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Les jeunes du PSG, leurs départs et leurs contrats, le coup de gueule de Leonardo

Publié le jeudi 25 février 2021 à 13:29 par Luca Demange
S'il a été relativement consensuel concernant la plupart des sujets abordés au micro de France Bleu, Leonardo a sorti la sulfateuse au moment de défendre son bilan sur les jeunes, pointant du doigt les soucis contractuels rencontrés par les clubs français et en rappelant bien que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs.

« Si on regarde ces dernières années, ce n’est pas vrai que les jeunes n’ont pas eu l’opportunité de jouer avec l’équipe pro. » Le constat est limpide et clair de la part de Leonardo, comme une façon de se défendre face aux difficultés que rencontre le PSG avec ses jeunes en post-formation. Et le directeur sportif du PSG a d'ailleurs cité quelques exemples pour illustrer :« Si on parle de Rabiot, d’Areola, de Kimpembe, de Dagba, de ceux qui sont partis comme Nkunku, Diaby ou Nsoki, à la fin il y a eu beaucoup de joueurs de centre de formation qui ont joué, sans parler de Kouassi l'an dernier. »

Les contrats français visés

Et Leonardo d'élargir la question : « Mais cela dépasse le cadre du PSG. Aujourd’hui, il y’a une règle qui stipule que tu es obligé de faire que 3 ans de contrat avec un gamin qui a 16 ans. À 19 ans, il est libre. Ce moment-là est le plus important pour un gamin pour voir s’il devient pro ou pas, s’il y a une vraie possibilité. Si tu le fais jouer dans l’équipe première, il commence à lui arriver beaucoup de choses. Parce que, aujourd’hui, le Français est prêt pour partir à 16, 17, 18, ans. Un Espagnol, un Anglais, un Allemand, un Italien, ils ne sont pas prêts pour partir, ils n’ont même pas dans leur tête l’idée de partir. Ça peut arriver oui, mais c’est beaucoup moins commun par rapport au passé. » 

« Tout le monde attend que le contrat se finisse et dit "regarde, viens là". »

Leonardo rappelle d'ailleurs que le phénomène est vieux en France, et même au PSG : « Quand je jouais au PSG en 1996/1997, Anelka, le vendredi il était avec nous et le samedi il ne l’était plus. C’était le premier à partir avec un règlement qui donnait l’opportunité à un gamin de 16 ou 17 ans de partir à l’étranger librement. Ça, c’est un règlement qui est complètement préjudiciable à la France. Parce que la France a une formation très importante, elle sort chaque année combien de talents... Tout le monde attend que le contrat se finisse et dit "regarde, viens là". »

Les fables des clubs étrangers pointés du doigt

Ce sont justement ces tentateurs qui sont dans le viseur du dirigeant du PSG : «  Après, il y’a autre chose, ce sont les équipes qui se comportent comme ça. Des équipes allemandes et anglaises aujourd’hui, elles parlent à la famille, elles cherchent à convaincre en disant n’importe quoi à la famille quand ils ont 15 ans. Honnêtement, ça c’est une autre chose qui devrait être interdite. Mais on ne sait pas, ça arrive et après la tête du joueur commence à bouger dans tous les sens. »

« Tous les joueurs qui sont partis à 16, 17, 18 ans, ils sont où aujourd’hui ?  »

Et la réussite dans les autres clubs qui attirent les jeunes Parisiens est aussi remise en cause : « Tous les joueurs qui sont partis à 16, 17, 18 ans, ils sont où aujourd’hui ? Tu fais tout le bilan, honnêtement je n’ai pas les chiffres précis mais c’est un pourcentage très haut par rapport aux joueurs qui ne réussissent pas à jouer dans un autre club. Ceux qui réussissent, c’est vraiment un pourcentage très bas. Après, peut-être qu’on s’est trompé aussi, qu’on doit améliorer notre rapport avec les jeunes. »

«Tanguy Kouassi a joué avec nous la Champions League et il a passé un an pratiquement au Bayern sans jouer » 

Selon Leonardo, l'avenir est rose pour le PSG et sa formation : « Aujourd’hui on a des jeunes comme Michut, Simons, El Chadaille, Coulibaly, Kamara qui sont des joueurs très proches de l’équipe pro, qui s’entraînent, ils viennent, ils sont sur le banc, ils vont jouer, cela va arriver. Et là ils vont avoir l’opportunité et ça c’est quelque chose de très important. À la fin, Tanguy Kouassi a joué avec nous la Champions League et il a passé un an pratiquement au Bayern sans jouer. » 

Un regret d’avoir perdu Tanguy Kouassi ? « Ce n’est pas un regret parce que je pense que c’est un peu la tête, aujourd’hui, qu’on doit peut-être changer, de penser qu’ailleurs il y’a le paradis. Il y’a beaucoup d’autres choses par rapport au règlement qui n’est pas équilibré. Par exemple, les commissions d’agents que tu ne peux pas payer en France pour les jeunes mais que tu peux payer en Europe. S’il y’a une commission dans un autre pays et pas en France, c’est impossible. Ou tu coupes tout ou tu ouvres tout, je ne sais pas mais ce serait mieux de couper tout. C’est vrai que c’est disproportionné. »

Et le Brésilien de conclure : « Il y a beaucoup de petites choses. On dit souvent "le PSG a perdu des jeunes" mais de temps en temps vu la mentalité qui existe, ce n’est pas le PSG qui perd, ce sont les jeunes qui perdent le PSG parce qu’il y’a beaucoup de jeunes qui rappellent car ils ont envie de revenir, beaucoup plus. »


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