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Hoarau : « Zlatan ? Un joueur et un personnage extraordinaire"

Publié le mardi 4 novembre 2014 à 16:18
Exilé du côté du Young Boys de Berne, Hoarau n'a pas oublié son aventure parisienne et est revenu dessus lors d'un entretien avec la télévision suisse-romande.

Zlatan :

«  C'est lui qui a joué avec moi (rires) ! C'est un joueur et un personnage extraordinaire, qui prend énormément de place. On ne parle que de lui, la preuve. Pour moi, le fait marquant n'est pas d'avoir joué avec Zlatan mais pour cette équipe qui est en train de devenir une grosse équipe. Depuis que j'ai mis les pieds à Paris, tous mes rêves se sont réalisés. Finir avec en prime un coéquipier comme Zlatan, je me suis dit que la boucle était bouclée alors c'était "au revoir et merci pour tout". Paris ne m'a apporté que des choses positives. J'ai même eu l'occasion de rencontrer Ronaldo, mon idole d'enfance, qui est venu nous voir à l'entraînement. »

Son départ :

« Je me suis demandé ce qui était le plus dur à gérer. Les regrets en regardant les matches en ne faisant plus partie du club ou les états d'âme en regardant les mêmes matches en faisant partie de l'équipe mais en étant relégué en tribune ? Pour l'avoir fait quelques fois, ça pesait.

On se battait pour jouer ne serait-ce que cinq minutes ou pour avoir une place sur le banc. Et vu que mon concurrent direct était Zlatan. Et quand tu le connais, tu sais qu'il veut tout jouer, il ne sort jamais du terrain. Ça ne me plaisait plus. J'étais parti pour finir la saison, puis les Chinois sont arrivés. Mais je continue de suivre les aventures du PSG, de loin. »

Ancelotti :

« Quand je l'ai vu soulever la dernière Ligue des champions avec le Real Madrid, je me suis dit que c'était normal. Dans le sens où chaque footballeur devrait passer par cet entraîneur. Avec le recul, c'est plus l'homme que l'entraîneur qui m'a marqué. Ce n'est pas évident de gérer les stars, il faut être psychologue. Lui a su trouver le fonctionnement avec des mots. La psychologie est très importante dans le foot aujourd'hui. Tout ce qu'il disait et faisait, c'était avec son cœur. Ça a été un bonheur de bosser avec lui. »

Le manque de professionnalisme des joueurs français :

« Oui, c'est vrai. Chaque individu a une façon de s'entretenir. Arrivé à un certain niveau, quand tu joues avec les meilleurs joueurs du monde, les détails font la différence. Quand tu es la star dans ton club, tu auras tendance à en faire un petit moins, tu t'installes dans une zone de confort, c'est humain.

En France, il n'y a pas énormément de concurrence dans les clubs, alors pourquoi travailler plus que l'autre alors que tu joues ? Avant que les grands joueurs arrivent au PSG, j'étais le numéro 9 de Paris, tout se passait bien. Et d'un coup je me suis senti petit. Je ne dirais pas que c'est une question de nationalité mais d'expérience du haut niveau. »

Son aventure en Suisse :

« J'étais bien dès mon arrivée ici, j'ai été très bien accueilli. Je n'avais aucune idée de comment était la vie en Suisse et pour l'instant ce n'est que du positif. Pourvu que ça dure.

S'il y a quelque chose sur laquelle la Suisse est à des années lumières de la France, c'est la culture générale. Un Suisse peut parler quatre langues par exemple. Chez nous, on en est loin."

Son arrivée au Havre :

« J'avais 19 ans, je suis arrivé en janvier, ce n'était pas évident. J'ai découvert la neige et en plus, il fallait jouer dedans. C'était le choc des températures. Mais c'est exactement ce qu'il me fallait, être dans le dur pour pouvoir me sortir les tripes et me dire "tu y es quand même arrivé". J'ai pris conscience que devenir professionnel était dur. Les gens ne s'en rendent pas compte et pensent, surtout en France, qu'on est que de jeunes cons qui gagnent beaucoup d'argent. Les candidats sont nombreux et il y a peu d'admis. J'ai tout donné. Je pensais que c'était bon après avoir signé mon premier contrat pro, mais c'est là que le plus dur commençait. A chaque fois qu'on franchit une étape, on se rend compte qu'il y en a encore une plus compliquée qui nous attend. Le talent ne fait pas tout, il y a également une part de chance. La vie d'un footballeur peut basculer sur pas grand-chose. »

La Chine :

« Quand je regarde en arrière, il n'y a que d'excellents souvenirs. Je sais que ça s'arrêtera à un moment et j'essaie de ne prendre que le positif. On sait dans ce métier qu'on va être critiqué. Comme lorsqu'on a dit que j'étais parti en Chine uniquement pour l'argent, on l'a pointé du doigt. Alors que, dès le départ, j'avais dit que je partais pour ça. Même après l'avoir dit, les gens ont persisté. Si j'ai fait ce choix, c'est qu'il a été mûrement réfléchi. Point. J'ai un fils, une famille, la Chine est à l'autre bout du monde. Il y avait plein d'éléments à prendre en considération. Maintenant, je ne veux pas résumer cette aventure à ça, car il s'est passé plein de choses extraordinaires pour moi. Toute cette expérience a fait de moi ce que je suis devenu. Aujourd'hui, je m'aime comme je suis.

Je suis parti avec mon cousin, qui est également venu avec moi en Suisse. Je suis resté un an parce qu'il y a eu des problèmes avec le club. Ce n'était pas de ma faute, je ne peux donc pas me sentir mal vis-à-vis de ce qui s'est passé. Il y avait beaucoup d'argent en jeu. Je savais qu'en allant là-bas, c'était un risque. Peut-être que si c'était à refaire, j'y réfléchirais à deux fois, mais peut-être que je referais exactement la même chose. Pas le temps pour les regrets, il faut assumer ses choix. Et ça fait des histoires à raconter, j'ai beaucoup d'anecdotes. Je n'ai pas fait beaucoup de clubs, mais j'ai connu trois pays. »

Footballeur, un métier rêvé :

« Le footballeur a un gros ego, il aime bien qu'on le caresse dans le sens du poil. Moi je me dis qu'il y a un temps pour les applaudissements et un temps pour les critiques.

[Privilégié ?] Oui, il ne faut pas le nier. Tout peut être facile, à condition de le faire intelligemment. On gagne très bien notre vie, dès que tu mets les pieds quelque part, les gens sont souriants, on te trouve un billet pour un spectacle ou un concert alors qu'il n'y en a plus. C'est plaisant. Après les gens envient beaucoup les footballeurs, mais ils oublient que c'est éphémère. Il faut prendre ce qu'il y a à prendre, sinon c'est celui qui est à côté de toi qui le fera. Je sais que c'est un privilège de faire ce métier, c'est pour ça que j'essaie d'avoir le sourire tous les matins par respect pour ceux qui n'aiment pas ce qu'ils font. »

 

NB : Propos recueillis par Alexandre David pour la RTS.


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.

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