Trois types de joueurs pour faire une équipe selon Luis Campos

Après Leonardo il y a quelques années, c'est un autre directeur sportif du PSG qui s'est rendu à la Sorbonne pour un cours magistral sur le football, et plus précisément sur son rôle de bâtisseur d'effectif qu'il a tenu à Monaco ou Lille avec succès avant de venir à Paris. 280 élèves et une dizaine de journalistes étaient présents et le discret directeur sportif portugais de 59 ans a dévoilé des pans de sa méthode. Bien évidemment, il n'a pas étalé les dessous des transferts les plus médiatiques du club et a surtout parlé de son fameux « puzzle » pour constituer un effectif.

Un effectif dont il a donné le nombre parfait selon lui, à savoir deux équipes complètes et deux joueurs de plus comme rapporté par France Bleu Paris qui était présent : « Il y a onze joueurs contre onze, mais il faut des remplaçants. En doublant les postes ça donne 22, et puis il y a deux postes spécifiques – celui d’attaquant et de gardien- qui donne donc 24 pièces. »

A1, B1 et A2, la classification des joueurs selon Luis Campos

Mais la démonstration devient particulièrement intéressante lorsque Luis Campos décrit sa méthodologie au moment de construire l'équipe-type, encore plus précise que l'effectif qui sera mis à disposition de l'entraîneur. Le directeur sportif a alors une classification en trois catégories qui s'opère : les joueurs de type A1, B1 et A2. Tous ont un dénominateur commun : « savoir comprendre le jeu ».

La catégorie de joueurs A1 est la meilleure et le directeur sportif du PSG estime qu'il lui faut, par exemple, quatre joueurs de niveau A1 dans son équipe : « Un joueur fondamental, capable de te faire gagner des matches. Il en faut un à chaque ligne, c’est la colonne vertébrale de l’équipe. » Au PSG, cela correspondrait à Mbappé de façon certaine, Donnarumma très probablement, mais les deux derniers sont plus durs à définir : Hakimi et sa capacité à être décisif ? Dembélé et sa créativité ? Marquinhos pour sa présence générale ? 

Arrivent ensuite les joueur de type B1, ceux qui ont fait la réputation de Luis Campos même s'il ne le dira pas directement, citant juste ses plus belles réussites : « De jeunes joueurs capables de devenir A1, des électrons libres, extraordinaires, comme Bernardo Silva, Mbappé, Fabinho. »  A Paris, dur de ne pas y voir la définition parfaite de Warren Zaïre-Emery, s'il n'est pas déjà un joueur A1. Lee Kang-In ou Bradley Barcola semblent aussi coller à la définition, de même que Vitinha lorsqu'il arrive l'été dernier.

Enfin, les joueurs A2 qui sont, en quelque sorte, les pièces qui font vont permettre au puzzle de prendre forme : « Des joueurs d'équipe, très importants pour que ça fonctionne. » Dur de ne pas mettre devant les grognards Lucas Hernandez ou Milan Skriniar dans cette catégorie, de même que le très collectif Manuel Ugarte. 

Mais si cette construction d'équipe est donc basée sur la valeur intrinsèque des joueurs, le directeur sportif portugais rappelle qu'il y a une hiérachie très claire dans le football : « L'équipe est plus importante que l'individu. Et le club est plus important que l'équipe. »