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Neymar, coups de pieds arrêtés, Sanches, etc, la conf' de presse complète de Galtier avant Lorient/PSG

Publié le samedi 5 novembre 2022 à 23:25 par Arthur Verdelet
Avant d'aller défier une équipe de Lorient pour laquelle il n'a eu que des mots positifs, Christophe Galtier a aussi évoqué bon nombre de thèmes concernant son équipe : l'absence de Lionel Messi, le rôle de Neymar, l'intégration de recrues comme Renato Sanches, les coups de pieds arrêtés. Voici ses propos en intégralité.

Au micro de PSG TV :

Vous n’allez pas rejouer en Ligue des Champions avant un moment. Comment la transition entre Europe et Ligue 1 est-elle faite par les joueurs ?

« La Ligue des Champions passe en retrait désormais, mais tout le monde va être attentif au tirage de lundi. Tout le monde suivra ce moment qui est toujours excitant. De notre côté, nous nous plongeons rapidement dans le championnat. Il nous reste deux matches avant la coupure, dont le déplacement demain (dimanche) à Lorient. C’est l’équipe surprise de ce début de championnat, qui a souvent été deuxième ces dernières semaines. Ils ont un jeu vif, alerte et qui plaît énormément à leur public et aux téléspectateurs. Nous savons que ça va être un match difficile, derrière un enchaînement de rencontres, à une heure peu habituelle pour nous. Il faudra être bien réveillé et ne pas être en retard au coup d’envoi. Nous avons vite basculé sur le championnat et cette obligation de battre Lorient, dès le lendemain du match contre la Juve (2-1). »

Lorient est une équipe surprenante, notamment armée de buteurs redoutables. Ils ont réussi à battre Lille, Lyon et sont très performants à domicile. Paris doit s’attendre à être bousculé ?

« Dans tous les matches, il y a des périodes où nous pouvons être bousculés, évidemment. L’entame du match va être importante. Nous devons imposer notre jeu, notre style de jeu. C’est une équipe à l’aise à domicile, avec beaucoup de qualité technique et qui est très forte en transition. Dieu sait que nous travaillons toujours ce fameux équilibre, en dominant et étant haut chez l’adversaire. C’est l’un de nos axes de travail lors des quelques séances que nous avons pu avoir depuis notre retour de Turin. »

Vous évoquez souvent le mental des joueurs et la communication. Comment fait-on en tant qu’entraîneur, avec son staff, pour décharger les joueurs de la peur d’une potentielle blessure ?

« Le club a développé des outils pour mesurer au plus près l’état de forme physique et mentale des joueurs. »

« Il y a déjà l’échange important entre le staff technique, la cellule médicale et la cellule performance, qui travaillent énormément. Le club a développé des outils pour mesurer au plus près l’état de forme physique et mentale des joueurs. Nous travaillons énormément sur ça. Dans ma manière de gérer, il y a beaucoup d’échanges, quelques fois informels (sourire). Les joueurs se livrent parfois plus facilement sur ces choses-là. Il y a aussi les échanges formels, sur l’état de forme. Cette fameuse crainte, je l’intègre évidemment sur la charge de travail, les compositions d’équipe et la globalité d’un match : les entrants, les sortants. Il y a ce paramètre Coupe du monde, il existe. Encore plus après la coupure de la Ligue des champions et au retour en championnat. Nous avons joué presque tous les trois jours, ce sera le 23e match demain (dimanche) pour tous les joueurs internationaux du PSG. Il y a bien sûr cette crainte, cette appréhension, mais il faut les rassurer. Il y a tout ce qu’ils font avant et après l’entraînement. Il faut nous faire confiance sur la charge de travail et le temps de jeu. Mais nous ne devons pas occulter cette crainte potentielle des joueurs de ne pas aller au Mondial. Je leur dis souvent : ‘’Quand vous jouez, faites-le à fond, c’est le meilleur moyen de se préparer à faire une bonne Coupe du monde’’. »

Est-ce que vous savez pourquoi le stade de Lorient s’appelle « Le Moustoir » ?

« Au Moyen-Âge, ça voulait dire monastère. (Il pointe du doigt Ambre Godillon, journaliste PSG TV qui lui pose les questions) Elle m’a donné l’info juste avant (sourire). »

En conférence de presse :

Que demandez-vous à Neymar, qui était absent en Ligue des Champions mercredi soir à Turin (2-1) ? L’absence de Lionel Messi face à Lorient ce dimanche (à 13h) change-t-elle son rôle ?

« Neymar est le joueur qui fait la jonction entre le secteur offensif et la défense »

« Je lui demande d’être bon (rires). Je lui demande d’être efficace, d’avoir un rôle offensif important. La relation avec Messi et Mbappé est indispensable pour que nous soyons performants et que nous marquions beaucoup de buts. Il a cette capacité et l’envie d’être très mobile, de travailler pour l’équipe, de venir très bas pour aider à sortir le ballon. C’est notamment le cas lors des temps faibles que nous pouvons avoir. Il est le joueur qui fait la jonction entre le secteur offensif et la défense.

Il n’est pas un troisième milieu de terrain, mais pour avoir suivi quelques matches de la sélection brésilienne récemment, il est positionné là où il se retrouve avec le Seleçao. Il est souvent dans un milieu à trois en sélection, là où il est performant. Je fais en sorte de le mettre dans sa zone préférentielle et de lui laisser beaucoup de liberté pour qu’il puisse s’exprimer. Il a à la fois la capacité et l’envie de bouger sur le terrain. Ney’ n’est pas un joueur positionnel. Vouloir le mettre pleinement dans une position serait se priver de ses qualités. »

Vous venez d’enchaîner les rencontres dans un laps de temps restreint. Sentez-vous un besoin de souffler chez certains de vos joueurs ? Certains se projettent-ils déjà sur la Coupe du Monde ?

« Ce sont deux questions. Nous avons beaucoup joué, nous jouons beaucoup, tous les trois jours. Demain ce sera le 23e match en comptant les sélections, puisque nos joueurs sont sollicités constamment. Il n’y a pas de coupure au PSG. Nous sommes dans une saison très singulière, avec un calendrier très chargé. C’est valable pour tout le monde, mais on ne doit pas l’occulter. Ça génère de la fatigue. Par exemple, le dernier match de la phase de poules de Ligue des Champions se joue le 8 ou le 9 décembre. Enchaîner les semaines avec des matches de Ligue des Champions chaque mardi ou mercredi, c’est très énergivore. »

« Évidemment que nous sommes un peu essoufflés »

Il y a ce que nous observons au club, avec tous nos outils sur la forme physique et mentale. J’observe également à l’extérieur. Nous sommes tous confrontés au même calendrier. Il n’y a pas d’excuse, c’est comme ça. Évidemment que nous sommes un peu essoufflés. Évidemment que chaque joueur susceptible de jouer la Coupe du monde a en tête cette crainte. Encore plus avec la fin de l’enchaînement des matches de Ligue des Champions. Ils doivent l’avoir en tête. J’échange avec mon staff médical, mon staff technique et la cellule performance, mais aussi beaucoup avec mes joueurs. Je les écoute. J’ai besoin de les entendre. Il ne doit pas y avoir de non-dit à ce sujet. Certains joueurs peuvent avoir une appréhension. Je leur dis de nous faire confiance sur ce que nous leur proposons ici avant, pendant et après les séances. Ils doivent aussi être très sérieux et ils le sont. La meilleure façon de se préparer pour faire un bon Mondial est de jouer. Mais, j’écoute bien sûr ce que disent les joueurs sur leur état de forme et le niveau de fatigue qu’il peut y avoir. »

Le début de saison un peu « moyen » de Renato Sanches s’explique-t-il par son retour de préparation et les blessures, où y’a-t-il d’autres explications ? Une hiérarchie existe-t-elle entre les remplaçants ?

« Je n’ai aucun doute sur le fait que Renato va nous apporter ce que nous attendons de lui »

« Il y a trois paramètres concernant Renato. Il y a un manque de préparation, car il était longtemps en attente de son transfert. Ça a généré derrière de petits pépins musculaires. Il doit aussi s’intégrer foôtballistiqûement dans l’équipe. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore le Renato que j’ai pu connaître à Lille ou que certains ont pu apprécier lors de grands matchs pendant sa période lilloise. C’est normal de prendre du retard dans ce processus. C’est valable pour lui comme pour Fabian (Ruiz) et Carlos (Soler), qui ont aussi pris du temps à s’intégrer. Je prends aussi l’exemple de Hugo (Ekitike), qui est un jeune joueur qui est arrivé sans avoir pu faire la préparation avec nous. Il découvre le haut niveau avec une exigence et une attente très élevées. Tout ça fait qu’il faut un certain temps. Renato est dans ce processus. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il va nous apporter ce que nous attendons de lui. Il travaille sérieusement. Je touche du bois pour lui, mais il est très bien. Il a intégré la charge de travail et il a besoin de repères plus importantes avec ses partenaires. Il n’y a pas de hiérarchie établie, mais les performances font que. Il y a aussi les associations que l’on peut retourner sur le terrain. »

Comment expliquer le manque de rigueur sur les coups de pied arrêtés ces dernières semaines ? En l’absence de Lionel Messi, Hugo Ekitike ou Pablo Sarabia peuvent-ils amener un plus à l’équipe ?

« Notre déficit athlétique doit être comblé par de la concentration sur son rôle et l’exigence qu’on y attache »

« Nous travaillons, rabâchons et crions quelques fois. Évidemment que c’est une phase de jeu très difficile. Il y a le profil de l’équipe, car nous n’avons pas énormément de joueurs qui font 1,90 m. Nous avons surtout des petits gabarits, mais de très bons footballeurs. Notre déficit athlétique doit être comblé par de la concentration sur son rôle et l’exigence qu’on y attache. Pour les avoir analysés, nous avons pris des buts sur des deuxièmes voire des troisièmes ballons. Nous ne sommes pas spécialement battus sur le premier duel aérien, mais sur deuxième et troisième ballons. Il y a tout ce qu’il se passe dans ces zones où le ballon peut tomber, le manque de détermination, l’absence par manque de concentration ou parce qu’on ne se sent pas concerné. C’est un peu le piège de la défense en zone. C’est toujours la responsabilité de quelqu’un d’autre. 

Nous avons parlé avec les joueurs et avons beaucoup échangé avant le match de Ligue des Champions. Chacun doit être conscient de son rôle et surtout y mettre beaucoup de concentration et d’engagement. Il y a aussi le travail tactique nécessaire pour remonter le plus vite possible et mettre l’adversaire en position de hors-jeu. La chose la plus importante est de bien travailler et que les joueurs adhèrent aux solutions proposées. »

Et donc, qui pour suppléer Lionel Messi dimanche ?

« Leo a une inflammation au tendon. Je pense qu’il sera opérationnel pour le prochain match, tout comme Kim’ (Presnel Kimpembe), qui continue son processus de réathlétisation après le coup reçu. Ils devraient reprendre en début de semaine et seront disponibles à Auxerre (mercredi). J’ai les possibilités Ekitike et Sarabia, mais d’autres aussi. Est-ce que Neymar va prendre le rôle de Leo et qu’un autre joueur occupera le sien ? Nous travaillons évidemment sur ça. Mais les premiers joueurs auxquels nous pensons sont bien sûr Ekitike et/ou Sarabia. »

Vous avez assisté au très bon début de saison de Lorient, qui marque un peu le pas lors des derniers matches. À quel genre de rencontre s’attendre au Moustoir ?

« Très rythmé. C’est une équipe vive, alerte, technique. Elle aime avoir le ballon et a un jeu très élaboré. Il y a beaucoup de mouvements, de changements de zones entre les uns et les autres. C’est une équipe qui va vouloir mettre une très grosse pression au départ, du rythme, et qui peut imaginer que nous soyons très fatigués. C’est aussi une équipe très forte dans les transitions, qui défend très très bien dans le cœur du jeu. Elle est très forte dans la projection.

Dans un autre registre, elle me rappelle un peu Troyes. Ils avaient une très grande qualité sur la transition défense-attaque. Ils ont des joueurs bons techniquement, très percutants, avec une grande présence athlétique devant. Lorient est sur le podium depuis la 5e journée, c’est automatiquement dû à des qualités. C’est une équipe fraîche, pétillante, joueuse. Ce sont des joueurs qui se sont battus pour obtenir le maintien la saison dernière et ont aujourd’hui l’opportunité, grâce à leur travail et la qualité de leur entraîneur, de jouer les premiers rôles. Pour résumer, c’est une équipe qui joue sans retenue. Lens et Lorient font un très bon début de championnat. »

Que pensez-vous de ce que fait Régis Le Bris à Lorient ?

« Ce que fait Régis avec son équipe, c’est à la fois très simple et très fin. L’équipe défend dans un 4-4-2 qui me fait énormément penser à ce qu’a pu faire pendant de longue années Christian Gourcuff à Lorient. Régis doit prendre ça comme un compliment. Et en possession du ballon, son équipe tourne. On voit qu’il y a beaucoup de travail effectué. C’est tout à son honneur. En plus, il  arrive à faire en sorte que ses joueurs le fassent sans retenue, il y a du plaisir. C’est une équipe avec un grand E. »

Des sélectionneurs voire des joueurs vous ont-ils demandé de ménager certains de vos hommes lors des deux prochains matches ?

« Non, aucun sélectionneur ne m’a sollicité pour me demander de protéger un joueur. »

Dans les échanges avec vos joueurs, vous essayez plutôt de les convaincre les joueurs qu’il faut donner ce dernier coup de collier contre Lorient notamment, ou vous allez faire appel à des joueurs plus motivés et frais mentalement ?

« Dans votre question, il y a toutes les réponses. Il faut toujours les convaincre que jouer est la meilleure des préparations. Si on décompense, on peut même se blesser sur une petite séance d’entraînement. Dieu sait qu’au PSG, on a toujours l’obligation de gagner. Ça permet de rester en éveil et d’être prêt. Je l’ai dit tout à l’heure, mais je leur répète que pour préparer au mieux la Coupe du Monde, il faut jouer. J’ai eu des échanges il y a quelques semaines avec d’anciens joueurs qui avaient décidé de lever le pied quelques matches avant l’Euro ou la Coupe du Monde. Ils se sont blessés durant la préparation -il n’y en aura pas cette fois-ci- ou ils n’ont pas été performants comme prévu.

« Évidemment que si un joueur me dit qu’il ne veut pas jouer, il ne joue pas »

C’était un échec sur un plan individuel pour ces anciens joueurs auprès desquels je me suis renseigné. Donc je donne les exemples aux joueurs. Il faut qu’ils restent concentrés pour jouer. Évidemment que si un joueur me dit qu’il ne veut pas jouer, il ne joue pas. Cela profitera à quelqu’un d’autre. C’est à moi aussi d’amener une dynamique sur ceux qui ont peu joué. Si un joueur a peur et que malgré l’échange, il est impossible de le faire changer d’avis, ce joueur s’écartera et ça profitera à quelqu’un d’autre. »


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