L'autre événement de la soirée a été le retour de Zlatan Ibrahimovic sur le terrain.
Annoncé comme titulaire, Zlatan était finalement remplaçant au coup d'envoi. Comme il l'a expliqué hier à Olivier Tallaron après le match sur Canal+, Laurent Blanc a joué au bluff lors de la mise en place tactique de la veille et Ibra n'a jamais été envisagé comme titulaire. Le joueur avait d'ailleurs bien joué le coup en laissant planer le doute sur son statut sur son application personnelle.
Au début du match, Ibra est donc sur le banc, à côté de Clément Chantôme et la réalisation s'attarde souvent sur lui. On le voit impliqué et vivant le match à fond, à l'image de ce qu'on avait pu observer quand il était sur le banc de la Suède. Après la mi-temps, on ne le voit pas revenir et même Laurent Blanc ne sait pas où il est. C'est finalement Bahebeck qui explique au banc de touche qu'Ibra fait du vélo. Au bout de cinq grosses minutes, il arrive finalement au bord du terrain et continue son échauffement.
A la 66ème minute, il entre enfin en jeu, à la place de Lavezzi, et s'offre sa 100ème apparition sous le maillot du PSG. A peine est-il entré en jeu qu'il râle. A l'issue d'une action qu'il a initié, Cavani rate sa reprise alors qu'il aurait pu le servir et cela ne lui plaît pas, l'Uruguayen se fait engueuler avant d'être applaudi.
Zlatan cherchera jusqu'à la fin du match ses sensations, se baladant entre les lignes et tentant à plusieurs reprises des frappes sans réel danger pour Mandanda. C'est par contre une de ses passes qui fait la différence quand il sert Serge Aurier côté droit. Sur le bon centre qui suit, Cavani marque le but du 2-0. Le match est plié et Zlatan s'amuse donc dans les dernières minutes. Des dribbles qui manquent de jus, quelques gestes techniques (dont une louche) et c'est déjà fini.
Après le match, le héros a réagi sur son application personnelle et le site officiel : « C’était formidable. Il y a longtemps que j’attendais ça… Nous assurons le match. On a joué contre une équipe très bien organisée, c’était dur mais nous avons réussi à la battre et c’est l’essentiel. Je me sentais « en feu » ce soir, j’avais une énorme envie de jouer ce match. J’ai pu retrouver cette pelouse, que je n’avais pas foulée depuis un moment et j’ai essayé d’apporter le maximum à mes partenaires. Les supporters m’ont donné beaucoup d’adrénaline, de motivation ce soir. Je ne suis pas encore à 100% et je ressens encore ma blessure quand je joue. Mais je n’avais pas senti l’odeur de la pelouse au cours des deux derniers mois, alors c’était vraiment super d’être de retour. »
De son côté, Laurent Blanc s'est justifié en conférence de presse sur son temps de jeu : « J'ai pris la décision hier soir. Il n'était pas prêt à jouer, tout simplement. J'ai entendu beaucoup de choses, comme quoi c'est Ibra qui décidait de jouer. Mais vous le prenez pour qui ce garçon ? Il est intelligent, il sait très bien qu'il n'était pas prêt pour jouer 90 minutes, ou même 60. Le plus qu'il pouvait faire, c'est entre 20 et 30 minutes, et encore, en fin de match. C'est un garçon qui est quand même depuis 7 semaines à l'infirmerie, qui touche le ballon depuis deux séances et qui s'est entraîné avec nous depuis avant-hier. »
Laurent Blanc justifie également son choix de le prendre dans le groupe malgré cet état physique douteux : « Parce que c'est Ibra et parce qu'on voulait avoir un ascendant psychologique ou créer quelque chose pour ce match. Hier, tout le monde a cru comprendre que j'allais prendre le risque de le faire jouer alors que le risque était de le mettre dans le groupe. Normalement, il ne devrait même pas y être après deux jours d'entraînement. Mais Ibra est quelqu'un à part. Il se demandait si j'allais le faire jouer et je lui ai dit « Non, Ibra, je ne vais pas te faire jouer » et il l'a très bien compris. Il en était conscient mais c'est bien qu'il ait participé. »
Et Laurent Blanc évoque également l'avenir proche du joueur avec la sélection suédoise : « Je savais que le sélectionneur suédois compte dessus. S'il n'a pas mal et qu'il peut aider la Suède à gagner ses matches, je suis conscient que le coach suédois va l'aligner donc il fallait absolument qu'il fasse 30 minutes. On s'était mis d'accord pour 30 minutes, hier soir. »
Le coach parisien était content de la prestation du joueur : « Bien. Essouflé bien sûr car c'est dur de rentrer dans un match mais content de participer. Il retrouve ses sensations. C'est un compétiteur qui adore ce genre de matches et le fait d'avoir participé et gagné lui donne confiance. On est vers la fin de son problème et c'est une très bonne chose pour lui et pour nous. Sur le deuxième but, c'est lui qui fait le décalage et voit Serge Aurier. S'il avait eu un petit peu plus de temps, je pense qu'il aurait marqué son but. Mais il n'était en aucun cas à 100% pour disputer un tel match. C'était un risque qu'on a pris et quand tu l'as sur le banc de touche, tu as toujours tendance à vouloir le faire entrer. »
Prochain rendez-vous à Metz pour Ibra avec le PSG, et probablement comme titulaire.
