Vainqueur sans vraiment avoir dominé son sujet comme il le fait habituellement, le PSG a fait le métier face à Toulouse (3-0). Retour sur les performances individuelles des Parisiens au cas par cas.
Safonov : Titulaire surprise dans les cages, le portier russe s’est inscrit dans la lignée de sa prestation encourageante contre Lens. Un second clean sheet d’affilée pour lui, dans un PSG qui a parfois des difficultés à garder ses cages inviolées cette saison. Quelques très bons arrêts dont une belle double parade à 1-0, ou une intervention inspirée suite à une touche toulousaine en première mi-temps. Au pied, il a eu beau envoyer sa deuxième relance du match directement en touche, par la suite il a assuré, sans prise de risque. Peut-il maintenant prétendre à bousculer la hiérarchie au poste ?
Hakimi : Une prestation d’ensemble relativement paradoxale pour le latéral marocain, capitaine d’un soir en l’absence de Marquinhos. D’un côté, une disponibilité jamais démentie dans son couloir et un total élevé de ballons disputés (107, troisième meilleur total du match), comme souvent sous Luis Enrique. De l’autre, moins de changements de rythme qu’à l’accoutumée et peu d’actions véritablement tranchantes dans les trente derniers mètres adverses… à l’exception d’un excellent centre pour Neves pour l’ouverture du score, dans un match qui semblait moyennement embarqué pour les siens. Un acte de leadership salutaire. Pour le reste, Hakimi a semblé en garder sous la pédale, en prévision du déplacement de mardi à Münich ? Défensivement, rien à signaler, si ce n’est un carton jaune évitable concédé quand il a cassé un contre adverse de façon trop agressive.
Skriniar : 122 ballons disputés, record du match, avec application mais comme toujours sans prise de risque ni magie particulière à la relance. Un total gonflé par un changement de position curieux à la mi-temps, quand il a pris le rôle de défenseur le plus axial dans le trio qu’il formait avec Neves et Beraldo. Défensivement, une dizaine de dégagements et quelques bons jaillissements dans les pieds adverses. Le Slovaque a fait le métier, sans fausse note.
Beraldo : Le Brésilien est jusqu’alors une des relatives déceptions de la saison parisienne, car il évolue à un niveau inférieur à sa première demi-saison au club. Ce vendredi, il a retrouvé un peu de ses standings de la saison dernière, avec une application défensive constante et de la vigilance tout du long. Son match en progrès et sans erreur notable a été récompensé du but du 2-0, d’une bonne demi-volée. De quoi véritablement lancer sa saison ? Axe de progrès du soir le concernant : trop peu de prises de risque avec le ballon alors qu’il en a largement les capacités. Lui aussi a dépassé les cent touches de balle, et on ne l’a vu tenter des ouvertures longues que trop rarement, à améliorer en retrouvant de la confiance.
Zague : L’autre relative surprise du onze de départ avait été aligné au poste d’arrière gauche théorique par son coach. En réalité troisième défenseur central le plus à gauche, il s’est employé à ne pas faire d’erreur avec le ballon, cherchant principalement des passes latérales ou en retrait avec son pied droit. Pour la prise de risques, on repassera, mais le jeune latéral formé au club a eu le mérite de ne pas faire d’erreur notable. En revanche, encore de la naïveté sur des appels adverses dans son dos. Des progrès depuis sa performance au même poste lors de la dernière réception de Toulouse en mai, mais peut-être pas suffisamment aux yeux de son coach qui l’a remplacé dès la mi-temps, même s'il l'a justifié autrement.
Vitinha : C’est le Portugais qui a pris sa place à la mi-temps, entrant au milieu de terrain pendant que Neves reculait au poste d’arrière gauche. L’ancien du FC Porto a livré une entrée en jeu longtemps moyenne, dans le ton de son début de saison loin de ses standards de l’exercice précédent. Paradoxalement, beaucoup de ballons touchés (68, un total très élevé en seulement une mi-temps), pour une utilisation souvent anecdotique. Pire, il n’a pas eu capable d’influer sur le cours des évènements pendant le gros passage à vide des siens en milieu de mi-temps. Heureusement, sa soirée s’est bien terminée avec un beau but sur le 3-0, de près, à l’issue d’une action qu’il avait initié depuis son camp, pour son premier but de la saison dans le jeu.
João Neves : Comme souvent, le transfuge de Benfica a fait preuve de générosité et d’une belle activité pendant la majeure partie du match, mais il a lui aussi manqué d’impact sur le cours des évènements… à l’exception de sur son très joli but du 1-0, d’une volée des dix-huit mètres qui a fait énormément de bien aux siens avant le retour au vestiaire. Coup de théâtre à la mi-temps : Neves a reculé au poste d’arrière gauche. Très loin d’être un familier du poste, il a fait preuve d’application mais il a aussi parfois souffert dans la gestion de la profondeur. Une expérimentation appelée à être reconduite, surtout si l’absence de Mendes se prolonge ?
Zaïre-Emery : Le meilleur milieu de terrain parisien sur l’ensemble du match. Des projections saignantes dans les trente derniers mètres toulousains, des retours défensifs autoritaires dans les pieds adverses, et des compensations intelligentes comme toujours. Egalement, un superbe tacle après une course de trente mètres qui valait un but, à cinq mètres de ses cages alors qu’Aboukhlal s’apprêtait à armer sa frappe, à la 70ème. Une énorme erreur de relance une minute plus tard, heureusement sans conséquence. L’international français s’était d’abord essayé à une frappe lourde en première période et il a cru tenir son but à la 55ème de près, mais Asensio était hors-jeu. Une réalisation qui serait tombée à point nommé pour concrétiser un match réussi.
Doué : Positionné en tant que relayeur gauche, le transfuge de Rennes n’a pas marqué de points. Appliqué, visiblement désireux d’appliquer les consignes du staff, il en a néanmoins oublié de prendre des risques et sa prestation d’ensemble s’est avérée sans saveur. On ne l’a retrouvé dans aucun des bons coups parisiens, tout juste a-t-il décalé Hakimi pour l’avant-dernière passe du 1-0, mais le plus dur a été fait par le Marocain puis par Neves après lui. Visiblement insuffisant aux yeux de Luis Enrique qui l’a sorti juste avant l’heure de jeu. Pour véritablement lancer sa saison, Doué devra repasser.
Lee : Le Sud-Coréen a pris sa place, d’abord poste pour poste avant de prendre le rôle d’attaquant droit. Une entrée sans relief particulier, de l’activité et de la justesse mais, au rayon des actions marquantes, il n'y a qu'une frappe qui partait bien à signaler, ce qui fait peu.
Dembélé : Au repos pendant la trêve, le feu follet du côté droit avait des jambes, et ça s’est vu. Il a largement dynamité la défense toulousaine pendant les vingt premières minutes, avec des prises de balle qui ont semé la zizanie et des passes bien senties dans le dernier tiers du terrain. Mais au fil des minutes, l’ancien du Barça a peu à peu perdu en influence, et ses cinquante dernières minutes sur le terrain ont loin d’avoir été inoubliables. A signaler, des coups de pied arrêtés relativement bien tirés, dans les bonnes zones.
Fabian Ruiz : L’Espagnol l’a remplacé pour les vingt dernières minutes, Lee intégrant alors la ligne d’attaque et Ruiz prenant le poste de relayeur gauche. L’ancien de Naples aura contribué au bon dernier quart d’heure parisien avec quelques passes verticales bien senties et une réelle volonté de se projeter dans le dernier tiers adverse.
Asensio : Attaquant de pointe très théorique de ce PSG made in Luis Enrique, l’Espagnol a été l’auteur d’un match frustrant. De l’activité, du dézonage, quoique parfois trop car jusqu’à des zones basses du terrain qui ne manquaient pourtant pas de Parisiens pour les occuper. Dans le dernier tiers, des mauvais choix, de l’imprécision et des jambes toulousaines qui trainaient pour contrecarrer ses tentatives. Son placement sur la réalisation refusée à Zaïre-Emery a été la raison de l’invalidation du but. Une soirée frustrante et globalement à oublier pour lui.
Barcola : Une prestation bien loin des attentes pour le meilleur buteur du championnat, qui n’a jamais semblé dans le ton sur la pelouse du Parc des Princes. Intermittent en première mi-temps et victime de glissades et d’imprécisions techniques, il a carrément disparu après le repos, à l’exception d’un léger rebond cinq minutes avant sa sortie. Gagner en régularité et se montrer capable de répondre présent face à un adversaire de la trempe de ce TFC, bien moyen ce soir, s’avèrera crucial en vue de poursuivre son apprentissage.
Kolo Muani : L’ancien de Francfort l’a remplacé pour le dernier quart d’heure, et il a été l’auteur d’une entrée très réussie. Combattif et inspiré dans ses choix, il décale parfaitement Vitinha pour le but du 3-0.