À deux jours de la réception du FC Lorient, Christophe Galtier s’est principalement attardé sur la gestion du temps de jeu accordé aux jeunes joueurs du PSG en conférence de presse. L’entraîneur parisien a aussi livré quelques mots au sujet de l’avenir de Sergio Ramos ou du prochain mercato estival.
- Sergio Ramos est un joueur sur qui vous avez beaucoup compté. En quoi est-il important et voyez-vous son avenir à Paris la saison prochaine ?
« Il a connu une saison très difficile l'an dernier avec des blessures au mollet. Il a eu une préparation complète. C'est un joueur hyper professionnel. Quand vous avez un tel palmarès à cet âge-là, c'est que vous mettez toutes les chances de votre côté pour être performant. Il apporte de la performance, de l'exigence au quotidien et de la rigueur. C'est un joueur important du vestiaire.
Quant à son avenir, il y a des discussions entre la direction sportive et Sergio. On verra ce que cela va donner. À l'heure où je vous parle, je suis très satisfait de sa saison et surtout de ce qu'il amène sur les jours de match mais aussi au quotidien. »
- Vous récupérez peu à peu des éléments. Qu'en est-il de Gharbi ? Que lui manque t-il pour intégrer vraiment la rotation ?
« J'ai découvert Ismaël au fur et à mesure de la saison. C'est un joueur très percutant, offensif, avec beaucoup de qualité technique. Il travaille beaucoup à l'entraînement. Il y a ce qui est l'effectif, l'exigence des résultats. Il y a eu des périodes avec beaucoup d'absents mais aussi avec des contre-performances. Ça me paraissait difficile de l'intégrer au jeu.
Il y a une grande évolution entre le joueur que j'ai découvert en début de saison et celui de maintenant avec beaucoup plus de maturité, plus de feeling avec ses partenaires et l'exigence pour pouvoir jouer dans une équipe comme le PSG. Il y a eu des opportunités mais c'était une période où l'équipe était en grande difficulté. Il me semblait difficile de lui donner beaucoup de responsabilités à ce moment-là. »
- Est-ce qu'il est plus dur de donner des minutes aux jeunes dans un club comme le PSG ?
« Ils ont un privilège énorme. Ils s'entraînent tous les jours depuis 9/10 mois avec des joueurs d'un niveau incroyable, avec un grand parcours. C'est aussi ça la progression. Qu'ils soient présents au quotidien, qu'ils mesurent comment on se prépare, ce qu'on doit mettre dans une séance d'entraînement. À mes yeux, ils ont un autre privilège, c'est d'être très souvent sur la feuille de match.
« Être dans le groupe c'est un grand privilège pour des très jeunes joueurs »
Ça nous pénalise un peu sur le développement du joueur parce qu'il manque de temps de jeu dans leur catégorie mais vivre et partager des préparations de matches, préparer des échauffements, être dans le groupe c'est un grand privilège pour des très jeunes joueurs. On parle de joueurs qui ont 17 ou 18 ans, pas 20 ou 21 ans. Avoir des minutes de jeu au PSG, évidemment que c'est difficile. C'était une réelle volonté d'intégrer nos meilleures jeunes en début de saison. Ils sont omniprésents aux séances d'entraînement et c'est déjà bien. »
- On vous parle beaucoup de jeunes, est-ce que vous trouvez qu'on en fait trop ? Vous voyez aussi beaucoup de choses que l'on ne voit pas. Qu'est-ce que vous pouvez nous raconter pour expliquer pourquoi ils n'ont pas un temps de jeu plus important ?
« Il y a la réalité du championnat. On a l'objectif d'aller chercher ce titre. Peut-être que par rapport à des saisons précédentes, le PSG était quasiment champion à cette période de la saison et que mes collègues avaient la possibilité d'intégrer plus souvent les jeunes à fort potentiel dans les matches. Vous êtes nombreux à dire "il y a huit points d'avance, c'est suffisant !". Non, ce n'est pas suffisant, nous ne sommes pas champions.
Nous avons gagné le week-end dernier à Angers. Tout le monde pensait à un possible accrochage pour Lens ou pour Marseille, ce n'est pas le cas. On a des concurrents qui tournent à un nombre de points incroyable cette saison et on n'a pas le droit de laisser s'évaporer des points au titre de vouloir intégrer ces jeunes.
Ils s'imprègnent de ce que doit être un joueur du PSG. Avec du rythme, de l'intensité, une exigence technique, un développement tactique et aussi un travail en amont de la séance pour pouvoir se développer. Évidemment qu'on a envie de jouer quand on est jeune et ce que je dis là ne doit pas les satisfaire. Mais il y a le fait d'être dans le groupe au quotidien et d'être au contact de joueurs de classe mondiale, je le répète, c'est un privilège.
Il arrivera à un certain moment que des jeunes intégreront l'équipe et ils seront prêts. Des garçons comme El Chadaille (Bitshiabu) ou Warren (Zaïre-Emery) ont joué. Quand vous avez 17 ans et que vous avez cette chance de démarrer des matches de Ligue 1 ou de Champions League, croyez-moi qu'il y a très peu de clubs qui peuvent vous donner ça. »
- Quid de la gestion des secondes périodes avec les récents matches face à Lens ou Angers ?
« Je leur ai dit le lendemain, le samedi matin. On ne peut pas jouer qu'une mi-temps. Ce n'est pas seulement une question d'envie mais aussi de jouer vers l'avant, d'avoir cette capacité à casser les lignes sur les premières passes. Je suis revenu sur cette deuxième période d'Angers. Après avoir mené 0-2, on s'attendait à autre chose. Il aurait fallu que l'on montre un autre visage. On a fait du pousse ballon entre milieux et défenseurs et vice-versa sans faire beaucoup d'efforts.
Quand vous êtes sur le terrain, vous devez aussi avoir la notion de plaisir et celui-ci doit être encore plus fort quand vous avez la main mise sur le match. J'ai des joueurs qui sont, sur un plan personnel, sur des stats, des objectifs. Je pense bien sûr à Kylian, à Leo. Ces joueurs-là doivent être alimentés par nos défenseurs et nos milieux. Sur la deuxième période face à Angers, on a très peu joué vers l'avant. Quand le ballon n'arrive plus devant, il y a plus de mouvements et ça devient pas agréable. »
- Nuno Mendes est-il opérationnel pour dimanche ? Toujours sur la gestion des secondes périodes, les responsabilités sont donc plus endossées par les milieux que les deux devant ?
« Nuno est opérationnel. La semaine dernière, il avait une gêne embêtante mais depuis il a bien travaillé. Concernant l'analyse des secondes périodes, oui la responsabilité est pour les premiers relanceurs qui ont cette capacité à trouver des joueurs entre les lignes. Si quand le ballon est donné au milieu, il revient derrière, vous allez faire deux trois déplacements et en faire moins à un certain moment. Ce n'est pas une question de mouvements de la part de nos attaquants mais plutôt d'avoir cette capacité à casser les lignes et développer du jeu vers l’avant. »
- Beaucoup de joueurs comme Seko Fofana ou Jonathan David s'illustrent en Ligue 1. Est-ce que le PSG pourrait privilégier le marché français plutôt que celui de l'étranger au prochain mercato ?
« Le club et la direction sportive regardent ce que l'on doit améliorer la saison prochaine. Il y a automatiquement un regard sur la France, sur les joueurs qui performent dans notre championnat, mais aussi un regard sur l'international, c'est une évidence. Est-ce que le PSG doit forcément recruter les très bons joueurs de Ligue 1. Quand on aura ciblé les postes et les profils, même si c'est déjà le cas, on verra si le PSG va s'orienter sur la Ligue 1 ou aura un regard plus international. »
