C'est un Christophe Galtier pas vraiment satisfait du résultat de son équipe qui s'est présenté en conférence de presse après PSG/Benfica (1-1), même s'il avait de nombreux arguments pour expliquer la performance du jour. Il a aussi été question de l'avant-match très animé avec les rumeurs autour de l'avenir de Mbappé, de ses adaptations tactiques en cours de match, de ses changements.
Le PSG ne doit pas encore paniquer puisque l’équipe reste en tête du championnat et de son groupe de Ligue des Champions. Mais ces trois matchs nuls ne sont-ils pas un coup de frein ?
« Oui, on peut le considérer comme ça. Parce qu’en étant le PSG, nous nous devons de l’emporter, d’être plus dangereux. Le match du soir ne ressemble en rien à celui de la semaine dernière, à Lisbonne. Les équipes avaient concédé ou créé bien plus d’occasions. Est-ce l’analyse faite par les entraîneurs pour rendre l’équipe plus hermétique ? Peut-être que c’était tout simplement un match où les défenses ont pris le dessus sur les attaques. Je trouve que nous avons été moins sous pression et avons mieux utilisé le ballon. Mais à l’approche des 20 voire 30 derniers mètres, nous avons ralenti le jeu au lieu de tenter de l’accélérer. Cela a permis à Benfica de se replacer en bloc bas et leur a rendu les choses plus faciles. »
Après un début de saison emballant, on retrouve un PSG proche de celui très critiqué lors des dernières saisons. Comment l’expliquez-vous et quel constat tirez-vous ?
« Votre constat est juste. Nous avons été moins cliquants, brillants et dangereux, oui. La double confrontation rapprochée a peut-être permis aux uns et aux autres d’analyser en détails le jeu de l’adversaire. Est-ce dû à un coup de moins bien sur le plan physique ? Je ne le pense pas. Je crois tout simplement que sur les premiers matchs, nous avions beaucoup plus de verticalité et de jeu vers l’avant. Nous allions beaucoup plus vite sur les côtés et dans la surface de réparation. Là, à chaque fois que nous sortions le ballon, nous rajoutions une touche supplémentaire et revenions en arrière. Cela permettait au bloc défensif adverse de se repositionner et le rendait bien sûr plus difficile à battre. C’est un axe de travail important. Il mène aussi à une réflexion globale sur les premiers mois. Il y a des choses intéressantes et d’autres qui le sont un peu ou beaucoup moins, comme c’est le cas en ce moment. Il y a évidemment une réflexion globale sur l’état de forme de chacun, et aussi sur celui de l’effectif. La réflexion porte aussi sur la possibilité d’amener un ou deux joueurs supplémentaires un peu plus haut pour être beaucoup plus dangereux. »
L’avant-match a été marqué par la prétendue envie de Kylian Mbappé de quitter le PSG dès le mois de janvier 2023. Comment avez-vous réagi ? Que se passe-t-il ?
« (Rire) On ne va pas faire d’humour. Ce que je sais ? Rien. Je sais simplement qu’une rumeur est devenue une information, qui est elle quasi devenue une déclaration. Je trouve très surprenant qu’une rumeur comme celle-ci surgisse quelques heures seulement avant un match très important. Je n’ai rien vu de différent dans la préparation du match chez Kylian. Je n’ai jamais eu vent de ce genre d’information, de discussion ou de réflexion, que ce soit avec Kylian ou la direction du club. Ce soir, Kylian a fait un match très rythmé, très intense. Il a été le plus dangereux et a marqué. Il aurait pu mettre un deuxième but mais a été signalé hors jeu pour quelques centimètres. Il a donné une réponse par rapport à cette rumeur. Je n’ai pas à la commenter de toute façon. Je me répète, mais cette rumeur est devenue une information qui n’a pas été loin de devenir une déclaration. Nous étions concentrés sur le match. Je ne pense pas, enfin, je ne crois pas, qu’elle ait pu perturber la préparation de ce match. »
Quand survient une tempête médiatique de la sorte à quelques heures d’un match très important comme celui de ce soir, comment rester focus ? Avez-vous choisi de prendre la parole, d’échanger avec des joueurs ?
« Je n’ai pas du tout abordé le sujet, que ce soit avec mes joueurs ou mon staff. Nous sommes restés focalisés sur la préparation du match. Je n’ai pas vu des joueurs perturbés par cette rumeur. Je n’ai pas abordé le sujet, que ce soit individuellement ou collectivement. Nous nous sommes uniquement concentrés sur la préparation du match. »
On a pu parler de spleen de Mbappé. Notamment en lien avec ses déclarations en équipe de France ou encore après le match contre Reims (0-0) samedi dernier. Était-ce quelque chose que vous voyiez venir ou est-ce au contraire étonnant, surprenant ?
« Évidemment que je suis surpris. C’est une rumeur. Et d’autant plus qu’elle sorte 4 ou 5 heures avant ce match. J’ai le droit d’être interpellé. À qui sert cette rumeur ? Peut-être que, vous, les médias, allez poser cette question. Surtout pas à nous. »
À la fin du match, vous avez fait des changements, mais sans bouleverser votre système en apportant plus de densité au milieu ou du renfort sur le front de l’attaque. Pourquoi ce choix ?
« Il y a eu l’apparItion d’un attaquant de pointe supplémentaire, Hugo (Ekitike). Ensuite, sur un changement de système en cours de match : sommes-nous souvent resté à trois derrière ? Nous avons joué avec deux milieux de terrain bas (Marco Verratti et Marquinhos), accompagnés de deux autres milieux plus hauts (Vitinha et Neymar). Il y avait ce que nous voulions faire dans nos sorties de balle, mais c’était aussi important de garder un axe central à trois vu leur jeu et la profondeur à l’intérieur. Pendant la quasi totalité du match, nous avons évolué avec deux attaquants à l’intérieur aussi, même si Pablo (Sarabia) est plus un joueur intérieur et de côté. »
Vous évoquez justement le 4-4-2 avec ballon utilisé ce soir. Quelle était l‘idée derrière ce placement de Marquinhos plus haut que depuis le début de saison ?
« L’idée était de sortir de la pression de Benfica. Nous l’avions fait au match aller, mais pas assez à mon sens. Nous avons insisté sur ce point en préparant la rencontre. Nous souhaitions nous retrouver avec deux milieux et quelqu’un en plus dans le dos des milieux de Benfica (Vitinha ou Neymar). La volonté était donc d’avoir ces deux joueurs dans le dos des milieux adverses, tout en les fixant sur nos sorties de balle avec Verratti et Marquinhos. Dans ce sens, je pense que ça a fonctionné. Je le répète, mais ce qui a moins bien marché, c’était ce que nous faisions une fois sortis de cette pression haute ou médiane. Nous ne nous sommes pas projetés assez rapidement vers l’avant alors que les décalages étaient faits. »
