L'attaquante internationale néerlandaise Lieke Martens et l'entraîneur des féminines Jocelyn Prêcheur se sont présentés face à la presse dans l'auditorium du Campus PSG, celui qui est utilisé pour les conférences de presse de Luis Enrique. Les deux protagonistes ont évoqué face à la presse française et néerlandaise la rencontre à venir face à l'Ajax Amsterdam, décisive pour la qualification en quarts de finale de la compétition. Transcript intégral.
Questions pour Jocelyn Prêcheur : Le PSG a son destin entre ses mains avant ce choc face à l'Ajax. Est-ce que l'idée est de ne pas calculer, d'aller chercher le plus vite possible la qualification, même si cela ne dépend pas que de vous ?
« Pour être complètement franc avec vous, on est vraiment focalisé sur le match de demain. Bien sûr, on regardera en fonction de notre résultat ce qui s'est passé sur le 2e match mais je n'aime pas trop rentrer dans les calculs, les "s'il se passe ça, si nous faisons ça,..." On a besoin, nous, de faire un bon match chez nous. On a besoin de faire une belle prestation au Parc des Princes. C'est toujours un contexte particulier de jouer au Parc des Princes, devant notre public. On a vraiment à cœur de faire une belle performance et de tout faire pour aller chercher une victoire. Après ce match, il reste encore une journée, on aura le temps de calculer et de voir ce qui se passe ensuite.»
Vous parliez du contexte particulier par rapport au Parc des Princes. Est-ce que c'est un avantage de jouer au Parc des Princes, dans ce grand stade ? Ou est-ce que c'est un désavantage pour le PSG ? Est-ce que vous comprenez aussi le public est un petit peu moins présent sur le dernier match ? Qu'il y a un petit peu moins de public pour vous encourager ?
« Sans aucune ambiguité, bien sûr, c'est un avantage de jouer au Parc des Princes. C'est une enceinte qu'on adore, c'est une enceinte qui vous permet d'aller chercher peut-être, s'il y a besoin, ce supplément d'émulation. On sait que aussi nos supporters, que ça soit les féminins, les ultras, viennent quand-même malgré tout plus quand on joue au Parc. Un peu moins quand le match est placé à Jean-Bouin ou à fortiori ici au Campus. On joue dans un contexte qui symbolise le Paris Saint-Germain, ça tire en terme de valeur de club. Ca tire vraiment l'équipe vers le haut et ça nous donne ce surcroît de motivation, d'émulation et j'espère même de confiance pour un match aussi déterminant que celui de demain.
Par rapport au public, je vais parler de surtout de ma partie, je sais que le club a bien sûr une énorme stratégie de communication mais on est conscient, que nous, l'équipe féminine, on doit aussi convaincre le public de nous suivre. On doit aussi convaincre, aller chercher nos fans. Il nous faut de plus en plus avoir un jeu assez attractif. C'est mon point de vue, j'y attache énormément d'importance. Pour que le public se régale quand ils viennent nous voir jouer, avoir un jeu aussi assez porté sur l'offensif, pour essayer d'aller chercher de plus en plus de fans. Même si on sait que en France, on a du mal à lancer le même engouement qu'on peut avoir dans d'autres pays européens, notamment en Angleterre pour ne citer que cet exemple-là.»
Une question à propos de Shirley Cruz qui vous a rejoint le mois dernier. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment s'est passé son arrivé dans votre staff ? Nous décrire son rôle de manière concrète ?
« Shirley est arrivée effectivement au mois de décembre pour me seconder aussi sur la partie technique. J'espère que d'autres également nous rejoindront, on continuera d'étoffer ce staff petit à petit, au fur et à mesure que le projet avance et grandit. C'est une expérience un peu nouvelle pour elle, c'est la première fois qu'elle passe de l'autre côté du rideau, si vous passez l'expression. Donc elle prend aussi ses marques sur la partie pédagogique.
Par contre, là où elle nous amène tout de suite une plus-value, c'est sur euh son expérience. Sur son vécu dans un club qu'elle connaît très bien, dans des compétitions comme celle de demain, qu'elle connaît aussi très bien. Je sais qu'elle échange beaucoup aussi avec les joueuses, elle me permet d'avoir un relais aussi dans le vestiaire, chose que je ne pouvais pas intensifier jusque-là. Et puis, au fur et à mesure que la saison va avancer et qu'elle va monter en compétence, elle pourra élargir son champ d'action de plus en plus. C'est le but.»
Question pour Lieke Martens : Sur cette deuxième partie de saison, vous êtes très présente, dans l'attaque du Paris Saint-Germain, vous marquez beaucoup de buts. Comment vous sentez vous justement à la veille d'une affiche telle que face à l'Ajax Amsterdam sachant que la victoire est primordiale pour cette première place du groupe ?
« Je suis contente d'aider l'équipe en ce moment, mais nous avons de très bonnes performances en équipe ces derniers matchs. Et nous espérons pour les matchs importants qui sont à venir, continuer sur cet élan et avoir de très bons résultats pour l'avenir.»
Question pour Jocelyn Prêcheur : Comment va Jackie Groenen ? Elle n'était pas dans le groupe pour la rencontre face à Bordeaux. Sera t'elle disponible pour la rencontre face à l'Ajax ?
« Oui, elle devrait opérationnelle pour demain. Elle n'était pas dans le groupe pour la dernière rencontre pour la reposer un peu au niveau de son genou, empêcher l'augmentation d'une douleur qu'elle avait déjà. Juste une précaution. Elle s'est entraînée sans problèmes dimanche matin, s'il n'y pas de problèmes lors de la séance de mardi, il n'y aura pas de problèmes pour qu'elle joue demain. »
Question pour les deux : Concernant Jade Le Guilly, vous l'avez fixé plutôt à droite depuis plusieurs semaines. Comment vous la décririez vous sur le terrain ? Est-ce qu'elle fera partie, comme depuis le début de la saison, de l'équipe type face à l'Ajax ?
Lieke Martens : « C'est une très bonne joueuse avec une expérience internationale. Elle est très jeune, elle nous apportera. Elle a 1 grand potentiel et elle va sûrement nous aider.»
Jocelyn Prêcheur : « Pour compléter, effectivement, quand on a fait le point en début de saison avec Jade, de par son profil et aussi par rapport aux besoins de l'équipe, on a convenu qu'elle se spécialiserait dans le couloir droit cette saison. Et c'est quelque chose, après les premiers essais, qu'elle a beaucoup aimé. Elle a cette volonté maintenant de se spécialiser dans le couloir. Elle est très jeune, et comme ça vient d'être dit, elle a aussi un beau potentiel. Donc on la soutient et on fait le maximum pour qu'elle la faire progresser et qu'elle atteigne très rapidement comme elle est en train de le faire, les standards du plus haut niveau.»
Question pour Lieke Martens : Qu'est-ce qui a changé en deux mois depuis la défaite face à Amsterdam dans cette équipe du PSG que l'on sent en 2024 beaucoup plus à l'aise offensivement et ayant un allant au niveau des résultats ? Qu'est-ce qui a changé de depuis cette rencontre ?
« En fait, lors de ce match contre l'Ajax, nous avons eun un très mauvais jour. Mais là, nous avons le déclic qu'il faut changer les choses. Donc on a travaillé très dur. Nous avons gagné de la confiance. En ayant gagné les matchs, nous gagnons de la confiance, et en travaillant très dur. C'est-ce qu'on a fait depuis donc ces deux derniers mois et on veut continuer sur cette lancée.
Question pour Jocelyn Prêcheur : Nous n'avions pas reconnu votre équipe, celle qui avait marché sur en Manchester United en qualifications. On ne l'avait pas reconnu à Amsterdam pendant 45 minutes bien que la seconde mi-temps soit meilleure. Quelles leçons avez vous tiré de ce match ?
« C'était effectivement un match dans lequel on avait beaucoup de leçons à tirer. Beaucoup de choses n'avaient pas fonctionné sur ce match. Si je devais en tirer une seule, ça serait que c'était le parfait exemple que, quel que soit l'adversaire, en Ligue des Champions, et à fortiori face à un très bon adversaire, vous ne pouvez pas faire les choses approximativement ! Vous devez être précis et tous les détails comptent. Et sur cette première période, même si on était à distance de l'adversaire, les intentions étaient bonnes mais l'intensité n'y était pas. Il y avait des approximations sur les placements, sur les choix, des hésitations.
Tout cela, vous le payez. Tous ces petits détails à ce niveau-là, vous le payez cash, à fortiori face à un très bon adversaire. Ca veut dire qu'on est allé chercher cette rigueur, cette discipline qui s'est construit au fur et à mesure. On corrige chaque chose. C'est énormément d'analyse après chaque match pour essayer de corriger tout ça et ne plus faire les erreurs qu'on pouvait faire à ce moment-là de la saison.»
Question pour les deux : Vous avez vu récemment David Beckham au Campus PSG qui était de passage au club. Qu'est-ce que ça fait d'échanger avec une légende du foot ? Qu'est-ce que vous avez pu vous dire ?
Lieke Martens : « Bien sûr, c'est très excitant d'avoir un grand joueur comme ça et de pouvoir échanger des expériences. On était très heureuses de l'avoir ici et d'avoir pu pouvoir échanger nos expériences.»
Jocelyn Prêcheur : « Déjà, moi, il a fallu que je calme la partie d'enfant qui est encore là, la laisser à l'intérieur parce que c'est plus ma génération quand-même. En tant que fan amoureux du football, c'était un bon moment. Et plus sérieusement, c'est vrai que j'ai beaucoup ce qu'il a dit sur les valeurs de groupe et l'état d'esprit qu'il faut avoir sur les grandes compétitions. Et pour terminer, j'avais souligné à pas mal de mes attaquantes que si elles voulaient un ou deux conseils pour améliorer la qualité de frappe, c'était ce jour-là ou jamais (rires).»
Questions pour Jocelyn Prêcheur : C'est une configuration particulière demain avec l'autre match du groupe qui se dispute avant le vôtre. Est-ce que ça peut changer votre ligne de conduite, et éventuellement influencer vos choix pendant le match ?
« Pour le moment, je ne l'ai absolument pas intégré dans la préparation de ce match. L'objectif demain est clair, au Parc, on a besoin de continuer notre série. On a besoin de faire une prestation de haut niveau. On a besoin de prendre les trois points. On sait que ça va être difficile bien entendu. Mais c'est l'objectif : il va falloir se battre ! Quelle influence ? Vous dire que le résultat de l'autre match n'aura aucune influence, je serai un peu malhonnête parce qu'à un moment donné, forcément vous avez l'avoir dans le coin de la tête. Est-ce que ça va influencer la stratégie du match demain ? Non.»
Plusieurs de vos joueuses cadres arrivent en fin de contrat à la fin de saison. En tant qu'entraîneur, quel est votre souhait pour l'avenir de ces joueuses ?
« Bien sûr, il y a des sujets importants en cours. On a une équipe qui franchement bosse dur. Un effectif qui apprend à vivre ensemble et qui vit ensemble de mieux en mieux. Je trouve que ça transpire aussi dans leurs performances sur le terrain. On a des cadres, des joueuses expérimentés, on a également beaucoup de jeunes qui constituent la moitié de l'effectif. On a besoin de stabilité, on a besoin de continuer à travailler dans cette voie-là,. On est en train de semer aussi des choses vraiment intéressantes pour la suite. Evidemment, j'espère que les joueuses que vous évoquez, que ce soit les cadres, comme des joueuses très importantes, mais aussi des jeunes comme celle que vous évoquez tout à l'heure, resigneront. Qu'on va à construire cette équipe dans la continuité et sans trop de bouleversement. Je suis confiant, elles vont toutes rester (sourire).»
Question pour Lieke Martens : Pour revenir sur le Parc des Princes, qu'est-ce que ça fait de jouer sur cette pelouse ? Cela fait deux ans que vous êtes au PSG, quelle sensation cela fait ? Est-ce que ça donne l'énergie que le coach a annoncé tout à l'heure ?
« Bien sûr, toutes les joueuses aiment jouer dans ces grands stades, avec beaucoup de supporters, avec le soutien des ultras. Et nous allons faire tout notre possible pour faire un très bon match pour donner du plaisir à nos supporters afin qu'ils continuent de nous supporter, de nous suivre pendant tous les matchs.»
