Les joueuses du PSG affrontent Manchester United dans le cadre du 2e tour qualificatif de la Ligue des Champions. Une place en phase de poules est en jeu, un duel qui s'annonce décisif pour l'avenir de la saison des Parisiennes. Présentation de l'adversaire.
Des changements importants à United cet été
Manchester United, deuxième du dernier championnant anglais, est donc l'adversaire du PSG pour une place en phase de poules de la Ligue des Champions. L'équipe dirigée par l'anglais Marc Skinner a effectué une bonne saison 2022/23, ne perdant que deux rencontres face à l'armée mexicaine de l'intouchable Chelsea (0-1 et 1-3), ainsi que deux matchs nul face à Manchester City (1-1) et Everton (0-0). Les Mancuniennes avaient un plan de jeu assez classique en 4-2-3-1 mais terriblement efficace avec Alessia Russo en finition, bien soutenue par l'ailière anglaise Leah Galton et la fougueuse Ella Toone notamment, mais aussi Nikita Parris (ex-Lyon) et la teigneuse ailière espagnole Lucia Garcia.
L'été a vu Manchester United perdre deux de ses pièces maîtresses. La première, la défenseure latérale Ona Battle. En fin de contrat, courtisée par le PSG et d'autres écuries européennes, Battle a signé à Barcelone avant de remporter la Coupe du Monde. La seconde, l'attaquante Alessia Russo, qui a rejoint Arsenal, décevant énormément les fans d'United. Le reste des joueuses qui ont quitté le club anglais n'ont pas forcément été impactantes sous les ordres de Marc Skinner, à l'image de la Norvégienne Vilde Boe Risa (partie à l'Atlético Madrid) et de la Canadienne Adriana Leon (qui a rejoint Aston Villa). Manchester a tout de même recruté la Brésilienne Geyse en attaque, mais aussi les milieux de terrain Irene Guerrero (en provenance de l'Atlético, qui a été blessée récemment), mais aussi la Japonaise Hinata Miyazawa. La gardienne américaine Phallon Tullis-Joyce (ex-Reims) est également une recrue de l'été même si elle démarre la saison sur le banc derrière l'intouchable Mary Earps.
Un début de saison qui symbolise une reconstruction en cours
Leur équipe apprend donc à faire sans Russo et Battle dans un 4-2-3-1 qui presse beaucoup sur la première ligne d'attaque. Derrière, bien que les joueuses n'ont que peu bougé, le milieu et la défense ne semble pas des plus techniques, ni même des plus rassurantes malgré la présence du dernier rempart anglais Mary Earps. Le duo Katie Zelem (capitaine, formée au club, passée par la Juventus) - Hayley Ladd devant la défense sait s'imposer physiquement mais manque un peu de technique. Les latérales sont très offensives mais n'offrent pas beaucoup de garantie défensive.
On retrouve le onze suivant depuis le début de saison : Earps - Blundell, Turner, Le Tissier, George - Ladd, Zelem (c) - Garcia, Toone, Galton - Geyse.
Les performances du début du championnat s'en ressentent un peu dans le jeu. Aston Villa a failli tenir un nul lors de l'ouverture du championnat, ouvrant la marque par Rachel Daly, mais à 10 contre 11 Mancuniennes, Villa a trop reculé, laissant Rachel Williams offrir une victoire à la 90e+2 après que Lucia Garcia n'ait égalisé dans la foulée du but de Daly (77e). Une victoire pas forcément méritée mais elles auront eu le mérite d'aller la chercher. La semaine suivante, United recevait Arsenal et a réussi à obtenir un match nul (2-2). Suivant une erreur monumentale de la gardienne d'Arsenal, Galton répondait à la Suédoise Blackstenius (27e), qui s'était baladée côté droit de la défense d'United avant d'ouvrir la marque (14e).
Les Rouges de Manchester ont eu beaucoup de mal à inquiéter la gardienne adverse, malgré sa fébrilité. Malgré tout, l'entrée de Melvine Malard, prêtée par l'OL à United, a permis aux diablesses rouges de prendre l'avantage, l'intervention défensive presque grotesque de l'ancienne parisienne Amanda Ilestedt n'a pas permis à Earps de s'emparer du ballon (81e), mais Arsenal a fini par revenir à la marque sur un but marqué à la 90e+4 sur une frappe imparable. Le match nul a quand même été un bon point pour United, deux points de perdu pour Arsenal au vu de la physionomie du match.
Un Paris plus expérimenté en Europe contre un Manchester United novice mais hargneux
Paris se rend donc chez une équipe qui va très certainement essayer de les bousculer, avec un pressing très haut, des joueuses coriaces qui n'hésitent pas à donner des coups et à harceler l'équipe adverse. A l'image de Garcia, qui a fait vivre l'enfer aux gauchères d'Arsenal Catley et Codina, mais aussi de Geyse qui n'a pas hésité à arracher un ballon à la rugueuse Beattie, qui a même chuté au duel face à une joueuse qui lui rend pourtant 10kg.
Les Parisiennes devront être très attentives et concentrées sur leurs relances, il leur faudra aussi beaucoup de sang-froid sur les phases de pressing adverses. Des joueuses comme Elisa De Almeida, Sakina Karchaoui ou Oriane Jean-Francois devront aussi contenir leur nerfs et rester concentrées tout le match parce qu'elles seront mises sous pression une grosse partie de la rencontre. Malgré tout, le PSG a les ressources de se sortir du guépied anglais. S'il parvient à passer cette première ligne de pressing, la vitesse des Parisiennes mettront forcément le feu dans la défense adverse, des joueuses comme Chawinga ou Katoto (à 100%) doivent faire de grosses différences face à une équipe qui manque de vécu européen.
Les principales déclarations en conférence de presse d'avant-match
C'est d'ailleurs ce que faisait remarquer l'entraîneur anglais Marc Skinner en conférence de presse, involontairement. Ce dernier ne peut s'appuyer que sur deux joueuses qui ont une grosse expérience de la Ligue des Champions, avec Geyse et Malard qui ont remporté la coméptition. Mais le reste de son équipe découvrira la plus prestigieuse compétition du continent quand le PSG a l'habitude de ces rendez-vous au couteau. A savoir si la double confrontation était très cetainement le moment le plus important de l'histoire récente de Manchester United, qui a reformé son équipe féminine en 2018 seulement, Skinner a expliqué qu'il avait préparé ce match comme s'il rencontrait les plus grosses écuries d'Angleterre comme Chelsea, Arsenal ou City, précisant que le PSG ressemblait beaucoup à Chelsea dans son jeu. «En théorie, oui, cela pourrait être notre plus gros match de l'histoire, mais en réalité, c'est un match comme un autre, que nous traiteront de cette manière selon le coach anglais de 40 ans.»
De son côté, Jocelyn Prêcheur a expliqué avoir «beaucoup analysé» l'adversaire, semblant avoir «trouvé la meilleure stratégie à adopter» face aux Mancuniennes, tout en continuant «d'affiner, petit à petit, son attaque pour trouver la meilleure combinaison possible», travaillant «quotidiennement pour tenter de trouver cette alchimie, avec des automatismes à créer». A voir s'il décidera d'aligner le 3-5-2 vu contre Lyon, ou le 4-3-3 mis en place depuis l'arrivée des Prêcheur au PSG. Le technicien parisien pourra compter sur tout son groupe à l'unique exception de l'Australienne Clare Hunt, encore un peu juste. Du côté anglais, Guererro devrait être présente, en phase de reprise peut être un peu juste pour démarrer, la jeune défenseure Rabjohn pas qualifiée. Aofie Mannon (défenseure) et Emma Watson (milieu) seront en revanche absentes, blessées.
Enfin du côté des joueuses parisiennes, c'est la Néerlandaise Jackie Groenen qui s'était présentée face aux médias. L'ancienne joueuse d'United a rappelé son histoire en Angleterre : «C'est très étrange d'être de retour ici, mais c'est aussi très plaisant. Je suis très excitée par ce match. Ce sont deux grandes équipes qui s'affrontent. Manchester United est un club que j'aime puisque j'ai joué ici, mais soyons honnêtes : demain, j'ai vraiment envie de les battre. C'est ce que nous voulons faire.» Si elle a avoué que les joueuses parisiennes auront «un match difficile à jouer, et ce sera aussi le cas la semaine prochaine, ce n'est pas un adversaire facile pour accéder à la phase de groupes», Groenen s'est voulue déterminée, rappelant l'objectif principal : «Il s'agit d'un match important, qui sera décisif pour notre saison.»
La rencontre sera disputée ce mardi à 21h00 heure française au Leigh Sport Valley dans la banlieue ouest de Manchester. Un stade de 12000 places qui ne sera pas complet et qui comptera sur le soutien de la poignée d'irreductibles supporters parisiens. Une rencontre à suivre sur MUTV et sur PSG.TV Prémium. Pas d'autre diffusion sur une chaîne française.
