A la veille d'un Lorient/PSG qu'il a jugé « difficile », Luis Enrique était devant la presse et il a évoqué bien d'autres thèmes, notamment la fameuse polyvalence qu'il demande à tous ses joueurs.
Coach, vous insistez souvent sur le fait que le match le plus important, c'est toujours le suivant, celui qui arrive. Or, on est à une semaine tout pile de la réception du Bayern Munich en Ligue des Champions. Alors, comment ce match en Ligue des Champions influe sur votre gestion et votre préparation des matchs de Ligue 1 qui arrivent ?
« C'est évident que ce que nous préparons c'est le match de demain (NDLR : aujourd'hui). Tu dois planifier pour les prochains matchs à l'avenir parce que ça change complètement à chaque match, chaque entraînement et tu dois penser à contrôler ce que tu peux contrôler. C'est seulement le match de demain et il faut rester concentré sur ce match. »
« Vous insistez sur le fait qu'un des principes forts de votre management, c'est la polyvalence, les joueurs capables de jouer à tous les postes. D'où vous vient cette idée de management très forte ? C'est votre carrière de joueur, c'est à Barcelone, c'est en sélection ? Et pourquoi vous aimez autant ça ?
« Je n'ai jamais cherché ça, comme entraîneur. Et je cherche pas à faire quelque chose ce que j'ai fait comme joueur parce que c'était des temps différents. J'aime les joueurs différents de moi, ce n'est pas une référence pour moi. Mais en ce moment et après avoir entraîné au haut niveau pendant les dernières 15 années, en ce moment et dans ce projet, je pense que la mobilité et la capacité de jouer à jouer dans différentes positions, c'est très important et nous pouvons les voir toutes les années. Parce que chaque fois qu'on a eu des problèmes, des blessures, il y a des joueurs qui peuvent jouer à différentes positions et jouer de manière positive.
Je pense que c'est très important. Et pour moi, en tant qu'entraîneur ici à Paris, je peux apprécier cette qualité de la part de la majorité de nos joueurs. C'est toujours très positif pour moi en tant qu'entraîneur d'avoir utilisé les joueurs qui ont cette capacité. »
On a vu le retour de Neves, Ruiz et Marquinhos à l'entraînement ce mardi. Comment vous allez gérer votre groupe, notamment jusqu'au choc mardi prochain face au Bayern ?
« Nous cherchons à contrôler le match de demain (NDLR : aujourd'hui). Rien à ajouter. Après, c'est une très bonne nouvelle d'avoir récupéré des joueurs récupérés et qu'ils reviennent, c'est important pour nous. J'espère avoir tous les joueurs le plus vite possible. »
Désiré Doué est revenu avec vous après son problème au mollet il y a quelques semaines. Il a été décisif à chaque fois qu'il a joué, soit un but, soit une passe décisive. Comment vous jugez sa progression avec vous depuis désormais un peu plus d'un an et aussi les axes d'amélioration ?
« Les joueurs, pendant la saison, ont des hauts et des bas. Je parle très bien de tous les joueurs parce que je veux une progression et ça dépend du moment de la saison. Comme ce que nous cherchons, c'est de gagner des trophées et d'être important pour l'équipe , c'est important de savoir que tous les temps, il y a des joueurs dans ces hauts et bas. C'est important de gérer ça en tant qu'équipe. »
Lucas Beraldo est arrivé en janvier 2024. On a un échantillon important maintenant, il a joué 68 matchs avec le PSG. Est-ce que vous estimez que c'est un meilleur défenseur, pas relanceur, défenseur qu'à son arrivée ?
« J'espère (sourire). Mais j'espère ça, de tous les joueurs. Dans ce cas-là, ce que nous cherchons en tant qu'entraîneur, c'est d'améliorer l'équipe, mais aussi individuellement. Et en ce sens-là, je pense que Béraldo est très jeune, mais a beaucoup d'expérience, a une personnalité contrastée. C'est un joueur que j'aime particulièrement pour sa capacité à jouer avec le ballon, pour sa capacité à défendre de manière intelligente. Je suis content de lui. En ce moment, il ne joue pas tout ce qu'il veut, mais c'est comme ça. Dans cette équipe, c'est difficile d'être un joueur important au Paris Saint-Germain de l'actualité. »
Avant votre arrivée au PSG, on disait que c'était difficile pour les entraîneurs de mettre en place leurs idées. Deux ans plus tard, cette époque semble ne plus exister. Vous avez tout gagné la saison dernière, vos joueurs sont derrière vous, avec des idées bien en place. Est-ce que vous avez douté en arrivant au Paris Saint-Germain ? Est-ce que vous vous attendiez à ce que ce soit, au final, que ça se passe aussi bien ?
« La première chose que tu fais quand tu arrives, c'est de marquer ce que tu veux obtenir. Et en ce sens-là, je pense que après cette dernière saison, tout a changé. Et en ce moment, ce n'est pas le moment de penser à ce que tu as fait, c'est le moment de profiter et de continuer sur ce chemin et chercher à être compétitif tout le temps, chercher à jouer au mieux au football et gagner des trophées. Je pense qu'on est content de ce que nous avons obtenu mais c'est le moment d'être très ambitieux et de penser à l'avenir. Et comme en ce moment, de chercher à essayer de gagner tous les trophées encore. »
Est-ce qu'avec l'enchaînement des matchs, le déplacement de Lorient peut permettre de voir certains joueurs dans l'équipe qui jouent un peu moins ?
« Nous cherchons à équilibrer ça et que tous les joueurs aient des minutes. Mais ce sont des opportunités pour les joueurs. Ce sont des matchs qui seront difficiles, parce qu'à Lorient, ce sera très difficile. Je vous rappellerai ça après le match. Mais on cherche à tout gérer en raison de l'équipe et savoir gérer les minutes de joueur, c'est important pour moi. »
On parle beaucoup de la versatilité de le joueur de cette PSG. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu comment tu penses quand il y a une conversation avant de commencer cette versatilité et ce changement de rôle dans le match ?
« C'est important de tirer les joueurs de leur zone de confort. Quand tu poses la question à un joueur "où est-ce que tu aimes jouer le plus ?", il te dit "j'aime là, j'aime là, j'aime là" parce que tu parles de toi-même. Mais quand tu as la mentalité d'être un joueur important pour l'équipe, tu ouvres la tête, c'est tellement différent et c'est tellement gratifiant de savoir que tu peux aider l'équipe, quelle que soit la position. C'est chercher de
les tirer de leur zone de confort. En ce sens-là, je pense qu'il y a beaucoup d'exemples de joueurs qui, normalement, préfèrent jouer en une position, mais qui changent. Nous avons créé un vrai exemple de ce qu'est une équipe qui change tout le temps de position pendant les matchs, qui joue en référence des coéquipiers. Et je pense que c'est joli quand tu vois que tu fais quelque chose de positif pour ton équipe. »
Dans quatre matchs, Marquinhos va probablement fêter sa 500e participation avec le Paris Saint-Germain. Quel est votre regard par rapport à son importance au sein du club ? Il déclarait il y a quelques semaines au micro de PSG TV que c'était l'ancien Marquinhos qui marquait des buts. Et cette saison, on le voit marquer un peu plus. Est-ce que c'est un aspect du jeu sur lequel vous souhaitez qu'il continue à évoluer, que vous souhaitez voir plus souvent cette saison ?
« Il est très fort sur les coups de pieds arrêtés. Il a marqué des buts à Paris, beaucoup de buts. Avec Marquinhos, nous le connaissons et tout le monde sait sa qualité. Et pour nous, c'est un vrai plaisir d'avoir un joueur avec cette expérience, mais avec cette ambition. C'est un leader, c'est le capitaine. On est content de le voir avec ce nombre de matches. Il peut améliorer parce que chaque joueur professionnel, n'importe l'âge, peut s'améliorer et il a la mentalité pour s'améliorer. On est très content d'avoir Marquinhos dans l'équipe. »
Vous avez instauré depuis votre arrivée au PSG une concurrence à tous les postes. L'an dernier, Donnarumma était en concurrence avec Safonov. Depuis le début de la saison, , Lucas Chevalier a joué tous les matchs. Est-ce que ça signifie qu'il n'y a plus de concurrence à ce poste-là ? Est-ce que ça signifie que Lucas Chevalier sera numéro 1 de bout en bout de la saison, sans aucune concurrence, comme l'an dernier ?
« Ça dépend. Ce qui est aujourd'hui est positif, demain c'est négatif. Ta performance qui aujourd'hui est OK, demain on va voir. Ce que je cherche, c'est gérer de la meilleure manière pour ce que je pense être le meilleur pour l'équipe. Ça dépend. Personne n'a sa position fixe ou sûre pendant toute la saison. Ça dépend de ton niveau et de ce que nous pensons être le meilleur pour l'équipe. »
Ce matin on a pu voir le très jeune David Boly participer à la séance avec le groupe professionnel. Qu'est-ce que vous pensez de ce nouveau jeune joueur qui monte et est-ce qu'il pourrait postuler à sa première convocation, surtout avec l'absence d'Achraf Hakimi ?
« On pense à voir des joueurs, nous les connaissons, non seulement David Boly mais il y a plus de joueurs qui peuvent aider l'équipe. On pense à changer des joueurs, à en voir d'autres. Pendant la saison, ce sera normal, ce sera une habitude. On pense à voir cette possibilité parce que c'est joli de le voir dans la dynamique de l'équipe première. Il donne beaucoup d'informations dans ce que nous regardons. Ce sera une habitude et ça ne représente rien. vous pouvez le voir non seulement lui, mais aussi des autres joueurs du Campus, issus de l'académie. »
Est-ce qu'on pourrait voir voir João Neves et Fabian Ruiz de retour de blessure jouer quelques minutes à Lorient ?
« Une fois que vous aurez vu les joueurs qui sont convoqués, tous les joueurs qui seront convoqués peuvent jouer. Mais c'est une très bonne nouvelle parce qu'ils sont dans la récupération presque totale et c'est toujours positif pour moi. »
