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PSG, Luis Enrique, JO, Zaïre-Emery, Ballon d'Or, la conf' complète de Mbappé en Bleu

Publié le vendredi 17 novembre 2023 à 17:58 par Maxence Venot
Ce vendredi, Kylian Mbappé, rare devant les médias ces derniers temps, s'est présenté en conférence de presse avant le match France/Gibraltar. L'occasion pour l'attaquant de répondre à plusieurs questions sur le PSG, Luis Enrique, les Jeux olympiques, le Ballon d'Or ou encore Warren Zaïre-Emery.

Depuis sa nomination en tant que capitaine de l'équipe de France après la retraite internationale d'Hugo Lloris en janvier dernier, Kylian Mbappé ne s'était présenté que deux fois sur les six derniers rassemblements des Bleus. Ce vendredi, à la veille du match entre la France et Gibraltar, le numéro 10 des Bleus est venu parler aux journalistes. Détendu et même très taquin avec certains journalistes, le Parisien a une nouvelle fois montré qu'il maîtrisait l'art de la communication.

Retranscription complète de la confèrence de presse :

Pouvez-vous nous dire pourquoi ce silence médiatique depuis que vous êtes capitaine de l'équipe de France (Mbappé est venu parler à deux reprises depuis la récupération du brassard) et ambitionnez-vous toujours de jouer les Jeux olympiques ?

« C'est une volonté de partager le leadership. Je n'ai pas peur de venir en conférence de presse mais l'équipe de France n'est pas mon équipe »

« La dernière fois c'était en juin, j'avais annoncé dès ma première prise de parole que je ne viendrai pas à toutes les conférences de presse. J'avais dit que je n'étais pas le supérieur hiérarchique d'Antoine, il a fait les trois confs suivantes. Après, on a laissé la porte ouverte à d'autres. C'est une volonté de partager le leadership. Je n'ai pas peur de venir ici, mais l'équipe de France n'est pas mon équipe. Concernant les JO, c'est mon employeur qui décide. Ce sera un plaisir de les jouer, mais si mon employeur ne veut pas je me rangerais derrière sa décision »

Est-ce que tu es un joueur différent en EDF et au PSG ?

« Je pense que je suis un joueur différent dans les deux équipes parce que c’est un style de jeu différent. D’un côté, au PSG, il y a un coach qui a une volonté de toujours jouer dans le camp adverse et d’avoir toujours le ballon, en considérant que c’est l’adversaire qui doit s’adapter à nous. De l’autre côté, en EDF, un coach qui veut toujours s’adapter à l’adversaire, ce qui fait les matches ne ressemblent pas forcément même si on gagne souvent. C’est cela qui fait que je suis un joueur différent mais ça me plaît. Cela me permet d’élargir ma palette et ça n’impacte pas mon rendement parce que je marque avec les deux équipes. Je peux encore m’améliorer et élargir cette palette, c’est l’objectif. »

Quelles sont les différences exactement ?

« Avec les deux grands entraîneurs que j’ai aujourd’hui, Deschamps et Luis Enrique, j’ai tout intérêt à les écouter »

« Les différences, par exemple, avec Didier Deschamps, j’ai une liberté totale sur le côté gauche. Avec Luis Enrique, j’ai beaucoup plus de consignes et c’est bien aussi parce qu’on a beaucoup plus de structure. Par exemple, lors du dernier match, j’ai commencé ailier gauche en collant la ligne et il m’a demandé en deuxième mi-temps de jouer plus à l’intérieur parce qu’on jouait avec un faux neuf afin d’exploiter les espaces dans le dos. Je pense que j’ai cette particularité de m’adapter à tous ces schémas-là. Avec les deux grands entraîneurs que j’ai aujourd’hui, j’ai tout intérêt à les écouter parce qu’ils vont m’aider à progresser et à devenir encore meilleur que je le suis déjà. » 

Au-delà du turnover en conférence de presse, est-ce que le fait de ne pas se présenter en septembre et octobre, était-ce aussi pour éviter les questions sur votre avenir et le PSG ?

« Non, c’est vraiment une volonté de partager le leadership. Il y a beaucoup de visages que j’ai déjà vu en conférence de presse. Je n’ai jamais été quelqu’un qui se cache ou qui a peur de quelque chose. J’ai toujours assumé. Une semaine après avoir envoyé ma lettre, je suis venu à Gibraltar (en conférence de presse). Sur 11 questions, j’ai eu 9 questions sur le PSG, 1 sur les Jeux olympiques et 1 sur le match contre Gibraltar parce que je l’ai demandé. Je n’ai pas peur de venir, c’est juste que l’équipe de France n’est pas mon équipe. Elle n’appartient à personne. Il y a plusieurs leaders dans cette équipe, j’en fais partie et c’est pour ça que je suis là aujourd’hui. »

Vous êtes en fin de contrat cette saison, quand est-ce que vous prendre votre décision sur la suite et avez-vous envie de rester à Paris ?

« Si vous avez cette question et qu’elle vous tient à coeur, il faut venir au Campus PSG et me la poser »

Ce n’est pas l’actualité de l’équipe de France, je suis là en tant que capitaine de l’équipe de France. J’aimerai le rester pour les 10 jours qui viennent. Si vous avez cette question et qu’elle vous tient à coeur, il faut venir au Campus PSG et me la poser. J’y répondrai si je suis appelé à venir en conférence de presse. (Rires dans la salle) Normal non ? Le pays avant tout. »

Un journaliste de l’Agence France Presse prend la parole…

« France presse ? »

Agence France Presse, oui, c’est l’AFP…

« Quel club portez-vous ? »

C’est le Dinamo Bucarest…

« Mais c’est pas France Presse ça (il sourit et la salle rit) »

Tu as dit que Luis Enrique contribue à te faire progresser, était-ce plus facile pour lui sa petite pique après un gros match de votre part qu’un match plus compliqué ou tu n’as pas marqué ?

« Depuis mon retour du loft, j'ai dit à Luis Enrique qu’il n’aurait aucun problème avec moi et que tout ce que je voulais c’était jouer au foot »

« Je ne sais pas. Il faut lui demander à lui, pourquoi ce timing là. Je l’ai très bien pris, c’est un grand entraîneur, il a beaucoup à m’apporter et à m’apprendre. Je suis à un stade de ma carrière où j’ai envie d’élargir ma palette, d’être un joueur complet. Depuis mon retour du loft, je lui ai dit qu’il n’aurait aucun problème avec moi et que tout ce que je voulais c’était jouer au foot, progresser et gagner des titres. On était d’accord sur ça. De par mon expérience avec les différents entraîneurs que j’ai eus, j’ai très bien fonctionné avec Didier Deschamps, Mauricio Pochettino, Thomas Tuchel, ce sont des coachs qui me parlaient "très mal" mais ça ne m’a pas empêché de très bien jouer, d’avoir un très bon rendement et de très bon rapports avec eux. Je suis très exigent avec moi-même et si je retrouve cette exigence avec mon entraîneur, je suis très content parce que je sais que ça va m’emmener très très haut. Je n’ai pas besoin que le coach dise tous les jours que je suis le meilleur joueur du monde pour bien jouer. »

À titre personnel, êtes-vous prêt à mettre dans votre réflexion des Jeux Olympiques dans la balance ?

« Je ne pense pas que ce sera une réflexion qui prendra beaucoup de temps. Si c’est oui, c’est oui, si c’est non, c’est non. Je ne pourrai rien changer. Moi, ce que je veux, c’est les jouer et je pense que les gens ont envie aussi. Je pense que ça va rentrer dans l’ordre mais on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise. »

Vous avez toujours eu cette capacité à répondre sur le terrain via les performances malgré une actualité autour de vous difficile à assumer. À quel point cet avenir en suspens vous oblige à travailler différemment, à vous isoler encore, à vous mettre dans votre bulle ? Sans révéler votre choix, votre décision est-elle prise ?

(Il sourit) C’est une question formulée différemment mais c’est la même que votre confrère. Seule l’actualité de l’équipe de France prime. Mais, ce n’est pas quelque chose qui pèse sur moi, sur le terrain je pense juste à jouer, à faire la différence et gagner des titres. J’ai toujours eu pas mal de choses à supporter en-dehors et ça ne m’a pas empêché de réaliser ce que j’ai réalisé. Quand je suis sur le terrain, je ne rentre pas avec les choses extérieures, je pense vraiment qu’à mon football. J’ai attaqué cette saison avec l’envie de penser qu’à mon football et ne pas penser à l’extérieur. C’est le plus important pour moi aujourd’hui, juste jouer. »

Pouvez-vous nous parler de l’intégration de Warren Zaïre-Emery et comment le percevez-vous ?

« Warren Zaïre-Emery a l'âge de mon petit frère, c'est fou. Je ne suis pas vieux mais ça vieillit un peu »

« Il est fascinant. Il est déjà très mature. Il joue avec beaucoup de personnalité. C’est un de ces milieux de terrain modernes qui n’ont pas peur de prendre le ballon, avancer avec le ballon et faire gagner des mètres à son équipe. Dans l’impact aussi il est présent. Pour l’instant, tout se passe très bien pour lui. L’objectif pour nous est de bien l’accompagner. Je n’ai aucun conseil à lui donner. Quand vous êtes titulaire à 17 ans au PSG, même s’il va faire des erreurs, il va apprendre très vite et tout seul. Avec ses entraîneurs, il a tout pour progresser. C’est un plaisir d’avoir ce rafraîchissement dans l’équipe. Il a l’âge de mon petit frère, c’est fou. Je ne suis pas vieux mais ça vieillit un peu. Il fait ses devoirs, il joue trois fois par semaine… il est fascinant. Tout ce qu’on doit faire c’est l’accompagner, le protéger en-dehors. Sur le terrain, il faut qu’il soit lui-même et c’est ce qu’il arrive à faire depuis le début de saison. »

Qu’avez-vous pensé de votre classement au Ballon d’Or et craignez-vous qu’il vous échappe ?

« Il m’a déjà échapé... »

Dans la suite de votre carrière…

« Non, comme je l’ai dit, je ne suis pas quelqu’un qui a peur. Je n’ai pas de problème. Le classement est ce qu’il est. Messi le mérite. Quand Messi remporter une Coupe du monde, Messi doit gagner Ballon d’Or, c’est comme ça que ça marche. C’est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire, si ce n’est le meilleur. Quand il gagne la Coupe du monde le 18 décembre au soir, je savais qu’il avait gagné la Coupe du monde et le Ballon d’Or. Tout le monde le savait. C’est sûr que Haaland avait fait une bonne saison, et moi aussi, mais à côté d’une Coupe du monde remportée par Messi, ça ne pèse pas lourd. »

Au poste d’avant-centre en équipe de France, il y a un turnover, en club aussi, avec quel profil vous vous exprimez le mieux…

(Mbappé le coupe avec un large sourire) Ohhhh…

Avec qui ça matche le mieux ?

« Mais ce n’est pas une question pour moi ça. »

C’est une question de savoir avec qui vous vous sentez le plus à l’aise, un profil, je ne parle même pas de nom…

« Oui, pour qu’après tu dises, Kylian veut jouer avec lui et il n’aime pas les deux autres. » 

Non, pas du tout, vous avez peut-être une manière de vous connecter plus facilement avec un profil ?

« Les trois sont forts, les trois marquent des buts. L’un joue au Milan, l’autre à l’Inter et l’autre au PSG. On a de la chance d’avoir les trois. En plus, ce sont trois profils différents, les trois n’ont pas les mêmes qualités. Que le meilleur joue et nous on va s’adapter à lui, tout simplement. »

Quels échanges pouvez-vous avoir avec Kolo Muani et Dembélé en club et en sélection. Par moment, ça peut être difficile pour l’un ou pour l’autre, donc comment…

« (Mbappé le coupe) Difficile ? Dans quel sens ? Je n’ai pas compris… »

Des fois, leur rendement…

« (Mbappé le coupe à nouveau) Leur rendement, c’est-à-dire ? Je n’ai pas compris pourquoi leur rendement... »

Par exemple, en club, certains peuvent avoir des difficultés…

« Une fois que Dembélé et Kolo Muani seront pleinement intégrés humainement, sportivement ça va rouler »

« (Nouvelle coupure de Mbappé) Oui, ils viennent d’arriver dans un nouveau club, c’est normal. Je pense qu’Ousmane remonte la pente, ses derniers matches sont plus que satisfaisants. Randal s’adapte doucement mais sûrement. C’est sûr, dans un club comme le PSG, il y a une exigence, il faut toujours faire plus. Ce n’est jamais assez. Le PSG, c’est le PSG, c’est un club avec de l’exigence. J’essaye de parler avec eux. C’est important que l’humain se sente bien pour que le sportif réussisse. C’était mon rôle même si je n’étais pas là quand ils sont arrivés, je sortais d’une situation un peu délicate. J’ai essayé de les aider du mieux que je peux, de les intégrer, parce qu’une fois qu’ils seront pleinement intégrés humainement, sportivement ça va rouler. Ils ont des qualités. Si le club les a achetés, c’est qu’ils sont bons. Tout va avancer dans le meilleur des mondes prochainement. »

Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Marcus Thuram et son repositionnement dans l’axe ?

« Je le connais depuis une dizaine d’années, on était à Clairefontaine ensemble. Son repositionnement, ça fait des années que je lui dis qu’il va finir là. Il ne m’écoute pas (il rit). Quand il était à Gladbach, il collait la ligne mais je lui disais qu’il finirait avant-centre. Il a toutes les qualités pour être un très bon avant-centre. Ses débuts à l’Inter le prouvent. Je suis content pour lui, on parle beaucoup, on échange quasiment tous les jours. J’ai beaucoup d’affection pour lui. L’Inter a fait le bon choix et lui a compris que c’est son meilleur positionnement. Je suis très content pour lui. »


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