Maxwell : « A l'intérieur d'Ibra, il y a un animal »

Zlatan Ibrahimovic est encore l'objet d'une enquête aujourd'hui et c'est l'Équipe Magazine qui s'y est collé. Le journal a retracé son parcours de la Bosnie d'où son père est originaire à Paris avec son ami Maxwell en passant par Rosengaard son quartier d'enfance, l'Ajax, l'Italie et le Barça. Le dossier est très important et nous ne retranscrirons ici que la partie avec Maxwell qui parle d'Ibra :

Leurs débuts à Amsterdam : 

« J'ai débarqué en 2001, avant lui, et je suis allé le chercher à l'aéroport. Lui était déjà considéré comme une vedette car l'Ajax l'avait acheté très cher (7,8M€). [...] Comme il se sentait désemparé, il a logé chez moi pendant deux-trois semaines. Il dormait sur un matelas par terre. C'était un peu ambiance pizza-saucisses entre deux jeunes.
Ibra était très ouvert. Je parlais à peine anglais alors il faisait attention pour que je comprenne. 
Dans beaucoup de situations, il se montrait agressif. C'était sa façon de se défendre, sa jeunesse n'avait pas été facile, il m'a décrit l'endroit où il avait vécu [...] Ainsi, j'ai mieux appréhendé sa personnalité. »

L'Italie :

« Quand je l'ai retrouvé à l'Inter en 2006, sa vision du foot avait beaucoup changé, [...] il était devenu un joueur plus sûr de lui, plus solide. A l'Inter il est devenu plus grand que toutes les stars de Série A  [...]  le battage médiatique autour de lui était dément, il était devenu une megastar. J'ai senti que cette reconnaissance lui apportait de la joie, je l'ai vu prendre ses responsabilités de leader. Plus il se sent responsable sur le terrain, meilleur il est. 
Dans le calcio, il a compris que la tactique et le travail physique étaient au centre de tout et que l'important, c'est de gagner le match, pas juste de bien jouer ou de réussir des gestes spectaculaires. »

Sa façon d'être :

« C'est un garçon très famille, bien éduqué et très intelligent. Parfois, les gens s'arrêtent à ses gestes agressifs sur le terrain mais ce n'est pas le vrai Ibra. A 20 ans, il parlait politique, économie, actualité et était ouvert sur le monde. C'est quelqu'un qui pense très vite, dans le jeu comme dans la vie sociale. 
Comme ça va très vite dans sa tête, il a un grand sens de l'humour, il rigole tous les jours dans le vestiaire. Il réagit à la seconde, toujours prêt à lancer un bon mot pour faire réagir  [...] Dans un groupe, ça apporte de la vie.
A l'intérieur d'Ibra, il y a un animal qui ne peut jamais cesser de souffler et de souffrir pour gagner encore plus. C'est son ADN, cela vient de son enfance, du besoin de prouver qu'il peut s'en sortir et devenir le plus grand. »

La reconnaissance :

« Je sais qu'il est fier de ce qu'il a accompli, du niveau de jeu qu'il a atteint et du respect qu'il impose. Le Zlatan du PSG est plus tranquille, il se contrôle mieux dans les situations de tentions et les prises de décision. Surtout, il est aimé pour ce qu'il apporte au foot. La reconnaissance l'a apaisé.
Il faut évoquer Helena (sa femme), elle a beaucoup aidé Ibra. Elle lui a apporté la tranquilité et la sécurité familiale. Elle l'épaule et le conseille dans la compréhension du monde.
Ibra doit aussi beaucoup à Mino (Raiola, leur agent). Avec lui, nous avons une relation de vie, il a aidé Ibra à passer les phases de son évolution, du jeune homme sorti de son quartier à la star mondiale à Paris.»

Paris :

« Ibra aime les responsabilités, quel joueur possède son cursus ? Depuis 2012, il le fait partager au PSG. A son arrivée, les nouveaux propriétaires l'ont beaucoup consulté afin d'engranger le maximum d'informations sur la culture du haut niveau. Ibra a aidé le club à grandir vite et mieux. Il aime Paris et est content d'y vivre, il doit être satisfait d'avoir pris le risque de venir ici. C'était un geste courageux, il a cru au projet. Il fallait un grand talent, un charisme fort et une image internationale, il était unique pour ça. Il a changé la dimension du club et il aime ça.
C'est la première fois qu'il joue à un endroit qui n'est pas une institution bardée de titres. Il mesure très bien son poids dans la mutation du club, à tous les niveaux : sportif, économique, populaire... »

NB : Propos recueillis par l'Équipe Magazine.