L'entraîneur du PSG est revenu en conférence de presse puis en zone mixte au micro de CulturePSG pour exprimer sa réaction après la victoire difficile de ses troupes en Suède sur le terrain du BK Häcken (1-2). Après un énième match face à une opposition coriace, le coach parisien est revenu sur le déroulé de la rencontre, le manque de maîtrise émotionnel de ses joueuses, la blessure de Jackie Groenen. Transcript en intégralité.
Une victoire difficile mais une victoire précieuse parce qu'il a fallu aller la chercher
« Oui mais enfin, on parle tout de même d'un quart de finale de Ligue des Champions. Excusez moi, je suis un peu cash mais depuis qu'on a démarré la compétition, cette campagne en Ligue des Champions, est-ce que vous avez déjà vu un match facile ? Non. Ce sont des matchs d'un niveau supérieur, c'est ça la Ligue des Champions. C'est ça qu'il faut que le groupe comprenne. Alors c'est vrai qu'il y a un écart important par moment entre certains matchs de D1 Arkema et la Ligue des Champions.
Mais à un moment donné, c'est ça le haut niveau. Donc on est averti... Le PFC s'est cassé les dents ici, le Real de Madrid s'est cassé les dents ici. On sait que c'est une bonne équipe, ils se sont qualifiés dans un groupe difficile. C'est exactement le match auquel je m'attendais. On a bien montré les caractéristiques de l'adversaire aux joueuses lors des séances vidéo. Alors qu'elles ont joué exactement comme on savait qu'elles allaient jouer. On a eu les armes et par moment on a senti qu'on dégagait une maîtrise complète du match. Encore une fois sur le fond on progresse. C'est vrai qu'on prend deux faits de jeu coup sur coup en 1ère mi-temps, le penalty, puis derrière, quelques minutes plus tard, juste après la blessure de la blessure de Jackie Groenen. Mais c'est le haut niveau, ça ne doit pas nous perturber comme ça.
Donc après, on fait une fin de première mi-temps un peu plus chaotique. Il fallait qu'on se réorganise. Surtout qu'on perd quand-même une pièce maîtresse au milieu qui elle, justement, nous amène ce contrôle. C'est elle qui pilote totalement les aspects défensifs au milieu. On corrige tout à la mi-temps. Et là c'est pareil, on refait un début de seconde période excellent, on reprend complètement la mainmise sur le match. Mais on ne doit pas se contenter de maîtriser seulement. C'est ce qui m'a, à un moment donné, un peu énervé.
Quand l'adversaire a la tête sous l'eau, c'est là qu'il faut appuyer. C'est là qu'il faut être capable de mettre les changements de rythme. D'appuyer les temps forts à exploiter. Nos temps forts, parce que, bien sûr que vous allez avoir un temps faible par mi-temps. Pour la fin de match, c'est normal de souffrir, on mène 2-1, ca pousse fort en face. On n'a pas pris de but. Mais voilà les domaines où il faut encore qu'on grandisse.»
Défensivement on a senti que pour tenir la fin de match, quand elles avaient décidé de descendre pour jouer plus bas, elles se faisaient un peu peur toutes seules en dégageant un peu n'importe comment, en touche.
« C'est bis repetita. C'est nous seuls. La même chose sur certains matchs qu'on a pu avoir. Au Bayern, on les a remis dans le match toutes seules. On travaille là dessues, je veux qu'on grandisse. Que les leaders de l'équipe prennent le leadership sur le terrain. Et qu'à un moment donné, on ait une meilleure maîtrise. On met des stratégies de gestion sur les temps faibles. Quand on verrouille les espaces et qu'on est en bloc bas, on ne quasiment pas de but. Donc ça doit nous mettre en confiance. On a nos stratégies, on doit les suivre. Et on doit dégager plus de force mentale, moins de fébrilité.
J'ai l'impression certains moments de me répéter, faire des bons constats. Maintenant voilà, bien sûr, on parle de choses qui peuvent pas se corriger comme ça. On parle de gestion des émotions. On parle de l'aspect mental. Ce sont des process qui prennent du temps. Mais du temps, on n'en a plus. On arrive dans le money time. C'est bien beau de dire qu'on est ambitieux mais après il faut l'assumer. Je suis un peu sévère dans mon constat, je pousse le bouchon un peu loin parce que là, je suis encore à chaud. Mais quand je vois le potentiel de cette équipe, les moments données où on est en total contrôle du match, ça doit nous rassurer. Cela doit nous donner de la force. Bien sûr qu'à un moment donné, l'adversaire va réagir, c'est impossible qu'on ait un contrôle des 90 minutes comme on a pu la voir en D1 Arkéma de temps en temps. Ce n'est pas le même niveau.
Et en plus là, c'est une opposition de styles. On sait que c'est leur style, ils guettent les erreurs, ils guettent le contre. C'était la même chose si vous vous rappelez le match contre Chelsea, ils gagnent 3-1 certes mais Häcken frappe 2 fois sur les barres en contre, à la fin, on leur refuse un but. Ca peut finir à 3-3 et personne ne dit rien. Ils peuvent être incisifs et chirurgicaux sur certains moments, c'est leur force justement.»
Pour le match retour, Marie Katoto va revenir mais Jackie Groenen est quasiment forfaite
« Non je pense que là, c'est quasiment sûr qu'elle ne sera pas là au match retour. Et à mon avis pour un peu plus longtemps. On va voir, je ne vais pas me prononcer trop vite. C'est un possible claquage. Si c'est un petit claquage, ça va. Mais j'ai peur que ce soit plus sérieux parce que la douleur a été aiguë sur le moment. Ce n'est jamais bon signe. Et puis Thiniba Samoura sera suspendue au match retour, puisqu'elle a pris son carton jaune.»
Sur le pénalty, un avis ? Samoura a l'air de passer devant.
« Franchement, c'est sévère, parce que siffler penalty là-dessus... Maintenant il y a la VAR. Donc si la VAR a dit qu'il y a penalty... Je n'ai pas revu encore les images mais bon, quand je vois le nombre de pénaltys qu'on ne nous siffle pas en championnat et que je vois celui-là... Pour terminer sur le match, offensivement, on doit être capable de se lâcher un peu plus. On va bosser dans le sens là et il y a pas mal de pièces d'amélioration pour le match retour.»
