plus avec moins, le défi en C1
« En Ligue des champions, c’est plus compliqué »
Dans Le Parisien, il expliquait avant PSG/Atlético (1-2) ses difficultés : « En Ligue des champions, c’est plus compliqué. En général, les défenseurs sont plus expérimentés, il y a souvent un milieu qui vient aider pour défendre et ça rend la tâche plus difficile. Je trouve que j’ai moins de ballons à négocier, aussi. » Un souci à la fois individuel, avec un joueur qui doit faire plus avec moins de cartouches, mais aussi collectif avec une équipe qui lui offre moins d'opportunités de briller.
Loin de concentrer les critiques sur ses coéquipiers, le jeune ailier assurait également qu'il devait aussi donner plus : « Je dois répéter les appels pour que mes partenaires arrivent à me trouver avec les mêmes facilités qu’en championnat. C’est à moi de poursuivre mes efforts. » Quelques jours après l'entretien, le jeune ailier a bien fait des efforts contre l'Atlético mais il a buté sur un Oblak impeccable dans son but. Un défi similaire l'attend face à Neuer, même si la légende allemande est loin d'être la certitude qu'elle fut il y a quelques années.
A Munich, un arrière droit de fortune pour lancer la machine ?
La chance de Barcola vient peut-être de l'adversaire du soir, ce qui semble paradoxal alors que le Bayern est le plus beau nom croisé depuis le début de la campagne de Champions League. Il s'agit aussi de la seule opposition qui ne va pas se recroqueviller devant son but, tant par fierté que parce qu'à l'opposé des principes du coach bavarois Vincent Kompany, ce qui sous-entend un peu plus d'espace pour le jeune ailier parisien. Moins de prise à deux ou trois, et possiblement plus de longues courses en profondeur où il va pouvoir exploiter sa vitesse et sa conduite de balle.
Mais l'autre espoir vient du nom de son adversaire direct. Il est attendu que l'arrière droit du Bayern soit Raphaël Guerreiro, excellent footballeur dans l'ensemble et doté d'un pied gauche qui a fait ses preuves mais pas vraiment un spécialiste du duel défensif, même lorsqu'il évolue sur son côté naturel. Et surtout, pour la première fois, le droitier Barcola va se retrouver sur un joueur en faux pied comme lui, avec tout ce que cela sous-entend dans le un-contre-un et les possibilités de dribble.
Sur un terrain compliqué qui avait vu Kylian Mbappé se faire ridiculiser par Josip Stanisic lors du dernier passage du PSG en mars 2023 (0-2), Barcola se retrouve à la croisée des chemins, entre poursuivre sa triste campagne européenne et signer sa première prestation majeure de la saison en Europe. Au coup d'envoi, il pourra se rappeler que son match référence dans la compétition, un certain Barça/PSG (1-4) en avril dernier, n'était pas dans un contexte beaucoup plus favorable.