Laurent Blanc était en conférence de presse et a longuement évoqué le match de demain dimanche contre l'OM. Il en fait un match important mais pas décisif.
Laurent Blanc était face à la presse aujourd'hui et a logiquement évoqué OM/PSG, le match très attendu du week-end. Il a abordé ce match par tous les angles, ou presque, mais a martelé qu'il ne s'agissait pas d'un match décisif, seulement important.
A quel match s'attendre ?
Blanc a été interrogé sur le type de match auquel il faut s'attendre demain : « Je n’en sais rien. Je ne peux pas deviner le match que cela va être, il y aura des bons joueurs sur la pelouse (et j’espère qu’elle sera bonne), un très joli stade avec beaucoup de bruit et d’engouement notamment au niveau des supporters marseillais. On peut penser qu’avec les philosophies des deux entraîneurs, on peut s’attendre à un match ouvert, avec deux philosophies de jeu qui ne sont pas défensives, loin de là. On peut s’attendre à un match avec beaucoup d’occasions, de liberté de jeu. A mon avis, cela peut être un très bon match mais cela peut aussi se passer complètement contrairement à ce que je peux penser, un match fermé. On ne sait pas. La tendance est plutôt à celle que je viens d’indiquer car tous les ingrédients sont présents. »
« Ce match ne vaut pas plus que trois points »
Après avoir gentiment taclé Olivier Tallaron et Canal+ (« Vous le vendez bien le match, vous en faîtes beaucoup »), il répond sur l’importance qu’il donne à ce match : « Pas plus qu’à un autre match, il ne vaut pas plus que trois points. C’est votre rôle de le dire mais ce n’est pas le cas. Avec le championnat que nous vivons, peut-être que le dernier match sera décisif. Ce match sera important car ce sont deux concurrents directs pour le titre mais il ne vaut pas plus que trois points. C’est déjà important dans notre situation, que ce soit Marseille ou pas, mais croyez-moi, vous pourrez me poser la même question au match suivant, peut-être jusqu’à la dernière journée. »
« Demain, je mettrai la meilleure équipe possible »
Il est ensuite interrogé sur les compositions d’équipes à venir, notamment par rapport au match face à Barcelone qui arrive vite : « Il y a trois matches avant Barcelone. Si tu donnes une importance plus élevée à ce match, ce que tu pourrais faire, cela veut dire que tu vas galvauder les trois matches avant, c'est-à-dire Marseille, une demi-finale de Coupe de France et une finale de Coupe de la Ligue. Ce n’est pas le meilleur raisonnement. Tu peux faire cela quand tu as trois matches avant ton match-référence qui sont d’une importance moindre mais là… Le premier est très important et peut conditionner la suite. Demain, je mettrai la meilleure équipe possible. »
Blanc est alors relancé sur l'importance du match mais il ne change pas de discours pour autant : « Il fait rêver, surtout vous. Toute l’année, vous me posez la même question sur le PSG qui n’est pas motivé par le championnat de France. Aujourd’hui je vous vois et je vous sens beaucoup plus excité qu’avant certains matches de championnat, ce qui est normal d’ailleurs. Je sens une petite étincelle. C’est normal. Les joueurs vont participer au match, l’entraîneur le prépare c’est excitant mais, ce match-là, je le prépare comme tous les autres et comme ceux qui suivront. C’est l’environnement qui est très excité parce que ce sont deux endroits spéciaux, deux clubs spéciaux, rivaux, c’est un peu la Province contre la Capitale comme vous le dites. Je vois des émissions « spécial Classico », vous vendez très bien le match, vous allez faire monter la sauce jusqu’à dimanche soir et c’est un match important mais il y en aura d’autres, que ce soit pour Paris ou pour Marseille. »
L'arbitre, Zlatan et Bielsa
« J’espère que cette année, l’arbitre fera un bon match »
De façon assez surprenante, Blanc va s'exprimer sur l'arbitre, sans toutefois le nommer : « Le match sera important pour les deux équipes mais pour l’arbitre aussi. On sait quand on va à Marseille que c’est un match compliqué et il l’avait été l’année dernière. On avait eu des faits de jeu, notamment défavorable en ce qui nous concerne. Il a fallu réaliser un très grand match à dix contre onze pour gagner. Et le corps arbitral avait décidé de mettre deux cartons jaunes à des joueurs sortants, souvenez-vous. J’espère que cette année, l’arbitre fera un bon match, et que les acteurs et entraîneurs aideront l’arbitre à faire un bon match. »
Après le contexte, l'entraîneur parisien s'est exprimé sur les deux stars du choc : Zlatan Ibrahimovic et Marco Bielsa. Avec son attaquant, il a été très laudatif, comme toujours : « Vous savez la considération que tout le monde porte à Zlatan et moi en particulier : avoir un joueur comme lui dans ses matches-là, cela aide votre équipe mais cela affaiblit l’équipe adverse car tout le monde craint ce jour-là et ils le craignent encore plus quand il est en forme. Le voir marquer des buts avec sa sélection me fait plaisir. C’est un joueur qui marque beaucoup de buts, à Marseille en particulier, mais aussi dans tous les stades d’Europe et de France. C’est bien pour nous car on va en avoir besoin et on sait très bien qu’après la finale de la Coupe de la Ligue, on ne l’aura pas pour quelques matches. J’espère pour le moins de matches possibles. »
Pour Bielsa, il a plus fait dans la diplomatie : « Je serai très heureux de le saluer parce que c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, tout simplement. […] Je suis comme tout le monde, on aime mieux recevoir des louanges que des critiques. »
Un match mal placé :
Laurent Blanc s'était déjà plaint avant la trêve du placement du match dans le calendrier et il a été relancé sur le sujet : « Si je rentre là-dedans, je vais un petit peu abîmer les gens qui font le calendrier et on en a assez parlé. On sait que ce n’est pas facile de le faire. Vous savez les incohérences que je trouve, on ne va pas y revenir, c’est fait et on va essayer de s’en accommoder. »
« Deux Argentins arrivés à 6h du matin avec la tête à l’envers »
Il ne s'est pas pas arrêté pour autant : « Mais, encore une fois, mettre un classico après une trêve internationale, ce n’est pas la meilleure des idées. C’est un match important, les médias en parlent toute la semaine et c’est bien mais nous, entraîneurs... Il n’y a qu’hier que j’ai eu toute l’équipe à disposition. Et encore, quand je dis toute l’équipe, j’avais deux Argentins arrivés à 6h du matin avec la tête à l’envers. Qu’est ce que vous voulez faire ? Ils ont fait deux ou trois tours de terrain mais on ne peut rien mettre en place, pas faire de travail tactique ni technique. On a toujours peur de la blessure parce qu’ils ont un décalage horaire de folie et qu’ils ont dormi trois heures. La préparation de ce classico aurait mérité une préparation d’une semaine avec tous les joueurs à disposition, que cela soit pour moi, pour Marseille ou pour tous les autres clubs. »
Il reparle alors la différence entre l'importance donnée au match et le sort réservé dans le calendrier : « Sur ce match-là, spécifique et particulier qu’on attend depuis un certain temps, on veut qu’il y ait du beau jeu, des buts et de l’engouement et on oublie qu’il faut que les joueurs soient dans les meilleures dispositions possibles. Et je ne pense pas que les joueurs le seront sur ce match-là, notamment les Sud-Américains. C’est dommage. On fera avec mais je trouve qu’un petit peu plus de cohérence aurait permis de ne pas programmer ce match juste après une trêve internationale. Si on y pense avant, on peut faire les choses différemment. »
