Critiqué par le PSG pour sa gestion du cas Ousmane Dembélé, la FFF a répondu au club parisien par l'intermédiaire de son président Philippe Diallo, entre arrogance et excuse.
Il vaut mieux prévenir que guérir. Malheureusement, le PSG a prévenu et va devoir quand même guérir. Touché à la cuisse gauche contre Toulouse le 30 août dernier, Ousmane Dembélé a fait constater sa blessure au staff médical des Bleus le 1er septembre et contrairement à Fabian Ruiz avec l'Espagne, l'international français n'a pas été renvoyé à son club pour se soigner.
Didier Deschamps l'a certes préservé mardi et mercredi dernier à l'entraînement, mais n'a pas hésité à le faire rentrer à la mi-temps du match contre l'Ukraine suite à la blessure de... Désiré Doué. Le 4 septembre, soit à la veille d'Ukraine/France, le PSG avait pourtant transmis un courrier très clair à la FFF pour s'inquiéter du maintien de Dembélé en sélection « malgré une situation clinique clairement incompatible avec la compétition. »
Dembélé est entré en jeu, s'est blessé à l'autre cuisse, la droite, provoquant la colère légitime du PSG, qui a ensuite appelé à la révision de la relation entre les clubs et les sélections et à la création d'un « nouveau protocole de coordination médico-sportive entre clubs et sélection nationale, plus transparent et collaboratif, pour faire de la santé des joueurs et de leur accompagnement médical une priorité absolue. »
Interrogé sur cette demande de nouveau protocole plus collaboratif entre les staff médicaux des clubs et des sélections lundi lors de sa conférence de presse, Deschamps a botté en touche, déclarant que cela n'était pas de son ressort de sélectionneur et qu'il suffisait visiblement de demander le ressenti des joueurs pour pouvoir les faire jouer.
Diallo a écrit à Al-Khelaïfi lundi
Lundi, le président de la FFF Philippe Diallo a lui écrit à son homologue du PSG Nasser Al-Khelaïfi. Selon Le Figaro et l'ensemble des médias français, Philippe Diallo a défendu ses salariés et le staff de l'équipe de France dans son courrier et adopté un « ton mesuré, mais ferme », affirmant par exemple que l'équipe de France était au-dessus de tous les clubs, dont le PSG, et visiblement même au-dessus de la santé des joueurs...
Et concernant la demande du PSG de revoir la communication et le protocole avec le staff des Bleus ? Philippe Diallo n'a pas du tout abordé cette question, « une manière de ne pas se laisser dicter le tempo par les champions d’Europe », analyse Le Figaro.
Pour justifier les blessures de ses internationaux, Diallo n'a pas voulu non plus admettre un possible couac ou un manque de prudence du staff des Bleus et a préféré déplacer la question sur le terrain des calendriers et du surmenage des joueurs, ce que personne ne conteste évidemment.
Mais si l'équipe de France n'est pas responsable de la participation du PSG à la Coupe du monde des clubs, ni à l'existence de matches de Ligue des nations en juin, c'est bien elle qui a pris le choix de convoquer un joueur diminué et de le faire entrer en jeu. Un pari risqué, qui s'est avéré perdant malgré la victoire des Bleus et qu'il s'agirait maintenant d'assumer côté tricolore pour éviter que cela se reproduise à l'avenir.