Que retenir d'Inter/PSG (0-1) ?

Napoli/PSG a servi de leçon

La composition de départ a surpris voire même dérouté avec une équipe amputée de tous les Sud-Américains, à l'entraînement seulement depuis la veille, et donc basée uniquement sur les joueurs présents depuis le début du stage et disponibles. Le spectre de Thiago Silva qui se blesse pour plusieurs mois lors d'un match amical inutile flotte toujours au PSG et Blanc n'a pris aucun risque, faisant passer la santé des joueurs avant le prestige de ce match amical. Cette fois-ci, personne ne s'est blessé et c'est bien le plus important.

Cette composition par élimination plus que par choix a entraîné quelques nouveautés qui se sont avérées plus ou moins heureuses. La seule à retenir réellement semble être la possibilité de mettre Aurier dans l'axe en cas d'hécatombe, l'habituel latéral ayant dépanné sans souci à un poste qu'il avait connu durant sa formation.

Blanc tient au 4-3-3

Malgré aucun ailier disponible au coup d'envoi entre les absences, les retours tardifs et ce qui ressemble fortement à une sanction disciplinaire (Bahebeck), Laurent Blanc n'a pas dérogé à son 4-3-3, alignant Chantôme côté gauche et Rabiot côté droit. Les deux joueurs, comme les ailiers habituels, n'ont bien évidemment pas longé la ligne de touche mais le manque de poids offensif s'est souvent fait sentir, les deux habituels milieux ayant tendance à jouer latéralement ou vers l'arrière plus que vers le but adverse. L'intérêt de cette tactique paraîssait surtout être la mise en place du milieu Verratti/Cabaye/Matuidi pour le match de Coupe de France à Montpellier, Motta étant toujours touché au pied.

Paradoxalement, ce sont les changements et notamment l'entrée de Lucas qui ont donné du sens à ce 4-3-3, offrant au moins un vrai ailier sur le terrain. Certains reprocheront au coach parisien de ne pas avoir fait d'essais tactiques mais le bricolage nécessaire pour aligner un onze était tel qu'on a du mal à voir ce qu'il y aurait eu à retirer tactiquement d'un match pareil.

Un match joué sur un petit rythme

On ne peut pas dire que la rencontre a été spécialement intéressante et la première mi-temps a même été très molassonne, au point de déclencher quelques sifflets vers la 20ème minute de jeu. La deuxième mi-temps a été légèrement plus enlevée, notamment jusqu'au but, avant que la fin de match ne retombe dans le lent rythme de la première période quand les changements se sont multipliés. Si le PSG a donc joué tranquillement, on ne peut pas dire que l'Inter a spécialement voulu accélérer ou hausser le ton, encore moins le niveau de jeu. Sur le match complet, Paris a été moins mauvais que son adversaire, s'est procuré plus d'occasions, a plus joué et a logiquement gagné, malgré le rythme faiblard.

Du côté des joueurs, les jambes ont semblé avoir du mal à répondre et le manque de vivacité était parfois criant. On pense notamment à Ibra qui tente des dribbles sans que le coup de rein ne soit tout à fait là. Et cette molesse générale semble bien logique après avoir multiplié les séances physiques au cours des derniers jours. Vu les problèmes rencontrés lors de la première partie de saison, cette mini-préparation physique est même ce qui pouvait arriver de mieux aux Parisiens, quitte à nous livrer la soupe d'hier soir.

Quelques embellies individuelles

Malgré la faible dimension collective de l'ensemble, quelques joueurs ont malgré tout réussi à tirer leur épingle du jeu. Outre le cas de Serge Aurier, déjà évoqué et bientôt parti pour la CAN, d'autres ont fait un match intéressant. Lucas Digne a notamment montré une belle activité sur son côté gauche et son excellent centre pour Zlatan en début de deuxième période aurait mérité un meilleur sort. Au milieu, Cabaye a fait un match plutôt convenable et a su marquer, une situation rare pour un milieu parisien et donc un bon point à mettre à son crédit. Vu la forme actuelle de Motta, c'était même probablement celui qui avait le plus à gagner durant cette rencontre. On peut également noter la belle endurance de Matuidi, seul joueur avec Lucas à avoir amené un peu de vitesse dans le jeu malgré pas mal de déchet. Pour le reste, peu de conclusions à tirer, les intouchables comme Verratti ou Zlatan ont même plutôt joué à l'économie.

Une victoire malgré tout

On ne peut pas dire que le mois de décembre a été spécialement joyeux au PSG et cette victoire, certes inutile dans le fond, est seulement la troisième du mois après PSG/Nantes (2-1) et Ajaccio/PSG (1-3). Cela fait peu en 7 matches disputés et on l'aurait bien troqué contre une victoire de plus en L1 mais cela permet au moins de repartir du bon pied dans cette demi-saison. Une défaite aurait fait tâche alors qu'il s'agissait du premier match de l'ère de la « reprise en main de Blanc » et cette victoire semble valider le stage au Maroc si on en croit les déclarations des joueurs. Bref, pas une mauvaise affaire.