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Peut-on croire au coup de la fatigue ?

Publié le lundi 1 décembre 2014 à 14:05
Le PSG a en partie invoqué la fatigue pour justifier sa prestation sur courant alternatif de samedi contre Nice. Voici notre analyse de cette excuse.

Une mi-temps et puis plus rien :

Le match du PSG face à Nice est très marqué par l’écart de performance entre la première et la deuxième période puisque le PSG a probablement réussi à la fois sa meilleure et sa pire mi-temps au cours du même match. Et si l’on ne peut pas nier la belle réaction niçoise, c’est surtout l’apathie parisienne qui a frappé.

Avant le match, peu avaient imaginé cette prestation et les 35 premières minutes n’indiquaient rien en ce sens. Contrairement à un certain nombre de matches cette saison, le PSG avait même eu quatre jours et pas seulement trois pour récupérer. Et si le match contre l’Ajax avait été compliqué, les joueurs parisiens avaient tout de même couru près de 6km de moins que leurs adversaires (108 km contre 114).

Autre élément qui n’incitait pas à penser à un match de ce type, le turnover et les joueurs qui revenaient de blessures. Au coup d’envoi, il n’y avait même que la moitié des joueurs de champ qui était reconduite (Silva, Pastore, Matuidi, Cavani et Ibrahimovic) par rapport au match précédent. David Luiz, Motta et Lucas revenaient de blessures tandis que Digne et Aurier rejouaient pour la première fois depuis la trêve internationale.

Les 40 premières minutes sont très bonnes voire excellentes et Nice peut s’estimer heureux de n’avoir encaissé qu’un but tant le Gym a été dominé. Puis vient le coup de la panne. Ce n’est pas la première fois que le PSG connaît un trou noir cette saison (cf matches à Toulouse ou Lorient) mais c’est la première fois que la rupture dans le match semble liée à l’aspect physique. C’est en tout cas une nouvelle excuse invoquée par les Parisiens.

Les indices qui vont en faveur de cette excuse :

Ce qui pousse cette excuse, c’est surtout la différence d’attitude entre les deux périodes. Paris a démarré pied au plancher comme si tout allait bien avant de donner l’impression qu’il n’y avait plus d’essence dans le moteur. Les appels ont disparu, le pressing haut s’est envolé, les Niçois ont vu les espaces s’ouvrir et la force collective parisienne s’est évaporée. En traduisant cette idée avec les joueurs, Lucas a arrêté d’accélérer, Zlatan a beaucoup moins décroché, Matuidi et Luiz n’ont plus gagné leurs duels hauts sur le terrain et Motta n’a plus réussi à imprimer de tempo.

Outre cet évident manque de disponibilité et de mouvement, on a aussi vu des approximations techniques inhabituelles. Motta l’incarne parfaitement, alors qu’il n’a pourtant pas joué mardi. Celui qui est toujours d’une propreté rare dans ses contrôles s’est fait remarquer sur une boulette sur ce type d'action avant d’écoper d’un carton quand il a voulu se rattraper. Le PSG a également perdu en possession et n’a pas semblé en mesure de faire courir l’adversaire. Au contraire, c’est même plutôt Nice qui faisait courir les Parisiens.

Ce qui choque également sur ce match, c’est la différence d’attitude selon les joueurs sur cette seconde période : on a d’un côté les joueurs physiquement aptes et de l'autre ceux en perdition. Dans le second groupe, on a vu des joueurs comme David Luiz et Cavani perdre soudainement tout impact dans les duels. Au milieu de terrain, Motta et Matuidi ont complètement disparu tandis que Lucas et Ibrahimovic ont logiquement décliné vu leur forme physique encore précaire. On peut donc construire trois groupes : ceux très sollicités du début de saison (David Luiz et Cavani), ceux souvent sollicités et qui ont soufflé pendant la trêve (Matuidi et Motta) et ceux qui manquent de rythme (Ibrahimovic et Lucas).
Dans le groupe des joueurs qui ont réussi à maintenir un niveau physique constant (et souvent un niveau tout court), on a Silva, Aurier, Digne et Pastore. Si les premiers sont logiquement frais, la performance de Pastore est tout à fait remarquable. Il a toutes les caractéristiques pour être dans le groupe de David Luiz et Cavani mais est pourtant resté à un bon niveau malgré un léger creux après l'heure de jeu. La différence avec ces deux partenaires ? Il n’a pas joué la Coupe du Monde et a fait toute la préparation…

Vérifié ailleurs en Europe :

Paris n’a toutefois pas été la seule équipe à vivre un match en deux temps ce week-end. L’exemple le plus frappant est d’ailleurs celui du Bayern Münich. Malgré l’habituel turnover et les quatre changements par rapport au match précédent à City, les hommes de Guardiola ont connu un gros coup de pompe en deuxième mi-temps sur la pelouse du Hertha Berlin. Ils se sont d’ailleurs contentés du 1-0 acquis en première période, comme le PSG. Malgré tout, ils avaient une excuse que n’a pas le PSG, ils ont joué plus d’une heure à 10 le mardi soir, à l’extérieur qui plus est.

Autre club touché par les blessures et les méformes de joueurs clés, Dortmund a encore énormément souffert sur la pelouse de Francfort hier, quatre joueurs après un non-match à Arsenal. Un but pris d’entrée, des joueurs en retard dans les duels, un manque de disponibilité et de mouvement de tous les instants ainsi qu’une boulette pour finir (0-2). L’après Champions League a donc été très difficile pour eux aussi.

Même le Real, machine implacable du moment, n’a gagné que d’un seul petit but à Malaga (2-1). Pour le FC Barcelone, le match sur la pelouse de Valence a été très compliqué (1-0 en fin de match) mais il est dur de savoir si c’est dû à la performance de Valence, aux essais loupés de Luis Enrique ou à la fatigue.

En Angleterre, Liverpool et Arsenal ont eu toutes les peines du monde à gagner mais les deux équipes sont régulièrement en difficulté. Plus marquant, Chelsea a concédé un 0-0 sur la pelouse de Sunderland, modeste 13ème, et José Mourinho lui-même a parlé de la fatigue qui a touché ses troupes en fin de match. Seul City s’en est bien sorti mais quatre joueurs avaient été changés, dont tout le cœur du jeu.

Avant cette journée de Champions League, il faut également souligner que la trêve internationale avait déjà fait beaucoup de blessés parmi les joueurs sélectionnés. Et il n’est pas donc illogique de voir les rescapés des sélections être ensuite en difficulté en club à une période où on demande beaucoup aux joueurs.

 

Il reste désormais à voir comment les prochaines rencontres vont être gérées par Laurent Blanc. Va-t-il intensifier le turnover pour faire souffler ? Va-t-il devoir faire des choix forts alors que l'objectif n°1 d'ici à la trêve est le match à Barcelone ? Pour les joueurs qui ont peu joué, l'opportunité de se montrer est en tout cas bien réelle. A eux d'en profiter.


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