Le PSG a dominé Manchester City (2-0) en Ligue des Champions grâce à des buts de Gueye et Messi mais a parfois souffert dans le jeu. Retour sur le match des Parisiens au cas par cas.
Donnarumma : Le gardien italien a connu une première sortie parfaite en Ligue des Champions et c'est d'ailleurs en sortant légèrement devant son but à deux reprises qu'il a lancé sa partie. Son match a vraiment commencé autour de la demi-heure de jeu, avec cette double barre transversale chanceuse alors qu'il est largement battu, et il a ensuite enchaîné les prouesses dans son but. Les Citizens l'ont beaucoup sollicité sur des frappes puissantes ou dans des angles réduits et l'Italien s'est montré impeccable de bout en bout, repoussant ou captant tout. Il n'a pas forcément fait de miracles mais a été parfaitement efficace, avec une simple prise de balle légèrement ratée qu'il a vite rattrapée. Il a aussi soulagé sa défense dans le jeu aérien de façon régulière et n'a pas hésité à quitter sa ligne quand le besoin s'en faisait sentir. Une première très réussie donc.
Hakimi : Le contexte du match l'a forcément montré sous un autre angle qu'habituellement et le Marocain a logiquement bien plus défendu, avec notamment une belle tête en pleine surface pour dégager son camp en fin de premier acte. Opposé à Grealish, l'Anglais lui a surtout fait mal par ses appels en profondeur et ses crochets courts en début de partie puis Hakimi a pris sa mesure, le dominant totalement sur la durée même s'il l'a parfois un peu trop laissé centrer, comme Foden par la suite. Offensivement, il est peu monté, même s'il s'est un peu plus lâché en fin de match, mais ses montées ont été particulièrement qualitatives. Il est impliqué sur les deux buts de façon claire et avait également donné un bon ballon à Neymar, lui permettant de s'enfoncer dans la surface.
Marquinhos : Le capitaine parisien a connu deux mi-temps assez différentes, City changeant de flanc préférentiel pour attaquer en cours de match. S'il a été en vue dans les airs et dominant tout au long du match, il n'était en revanche que très peu apparu sur le temps fort anglais autour de la demi-heure, laissant Kimpembe tout gérer au point de se perdre. La répartition des tâches a aussi été meilleure en seconde période et Marquinhos a signé un très bon second acte, même s'il a encore régulièrement eu une gestion de la profondeur parfois douteuse. Dans la relance, il s'est moins appliqué que d'habitude et n'a pas hésité à dégager loin.
Kimpembe : Le gaucher de la défense centrale a vécu une rencontre en deux temps mais son premier acte a été particulièrement intense, même beaucoup trop vu le volume d'interventions qu'il a dû gérer. Dur dans les duels avec Sterling, il a pourtant vu l'Anglais lui échapper dans le dos quand il touche la barre transversale mais il est aussi le seul à venir ensuite gêner Bernardo Silva pour éviter qu'il ne marque. Il est également pris en défaut par Dias sur un corner, lisant encore mal une trajectoire aérienne et un adversaire qui arrive dans son dos. Pour autant, il a aussi géré un nombre de situations d'urgence importantes, repoussant bon nombre de centres venus des deux côtés, et a aussi souffert par suractivité alors que les Anglais s'infiltraient de toutes parts. Moins sollicité après la pause, il s'en est mieux sorti et son attention sur les seconds ballons a été plusieurs fois utile. A la relance, il a beaucoup tenté avant la pause, donnant quelques passes vers l'avant appréciables, mais deux erreurs commises l'ont ensuite fait pencher vers une utilisation plus simpliste du ballon.
Nuno Mendes : Le jeune Portugais a lui aussi connu deux mi-temps bien distinctes et, après quelques premiers duels bien maîtrisés, il a souffert du pilonnage de City sur son côté. Il n'a jamais abandonné, s'est parfois retrouvé en sous-nombre et a logiquement cédé un certain nombre de fois que ce soit sur des appels dans son dos ou face aux dribbles de Mahrez. Mais il a relevé la tête sur la durée et a aussi assuré de belle manière sur quelques unes des diagonales en profondeur que les Citizens aiment tant. En seconde période, il a pu respirer un peu défensivement, se montrant logiquement meilleur, et son apport offensif s'est vu par périodes. Dans la relance, sa fiabilité technique s'est faite sentir tout au long du match, le jeune Portugais réussissant quelques jolies prouesses sur son flanc malgré des espaces parfois très réduits.
Verratti : Le milieu italien retrouvait un poste devant la défense qu'il connaît bien et, après Liverpool un soir de novembre 2018, c'est une autre équipe anglaise qu'il a littéralement dégoûtée du pressing devant sa surface. L'Italien a étalé sa science du contre-pied dans les petits espaces en toutes circonstances, se dégageant de tous les pièges tendus par des Citizens pourtant préparés par un des maîtres du pressing. Les 25 premières minutes de Verratti sont même réussies en tout, avec ou sans le ballon, dans sa moitié de terrain comme dans celle adverse. Il a logiquement baissé de pied par la suite, peinant un peu à finir la première période après un mois d'absence, mais a retrouvé du jus en seconde mi-temps. S'il est allé moins haut sur le terrain, il est très régulièrement parvenu à poser le pied sur le ballon et à lancer quelques contres, dont celui du second but. Défensivement, il a comme toujours été d'une immense générosité et a donc pris son carton habituel. Pour un match de reprise, ce fut un chef d'oeuvre, un de plus.
Wijnaldum l'a remplacé pour le dernier quart d'heure et il est entré comme milieu relayeur gauche. Il a tenté d'apporter sa fraîcheur via ses prises de balle, y parvenant en partie, et a continué à défendre.
Herrera : Le milieu relayeur droit du soir n'a pas marqué mais il s'est encore procuré une belle occasion, même s'il y avait possiblement moyen de faire mieux sur sa reprise repoussée par Ederson. Pour le reste, l'Espagnol qui devait compenser l'activité défensive de Messi voire Hakimi a encore défendu avec une implication de tous les instants et il a récupéré bon nombre de ballons de la sorte, notamment certains qui traînaient dans le camp adverse suite à des pertes de balle parisiennes. Il n'a en revanche que peu pesé dans le jeu offensif de son équipe, particulièrement après la pause, et il a régulièrement été dépossédé du cuir par imprécision technique. Moins en vue que dernièrement donc, mais toujours utile.
Gueye : Le milieu sénégalais a été élu homme du match dans une rencontre remplie de stars, c'est dire l'ampleur de sa performance. Il y a, évidemment, ce but d'une frappe pure qui fracasse la lucarne adverse, mais c'est bel et bien toute la partie de Gueye qui est à saluer. Il a certes perdu en justesse technique au cours de la seconde période, rendant quelques ballons sur des contres, mais sa première période avait été excellente dans le jeu collectif, avec notamment une passe parfaite pour Mbappé sur l'occasion de Herrera. Défensivement, sa partie a été dantesque et il a aidé Nuno Mendes en permanence pour contrer les offensives mancuniennes sur ce côté. Il ne s'est pas contenté d'aider dans cette zone et a récupéré bon nombre de ballons ailleurs. Il finit d'ailleurs dans l'axe et a continué de défendre avec une belle justesse même si, épuisé, il concède un coup-franc évitable et très bien placé juste avant de sortir sous les applaudissements mérités du public. Du grand Gueye, intense et complet.
Danilo l'a remplacé pour les dernières secondes.
Messi : Le dernier arrivé de l'attaque était placé entre l'axe, au départ, et le côté droit, la majeure partie du match, et il a dans l'ensemble été peu en vue dans le jeu. Bien évidemment, sa justesse technique et ses choix avec le ballon sont souvent voire toujours les bons mais Messi a eu peu de cartouches pour briller, Herrera parvenant peu à le trouver tandis que les possibilités de combiner avec Hakimi ont été assez rares sur la durée. C'est dommage tant l'association entre les deux est prometteuse et l'Argentin a aussi noué ses première connivences avec Mbappé, le servant à plusieurs reprises. C'est d'ailleurs ce trio qui s'est exprimé sur le second but : Mbappé s'est mis au diapason d'une belle remise, Hakimi a couru pour ouvrir la voie et Messi a été égal à lui-même, tranchant et vertical dans sa course avant d'être incroyablement soudain et précis dans sa frappe. Après l'avoir régulièrement vu briller sous d'autres couleurs, le Parc a donc vu Messi marquer pour Paris, dans ce style qui le définit depuis 15 ans. Un but qui a fait du bien à tout le monde, l'Argentin ayant d'ailleurs mieux fini la partie. Défensivement, il a forcément moins travaillé que d'autres mais a fait plus d'efforts qu'habituellement.
Neymar : Positionné sur le flanc gauche mais il a un peu plus bas que les deux autres attaquants, Neymar a plus défendu, même s'il n'a pas vraiment pesé quand City pilonnait son côté, mais il est un peu passé à côté de son match offensivement. Après un bon premier quart d'heure au cours duquel il n'avait déjà pas toujours fait les bons choix, il a ensuite disparu jusqu'à la pause et pesait très peu. Cela n'a pas vraiment été meilleur durant une bonne partie de la seconde période, même s'il place un joli coup de rein pour aller vers le but avant d'être rattrapé par Walker. Il a heureusement mieux fini la partie alors que celle-ci se rééquilibrait et ses combinaisons de fin de match avec Mbappé avaient plus de sens que bon nombre des choix effectués plus tôt dans le match. Avec Messi et Mbappé qui se sont plus cherchés, Neymar doit lui aussi trouver sa place et l'équilibre du trio n'en sera que meilleur dans la durée.
Mbappé : Seul en pointe, le Français n'a pas eu peur pour autant et il a tenté d'attaquer la ligne adverse de façon directe dès ses premiers ballons touchés, en perdant d'ailleurs quelques uns. Peu à peu, il s'est mieux glissé dans le collectif, Messi combinant d'ailleurs plutôt bien avec lui, et il a fait mal de façon régulière par ses accélérations et ses courses. Il est ainsi impliqué sur le premier but, le carton reçu par Cancelo ou encore l'occasion de Herrera. Un peu emprunté techniquement en seconde période, il a heureusement retrouvé de la justesse sur la fin et signe une remise délicieuse pour Messi sur le second but avant de bien finir la partie, malgré une action où il joue sa carte de façon trop personnelle. Mais dur d'en vouloir à un attaquant qui aurait pu signer trois passes décisives dans le même match avec un peu plus d'application de la part de ses partenaires. Trois jours après avoir été vilipendé pour son égoïsme, Mbappé n'a toujours pas marqué mais n'a pratiquement jamais hésité à servir ses partenaires et s'est mis au diapason du collectif, défendant bien plus qu'habituellement.
